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Projection du documentaire Mouloud Feraoun d'Ali Mouzaoui

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  • Projection du documentaire Mouloud Feraoun d'Ali Mouzaoui

    “Je me rappelle comme si cela datait d’hier…” Cette phrase est de l’auteur Mouloud Feraoun. Un phrase devenue culte, extraite de son œuvre phare le Fils du pauvre.

    C’est cette phrase qui nous vient à l’esprit en regardant les premières images du film documentaire Mouloud Feraoun, du réalisateur Ali Mouzaoui, projeté samedi dernier à 18h à la salle Mohamed-Zinet (Riadh El-Feth).

    Cette projection entre dans le cadre du nouveau ciné-club de l’Association des réalisateurs et professionnels algériens du cinéma. D’une durée de 55 minutes, ce film, réalisé en 2009, retrace le parcours d’un homme au destin différent de ses semblables.

    C’est en quelque sorte une reconstitution biographique, débutant de l’enfance, en 1925 à Tizi Hibel (Tizi Ouzou), jusqu’à son assassinat par l’OAS, le 8 mars 1962, en passant par les différentes étapes (les plus marquantes) de sa vie, à savoir : élève, instituteur, puis écrivain, mais également militant.

    Optant pour une reconstitution alliant des images du passé (archives) et du présent (lors du tournage), le réalisateur a suivi les traces de ce grand homme de lettres algérien. Différents lieux constituaient le décor de la trame du film. Il y a le village, Tizi Ouzou, Fort National (aujourd’hui Larbaâ Nath Irathène), Alger, Clos-Salembier (El-Madania)…

    Tout au long de ce documentaire, c’est un va-et-vient entre le réel et la fiction. Une complémentarité entre ces deux univers. Le premier pour une certaine véracité, le second une sorte d’appui, de fil conducteur libérant l’imaginaire. Une succession d’images, belles, “agrémentées” d’une voix qui raconte la vie de cet homme. Un texte qu’Ali Mouzaoui voulait le plus véridique, le plus proche du personnage. À ce texte est mêlé un second, essentiellement composé des propos de Mouloud Feraoun. Telles des cartes postales, les différentes scènes nous plongeaient dans un passé lointain d’une société qui a vécu les affres du colonialisme français.

    Outre l’image d’un homme qui a dédié sa vie à l’enseignement et à l’écriture, le documentaire met la lumière également sur le côté militant de Mouloud Feraoun. Il a milité pour les causes justes, refusant l’aliénation, combattant les “préjugés colonialistes” et réussissant même “à rallier des Français à la cause algérienne”, grâce à sa plume et à ses mots.

    Le réalisateur a opté pour un travail, concernant la partie tournée, sur la lumière, ainsi que sur la musique. Une musique universelle qui va à contre-courant du thème. “La musique n’a pas de frontières”, a expliqué Ali Mouzaoui.

    La flûte kabyle n’était présente que dans les passages consacrés à la poésie de Si M’hand U M’hand.

    Cette projection à laquelle a assisté la famille Feraoun a été suivie d’un débat, dans lequel le réalisateur a déclaré : “Le Fils du pauvre a suscité mon intérêt, très, très tôt. C’est un projet qui date de 1983.” Et d’ajouter que “l’option documentaire s’est imposé d’elle-même parce que faire un film sur Feraoun nécessite des moyens adéquats, sinon il ne faut pas s’y aventurer”.

    Quant à la fin du documentaire — l’assassinat de Mouloud Feraoun — qui laisse un goût d’inachevé, Ali Mouzaoui a déclaré que “c’est une approche personnelle qui montre une émotion avec une certaine pudeur, tendresse… ”. Certes, l’initiative de réaliser ce documentaire est louable, car c’est une trace pour les générations futures, mais le film aurait gagné en teneur et en consistance s’il y avait des témoignages de ses proches (amis et famille) qui auraient pu donner plus de lumière au travail.

    Par Liberté
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