Après un premier renvoi, le procès des auteurs présumés de l’assassinat l’été 2021 de Djamel Bensmail, à Larbaa Nath Irathem, (Tizi Ouzou), s’est ouvert hier 15 novembre devant le tribunal criminel de Dar El Beida à Alger. En tout, 95 accusés en détention, 8 en liberté et 7 encore en fuite, dont Ferhat M’Henni, dirigeant du mouvement séparatiste MAK, déclaré par les autorités comme une « organisation terroriste ».
Les chefs d’accusation vont de « l’homicide volontaire avec préméditation, torture, mutilation et immolation d’un cadavre, attroupement armé, création et appartenance à une organisation terroriste dans le but de commettre des actes terroristes, mise à feu de biens d’autrui, incendie volontaire d’espaces agricoles ayant conduit à la morte d plusieurs personnes, complicité dans l’homicide volontaire » jusqu’à « incitation à l’attroupement armé, discours de la haine, atteinte à l’unité de nationale, atteinte à des agents de l’ordre public en exercice de leur fonction, destruction des biens d’autrui, incitation à l’atteinte des agents de l’ordre public … etc. »
Après lecture de l’acte d’accusation qui a duré plus de deux heures, le juge appelle à la barre, Sofiane Zaef, le premier accusé d’une liste de 25 mis en cause poursuivis pour des délits, notamment « attroupement armé et incitation à l’attroupement ». Agé de 26 ans, il revient sur ce jeudi, 11 aout 2021. « Etant membre d’une association de bienfaisance, j’ai fait le déplacement à Larbaa Nath Iraten, pour apporter de l’aide aux habitants… », dit-il avant que le juge ne l’interrompe pour lui demander : « qu’avez-vous vu et entendu ? ». L’accusé : « je n’ai rien vu ». Le juge : « n’avez-vous pas fait des selfies avec le cadavre calciné du défunt ? ». L’accusé : « j’ai vu la photo chez le juge ». Le juge : « c’est vous qui aviez fait cette photo… »
Zaef garde le silence et c’est le procureur général qui l’interroge : « une association de bienfaisance est sensé aider les gens, comment pouvez-vous prendre des selfies avec un corps calciné et dans quel but ? ». L’accusé et après un silence de quelques secondes, il déclare : « je suis arrivé à 17 heures. Je n’ai rien entendu. A mon retour on m’a parlé de l’arrestation des auteurs des incendies ». Le magistrat : « vous aviez pris un selfie… ». L’accusé : « non ! Ils m’ont pris en photo ». Le magistrat : « il y a une autre à vous ». L’accusé : « le juge me l’avait montrée. Je ne l’ai pas partagée ». Le procureur insiste : « vous aviez fait un selfie avec le cadavre calciné ».
« le défunt m’a fait de la peine »
L’accusé persiste à affirmer qu’il a été pris en photo. Le président prend le relais : « vous dites qu’on vous a pris en photo, et que faite- vous sur cette photo ? », lui lance-t-il e lui exhibant une photo. Pris au piège, Zaef garde le silence. « Comment pouvez-vous prendre cette image avec autant de sang-froid, sans aucun malaise ? Vous êtes dans une association de bienfaisance, pourquoi n’avez pas tenté d’empêcher les gens de commettre ce crime », lance le procureur général.
L’accusé : « j’étais sur la route principale… ». Le juge : « il était à la placette, à quelques mètres seulement vous ne pouvez pas l’éviter ». Acculé, l’accusé lâche « il m’a fait de la peine ».
Le juge appelle Nabil Chmahla, poursuivi pour « attroupement armé et outrage à corps constitué ». « J’étais de passage dans la ville, j’ai vu des gens qui immolaient une personne… », dit-il avant que le président ne lui demande : « êtes-vous entré au commissariat ? ». L’accusé : « je ne suis pas allé. Je suis venu pour aider les villageois et en arrivant on m’a dit que la police a arrêté les personnes qui mettaient le feu dans la région… ». Le procureur général : « vous vous êtes arrêté non loin du corps pour prendre des photos… ». L’accusé : « c’est mon accompagnateur Saayoud, qui a pris les photos ».
Le procureur général : « lors de votre audition par le juge d’instruction vous aviez affirmé avoir été au commissariat avec votre accompagnateur Saayoud ». L’accusé conteste les déclarations, avant que les avocats de la partie civile ne l’assènent de questions, lui rappelant les contradictions entre ses propos tenus lors de l’instruction et ceux devant le tribunal.
« Ils étaient trop nombreux ».
Un peu déstabilisé, il cède sa place Mhena Mokrani, qui nie les faits (les mêmes que ceux de son prédécesseurs), qui lui sont reprochés, mais raconte : « j’ai vu le défunt dans le fourgon. C’était le moment où ce dernier était attaqué par des personnes. J’ai essayé de les empêcher de s’approcher du fourgon et de le battre mais ils étaient trop nombreux ».
