Une proposition de résolution dénonçant les atteintes à la liberté de la presse en Algérie a été retirée de l'agenda du Parlement européen une semaine avant d'être soumise au vote. Ce retrait de l'agenda a été fait sous l'impulsion de Stéphane Séjourné, apprend Médias24 auprès de deux sources politiques au sein de cette institution.
La proposition qui devait être soumise au vote au parlement européen dénonçait notamment la condamnation à 5 ans de prison du journaliste Ihsane El Kadi.
Le mercredi 12 avril, une réunion des secrétaires généraux des groupes parlementaires avait confirmé l'inscription à l'agenda de la semaine suivante, pour le vote du jeudi 20 avril à partir de midi, de la proposition de résolution dénonçant "sévèrement" selon nos sources, les violations de la liberté de presse en Algérie, et notamment la condamnation à 5 ans de prison du journaliste Ihsane El Kadi.
Le jeudi 13 avril 2023, s'est tenue une réunion de la conférence des présidents. Une réunion du parlement européen dénonçait notamment la condamnation à 5 ans de prison du journaliste Ihsane El Kadi. Elle devait figurer dans l'agenda de la séance plénière du 20 avril 2023 mais a été retirée, comme le soulignent Le Figaro (édition du 18 avril) et plusieurs confrères marocains. Médias24 a essayé de savoir comment ce retrait a été effectué.
Deux sources au sein de deux groupes politiques de premier plan au sein du parlement européen, qui ont participé à la conférence des présidents, ont confirmé à Médias24 que cette inscription à l'agenda du jeudi 20 avril a été supprimée le jeudi 13 avril au cours de cette réunion.
La proposition de résolution a donc disparu.
Par quel miracle? le tour de passe passe a été tout simplement réalisé sous l'impulsion de Stéphane Séjourné, président du groupe Renew, ancien conseiller politique officiel et toujours conseiller officieux de Emmanuel Macron.
Séjourné, connu pour sa proximité avec Macron, a-t-il agi de sa propre initiative, sans feu vert de son chef réel? Cela paraît invraisemblable. Surtout que l'on sait avec quelle énergie il s'est dépensé pour faire admettre ce changement d'agenda. La même énergie qu'il avait placée à défendre la résolution "dénonçant les atteintes à la liberté de la presse au Maroc" en janvier dernier. Deux poids deux mesures, correspondant parfaitement à la posture d'un président qui a les yeux de Chimène pour l'Algérie.