écrit par : Laurence Chellali
J’aurais pu intituler cet article « 4 mariages et des fiançailles », tant, à Constantine, en Algérie, cet événement est entouré de coutumes sophistiquées. Je serais bien incapable de vous les décrire toutes ici, car à chaque occasion, je découvre de nouvelles pratiques. Et pourtant, ça fait un bon nombre de mariages auxquels je participe ! Mais rien n’y fait, et je dirais même que les constantinois eux-mêmes n’ont pas toujours une idée très précise du déroulement des « opérations ». D’ailleurs, je devrais dire plutôt constantinoises, car les mariages, ce sont des affaires de femmes.
LES FORMALITÉS
Je vais tenter de résumer les différentes étapes, sachant que leur ordre peut être aléatoire, et celles-ci donnent à chaque fois des occasions de festivités (du « simple thé », mais pas si simple que ça car il doit être chic, à des rassemblements de plusieurs centaines de personnes !).
Etape n°1 : Je disais donc, en principe que tout commence par l’accord entre les familles (bien sûr, celui-ci intervient après des enquêtes fort poussées de part et d’autre !). Là, on en est à l’étape du « simple thé ».
Etape n°2 : la Mairie. Il s’agit là d’une simple formalité administrative, qui se déroule sans aucun tralala. A la limite, les futurs mariés y vont comme à un rendez-vous chez le dentiste. Je dis bien en principe, car c’est ce que je croyais jusqu’au « mariage » de mon jeune beau frère. Est-ce parce que cette étape s’est déroulée en France, peut-être, mais le fait est qu’il y a quand même eu une petite cérémonie avec jolies tenues, restaurant, amis, …. Vous avez remarqué, j’ai mis mariage entre parenthèses, car à ce stade, nos mariés ne sont pas encore mariés, et encore moins fiancés …
Etape n°3 : la mosquée. Là, c’est encore un peu flou pour moi, et c’est normal, car c’est le seul moment où c’est une affaire d’hommes. Exit les femmes, ce sont les hommes qui vont à la mosquée, et je crois même que LE « marié » n’est même pas tenu d’être présent (LA « mariée », elle, n’y va pas tout court, je crois). Bref, ils doivent être représentés par des tuteurs qui sont en quelque sorte leurs témoins. Ce qu’il faut savoir, à la grande différence des chrétiens, c’est que le mariage n’est pas du tout un sacrement (en fait, la notion de sacrement n’existe pas chez les musulmans). En attendant, les « mariés » ne sont toujours pas mariés … Heureusement, pour les faire patienter, on organise une « petite fête » …
Etape n°4 (et normalement la dernière dans l’ordre) : les fiançailles (oui, oui, vous me direz que normalement c’est à l’étape n°1 ou 2, mais j’ai fini par comprendre que c’est une question de vocabulaire, que fiançailles voudrait dire mariage, et mariage voudrait dire « accord », « contrat », « fiançailles » – enfin, je crois …) Les fiançailles sont donc la fête officielle et sociale par excellence ! Et c’est celle que je vous propose de vous décrire ici en détail, accompagnée d’un diaporama et de photos !
LES PRÉPARATIFS
Donc, à l’étape des fiançailles, normalement, je dis bien normalement, nos mariés sont mariés à la fin de la fête (j’ai assisté à des fiançailles où les mariés n’étaient pas encore mariés, c’est à dire qu’ils ne pouvaient pas, ben, heu, vous voyez de quoi je parle, ils ne pouvaient pas encore … bref …). Pour Amine et Sorraya (je peux vous nommer, hein !), la fête a consisté en une petite réunion de famille de 300 ou 400 personnes – rien que du très normal à Constantine – rythmée par un repas et un café. C’est nous, la famille du marié, qui nous sommes occupés du repas, le café avec les gâteaux orientaux qui l’accompagnent étant à la charge de la famille de la mariée. Olala, je crois que j’ai oublié une étape plus haut, car il arrive que ce soient 2 fêtes différentes … Bon, passons …
A vrai dire, je ne sais pas vraiment dans quel ordre je vais vous présenter les choses, mais disons que je vais essayer de les présenter par ordre chronologique, c’est à dire J-3 à peu près. Ceci est d’ailleurs profondément injuste pour ma belle-mère qui a commencé à organiser ces fiançailles bien avant, et c’est l’occasion pour moi de rendre hommage à cette femme d’un courage vraiment extraordinaire. C’est que nos tendres tourtereaux, je veux parler d’Amine et de Sorraya, n’ont laissé qu’à peine 2 mois pour organiser cette folle journée ! C’est drôle d’ailleurs de voir la différence de notion du temps entre « chez nous », en France, où les invitations doivent être lancées quasiment 6 mois à l’avance, avec cartons et demande de réponse. En Algérie, c’est le fameux téléphone arabe qui fait office de cartons officiels et de coupons-réponse.
