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Allocation touristique : l’impasse - (Abed Charef)

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  • Allocation touristique : l’impasse - (Abed Charef)

    Ce n’est pas vraiment une surprise. L’augmentation de l’allocation touristique, supposée passer de 95 euros à 750 euros, selon une annonce faite le 8 décembre 2024, n’est pas entrée en vigueur au 1er janvier 2025. Au 31 décembre, les banques n’avaient reçu aucune notification à ce sujet.

    Et jeudi 2 janvier, les banques se contentaient d’appliquer les anciennes mesures. Quand cette mesure entrera en vigueur ? Personne n’est en mesure de le dire,en l’absence d’une annonce officielle ferme. Cette cacophonie confirme en fait le côté aléatoire, presque amateur, qui a prévalu lors de la prise de cette décision.

    J’avais relevé plusieurs anomalies lors de l’annonce de la décision : la mesure a été annoncée par le président de la République, alors qu’elle relève de la Banque d’Algérie ; le montant décidé a été chiffré en euros, ce qui est parfaitement illegal, le gouvernement algérien devant parler monnaie nationale ; l’augmentation décidée est de près de 800 pour cent, ce qui est une aberration en économie ; cette mesure va fortement alimenter le marché noir si des décisions fortes ne sont pas prises en parallèle pour réduire puis éliminer le marché noir, etc.

    Aujourd’hui, on peut, sans trop de risques de se tromper, dire que l’aspect pratique pour appliquer la décision n’a pas été sérieusement étudié, et que l’ingénierie nécessaire fait visiblement défaut. Comment, du jour au lendemain, alimenter les banques en monnaies étrangères à des volumes huit fois plus élevés? Comment (prenons cet exemple pour simplifier), comment faire en sorte que cette allocation ne serve pas à des dizaines de milliers d’Algériens à aller passer un weekend en Tunisie, y dépenser deux cents euros, et changer le reste au noir pour financer leur voyage et faire un joli bénéfice? Situation complexe.

    Il est difficile, voire impossible, de revenir sur la décision sans détruire le peu de crédibilité de la gestion économique du pays; mais l’appliquer est trop complexe pour l’administration en place, et trop compliqué par les problèmes qui risquent d’en découler, sous au moins deux aspects : un rush sur les banques impossible à satisfaire, et un marché noir alimenté par le système bancaire lui-même.

    Ceci dit, il est utile de revenir sur quatre points :

    1. L’augmentation de l’allocation touristique va dans la bonne direction. Elle était nécessaire. L’allocation en vigueur est une honte politique et économique.
    2. Prendre une telle mesure sans un ensemble de mesures visant à éliminer le marché noir est absurde. C’est anti-economique. Ça va forcément générer de graves distorsions et des dérapages encore plus graves.
    3. Décider une telle mesure sans mettre en place l’ingénierie nécessaire révèle un amateurisme dangereux dans la gestion de la monnaie nationale.
    4. Une erreur grave a été commise. On a décidé d’augmenter l’allocation touristique (pour répondre à des injonctions, à des pressions, ou de bonne foi, peu importe ), mais au moment de l’appliquer, on s’est rendu compte qu’il fallait adapter tout un environnement, ce qui va forcément déboucher sur du bricolage et du rafistolage de dernière minute.

    La bonne démarche imposait une démarche inverse : mettre en place un dispositif pour éliminer le marché parallèle des devises, dispositif dans lequel l’augmentation de l’allocation touristique serait un élément secondaire qu’on peut étaler sur une ou deux années, au lieu d’en faire le cœur du sujet, ce qui mène à une impasse.


    abedcharef.wordpress.com

  • #2
    Comment (prenons cet exemple pour simplifier), comment faire en sorte que cette allocation ne serve pas à des dizaines de milliers d’Algériens à aller passer un weekend en Tunisie, y dépenser deux cents euros, et changer le reste au noir pour financer leur voyage et faire un joli bénéfice? Situation complexe.
    Machi kh'sara pour nos frères tunisiens. Il faudrait peut-être limiter cette allocation touristique à une fois par an pour chacun afin d'éviter les abus.

