Béni-Saf: Alerte à un remède anti-maigreur
par Mohamed Bensafi


Parce que la demande est grandissante et le risque d'un autre problème de la santé publique que des voix s'élèvent aujourd'hui parmi la corporation pharmaceutique. Il s'agit d'un produit à base de Dewaméthésone, commercialisé sous le nom de «Sarîl» (veut dire rapide), et mis illégalement en circulation par des inconnus malveillants, le présentant comme un remède efficace contre la maigreur naturelle ou physiologique.

Selon notre source, c'est un véritable réseau de vente illégale de ce produit non autorisé à la mise sur le marché qui est en train de prendre forme au sein d'une frange, petite certes mais croissante, de la population, du moins ici à Béni-Saf. Leurs proies, tous ces jeunes, se voyant maigrichons, le prennent pour augmenter leur poids corporel. Le produit est surtout recherché par le gent féminin, les jeunes filles surtout.
Celles-ci ont eu cette puce à l'oreille que le «sarîl» les rend plus volumineuses, synonyme de plus attirantes pour le mariage. Le produit, qui, paraît-il pris excessivement, se vend depuis comme des petits pains. Il est commercialisé sous le manteau comme sur les espaces publics. C'est un produit qui vient d'Asie, le plus souvent d'Inde.
Le plus inquiétant est que sur l'emballage, il n'y a ni code ni cette mention AMM (autorisation de mise sur le marché). Et pour tous ceux qui ne le savent pas, la Dexaméthasone est un corticoïde très puissant qui, certes, donne par effet osmotique l'apparence de poids mais qui est très dangereux quand il est pris sans l'avis d'un médecin ou d'un pharmacien.
Les effets secondaires ou complications qu'il procure peuvent être d'ordre rénal, hépatique, hématologique ou nerveux. L'utilisation prolongée d'un corticostéroïde tel que la Dexaméthésone peut provoquer une perte de la densité osseuse.
De par son pouvoir de vasoconstricteur sur la peau, donnant un effet de blancheur, il est aussi proposé scandaleusement aux personnes de couleur, d'origine africaine surtout, pour voir ou croire presque blanche leur peau, le matin face au miroir. C'est encore une arnaque et un risque fort de voir sa santé se compliquer un jour.
Et comme sortie, on a réservé cette intelligente expression de ce jeune peintre, rencontré à la sortie d'une pharmacie, lui aussi en quête de femme pour se marier: «Le temps où les hommes aimaient les grosses est révolu, les hommes recherchent aujourd'hui malheureusement les femmes tout court». Bien dit!
Quotidien d'Oran