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"The New Pope" : le retour Jude Law et John Malkovich au Vatican

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  • "The New Pope" : le retour Jude Law et John Malkovich au Vatican

    Par Benoît Franquebalme
    Publié le 10/01/2020
    Dans “The New Pope”, John Malkovich et Jude Law incarnent deux pontifes aux agendas très secrets. La série de Paolo Sorrentino s’inscrit dans une longue tradition, fictionnelle et historique, de Très saints pères machiavéliques.
    En 2016, Canal + et HBO créaient l’évènement avec "The Young Pope" tournée au sein même du Vatican. Quatre ans après, sa suite revient, plus rutilante et provocante que jamais. Elle a été filmée à Rome, dans les Abruzzes, au pied des Dolomites…mais pas au Vatican. Basilique Saint Pierre, Pietà de Michel-Ange, Chapelle Sixtine ou Sala Regia ont toutes été reconstituées à Cinécittà. En visionnant la première saison, le pape François a dû estimer que les subsides apportés par ce tournage n’en valaient pas la chandelle si on les compare aux atteintes portées à l’image de son État. C’est que Paolo Sorrentino n’y va pas avec le dos de la caméra.

    VATICAN
    Cardinaux homosexuels, nonnes nymphomanes, responsables corrompus, scandales en tous genres… son propos est de montrer que les ecclésiastiques catholiques ont les mêmes pulsions et désirs que leurs brebis. Humains après tout. Cette thèse est enrobée dans une réalisation stylisée à souhait, succession de plans géométriques, de visions baroques et de ralentis syncopés. Ca pourrait être vain et ringard mais ça fonctionne grâce à la culture cinématographique de Sorrentino et à son usage de la musique. Agencée par Lele Marchitelli, elle vise – selon lui – à dire “autre chose que ce que disent la scène, les dialogues ou le jeu des acteurs. ” Résultat : des sœurs lascives se déhanchant sur de l’électro, des prêtres dansant sur du Paolo Conte et une homélie balancée sur du Beth Ditto. Et ça marche. Au service de quoi ? "The New Pope" met en scène l’intronisation de Jean‑Paul III (John Malkovich) alias Sir John Brannox, aristocrate anglais sophistiqué. Il remplace Pie XIII (Jude Law) tombé dans le coma à la fin de la saison précédente. Jean‑Paul III assure se donner pour mission première de “protéger la fragilité". Il dit en riant accepter le job pour rencontrer Sharon Stone et Marylin Manson (ce qui nous vaut une scène très drôle dans l’épisode 3). Fils délaissé, il confesse aussi vouloir "recevoir une once d’affection pour la première fois de sa vie" et porter "une armure pour cacher la vérité". Louche. Secrétaire d'État retors, le cardinal Voiello se rend compte qu’il a peut-être fait une boulette en manigançant pour le faire élire. Entre Pie et Jean-Paul, il a déjà merdé en choisissant un prélat italien devenu François II. Celui-ci se met à faire rentrer des migrants au Vatican et à distribuer son argent pour plaire à la presse de gauche. Il veut aussi proscrire l’onanisme. Réaction de Voiello : “C’est quoi ces conneries ? ”. François II meurt opportunément après quelques semaines. Comme un certain Jean-Paul Ier en 1978…

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    Le coup de maître de ce nouvel opus, c’est le choix papal de John Malkovich. Barbe blanche, yeux maquillés, chasuble haute-couture… alangui sur un sofa ou férule à la main l’acteur régale. Il aime Easy Rider, conseille Meghan Markle vestimentairement et se plaît à citer le cardinal John Henry Newman (1801-1890), poète à ses heures : "Le monde se fiche de la poésie, mais je ne suis pas le monde." Accessoirement, il veut aussi écarter les prêtres pédophiles de son Eglise. Car sa sainteté doit composer avec des ennuis plus prosaïques. L’Etat italien veut lui enlever un milliard d’euros de subventions indirectes et les sœurs lui faisant la popote se mettent en grève. En outre, deux menaces pèsent sur son pontificat : le réveil prévisible de Pie XIII et la montée de l’islamisme. En la matière, on sent bien que Sorrentino veut faire rentrer au chausse-pieds des problèmes contemporains dont il se fiche un peu. Ce qui l’intéresse vraiment, ce sont plutôt les atermoiements spirituels de ses héros. Pie XIII menait une croisade conservatrice et finissait en se considérant envoyé de Dieu. Quant à son successeur…il nous faudra sûrement les neuf épisodes de la saison pour le comprendre.

    Avec "The New Pope", Law et Malkovich rejoignent Jeremy Irons (Alexandre VI dans "Borgia"), Marcel Iureş (Pie XII dans Amen) ou Tcheky Karyo (Jean XXII dans la série “Le nom de la rose”) dans le panthéon des pontifes fictionnels pas francs du collier. Paolo Sorrentino a beau assurer que leur "ambition singulière" est de "laisser s’épanouir et briller la lumière de la foi et de la paix", on n’est pas obligés de le croire. Paroles d’Evangile que tout ça.

    “The New Pope”. Le lundi à 21h05 sur Canal +.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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