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Par Zine Haddadi
Le mégaprojet du port intégré d’El-Hamdania à Cherchell est remis en question. « Moi, je n’y crois pas ! » C’est la réponse donnée, hier au forum d’El Moudjahid, par le ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique concernant la situation du projet.
Ali Aoun explique les raisons de la remise en question du mégaprojet du port d’El-Hamdania qui était censé être la future infrastructure portuaire de grande envergure de l’Algérie.
« Ce projet est mal parti depuis le départ. On l’a confié aux Chinois et on leur a imposé un opérateur qui n’a rien à voir avec les travaux portuaires », a ainsi déclaré Ali Aoun sans toutefois dévoiler l’identité de l’opérateur qu’il cite dans ses propos.
Tout en rappelant que les travaux de ce port en eau profonde sont « à l’arrêt », Ali Aoun a annoncé la remise en question du projet.
« Est-ce qu’on va retenir ce port ? Quelle est l’utilité de ce port ? Est-ce qu’il va servir l’économie nationale ? Il faut se poser toutes ces questions », a lâché Ali Aoun.
Le ministre de l’industrie remet en cause « la manière » dont les travaux ont été lancés.
Selon lui, la façon de procéder au lancement des travaux a « surtout servi, comme dans tous les autres secteurs, à transférer de la devise vers l’étranger ».
« Les décisions ont été prises à un moment où il y a eu une non-gestion du pays », a ajouté Ali Aoun.
La remise en question ne signifie cependant pas l’annulation du projet, a d’ailleurs tenu à préciser le ministre de l’industrie.
Ali Aoun a pris le soin d’expliquer que ses réponses sont celles données précédemment par le président de la République.
L’avenir du port dépend des études en cours
« Le projet n’est pas annulé. Des études sont en train d’être menées. Le président de la République a donné des instructions aux uns et aux autres », a indiqué le ministre de l’industrie.
Des études en cours pour évaluer l’importance et l’utilité du projet pour l’économie nationale devraient déterminer le sort de ce projet.
Les déclarations de Ali Aoun peuvent être considérées comme une grande annonce quand on sait que le mégaprojet du port intégré d’El-Hamdania, lancé en 2015, allait être la plateforme portuaire qui allait permettre à l’Algérie de s’ouvrir des perspectives intéressantes en matière de densification des échanges commerciaux et des exportations hors hydrocarbures, notamment vers l’Afrique.
Avec une capacité de traitement de près de 6,5 millions de containers pour pas moins de 25,7 millions de tonnes de marchandises par an, le port d’El-Hamdania était destiné à être un hub du trafic maritime et de commerce extérieur.
Le port d’El-Hamdania devait être doté d’équipements et structures les plus modernes pour permettre des transferts rapides de cargaisons et d’importants gains de temps et d’argent sur les coûts de fret et de stockage. Le coût global de ce mégaprojet avait été estimé à environ 4,7 milliards de dollars pour un délai de réalisation de sept ans avec une mise en service progressive à partir de la quatrième année.
Des infrastructures telles qu’un méga-complexe industriel et d’une grande zone logistique, la réalisation d’une voie ferrée et d’une pénétrante vers l’autoroute à partir d’El-Affroun (Blida) étaient prévues dans le mégaprojet du port d’El-Hamdania.
Z.H.
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