    Sinon, le marché noir de la devise c'est le plus grand flop pour Tebboune. Il n'a pas réussi à l'endiguer et je ne ne pense pas qu'il puisse l'endiguer.
    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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    • #3
      J'ai entendu parler que les 750€, c'est que pour les voyages à raison médicale et aux études

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      • #4
        le marché noir de la devise c'est le plus grand flop pour Tebboune. Il n'a pas réussi à l'endiguer et je ne ne pense pas qu'il puisse l'endiguer.
        Il ne peut pas l'endiguer parce que derrière les cambistes du square Port-Saïd se cachent en réalité des personnes très puissantes que même Tebboune n'osera pas affronter s'il tient à rester "en bonne santé".

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        • #5
          Comment (prenons cet exemple pour simplifier), comment faire en sorte que cette allocation ne serve pas à des dizaines de milliers d’Algériens à aller passer un weekend en Tunisie, y dépenser deux cents euros, et changer le reste au noir pour financer leur voyage et faire un joli bénéfice?
          Réserver cette allocation au titulaires d'un billet d'avion et garder l'ancien barème pour les voyageurs routiers

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          • #6
            Il ne peut pas l'endiguer parce que derrière les cambistes du square Port-Saïd se cachent en réalité des personnes très puissantes que même Tebboune n'osera pas affronter s'il tient à rester "en bonne santé".
            Tu racontes n'importe quoi comme à tes habitudes !
            Tebboune ne peut pas endiguer ce marché noir de la devise pour la simple raison que l'Etat ne peut pas assumer son taux de change officiel pour approvisonner qui en ont besoin.
            La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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            • #7
              La seule façon d'radiquer le marché noir, c'est de dévaluer le dinar fortement.
              Evidemment que Tebboune ne fera jamais ca. Il tient trop à son niveau de PIB fort. S'il mettait le dinar au niveau de celui au marché parallèle, ca veut dire une chute 30 à 40 % du PIB et une hausse de 30 ;a 40% de l'inflation.

              L'allocation touristique de Tebboune est effectivement inapplicable car ca ne servira qu'à alimenter davantage le marché noir. La moitié n'ira pas aux frais de voyage.
              ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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              • #8
                La dévaluation de la monnaie n'entraine pas une baisse du PIB. Le PIB c'est la somme des valeurs ajoutées qui seront évaluées avec une monnaie dévaluée, mais converties en dollar par exemple, elles resteront les mêmes !
                Dernière modification par sekrouf, 04 janvier 2025, 16h08.
                La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                • #9
                  La dévaluation de la monnaie n'entraine pas une baisse du PIB.
                  Le PIB est en dinars puis convertis en dollars.

                  en 24 , le PIB est de 36 000 milliards de dinars, soit 267 milliards de dollars us

                  si le dinar chutait de 10% automatiquement le PIB perdrait 10% de sa valeur en dollars et passerait à 242 milliars de dollars us.


                  ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                  • #10
                    Si le dinars perdait 10% de sa valeur, le PIB sera gonflé de 10%, mais en dollar, la valeur sera la même.
                    Une valeur ajoutée de 100 DA, sera avaluée 110 DA avec un dinar dévalué de 10%.
                    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                    • #11
                      Le cas du Nigéria, un très bon exemple des liens dévaluation-inflation-décroissance du PIB


                      « Nous connaissons une hausse très marquée de l’inflation, au niveau le plus élevé observé depuis vingt-huit ans, soit 1996. On parle actuellement de plus de 30 % », explique Bismarck Rewane, un économiste écouté et habitué des plateaux télévisés.
                      Lire aussi | Dans le nord du Nigeria, les habitants étouffés par la crise économique et l’insécurité
                      Lire plus tard
                      Au-delà des récents chocs mondiaux, il souligne trois causes principales au phénomène. D’abord, la faiblesse du naira, qui a perdu 60 % de sa valeur face au dollar, après une profonde réforme et deux dévaluations, attendues de longue date après des années de maintien artificiel du taux sous Muhammadu Buhari, le précédent président, de 2015 à 2023.