Donc, durant ces 2 mois, ma belle-mère à passé ses soirées à confectionner des petits bouquets de fleurs artificielles, avec enfermées dans leur coeur 3 dragées, le tout entouré de rubans (je vous rappelle le nombre d’invités : entre 300 et 400 …). Elle a également confectionné la matière première des plats qui seront servis, notamment le rachta(sortes de pâtes fraîches), trouvé une salle, des musiciens, un DJ, les voitures du cortège, s’est occupée d’aller acheter des bijoux en or pour sa future belle-fille ainsi que de lui faire faire une gandoura, et j’en passe car je suis sûre que je ne sais pas tout, et en plus, il est certain que la maman de Sorraya n’a pas été moins occupée ! Sur les plats, l’or et la gandoura, j’y reviendrais un peu plus loin.
Donc, revenons au J-3. Il s’agit là de s’occuper du repas, car si ce seront bien des cuisinières qui feront le repas sur place, il faut leur fournir toute la nourriture prête à être cuite. C’est donc dans la bonne humeur que les tantes, les soeurs, les grands mères sont venues habiter la maison pour aider à plumer et à vider les poulets fraichement tués, confectionner les boulettes de viande, faire des youyous, parler, rire, faire les 3 repas par jour pour toute la tribu devenue incroyablement nombreuse (je vous jure, je suis incapable de vous dire combien on était, l’apothéose ayant été la veille où les cuisinières sont également venues dormir à la maison pour être prêtes à 4h du matin, début de la cuisson). Pendant ce temps, les hommes étaient chargés du ravitaillement, du réglage des derniers détails concernant le cortège, ce qui est une chose très très importante ici !
J’aurais pu intituler cet article « 4 mariages et des fiançailles », tant, à Constantine, en Algérie, cet événement est entouré de coutumes sophistiquées. Je serais bien incapable de vous les décrire toutes ici, car à chaque occasion, je découvre de nouvelles pratiques. Et pourtant, ça fait un bon nombre de mariages auxquels je participe ! Mais rien n’y fait, et je dirais même que les constantinois eux-mêmes n’ont pas toujours une idée très précise du déroulement des « opérations ». D’ailleurs, je devrais dire plutôt constantinoises, car les mariages, ce sont des affaires de femmes.
LES FORMALITÉS
Je vais tenter de résumer les différentes étapes, sachant que leur ordre peut être aléatoire, et celles-ci donnent à chaque fois des occasions de festivités (du « simple thé », mais pas si simple que ça car il doit être chic, à des rassemblements de plusieurs centaines de personnes !).
Etape n°1 : Je disais donc, en principe que tout commence par l’accord entre les familles (bien sûr, celui-ci intervient après des enquêtes fort poussées de part et d’autre !). Là, on en est à l’étape du « simple thé ».
Etape n°2 : la Mairie. Il s’agit là d’une simple formalité administrative, qui se déroule sans aucun tralala. A la limite, les futurs mariés y vont comme à un rendez-vous chez le dentiste. Je dis bien en principe, car c’est ce que je croyais jusqu’au « mariage » de mon jeune beau frère. Est-ce parce que cette étape s’est déroulée en France, peut-être, mais le fait est qu’il y a quand même eu une petite cérémonie avec jolies tenues, restaurant, amis, …. Vous avez remarqué, j’ai mis mariage entre parenthèses, car à ce stade, nos mariés ne sont pas encore mariés, et encore moins fiancés …
Etape n°3 : la mosquée. Là, c’est encore un peu flou pour moi, et c’est normal, car c’est le seul moment où c’est une affaire d’hommes. Exit les femmes, ce sont les hommes qui vont à la mosquée, et je crois même que LE « marié » n’est même pas tenu d’être présent (LA « mariée », elle, n’y va pas tout court, je crois). Bref, ils doivent être représentés par des tuteurs qui sont en quelque sorte leurs témoins. Ce qu’il faut savoir, à la grande différence des chrétiens, c’est que le mariage n’est pas du tout un sacrement (en fait, la notion de sacrement n’existe pas chez les musulmans). En attendant, les « mariés » ne sont toujours pas mariés … Heureusement, pour les faire patienter, on organise une « petite fête » …
Etape n°4 (et normalement la dernière dans l’ordre) : les fiançailles (oui, oui, vous me direz que normalement c’est à l’étape n°1 ou 2, mais j’ai fini par comprendre que c’est une question de vocabulaire, que fiançailles voudrait dire mariage, et mariage voudrait dire « accord », « contrat », « fiançailles » – enfin, je crois …) Les fiançailles sont donc la fête officielle et sociale par excellence ! Et c’est celle que je vous propose de vous décrire ici en détail, accompagnée d’un diaporama et de photos !
