L'affaire El Kadi Ihsane est de ces affaires qui laisseront une trace, de ces vilaines traces qui ne se dessècheront pas. On n'oubliera pas les menottes autour de ses poignets dans le brouillard d'un petit matin au cœur du lieu où il a été le leader d'Interface média, une web radio, Radio M et Maghreb émergent. Dans ces menottes qui entravaient inutilement ses mains, il y avait la volonté de détruire une image, l'image de la puissance à inventer une manière d'être, présente au monde dans une subjectivité assumée, cette arrogance des convictions.
Sans image mais racontée par les présent e s sur les lieux de la mise au pas et au silence, cette image suggérée permettait dans sa force destructrice, à chacune et à chacun d'imaginer la douleur d'un être saisi sans défense, de le rendre à la solitude, face à la machine qui ne rend pas justice, mais inscrit l'injuste comme un possible sans entraves, un surdroit du maître sur l'esclave menaçant jusqu'à l'intimité de l'être vivant parce qu'il parle. Le priver de sa puissance d'émettre : menottes aux mains, scellés sur la porte, avant même de trouver les preuves.
C'est cette scène invisible qui pose les termes du procès quand tout ce qui l'entoure est rendu aveugle, il n'y aurait plus d'histoire, juste un criminel, coupable du pire des crimes : la trahison à la nation.
L'incarnation vivante de celui qui s'est vendu à des interêts étrangers sans autre but au monde que “la déstabilisation” de son pays, une légion étrangère à lui seul.
A partir de là, la justice qui se rend dans des salles d'audience depuis le respect des procédures et la matérialité des faits reprochés au prévenu n'est plus en débat, elle est close.
Et c'est un autre procès qui se déroule depuis l'arrestation d'El Kadi Ihsane, le 25 décembre sans procédure ni loi, si ce n'est celle de la diffamation, de la rumeur et de la propagande.
Il est là, le véritable procès,
On n'oubliera pas les procureurs du net, alimentant le feu, déshonorant un homme enharraché, privé jusqu'à la présence formelle de ses avocats. Avec leurs figures de cendre, ils n'ont eu peur de rien, tout à leur sale besogne : détruire la réputation d'un homme, réduire un procès en opinion non agréé par les puissants en un procès en sorcellerie.
Pour nous convaincre, ils disent à la foule qui veut bien y croire : « il n'y a pas de fumée sans feu et d'appeler à nourrir le bûcher du corps saisi par la force.
On n'oubliera pas que la fumée dont ils prétendaient nous enfumer n'est que celle des feux qu'ils ont allumés de leurs mains sans entraves, assurés de cette impunité que donne sur cette terre enbarbelée la propagande quand elle sert le récit des plus forts, les intérêts des puissants qui dictent la loi avant même que le procès ne s'ouvre dans le respect du droit déjà chancelant qui pourrait encore permettre aux hommes et au femmes de vivre ensemble, de faire nation.
On n'oubliera pas, avant même que ne s'ouvre le procès, ils avaient déjà banni El Kadi Ihsane de la nation trahie. Ses mains menottées n'étaient plus celles d'un algérien mais “la main de l'étranger”, prête en échange d'une poignée de dollars à déstabiliser son pays.
Il est là le procès.
Aujourd'hui que les avocats libérés du secret de l'instruction, parlent publiquement et livrent la vérité des faits reprochés par l'instruction, on ne peut que prendre la mesure de la disproportion entre l'accusation et les preuves apportées.
La récolte est maigre, après que la rumeur nous ait informés que la police aurait saisi le disque dur de Radio M et que ce dernier allait nous révéler le prix du complot, il ne reste que 25 000 livres sterling dans le tiroir.
25 000 livres sterling qui, selon les avocats, auraient été donnés à son père par sa propre fille et sur ses propres fonds, entendu au titre de témoin, pour l'aider à payer les journalistes, les employés.
Somme ramenée en Algérie par tranche et échangée sur le marché parallèle de la devise pour boucler les fins de mois d'une entreprise déficitaire, au bord de la faillite.
C'est à la fois burlesque et dramatique.
Ni CIA, ni NED, ni ONG, ni soft power, rien qu'un arrangement à l'algérienne pour survivre dans l'amour et la fantasia.
Ils sont où « tous ces gens qui ont un lien avec l'étranger », elles sont où ces « ONG qui oeuvrent à la déstabilisation de leur pays, et on les connaît... », il est où « le plan préparé depuis des années », il est où l'argent du soft power ?
Sauf à considérer que la police algérienne est nulle en preuves du complot, ou même complice d' El Kadi Ihsane, qui sait, elle cacherait peut être dans ses tiroirs cette main de l'étrange, que reste t il du dossier à charge et des « masques sont tombés » alimentés par les réseaux, les médias publics et des embarqués sur le radeau des puissants qui rament ?