                      Ensuite, une importante augmentation de la masse monétaire, décidée sous Buhari. Enfin, l’impact du prix des carburants sur celui de tous les biens. « Prenez le pain, suggère M. Rewane. La farine est importée, elle est passée de 300 à 1 000 nairas le kilo. Ajoutez à ça le sucre, le beurre, la levure… Pour cuire cette pâte, vous utilisez un générateur, à cause des coupures. Or, le prix du diesel a triplé, et il représente 25 % du coût d’un pain. Tout cela se reflète immédiatement dans les prix. »

                      Croissance atone


                      Les conséquences de cette inflation multidimensionnelle sont aggravées par les faiblesses structurelles de l’économie nigériane, « un peu comme pour le Covid-19, s’agissant des patients avec des comorbidités », illustre Bismarck Rewane. Outre la corruption, qui siphonne de précieuses ressources, le Nigeria est confronté à un problème de revenus, selon l’économiste : les recettes fiscales sont non seulement parmi les plus faibles au monde (10 % du produit intérieur brut, PIB) mais elles proviennent quasi exclusivement de la manne pétrolière, actuellement en difficulté.
                      d
                      De plus, en raison du manque d’investissement, la croissance du PIB est de fait atone : à environ 3 %, elle est globalement égale à celle de la population. En 2024, le Nigeria sera classé comme la quatrième économie d’Afrique (253 milliards de dollars, soit environ 236 milliards d’euros, de PIB), selon le Fonds monétaire international. Il occupait la première place il y a deux ans.
                      ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                      • #12
                        sekrouf

                        "La dévaluation de la monnaie n'entraine pas une baisse du PIB"


                        Ça dépend de la méthode de calcul du PIB.
                        ​​​​​​​

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                        • #13
                          Bien sûre qu'il y a corrélation entre valeur de la monnaie et calcul du pib. Les économistes algériens l'ont soulevé à plusieurs reprises.
                          Article qui date mais le principe reste

                          Comme le dinar, le PIB de l’Algérie serait nettement surévalué (Nour Meddahi)


                          https://maghrebemergent.net/wp-conte...ts/favicon.icoPar Maghreb Émergent
                          11 juillet 2017

                          Selon l’économiste il faut mettre des mécanismes pour « utiliser l’argent des citoyens et des entreprises pour financer l’économie ».


                          Fausses bonnes idées, nouvelles pistes à explorer. Nour Meddahi, professeur à la Toulouse School of Economics, place le dinar, monnaie surévaluée, au cœur du dispositif à mettre en place pour faire face à la crise.

                          Explorer des chemins nouveaux, oser, exploiter au mieux ce qui est disponible. Nour Meddahi, professeur à la Toulouse Schools of Economics, invite à une démarche innovante pour faire face à la crise économique que subit l’Algérie. La valeur du dinar est au cœur de ses plaidoyers. Surévaluée, la monnaie nationale serait, entre autres, à l’origine des déséquilibres de l’économie algérienne.

                          Pour Nourd Meddahi, « le dinar devrait continuer à baisser ». Il rappelle que la monnaie algérienne « n’a pas bougé depuis janvier 2016 ». Pire : si on tient compte du fait que le dollar a baissé depuis, cela signifie que le dinar s’est réévalué par rapport au dollar.

                          Cette valeur nominale du dinar fausse toutes les projections. Selon les calculs de Nour Meddahi, le déficit de la balance des paiements aurait atteint 25 milliards en 2016, ce qui représente 16-17% du PIB. En termes de ratio importations/PIB, cela équivaut à 29%. Pour lui, « historiquement, ce n’est pas très élevé ». Mais si le dollar passe de 110 à 120 dinars, le déficit passe de 29 à 33%, ce qui est « problématique ».

                          Or, les évaluations du PIB sont erronées, et « le problème, c’est le dinar ». Nour Meddahi est formel : « le PIB est surévalué. Il n’est pas de 170 milliards de dollars », dit-il. En reprenant des hypothèses du FMI sur la valeur du dinar, il constate que la surévaluation du dinar serait de 20 à 40%, selon le modèle utilisé.

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