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Les incendies meurtriers en Algérie auraient-ils pu être évités ?
Pour la troisième année consécutive, le nord-est de l'Algérie est frappé par de gigantesques feux de forêts meurtriers. Les pompiers, toujours mobilisés, sont parvenus à maîtriser la majorité des incendies. Le dernier bilan des autorités fait état d'au moins 34 morts en trois jours.
En France, en Italie, en Grèce, en Croatie, en Algérie, en Tunisie, les incendies embrassent le pourtour méditerranéen. Les images inondent la presse pour montrer l'ampleur des feux qui font rage dans ces pays. Le New York Times a fait une sélection dans son article "bataille contre le feu dans deux continents". On y voit des arbres carbonisés à perte de vue, des canadairs larguant de l'eau sur les flammes qui semblent incontrôlables ou encore le désarroi sur le visage des habitants qui lance des seaux d'eau sur le feu.
Le quotidien espagnol El País relaie le témoignage de Souhila, une habitante de la wilaya de Béjaïa dans la région montagneuse de Kabylie (Algérie). "Regardez ma maison", déclare-t-elle au milieu des murs recouverts par la suie. Elle montre l'ampleur des dégâts : des débris jonchent le sol, le toit est éventré. "C'est très dur pour moi. Nous n'avons plus rien. Notre vie était déjà difficile, l'incendie ne nous a rien laissé", déclare la femme émue. Les parcelles agricoles qu'elle possède avec son mari ont également été ravagées par les flammes. Au-delà des dégâts matériels, le bilan humain est lourd en Algérie : au moins 34 morts en trois jours.
Au-delà des dégâts matériels, le bilan humain est lourd : au moins 34 morts ces trois derniers jours. Pour la troisième année consécutive, le nord-est de l'Algérie fait face à des incendies meurtriers. L'été dernier, 37 personnes ont péri dans des feux. L'année 2021 avait été la plus meurtrière depuis des décennies avec plus de 90 morts. Les autorités algériennes, ont-elles tiré les leçons des drames passés ? interroge le journal TSA. Plus de 8.000 agents de la protection civile et 525 camions ont été mobilisés ainsi que des avions et des hélicoptères bombardiers d'eau. "Force est d’admettre que les moyens mobilisés sont en deçà des exigences de la situation", poursuit le journaliste Karim Kebir.
Il rappelle que Brahim Merad, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, assurait le mois dernier que "l’Algérie s’est bien préparée et a mobilisé tous les moyens nécessaires pour lutter contre les divers feux de forêts au cours de l’été 2023". En 2021, l'Algérie avait annoncé la commande de quatre avions bombardiers d'eau au constructeur russe Beriev Aircraft Company. Mais la commande n'a pas pu être totalement honorée en raison de la guerre en Ukraine, expliquait Jeune Afrique en mai dernier. Seul un appareil a été livré à ce jour. Face à ce retard imprévu, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune "a ordonné le lancement d'un appel d'offres pour l'acquisition de six avions bombardiers d'eau de taille moyenne pour lutter contre les feux de forêt, en renforcement de la flotte d'avions et d'hélicoptères de l'Algérie", expliquait un communiqué officiel le 30 avril dernier. "Mais, à ce jour, on ignore qu’est advenu de cet appel d’offres", note TSA.
Le journal lance une série de questions : "À qui incombe la faute ? Qu’est-ce qui empêche l’acquisition de canadairs, en nombre suffisant, d’autant que les moyens financiers sont disponibles ? Qui est responsable de la déforestation ? Pourquoi les villages situés à la lisière des forêts ne sont-ils pas suffisamment protégés contre les incendies alors qu’ils sont dangereusement exposés aux feux de forêt ? Quel est le rôle des autorités locales ? Quelle est la responsabilité des habitants ?" Car il y a urgence à agir. "L’Algérie fait partie des pays les plus exposés aux conséquences du changement climatique, avec des épisodes caniculaires en été et des inondations le reste de l’année", conclut l'article.
radio france
Pour la troisième année consécutive, le nord-est de l'Algérie est frappé par de gigantesques feux de forêts meurtriers. Les pompiers, toujours mobilisés, sont parvenus à maîtriser la majorité des incendies. Le dernier bilan des autorités fait état d'au moins 34 morts en trois jours.
