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Le premier film saoudien sera projeté l’été prochain dans le monde arabe

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  • Le premier film saoudien sera projeté l’été prochain dans le monde arabe

    Le film raconte l’histoire du roi en Arabie saoudite.

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    Le premier film saoudien, avec la première vedette saoudienne du grand écran, sera projeté cet été partout au Moyen-Orient... sauf en Arabie saoudite, pays où le cinéma reste interdit. Produit par le groupe Rotana, propriété du prince saoudien El-Walid Ben Talal, milliardaire et membre de la famille royale, Keïf el-Hal (Comment vas-tu ?), est une fiction qui, selon ses producteurs, reflète la tension entre modérés et extrémistes religieux en Arabie saoudite, pays déchiré, entre la mondialisation et le poids des valeurs islamiques conservatrices.
    En l’absence d’une industrie cinématographique saoudienne, le film a été tourné à Dubayy, un émirat du Golfe, par un réalisateur canadien d’origine palestinienne. Le scénario est l’œuvre d’un Libanais et d’un Egyptien. En jeans et chemisier, les cheveux découverts, Haïfa Mansour, 30 ans, une Saoudienne assistante au producteur du film, est installée à la terrasse d’un café de Dubayy en compagnie d’un acteur et d’un critique de cinéma, tous deux Saoudiens.

    Ils auraient été arrêtés si la scène s’était déroulée en Arabie saoudite, où les femmes doivent sortir couvertes de la tête aux pieds et où la ségrégation entre les sexes est une constante. Conscients de ces interdits, les producteurs du film ont été extrêmement prudents dans le choix des scènes.

    «Nous avons pris bien soin de ne rien laisser passer qui puisse offenser la société saoudienne, à tel point que nous surveillions les yeux des actrices pour savoir si le regard était approprié», explique Ayman Halawani, chef de production au département cinéma de Rotana.

    Keïf el-Hal raconte l’histoire de Sultan, interprété par le Saoudien Hicham Abdelrahman, le favori de la jeunesse saoudienne depuis sa victoire en 2005 dans l’édition arabe de «Star Academy». Sultan a un style de vie occidental et, pour cette raison, entretient des rapports conflictuels avec son cousin Khaled, un ultraconservateur.

    Dans le but d’attirer l’attention de la belle Sahar, sœur de Khaled, un personnage opportuniste, interprété par l’acteur saoudien Mechaal al-Mutaïri, gagne la sympathie de Khaled en se laissant pousser une longue barbe, à l’instar du chef d’El-Qaïda, Oussama ben Laden, et en prétendant être pieux.

    Sahar fuit les tensions familiales en sortant avec sa meilleure amie, Dunya, incarnée par l’actrice saoudienne Hind Mohammad, 25 ans, dont c’est le premier rôle. Halawani refuse de dire si une histoire d’amour lie Sahar et Sultan.

    Il assure toutefois que le film ne comporte aucun flirt ou rendez-vous amoureux. L’unique actrice saoudienne du film affirme qu’elle est déterminée à faire carrière dans le cinéma, malgré les problèmes que cela pourrait lui occasionner.

    «Je veux prouver qu’une femme peut faire quelque chose même si elle a été éduquée avec l’idée qu’elle est faible et qu’elle ne doit pas élever la voix», déclare Hind Mohammad par téléphone depuis Ryad. La Saoudienne la plus connue dans le monde du cinéma est Haïfa Mansour, qui a produit l’an dernier un documentaire controversé, Nisaa bila Dhil (Femmes sans ombre).

    Ce film, dans lequel un religieux réformiste déclare qu’il n’est pas obligatoire pour les femmes de se couvrir le visage en public, a provoqué un tollé parmi les religieux radicaux. Projeté dans 17 festivals cinématographiques dans le monde, il a attiré l’attention du prince El-Walid, neveu du roi Abdallah et 8e fortune du monde.

    Haïfa Mansour se dit optimiste sur l’évolution de son pays en raison des réformes lancées par le roi Abdallah et veut continuer à produire des films en Arabie. Mais Mutaïri, 28 ans, estime qu’aucun changement ne sera possible tant que de nombreuses voix s’élèveront en Arabie pour présenter toute velléité de modernisme et de libre expression par l’art, notamment le cinéma, comme «un attachement immoral aux valeurs occidentales».

    «Le problème de la société saoudienne avec l’art, c’est que la moitié le considére comme contraire aux valeurs religieuses et les autres pensent que c’est honteux», conclut-il. AFP.

    - Le jeune indépendant
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