Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Un texte de Stora au BAC 2025 en Algérie déclenche une controverse historique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Un texte de Stora au BAC 2025 en Algérie déclenche une controverse historique

    18 juin 2025




    L’épreuve de langue française de baccalauréat 2025 en Algérie a pris une tournure inattendue. À l’origine de la polémique : un extrait d’un ouvrage de l’historien français Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire coloniale, proposé comme support de sujet.

    Le texte, tiré de « Algérie 1954 : une chute au ralenti », évoque la spoliation des terres algériennes durant la colonisation. Il n’en fallait pas plus pour susciter un débat brulant sur la mémoire historique et les choix pédagogiques.

    L’historien algérien Hosni Kitouni a réagi avec vigueur, qualifiant ce choix de « scandaleux » et dénonçant un récit qu’il juge « colonialiste et factuellement faux ».



    Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il s’interroge : « Comment peut-on, en 2025, proposer à nos élèves un texte qui reprend des thèses discutables, voire erronées, sur la colonisation ? »




    Selon lui, le texte de Stora véhicule une vision problématique de la propriété foncière en Algérie avant 1830, en prétendant qu’elle n’existait pas sous forme privée.



    Il regrette également l’absence de toute mention du séquestre, dispositif colonial qui a permis l’accaparement massif de terres algériennes.

    Kitouni estime que ce choix « ne rend pas justice aux victimes de la colonisation » et déplore une instrumentalisation de l’histoire au détriment de la vérité.

    Pour lui, les enjeux liés à la terre, à la dépossession et à la colonisation de peuplement méritent un traitement plus rigoureux, surtout dans un contexte éducatif aussi sensible.
    Publication de Kitouni Hosni


    Kitouni Hosni


    1 j ·
    Un texte scandaleux au Bac.
    Les candidats au Bac 2025, ont eu pour sujet de français un texte de Benjamin Stora tiré d'un de ses livres. Le texte traite d'une question importante, la formation de la propriété coloniale. Je reviendrai plus longuement et point par point sur l'argumentaire de B. Stora. Dans ce post je veux crier ma stupéfaction devant un tel choix. Comment en 2025 peut-on donner à nos futurs étudiants un texte qui defile de bout en bout le narratif colonial le plus inepte, chargé de contre-verites et factuellement faux.
    La question de la terre, on le voit aujourd'hui avec ce qui se passe à Gaza à été dans l'histoire de l'Algérie, l'objet d'une guerre totale de 1830 à 1962. C'est une question bien documentée par les historiens algeriens. Pourquoi des lors ce choix si peu judicieux. Sii on a voulu rendre service à Mr. Stora ce n'est certainement pas par un texte si peu à son avantage.
    Affirmer comme le fait l'auteur
    1. Qu'il n'existait pas en Algérie de "propriété privé de la terre avant 1830". est totalement faux puisque toutes les zones de culture arbustive ( soit l'agriculture de montagne,) les zones de cultures maraîchères et les oasis etaient de statut privé.
    2 affirmer que " La colonisation à lié son avenir économique à l'agriculture".. c'est masquer par un terme technique une realite sociale, politique et humaine. En verite la colonisation a lié son sort à l'exploitation du travail des Algériens, à la dépossession massive de leurs terres et à l'impôt extractif. Elle a lié son sort au peuplement invasif.
    3. Les "lois sur la propriete"dites Warnier, n'ont pas par elles-mêmes agrandi le patrimoine europeen, c'est plutot la manière dont elles furent detournees par les speculateurs a travers la pratique de la licitation qui a favorise le transfert massif de la proprieté.. La pratique de la licitation a ruine des milliers de familles contraines de payer pour se debarasser de leurs terre. C'est l'un des scandales le plus honteux de la Republique francaise qui a permis aux speculateurs Euroeens de deposseder a bon compte des milliers de paysans.
    Le plus renversant dans ce texte, c'est qu'il ne dit mot sur le fameux Sequestre. Or toute l'histoire de la deposession repose sur cette terrible disposition juridique d'exception.
    C'est en application du Séquestre que 500.000 hectares ont été accaparés par l'administration en 1871. C'est par le Séquestre que s'est constitué le 4/5eme des 6 millions d 'hectares pris aux Algériens. Nos paysans en savent un bout.
    On n'a pas le droit à la légèreté avec la souffrance qui fut celle des victimes possedées.
    Le problème de M. Stora et des historiens français avec la question de la terre est très simple, il renvoie à l'origine du peuplement colonial et à son rôle dans la formation de la société coloniale, or vus sous cet angle, les Européens ont été des acteurs agissant qui ont poussé de toute la force de leurs intérêts l'Etat à déposséder tout azimut et toujours plus la paysannerie. Le produit des spoliations est ensuite distribué gratuitement aux Européens, pour revenir finalement au marché spéculatif. Voilà comment la terre jouait le rôle de source de rente et de profit spéculatif.
    Les Européens, comme les Israéliens d'aujourd'hui ont été les moteurs du processus colonial et la terre l'enjeu pricipal de la conflictualité coloniale.
    Voilà pourquoi, le texte présenté aux candidats au Bac constitue une très malheureuse initiative parce qu'il ne rend pas justice aux victimes de la colonisation et à la vérité historique.
    https://web.facebook.com/kitouni.hos...ref=embed_post


    Benjamin Stora répond : « pourquoi une telle agressivité ? »


    De son côté, Benjamin Stora, se dit « touché » par la tournure prise par cette polémique. Il rappelle que ses travaux, largement reconnus, s’inscrivent dans une démarche de transmission de la mémoire coloniale, tant en France qu’en Algérie.

