Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Biens mal acquis : Paris promet de coopérer

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Biens mal acquis : Paris promet de coopérer




    Par Djilali B.


    Pour la reprise de ses relations avec l’Algérie après des mois de tensions, la France souhaite rebâtir un nouveau partenariat. Et pour réchauffer ces relations, Paris semble préférer le brise-glace pour remettre la machine diplomatique en marche.

    Le ministre français des Affaires étrangères a d’ailleurs mis de côté son guide linguistique du diplomate pour adopter un langage direct, clair et précis. Jean-Noel Barrot a ainsi décliné son message : la France souhaite tourner la page des tensions actuelles pour «reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé avec l’Algérie». Avec effet immédiat : «Réactiver l’ensemble des mécanismes de coopération dans tous les secteurs».

    Dans le domaine de la coopération judiciaire, objet de cet article, le chef de la diplomatie française a confirmé au président Abdelmadjid Tebboune la visite prochaine du garde des Sceaux, Gérald Darmanin. Cette fois, ça repart rapidement, selon le menu de la visite du ministre de la Justice français, esquissé par M Barrot.

    «Elle s’accompagnera de la reprise du dialogue judiciaire entre nos deux pays», a-t-il déclaré en soulignant : «Nous avons beaucoup d’enjeux de coopération, notamment sur les conditions d’exécution rogatoire dans le dossier sensible des biens mal acquis». Il a mis le doigt sur l’un des enjeux qui a sérieusement pollué la relation bilatérale, la France ayant refusé toute coopération dans ce domaine, rejetant systématiquement les requêtes de la justice algérienne concernant les biens mal acquis, fruits de fuite de capitaux, de transferts illégaux, de corruption, de blanchiment d’argent, etc.

    Le président Tebboune avait rappelé à cet égard, lors de sa récente rencontre avec les médias, les hésitations, pour ne pas dire le refus, de la justice française de coopérer avec l’Algérie dans le cadre des procédures judiciaires lancées contre d’anciens responsables et oligarques, même si les dossiers étaient documentés, alors que d’autres pays, notamment européens, ont favorablement répondu aux sollicitations de la justice algérienne et coopéré dans ce dossier prioritaire pour les autorités algériennes.

    Le traitement réservé à l’ancien ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb, malgré sa condamnation dans au moins cinq procès liés à la corruption, est édifiant. Réfugié en France où il a acquis des biens immobiliers, condamné dans plusieurs dossiers de corruption, transfert illégal de devises vers l’étranger, perception d’indus avantages, abus de fonction, entre autres, l’ancien ministre continue de bénéficier de la protection des autorités françaises. Toutes les demandes d’extradition ont été rejetées par la justice française. La dernière en date remonte à quelques semaines. A ce propos, le gouvernement algérien a relevé l’absence de coopération française, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La partie française n’a pas répondu, dans ce cadre, à vingt-cinq commissions rogatoires introduites par l’Algérie, selon le MAE. Et de noter également que «cette attitude française se singularise par rapport à celles d’autres partenaires européens qui coopèrent de manière sincère, loyale et sans arrière-pensées avec les autorités algériennes sur ce dossier des biens mal acquis dont ils connaissent la sensibilité extrême pour l’Algérie», conclut le communiqué. Autrement dit, la France refuse de coopérer, et il n’y a aucune volonté de faire avancer ce dossier. Car seule une volonté politique peut avoir droit sur la coopération judiciaire.

    Jean-Noel Barrot en apporte la preuve à travers le message du président Macron qu’il a porté. Et parce que le président Macron l’a voulu, la coopération judiciaire entre les deux pays va reprendre et les obstacles posés par la justice française seront levés.

    «J’ai évoqué, et le garde des Sceaux aura l’occasion de le préciser, l’invitation par les services en charge du parquet national financier à leurs homologues algériens de juridiction compétente à se rendre à Paris pour étudier tous les dossiers», a dit le diplomate français. Cela augure d’une nouvelle ère dans la coopération judiciaire entre l’Algérie et la France et surtout le traitement strictement judiciaire des demandes de la justice algérienne concernant le dossier des biens mal acquis.



    lalgerieaujourdhui . dz/





  • #2

    Commentaire

    Chargement...
    X