LES PRÉPARATIFS
Donc, à l’étape des fiançailles, normalement, je dis bien normalement, nos mariés sont mariés à la fin de la fête (j’ai assisté à des fiançailles où les mariés n’étaient pas encore mariés, c’est à dire qu’ils ne pouvaient pas, ben, heu, vous voyez de quoi je parle, ils ne pouvaient pas encore … bref …). Pour Amine et Sorraya (je peux vous nommer, hein !), la fête a consisté en une petite réunion de famille de 300 ou 400 personnes – rien que du très normal à Constantine – rythmée par un repas et un café. C’est nous, la famille du marié, qui nous sommes occupés du repas, le café avec les gâteaux orientaux qui l’accompagnent étant à la charge de la famille de la mariée. Olala, je crois que j’ai oublié une étape plus haut, car il arrive que ce soient 2 fêtes différentes … Bon, passons …
A vrai dire, je ne sais pas vraiment dans quel ordre je vais vous présenter les choses, mais disons que je vais essayer de les présenter par ordre chronologique, c’est à dire J-3 à peu près. Ceci est d’ailleurs profondément injuste pour ma belle-mère qui a commencé à organiser ces fiançailles bien avant, et c’est l’occasion pour moi de rendre hommage à cette femme d’un courage vraiment extraordinaire. C’est que nos tendres tourtereaux, je veux parler d’Amine et de Sorraya, n’ont laissé qu’à peine 2 mois pour organiser cette folle journée ! C’est drôle d’ailleurs de voir la différence de notion du temps entre « chez nous », en France, où les invitations doivent être lancées quasiment 6 mois à l’avance, avec cartons et demande de réponse. En Algérie, c’est le fameux téléphone arabe qui fait office de cartons officiels et de coupons-réponse.
Donc, durant ces 2 mois, ma belle-mère à passé ses soirées à confectionner des petits bouquets de fleurs artificielles, avec enfermées dans leur coeur 3 dragées, le tout entouré de rubans (je vous rappelle le nombre d’invités : entre 300 et 400 …). Elle a également confectionné la matière première des plats qui seront servis, notamment le rachta(sortes de pâtes fraîches), trouvé une salle, des musiciens, un DJ, les voitures du cortège, s’est occupée d’aller acheter des bijoux en or pour sa future belle-fille ainsi que de lui faire faire une gandoura, et j’en passe car je suis sûre que je ne sais pas tout, et en plus, il est certain que la maman de Sorraya n’a pas été moins occupée ! Sur les plats, l’or et la gandoura, j’y reviendrais un peu plus loin.
Donc, revenons au J-3. Il s’agit là de s’occuper du repas, car si ce seront bien des cuisinières qui feront le repas sur place, il faut leur fournir toute la nourriture prête à être cuite. C’est donc dans la bonne humeur que les tantes, les soeurs, les grands mères sont venues habiter la maison pour aider à plumer et à vider les poulets fraichement tués, confectionner les boulettes de viande, faire des youyous, parler, rire, faire les 3 repas par jour pour toute la tribu devenue incroyablement nombreuse (je vous jure, je suis incapable de vous dire combien on était, l’apothéose ayant été la veille où les cuisinières sont également venues dormir à la maison pour être prêtes à 4h du matin, début de la cuisson). Pendant ce temps, les hommes étaient chargés du ravitaillement, du réglage des derniers détails concernant le cortège, ce qui est une chose très très importante ici !
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