Il reste un homme, le patron d'Interface média qui, face à l'adversité, dans le monde impitoyable des affaires, de la politique et du donnant donnant, n'a rien vendu en échange de ses services et qui n'a eu en guise de soutien que sa fille et ses économies sur le marché de la devise informel comme n'importe quel algérien pour aider son père sur sa galère de la liberté de penser.
Il y a dans cette fin d'instruction rendue publique par les avocats d'El Kadi Ihsane, toute la mesure de la faiblesse de l'opposition en Algérie et des opposants, la faiblesse de ses moyens matériels et organisationnelle qui ne peut être colmatée que par le rôle de la famille qui reste le seul et dernier recours de tous et de toutes les enharraché e s du hirak.
Le passeport d'une mère, les économies d'une fille, le compte en banque d'un père et l'indispensable couffin des mères aux portes des parloirs de la grande prison des opinions.
Bien que sans droit, El Kadi ihsane a gagné le véritable procès qui lui est fait depuis des mois.
Un procès en réputation nauséabond qui ambitionnait de lui faire perdre non seulement sa liberté mais en plus son honneur, dans la vulgarité du terme « khabardji ».
Sa victoire est d'autant plus éclatante et jouissive que ce n'est ni RSF, ni le New York Times, ni la CIA, ni la France qui en apporte la preuve, mais l'instruction sans pitié de la justice algérienne qui n'a ramené dans ses filets que 25 000 livres sterling offerts par sa fille.
La police, le chef de l'état, des médias, les tribunaux du net et leurs professeurs spécialistes en diffamation, ne craignant jamais de malmener l'honneur d' un homme en menottes, nous avaient promis la main de l'étranger, et nous voilà avec la main du cœur.
Cette main du cœur qui, devant les opinions publiques, vide l'article 96 bis de toute sa substance.
Comment pourrais je conclure devant le tribunal populaire hésitant, par un grotesque El Kadi Ihsane n'est pas un traître, alors que jamais je n'en ai douté, en dépit de nos divergences idéologiques, politiques et professionnelles. Interdites de cité, de débat public par l'étouffoir de la chose politique, par ceux qui nous gouvernent, dans l'invention d' un droit où ce sont les serviteurs de l'état qui se protégent du peuple en lui interdisant d'user de son droit de les juger.
Il n'y a pas de patrie à défendre sans peuple. C'est ce que nous apprennent la fin d'El Guedaffi, de Saddam Hussein et le découpage de la Syrie, portes ouvertes sur les ingérences étrangères qui ont transformé des peuples anti coloniaux en tribus sans patrie. Les procès en trahison qui nous accablent sont les antichambres de la haine de l'Autre.
Liberté pour El Kadi Ihsane, un frère en tyrannie.
Ghania Mouffok
Journaliste indépendant
Sans image mais racontée par les présent e s sur les lieux de la mise au pas et au silence, cette image suggérée permettait dans sa force destructrice, à chacune et à chacun d'imaginer la douleur d'un être saisi sans défense, de le rendre à la solitude, face à la machine qui ne rend pas justice, mais inscrit l'injuste comme un possible sans entraves, un surdroit du maître sur l'esclave menaçant jusqu'à l'intimité de l'être vivant parce qu'il parle. Le priver de sa puissance d'émettre : menottes aux mains, scellés sur la porte, avant même de trouver les preuves.
C'est cette scène invisible qui pose les termes du procès quand tout ce qui l'entoure est rendu aveugle, il n'y aurait plus d'histoire, juste un criminel, coupable du pire des crimes : la trahison à la nation.
L'incarnation vivante de celui qui s'est vendu à des interêts étrangers sans autre but au monde que “la déstabilisation” de son pays, une légion étrangère à lui seul.
A partir de là, la justice qui se rend dans des salles d'audience depuis le respect des procédures et la matérialité des faits reprochés au prévenu n'est plus en débat, elle est close.
Et c'est un autre procès qui se déroule depuis l'arrestation d'El Kadi Ihsane, le 25 décembre sans procédure ni loi, si ce n'est celle de la diffamation, de la rumeur et de la propagande.
Il est là, le véritable procès,
On n'oubliera pas les procureurs du net, alimentant le feu, déshonorant un homme enharraché, privé jusqu'à la présence formelle de ses avocats. Avec leurs figures de cendre, ils n'ont eu peur de rien, tout à leur sale besogne : détruire la réputation d'un homme, réduire un procès en opinion non agréé par les puissants en un procès en sorcellerie.
Pour nous convaincre, ils disent à la foule qui veut bien y croire : « il n'y a pas de fumée sans feu et d'appeler à nourrir le bûcher du corps saisi par la force.
On n'oubliera pas que la fumée dont ils prétendaient nous enfumer n'est que celle des feux qu'ils ont allumés de leurs mains sans entraves, assurés de cette impunité que donne sur cette terre enbarbelée la propagande quand elle sert le récit des plus forts, les intérêts des puissants qui dictent la loi avant même que le procès ne s'ouvre dans le respect du droit déjà chancelant qui pourrait encore permettre aux hommes et au femmes de vivre ensemble, de faire nation.