    « Mon travail peut servir aux jeunes générations. Pourquoi ne pas mener une discussion académique sereine ? », s’interroge-t-il.

    L’auteur souligne qu’il traite depuis plus de 50 ans des questions de dépossession foncière, de colonisation de peuplement, et de mémoire partagée.

    Il cite notamment sa biographie de Messali El Hadj et son ouvrage collectif « La guerre d’Algérie vue par les Algériens », comme preuves de son engagement historique et critique.


    Une controverse qui révèle un malaise profond dans le traitement de la mémoire coloniale


    Pour de nombreux chercheurs et intellectuels algériens, cette affaire n’est pas une simple polémique passagère, mais le reflet d’un malaise plus profond : celui du traitement scolaire de la mémoire coloniale en Algérie.

    Le choix du texte de Benjamin Stora pour une épreuve officielle du baccalauréat a, selon eux, mis en lumière un danger : celui de présenter aux jeunes générations un récit édulcoré, voire biaisé, de la colonisation.

    L’historien Hosni Kitouni estime que ce type de choix pédagogiques peut entraîner une confusion historique grave. En sélectionnant un extrait qui, selon lui, nie des faits fondamentaux comme l’existence d’une propriété foncière avant 1830 ou le rôle du séquestre dans la spoliation massive des terres algériennes, on fragilise non seulement la rigueur académique, mais aussi la mémoire des victimes de la colonisation.

    Loin de toute animosité personnelle envers Benjamin Stora, Kitouni critique une démarche qu’il juge problématique : celle d’un récit présenté comme objectif alors qu’il reste chargé d’interprétations discutables. Pour lui, la responsabilité des institutions éducatives est immense, on ne peut enseigner l’histoire coloniale sans ancrer les récits dans la vérité des faits, telle que vécue par les colonisés.

    Dans cette optique, la réaction de Stora, qui évoque une « agressivité » à son encontre, semble éluder le cœur du débat, il ne s’agit pas d’une attaque contre une personne, mais d’un désaccord profond sur la manière de raconter un passé douloureux. Comme l’a souligné Kitouni, « on n’a pas le droit à la légèreté avec la souffrance qui fut celle des victimes ». L’enseignement de l’histoire doit, avant tout, être fidèle aux mémoires meurtries et respectueux des luttes des peuples pour leur dignité.


    **********


  • #2
    " Qu'il n'existait pas en Algérie de "propriété privé de la terre avant 1830".

    C'est exact dans une certaine mesure. En Algérie, comme au Maghreb du reste, il n'existait pas d'actes rédigés d'un droit de propriété.

    L'affaire de la palmeraie d'El Arja où des colons marocains ont exploité durant longtemps une possession algérienne en est l'exemple significatif.

    In fine, c'est aussi le cas en Palestine et ce défaut d'actes écrits autorisent les fachistes autorités israéliennes à exproprier les Palestiniens.

    - Frontière algéro-marocaine : la palmeraie de la discorde

    Depuis près d’un mois, les villes frontalières de Figuig, côté marocain, et El Arja, côté algérien, connaissent de fortes tensions. La cause : les autorités algériennes ont demandé à une trentaine de fermiers marocains de quitter les terres dans un délai de trois jours, qui a été prolongé à un mois, après négociations. Ce délai arrive à expiration ce jeudi 18 mars.

    Pour certains médias du royaume, « les agriculteurs marocains ont été sommés de quitter un territoire où ils sont propriétaires privés, mais dont la souveraineté reviendrait à l’Algérie ». Dans cette zone frontalière, « se trouvent des terrains abritant 15 000 palmiers, appartenant à une trentaine de fermiers marocains ».

    MEE

    Commentaire


    • #3
      Comment peut-on affirmer qu'il n'y avait pas de propriétaire privé en Algérie avant 1830 c'est juste méconnaître les titres de propriétés de l'époque elles étaient paroles serrages de mains ententes respects des transactions connus de tous.

      Commentaire


      • #4
        galaxy

        c'est juste méconnaître les titres de propriétés de l'époque elles étaient paroles serrages de mains ententes respects des transactions connus de tous.
        Oui , exactement mais les traités écrits existaient également sous témoignages de deux témoins et apposés de signatures, c'étaient les prémices des actes notariaux dont se prévalent indignement les occidentaux .

        Commentaire


        • #5
          Les occidentaux ont pratiquement tout copié sur les autres , notamment sur les Arabes et les perses ainsi que sur les Chinois dont ils sont les inventeurs de la monnaie papier que l'explorateur Italien Marco Polo avait ramené des spécimens de chine.
          Et puis zut , ils nous prennent pour des cons ces occidentaux !

          Commentaire


          • #6
            " Comment peut-on affirmer qu'il n'y avait pas de propriétaire privé en Algérie avant 1830 c'est juste méconnaître les titres de propriétés de l'époque elles étaient paroles serrages de mains ententes respects des transactions connus de tous." galaxy

            Effectivement. Donc, en toute absence d'acte notarié.

            Sinon, comment donc expliquer la querelle des colons marocains lors du cas de l'affaire de la palmeraie d'El Arja?

            - «Nos grands-parents travaillaient déjà ces champs dans les années 1930 et la propriété du ksar à El Arja est bien documentée», a insisté Abdelmalek B. Selon lui, malgré la fermeture des frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie au milieu des années 1990 qui a rendu parfois l’accès difficile, les armées des deux pays «ne posaient pas de lourdes contraintes aux propriétaires des terres situées dans cette zone, d’autant plus qu’il s’agit de tribus qui ont des liens de sang, abstraction faite de la nationalité qui a été donnée plus tard aux uns et aux autres».

            Ya..bi (extraits)

            Commentaire

            Chargement...
            X