En France, en Italie, en Grèce, en Croatie, en Algérie, en Tunisie, les incendies embrassent le pourtour méditerranéen. Les images inondent la presse pour montrer l'ampleur des feux qui font rage dans ces pays. Le New York Times a fait une sélection dans son article "bataille contre le feu dans deux continents". On y voit des arbres carbonisés à perte de vue, des canadairs larguant de l'eau sur les flammes qui semblent incontrôlables ou encore le désarroi sur le visage des habitants qui lance des seaux d'eau sur le feu.
Le quotidien espagnol El País relaie le témoignage de Souhila, une habitante de la wilaya de Béjaïa dans la région montagneuse de Kabylie (Algérie). "Regardez ma maison", déclare-t-elle au milieu des murs recouverts par la suie. Elle montre l'ampleur des dégâts : des débris jonchent le sol, le toit est éventré. "C'est très dur pour moi. Nous n'avons plus rien. Notre vie était déjà difficile, l'incendie ne nous a rien laissé", déclare la femme émue. Les parcelles agricoles qu'elle possède avec son mari ont également été ravagées par les flammes. Au-delà des dégâts matériels, le bilan humain est lourd en Algérie : au moins 34 morts en trois jours.
Au-delà des dégâts matériels, le bilan humain est lourd : au moins 34 morts ces trois derniers jours. Pour la troisième année consécutive, le nord-est de l'Algérie fait face à des incendies meurtriers. L'été dernier, 37 personnes ont péri dans des feux. L'année 2021 avait été la plus meurtrière depuis des décennies avec plus de 90 morts. Les autorités algériennes, ont-elles tiré les leçons des drames passés ? interroge le journal TSA. Plus de 8.000 agents de la protection civile et 525 camions ont été mobilisés ainsi que des avions et des hélicoptères bombardiers d'eau. "Force est d’admettre que les moyens mobilisés sont en deçà des exigences de la situation", poursuit le journaliste Karim Kebir.
Il rappelle que Brahim Merad, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, assurait le mois dernier que "l’Algérie s’est bien préparée et a mobilisé tous les moyens nécessaires pour lutter contre les divers feux de forêts au cours de l’été 2023". En 2021, l'Algérie avait annoncé la commande de quatre avions bombardiers d'eau au constructeur russe Beriev Aircraft Company. Mais la commande n'a pas pu être totalement honorée en raison de la guerre en Ukraine, expliquait Jeune Afrique en mai dernier. Seul un appareil a été livré à ce jour. Face à ce retard imprévu, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune "a ordonné le lancement d'un appel d'offres pour l'acquisition de six avions bombardiers d'eau de taille moyenne pour lutter contre les feux de forêt, en renforcement de la flotte d'avions et d'hélicoptères de l'Algérie", expliquait un communiqué officiel le 30 avril dernier. "Mais, à ce jour, on ignore qu’est advenu de cet appel d’offres", note TSA.
Le journal lance une série de questions : "À qui incombe la faute ? Qu’est-ce qui empêche l’acquisition de canadairs, en nombre suffisant, d’autant que les moyens financiers sont disponibles ? Qui est responsable de la déforestation ? Pourquoi les villages situés à la lisière des forêts ne sont-ils pas suffisamment protégés contre les incendies alors qu’ils sont dangereusement exposés aux feux de forêt ? Quel est le rôle des autorités locales ? Quelle est la responsabilité des habitants ?" Car il y a urgence à agir. "L’Algérie fait partie des pays les plus exposés aux conséquences du changement climatique, avec des épisodes caniculaires en été et des inondations le reste de l’année", conclut l'article.
radio france
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