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La saison estivale en Algérie sous haute surveillance

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  • La saison estivale en Algérie sous haute surveillance

    Les forces combinées ont renforcé leur système de contrôle régulier mis en place, notamment sur les routes nationales et les chemins menant aux plages.
    Pour la journée de jeudi, les 19 plages surveillées ont été prises d’assaut dès les premières heures de la matinée par les nombreux estivants venus des wilaya de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès surtout, et même de la région saharienne où de nombreuses familles goûtent aux plaisirs de se rafraîchir sur un littoral témouchentois long de 80 kilomètres où sont attendus dix millions d’estivants.

    Le pic a été atteint durant les week-ends avec 500 000 à 1 million de vacanciers. La circulation devient dense, notamment au niveau des RN2 et 35 reliant respectivement Oran et Tlemcen à Aïn Témouchent. Pour le lieutenant-colonel Réda Aïdaoui, chef du groupement de la gendarmerie d’Aïn Témouchent, des efforts supplémentaires sont entrepris par les éléments de la gendarmerie, et ce, malgré l’insuffisance de moyens. Des barrages fixes sont dressés un peu partout, soutenus par des rotations de brigades motorisées afin de faire face à l’absence de vigilance des automobilistes. Les chiffres sont effarants. Au niveau d’un barrage dressé à l’entrée d’El-Malah, gendarmes et policiers régulent la circulation sans toutefois perdre de vue le contrôle des véhicules, notamment ceux provenant de la frontière algéro-marocaine. Des quantités de drogue peuvent être dissimulées quelque part dans des endroits aménagés de véhicules qui circulaient souvent avec de fausses immatriculations.

    La vigilance est de mise. Trois barons de la drogue ont été neutralisés alors que leurs biens, meubles et immeubles dont 15 véhicules, deux bus et cinq taxis ainsi que deux villas situées à Oran et à Béni-Saf, ont fait l’objet d’une saisie dans le cadre de blanchiment d’argent. Les gros bonnets sont toujours en fuite, bien qu’ils aient été identifiés par les services de sécurité. Pockémon, un trapu de 26 ans, originaire de Maghnia, demeure activement recherché par la justice pour plusieurs affaires liées à la drogue dont celles des 600 kg de kif et des 188 kg saisis à Oran, ou encore celle des 200 kg saisis en juin dernier. En effet, c’est grâce à un travail de fourmi fourni par les services algériens d’investigation, en collaboration avec Interpol, qu’une cellule du réseau a été mise à nu en Espagne dans laquelle activait Pockémon et consorts dont les numéros de téléphone ont été communiqués aux services de la criminalité. On parle d’une dizaine de barons de la drogue identifiés et non encore neutralisés, dont Pockémon, Rami Abderrahmane 122. Des noms qui reviennent régulièrement après chaque affaire traitée. Au niveau d’En-Nakhil, une station d’essence située à la limite de la wilaya d’Aïn Témouchent avec celle d’Oran, lors d’un barrage, les gendarmes viennent d’intercepter un semi-remorque transportant du parpaing. Le détecteur de drogue entre en scène. Mais il a fallu attendre les chiens renifleurs pour confirmer si le chargement contenait de la drogue ou non. L’opération pourrait durer longtemps.

    Par ailleurs, la police, qui a axé son travail au niveau des tissus urbains des villes importantes, est parvenue à mettre la main sur 36 kg de kif durant la même période sur les 70 affaires traitées. La plus importante prise a été celle des 16 kg saisis à El-Malah suite à des infiltrations dans le milieu des dealers. Pour le colonel Ayoub Abderrahmane, directeur central chargé de la communication auprès du commandement de la Gendarmerie nationale, il ne faut pas se fier à cette accalmie, même si les barons s’offrent des vacances dorées dans certains lieux appropriés. Notre interlocuteur nous cite l’exemple de Béchar où ont été saisies quatre tonnes de kif il y a quelques jours seulement. Les deux fûts en plastique, d’une capacité de 700 litres et à moitié pleins de mazout repêchés en haute mer près de Rachgoun-Plage, laissent penser qu’ils proviendraient d’un yacht qui a chaviré quelque part contenant de la drogue. Pour le colonel Ayoub, la mise en place d’une brigade maritime n’est pas une urgence pour le moment puisque les gardes-côtes font leur travail convenablement. La lutte contre l’émigration clandestine constitue l’autre préoccupation des services de sécurité. Il y a quelques jours seulement, les gendarmes ont réussi à faire échec à une tentative de 14 harraga qui s’apprêtaient à mettre les voiles vers l’Espagne à partir de Béni-Saf.

    C’est un salafiste, connu des services de sécurité et qui demeure activement recherché, qui s’est occupé de la préparation de cette tentative avortée. Il usait de son verbe facile et de la religion pour endoctriner les nombreux jeunes avant de les escroquer. Béni-Saf n’est qu’à 180 km d’Almeria. La police aura elle aussi réussi à mettre en échec une tentative de 11 harraga qui s’apprêtaient à quitter Béni-Saf et dont l’instigateur n’est autre qu’un certain Batata, un récidiviste dangereux qui continue de profiter de la largesse du vide juridique. Les détournements et les enlèvements de mineures, le vol de cheptel et de câble électrique, les charlatans, les fossoyeurs ainsi que la pêche à l’explosif font également l’objet d’une lutte implacable de la part des services de sécurité. Enfin, dans le cadre du plan Delphine, la gendarmerie vient d’être renforcée par 500 gendarmes, 2 hélicoptères relevant du 111e escadron d’Oran, ainsi que d’une brigade cynophile au niveau du littoral afin de permettre aux estivants de passer un agréable séjour. Malheureusement, on déplore 11 décès par noyade depuis le début de la saison estivale.

    source : Liberté
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