Le juge : « aviez-vous pris des photos ? ». L’accusé : « aucune, ni au commissariat ni ailleurs ». Le juge : « pourquoi avez-vous essayé de monter sur le fourgon de la police ? ». L’accusé nie catégoriquement. « Je me suis retiré »., lance-t-il en déclarant ne pas se rappeler des personnes qui étaient dans le fourgon.
Les chefs d’accusation vont de « l’homicide volontaire avec préméditation, torture, mutilation et immolation d’un cadavre, attroupement armé, création et appartenance à une organisation terroriste dans le but de commettre des actes terroristes, mise à feu de biens d’autrui, incendie volontaire d’espaces agricoles ayant conduit à la morte d plusieurs personnes, complicité dans l’homicide volontaire » jusqu’à « incitation à l’attroupement armé, discours de la haine, atteinte à l’unité de nationale, atteinte à des agents de l’ordre public en exercice de leur fonction, destruction des biens d’autrui, incitation à l’atteinte des agents de l’ordre public … etc. »
Après lecture de l’acte d’accusation qui a duré plus de deux heures, le juge appelle à la barre, Sofiane Zaef, le premier accusé d’une liste de 25 mis en cause poursuivis pour des délits, notamment « attroupement armé et incitation à l’attroupement ». Agé de 26 ans, il revient sur ce jeudi, 11 aout 2021. « Etant membre d’une association de bienfaisance, j’ai fait le déplacement à Larbaa Nath Iraten, pour apporter de l’aide aux habitants… », dit-il avant que le juge ne l’interrompe pour lui demander : « qu’avez-vous vu et entendu ? ». L’accusé : « je n’ai rien vu ». Le juge : « n’avez-vous pas fait des selfies avec le cadavre calciné du défunt ? ». L’accusé : « j’ai vu la photo chez le juge ». Le juge : « c’est vous qui aviez fait cette photo… »
Zaef garde le silence et c’est le procureur général qui l’interroge : « une association de bienfaisance est sensé aider les gens, comment pouvez-vous prendre des selfies avec un corps calciné et dans quel but ? ». L’accusé et après un silence de quelques secondes, il déclare : « je suis arrivé à 17 heures. Je n’ai rien entendu. A mon retour on m’a parlé de l’arrestation des auteurs des incendies ». Le magistrat : « vous aviez pris un selfie… ». L’accusé : « non ! Ils m’ont pris en photo ». Le magistrat : « il y a une autre à vous ». L’accusé : « le juge me l’avait montrée. Je ne l’ai pas partagée ». Le procureur insiste : « vous aviez fait un selfie avec le cadavre calciné ».
« le défunt m’a fait de la peine »
L’accusé persiste à affirmer qu’il a été pris en photo. Le président prend le relais : « vous dites qu’on vous a pris en photo, et que faite- vous sur cette photo ? », lui lance-t-il e lui exhibant une photo. Pris au piège, Zaef garde le silence. « Comment pouvez-vous prendre cette image avec autant de sang-froid, sans aucun malaise ? Vous êtes dans une association de bienfaisance, pourquoi n’avez pas tenté d’empêcher les gens de commettre ce crime », lance le procureur général.
L’accusé : « j’étais sur la route principale… ». Le juge : « il était à la placette, à quelques mètres seulement vous ne pouvez pas l’éviter ». Acculé, l’accusé lâche « il m’a fait de la peine ».
Le juge appelle Nabil Chmahla, poursuivi pour « attroupement armé et outrage à corps constitué ». « J’étais de passage dans la ville, j’ai vu des gens qui immolaient une personne… », dit-il avant que le président ne lui demande : « êtes-vous entré au commissariat ? ». L’accusé : « je ne suis pas allé. Je suis venu pour aider les villageois et en arrivant on m’a dit que la police a arrêté les personnes qui mettaient le feu dans la région… ». Le procureur général : « vous vous êtes arrêté non loin du corps pour prendre des photos… ». L’accusé : « c’est mon accompagnateur Saayoud, qui a pris les photos ».
Le procureur général : « lors de votre audition par le juge d’instruction vous aviez affirmé avoir été au commissariat avec votre accompagnateur Saayoud ». L’accusé conteste les déclarations, avant que les avocats de la partie civile ne l’assènent de questions, lui rappelant les contradictions entre ses propos tenus lors de l’instruction et ceux devant le tribunal.
« Ils étaient trop nombreux ».
Un peu déstabilisé, il cède sa place Mhena Mokrani, qui nie les faits (les mêmes que ceux de son prédécesseurs), qui lui sont reprochés, mais raconte : « j’ai vu le défunt dans le fourgon. C’était le moment où ce dernier était attaqué par des personnes. J’ai essayé de les empêcher de s’approcher du fourgon et de le battre mais ils étaient trop nombreux ».
Le juge : « aviez-vous pris des photos ? ». L’accusé : « aucune, ni au commissariat ni ailleurs ». Le juge : « pourquoi avez-vous essayé de monter sur le fourgon de la police ? ». L’accusé nie catégoriquement. « Je me suis retiré »., lance-t-il en déclarant ne pas se rappeler des personnes qui étaient dans le fourgon.
Commentaire