-------------------
Appelons-le Kamel. Il a 32 ans. A le voir, on croirait que c’est un acteur hollywoodien. Il est beau, très bien habillé et accompagné d’une belle femme de huit ans son aînée. Cela se passe dans un tribunal londonien. La raison de sa présence dans cette cour de justice est de faire appel devant le juge, suite au refus du ministère de l’Intérieur britannique de lui accorder l’asile politique.
En effet, au mois de février dernier, il a reçu l’ordre du Home Office de quitter le territoire. Mais il a fait appel. La loi le lui permet. Entre-temps, il s’est marié avec une Européenne qui n’a pas arrêté de montrer devant le juge toute l’affection qu’elle lui porte. Selon la section 8 de la loi des droits de l’homme britannique, «il doit être autorisé à fonder légalement un foyer et avoir des enfants».
Devant la barre, Niniola raconte au juge qu’elle a rencontré son mari lors des vacances d’été qu’elle a passées 4 ans auparavant dans un centre touristique en Tunisie. «Je suis tombée amoureuse de lui dès que je l’ai vu. Au premier regard. C’était instantané». Accompagné également par un avocat et un interprète français, Kamel confesse au juge que s’il est rapatrié en Algérie, il risque d’être torturé et emprisonné, car il fait partie de la minorité ethnique berbère. »Je me suis échappé d’un centre de détention gouvernemental en Algérie. Les officiers de l’armée nous battaient jour et nuit et jetaient même des cocktails Molotov sur nous. Je suis un activiste berbère. J’ai réussi à m’évader et à prendre illégalement le bateau vers la France. Je n’ai pas voulu demander l’asile politique dans ce pays parce que je savais qu’il n’y a qu’en Grande-Bretagne où les droits de l’homme sont respectés».
Solennellement, il raconte au juge que «l’Algérie n’est pas un pays stable. Ma femme ne sera pas une femme libre si on nous force à retourner en Algérie et à vivre là-bas».
En fait, Kamel est l’un des centaines d’Algériens qui ont su comment abuser du système britannique et éviter l’expulsion en utilisant des stratagèmes et des mensonges que personne ne peut prouver. Son avocat argue devant le juge que «la police anglaise a sûrement contacté son homologue algérienne pour en savoir davantage sur le sujet de son client qui, selon eux, pourrait avoir des connections avec les terroristes et, par conséquent, il risquerait d’être «battu et même électrocuté» (?).
L’avocat représentant le ministère de l’Intérieur intervient et demande à Kamel pourquoi il n’irait pas vivre dans le pays de sa femme, qui est hollandaise. «Niniola a sa mère et ses amis qui vivent en Hollande. Ce sera la meilleure place où vous pourrez avoir les enfants que vous désirez et vous pourrez aussi faire les études que vous souhaitez». Notre compatriote a en fait une très bonne raison de ne pas vouloir partir vivre dans les Netherlands. Les lois ont changé dans ce pays, qui ne veut plus accueillir de nouveaux immigrants. Pire, plus de 20.000 personnes ont été expulsées ces derniers temps après l’adoption de ces nouvelles lois.
«J’ai refusé de partir aux Pays-Bas parce qu’on ne respecte plus les droits de l’homme dans ce pays», répond Kamel. «Je ne veux prendre aucun risque à cause de ces expulsions. J’espère rester ici au Royaume-Uni où je me sens en sécurité». Le représentant du Home Office pose alors une autre question à Kamel: «Qu’est-ce que vous avez à dire par rapport au 30% de la population algérienne qui est d’origine berbère ? Sont-ils tous torturés ou emprisonnés ? Non, vous êtes venu ici simplement pour avoir une meilleure vie. Vous n’êtes pas en danger. Tout ce que vous avancez ne sont que des mensonges. Vous n’avez jamais été en danger». La séance est terminée. Le juge a écouté Kamel ainsi que la partie adverse qui veut l’expulser. Cela prendra quelques semaines pour qu’il puisse y avoir une délibération. S’il obtient gain de cause, ce sera tant mieux pour lui.
Par contre, si son appel est rejeté, il changera de domicile, de téléphone, de nom, de compte bancaire et rejoindra les milliers d’autres «harraguas» qui travaillent dans le marché noir. De l’autre côté de l’étage, plus précisément à la chambre numéro 4 du Tribunal d’appel de Taylor House, dans le nord de Londres, un autre Algérien, footballeur de surcroît, dont nous tairons le nom, âgé de 22 ans, défend son cas et raconte au juge pourquoi il ne peut retourner chez lui. «Depuis que je me suis converti au christianisme, ma vie est en danger en Algérie, où l’ensemble de la population est musulmane et intégriste.
La tolérance est un vain mot dans ce pays». Que ne ferait-on pas pour pouvoir obtenir l’asile politique...
Par Réda Hassaïne, Correspondant A Londres du Quotidien d'Oran, 9/3/05
-------------------
Est-ce que tous les mensonges sont acceptables pour rester à l’étranger ? Certains mensonges pénalisent toute la communauté. Avec, ils pourront peut être gagner un long séjour, mais ils priveront certainement des milliers d’algériens qui ne demandent qu’un court séjours de soins, d’étude, d’affaires, ….