On n'oubliera pas, avant même que ne s'ouvre le procès, ils avaient déjà banni El Kadi Ihsane de la nation trahie. Ses mains menottées n'étaient plus celles d'un algérien mais “la main de l'étranger”, prête en échange d'une poignée de dollars à déstabiliser son pays.
Il est là le procès.
Aujourd'hui que les avocats libérés du secret de l'instruction, parlent publiquement et livrent la vérité des faits reprochés par l'instruction, on ne peut que prendre la mesure de la disproportion entre l'accusation et les preuves apportées.
La récolte est maigre, après que la rumeur nous ait informés que la police aurait saisi le disque dur de Radio M et que ce dernier allait nous révéler le prix du complot, il ne reste que 25 000 livres sterling dans le tiroir.
25 000 livres sterling qui, selon les avocats, auraient été donnés à son père par sa propre fille et sur ses propres fonds, entendu au titre de témoin, pour l'aider à payer les journalistes, les employés.
Somme ramenée en Algérie par tranche et échangée sur le marché parallèle de la devise pour boucler les fins de mois d'une entreprise déficitaire, au bord de la faillite.
C'est à la fois burlesque et dramatique.
Ni CIA, ni NED, ni ONG, ni soft power, rien qu'un arrangement à l'algérienne pour survivre dans l'amour et la fantasia.
Ils sont où « tous ces gens qui ont un lien avec l'étranger », elles sont où ces « ONG qui oeuvrent à la déstabilisation de leur pays, et on les connaît... », il est où « le plan préparé depuis des années », il est où l'argent du soft power ?
Sauf à considérer que la police algérienne est nulle en preuves du complot, ou même complice d' El Kadi Ihsane, qui sait, elle cacherait peut être dans ses tiroirs cette main de l'étrange, que reste t il du dossier à charge et des « masques sont tombés » alimentés par les réseaux, les médias publics et des embarqués sur le radeau des puissants qui rament ?
Il reste un homme, le patron d'Interface média qui, face à l'adversité, dans le monde impitoyable des affaires, de la politique et du donnant donnant, n'a rien vendu en échange de ses services et qui n'a eu en guise de soutien que sa fille et ses économies sur le marché de la devise informel comme n'importe quel algérien pour aider son père sur sa galère de la liberté de penser.
Il y a dans cette fin d'instruction rendue publique par les avocats d'El Kadi Ihsane, toute la mesure de la faiblesse de l'opposition en Algérie et des opposants, la faiblesse de ses moyens matériels et organisationnelle qui ne peut être colmatée que par le rôle de la famille qui reste le seul et dernier recours de tous et de toutes les enharraché e s du hirak.
Le passeport d'une mère, les économies d'une fille, le compte en banque d'un père et l'indispensable couffin des mères aux portes des parloirs de la grande prison des opinions.
Bien que sans droit, El Kadi ihsane a gagné le véritable procès qui lui est fait depuis des mois.
Un procès en réputation nauséabond qui ambitionnait de lui faire perdre non seulement sa liberté mais en plus son honneur, dans la vulgarité du terme « khabardji ».
Sa victoire est d'autant plus éclatante et jouissive que ce n'est ni RSF, ni le New York Times, ni la CIA, ni la France qui en apporte la preuve, mais l'instruction sans pitié de la justice algérienne qui n'a ramené dans ses filets que 25 000 livres sterling offerts par sa fille.
La police, le chef de l'état, des médias, les tribunaux du net et leurs professeurs spécialistes en diffamation, ne craignant jamais de malmener l'honneur d' un homme en menottes, nous avaient promis la main de l'étranger, et nous voilà avec la main du cœur.
Cette main du cœur qui, devant les opinions publiques, vide l'article 96 bis de toute sa substance.
Comment pourrais je conclure devant le tribunal populaire hésitant, par un grotesque El Kadi Ihsane n'est pas un traître, alors que jamais je n'en ai douté, en dépit de nos divergences idéologiques, politiques et professionnelles. Interdites de cité, de débat public par l'étouffoir de la chose politique, par ceux qui nous gouvernent, dans l'invention d' un droit où ce sont les serviteurs de l'état qui se protégent du peuple en lui interdisant d'user de son droit de les juger.
Il n'y a pas de patrie à défendre sans peuple. C'est ce que nous apprennent la fin d'El Guedaffi, de Saddam Hussein et le découpage de la Syrie, portes ouvertes sur les ingérences étrangères qui ont transformé des peuples anti coloniaux en tribus sans patrie. Les procès en trahison qui nous accablent sont les antichambres de la haine de l'Autre.
Liberté pour El Kadi Ihsane, un frère en tyrannie.
Ghania Mouffok
Journaliste indépendant
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