Les juges de la chambre criminelle de la Cour suprême examineront après les vacances judiciaires le pourvoi en cassation du procureur général dans l’affaire d’un cadre supérieur de la Sonatrach acquitté.
Par Redouane Hannachi
Pour manque de preuves légales et matérielles relatives aux accusations portées à son encontre lors de l’instruction judiciaire, Ouïs Lamine a été purement et simplement acquitté par rapport aux messages SMS et vocaux envoyés à Abdou Semmar.
Condamné à 10 ans de prison ferme lors de son premier jugement par le tribunal criminel de la première instance de Dar El Beida, l’ex- président de la commission des marchés publics au niveau de la Sonatrach Ouïs Lamine a affirmé, hier, à la présidente du tribunal criminel de la deuxième instance d’Alger Mme Dahmani Naima avoir fait «l’objet d’un coup monté de toutes pièces par l’actuel PDG de la Sonatrach Toufik Hakkar et de son adjoint Zemmouri pour la simple raison qu’il leur a fait des reproches par rapport à l’achat de deux raffineries dont celle d’Augusta dont les bénéfices sont destinés aux Italiens et des reproches quant aux recrutements de Souad Abdellah et Amine Malaika car ils n’ont pas les qualités pour travailler au sein de la société Sonatrach».
L’ex-cadre supérieur du géant pétrolier national a déclaré à la présidente qu’il avait alors fait appel à toute la presse nationale pour dénoncer le mépris dont il estime être la victime et les dépassements enregistrés selon lui au sein de la société nationale de Sonatrach. Ensuite explique-t-il, «j’ai décidé de lancer un appel via Algérie Part que dirige Abdou Semmar pour mettre un terme à l’humiliation dont je suis victime».
Auditionné par rapport aux 37 e-mails adressés à Abdou Semmar, le mis en cause a reconnu lui avoir envoyé 4 mails dans le but d’être rétabli dans ses droits professionnels mais il a par contre nié lui avoir fourni des informations ou des renseignements qui portent atteinte à l’économie nationale à un espion d’un pays étranger. Il a par ailleurs nié avoir fourni des secrets de la société nationale Sonatrach à une personne résidant à l’étranger ayant pour objectif de porter atteinte à l’économie nationale. «J’ai sacrifié toute ma jeunesse au service du géant pétrolier algérien en guise de reconnaissance je me retrouve poursuivi en matière criminelle ».
il accuse par ailleurs ses chefs hiérarchiques «qui ne se sont pas arrêtés là car ils ont même exercé des pressions sur mon épouse et l’ont muté de la Direction vers la raffinerie de Sidi R’Zine à Baraki». Dans son intervention le procureur général a requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle en dressant un dur réquisitoire contre le mis en cause estimant que ce dernier est bel et bien responsable des faits qui lui sont reprochés notamment en ce qui concerne transfert d’informations et renseignements ayant pour objectifs de nuire au géant pétrolier national et à l’économie nationale par l’envoi de pas moins de 37 e-mails à Abdou Semmar.
Le procureur a par ailleurs affirmé à la présidente chargée du dossier que l’inculpé a envoyé des informations erronées à Abdou Semmar concernant les marchés publics signés avec des sociétés étrangères. Ces fausses informations pouvaient avoir un impact négatif sur la société Sonatrach qui est considérée comme étant une garantie pour l’économie nationale surtout durant la période du Covid 19. Me Assoul Zoubida a dans sa plaidoirie clamée affirmé: «Abdou Semmar a déclaré n’avoir aucune relation avec mon client. Il a également déclaré n’avoir pas lu les 4 emails que lui aurait envoyé mon client ». Et d’ajouter : «Mon client a récupéré 10 millions de dollars dans le cadre de l’affaire SORFERT».
Elle a lancé : «Le juge d’instruction devait procéder par une confrontation avec ses accusateurs. Ils l’accusent d’avoir bénéficié ainsi que sa famille d’avantages sans toutefois présenter les pièces les culpabilisant ». Elle a enfin insisté sur l’acquittement de son client.
cresus
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