Amicalement
Appelons-le Kamel. Il a 32 ans. A le voir, on croirait que c’est un acteur hollywoodien. Il est beau, très bien habillé et accompagné d’une belle femme de huit ans son aînée. Cela se passe dans un tribunal londonien. La raison de sa présence dans cette cour de justice est de faire appel devant le juge, suite au refus du ministère de l’Intérieur britannique de lui accorder l’asile politique.
En effet, au mois de février dernier, il a reçu l’ordre du Home Office de quitter le territoire. Mais il a fait appel. La loi le lui permet. Entre-temps, il s’est marié avec une Européenne qui n’a pas arrêté de montrer devant le juge toute l’affection qu’elle lui porte. Selon la section 8 de la loi des droits de l’homme britannique, «il doit être autorisé à fonder légalement un foyer et avoir des enfants».
Devant la barre, Niniola raconte au juge qu’elle a rencontré son mari lors des vacances d’été qu’elle a passées 4 ans auparavant dans un centre touristique en Tunisie. «Je suis tombée amoureuse de lui dès que je l’ai vu. Au premier regard. C’était instantané». Accompagné également par un avocat et un interprète français, Kamel confesse au juge que s’il est rapatrié en Algérie, il risque d’être torturé et emprisonné, car il fait partie de la minorité ethnique berbère. »Je me suis échappé d’un centre de détention gouvernemental en Algérie. Les officiers de l’armée nous battaient jour et nuit et jetaient même des cocktails Molotov sur nous. Je suis un activiste berbère. J’ai réussi à m’évader et à prendre illégalement le bateau vers la France. Je n’ai pas voulu demander l’asile politique dans ce pays parce que je savais qu’il n’y a qu’en Grande-Bretagne où les droits de l’homme sont respectés».
Solennellement, il raconte au juge que «l’Algérie n’est pas un pays stable. Ma femme ne sera pas une femme libre si on nous force à retourner en Algérie et à vivre là-bas».
En fait, Kamel est l’un des centaines d’Algériens qui ont su comment abuser du système britannique et éviter l’expulsion en utilisant des stratagèmes et des mensonges que personne ne peut prouver. Son avocat argue devant le juge que «la police anglaise a sûrement contacté son homologue algérienne pour en savoir davantage sur le sujet de son client qui, selon eux, pourrait avoir des connections avec les terroristes et, par conséquent, il risquerait d’être «battu et même électrocuté» (?).
L’avocat représentant le ministère de l’Intérieur intervient et demande à Kamel pourquoi il n’irait pas vivre dans le pays de sa femme, qui est hollandaise. «Niniola a sa mère et ses amis qui vivent en Hollande. Ce sera la meilleure place où vous pourrez avoir les enfants que vous désirez et vous pourrez aussi faire les études que vous souhaitez». Notre compatriote a en fait une très bonne raison de ne pas vouloir partir vivre dans les Netherlands. Les lois ont changé dans ce pays, qui ne veut plus accueillir de nouveaux immigrants. Pire, plus de 20.000 personnes ont été expulsées ces derniers temps après l’adoption de ces nouvelles lois.
«J’ai refusé de partir aux Pays-Bas parce qu’on ne respecte plus les droits de l’homme dans ce pays», répond Kamel. «Je ne veux prendre aucun risque à cause de ces expulsions. J’espère rester ici au Royaume-Uni où je me sens en sécurité». Le représentant du Home Office pose alors une autre question à Kamel: «Qu’est-ce que vous avez à dire par rapport au 30% de la population algérienne qui est d’origine berbère ? Sont-ils tous torturés ou emprisonnés ? Non, vous êtes venu ici simplement pour avoir une meilleure vie. Vous n’êtes pas en danger. Tout ce que vous avancez ne sont que des mensonges. Vous n’avez jamais été en danger». La séance est terminée. Le juge a écouté Kamel ainsi que la partie adverse qui veut l’expulser. Cela prendra quelques semaines pour qu’il puisse y avoir une délibération. S’il obtient gain de cause, ce sera tant mieux pour lui.
Par contre, si son appel est rejeté, il changera de domicile, de téléphone, de nom, de compte bancaire et rejoindra les milliers d’autres «harraguas» qui travaillent dans le marché noir. De l’autre côté de l’étage, plus précisément à la chambre numéro 4 du Tribunal d’appel de Taylor House, dans le nord de Londres, un autre Algérien, footballeur de surcroît, dont nous tairons le nom, âgé de 22 ans, défend son cas et raconte au juge pourquoi il ne peut retourner chez lui. «Depuis que je me suis converti au christianisme, ma vie est en danger en Algérie, où l’ensemble de la population est musulmane et intégriste.
La tolérance est un vain mot dans ce pays». Que ne ferait-on pas pour pouvoir obtenir l’asile politique...
Par Réda Hassaïne, Correspondant A Londres du Quotidien d'Oran, 9/3/05
-------------------
Est-ce que tous les mensonges sont acceptables pour rester à l’étranger ? Certains mensonges pénalisent toute la communauté. Avec, ils pourront peut être gagner un long séjour, mais ils priveront certainement des milliers d’algériens qui ne demandent qu’un court séjours de soins, d’étude, d’affaires, ….
Amicalement
Commentaire