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La lecture otage de l’édition et d’une politique inefficace en Algérie

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  • #16
    En gros, c'est un plaidoyer pour les éditeurs et non pour la lecture, que cet article: achetez-nous des livres (mal foutus parfois) pour que l'on puisse vivre.
    C'est sure... les éditeurs tout comme les écrivains devraient être encouragés grâce à l'achat de ces livres.
    Cependant, je me demande s'il n'y a pas certaines raisons qui empêchent de motiver le potentiel lecteur, et je ne parle pas d'enfants d'âge scolaire... mais même pré-scolaire et adultes.

    Une des raisons doit être l'atgent: En Algérie, beaucoup de gens me répètent qu'ils n'ont pas d'argent à mettre dans les livres... un livre qu'ils liraient et mettraient de côté.
    Ensuite, il y a le choix: je ne sais pas si vraiment la plupart des produits de nos écrivains attireraient l'intérêt du lecteur.
    Moi même, je me suis forcé pour acheter des bouquins... mais je n'apprécie guère, car le sujet tombe un peu trop souvent dans ce que j'appelle le genre dénonciation à caractère politique....
    Et ensuite, la situation à la maison, souvent ne facilite pas la lecture.

    Il peut y avoir une solution, mais il faudra convaincre le gouvernement d'agir:
    Je pense à la construction de biliothèques à travers le pays.
    Et la bibliothèque pourrait également inclure une section plus ou moins faite pour se détendre ...
    Elle pourrait inclure une section pour enfants (dessins animés par exemple) ...une section de lecture intérêts général pour adulte... et une section pour le livre scolaire.

    Je n'ai rien contre la construction de la mosquée d'Alger.... mais j'imagine ce que peut construire de bibliothèques... et créer d'emplois... quelque 2 milliards de dollars...
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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    • #17
      Bonsoir.

      En gros, c'est un plaidoyer pour les éditeurs et non pour la lecture,
      Oui, alors qu'il est plus judicieux de traiter ce problème dans son fond, toutes les parties seraient gagnantes; et la lecture en tant que telle et l'aspect commercial qui intéresse les éditeurs.

      Et ensuite, la situation à la maison, souvent ne facilite pas la lecture.
      Avucic, peux-tu être plus précis? Si ce n'est pas indiscret bien sûr.

      Il y a un autre point auxquel je pense; il s'agit des petites librairies de quartier (les librairies de proximité). Il me semble que si les maisons d'édition n'acceptent pas de travailler avec eux en adoptant la formule "dépôt/vente" ou au moins reprendre les livres invendus, ce serait difficile (même impossible) à ces petits libraires de fonctionner.
      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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      • #18
        Envoyé par elfamilia
        Avucic, peux-tu être plus précis? Si ce n'est pas indiscret bien sûr.
        Et d'un: Quand on vit assez nombreux dans un appartement en ville, il y a une série de petits travaux auxquels les gens sont habitué... et la lecture n'en fait pas parti.
        Et de deux, beaucoup de parents ne semblent pas voir l'utilité de la lecture: Et il est triste de se rendre compte que dans notre culture... la lecture n'a pas eu sa place, et les parents ne l'encouragent pas... pour ne pas dire ils la découragent.

        Et le point le plus dort: Les enfants ne restent pas à la maison pour lire: trop souvent on les encourage à aller jouer dans le quartier... car on dirait qu'ils sont encombrant à la famille!

        Ceci est une observation personnelle... que j'ai trop souvent vue... et je crains que sans grande erreur, c'est tràs commun,

        Si cela n'est pas courant, corrigez moi s'il vous plaît ... et ça me fera plaîsir d'apprendre que je me trompe.. et cela pour le binfait de la lecture pour le peuple.
        L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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        • #19
          Si cela n'est pas courant, corrigez moi s'il vous plaît ... et ça me fera plaîsir d'apprendre que je me trompe.. et cela pour le binfait de la lecture pour le peuple.
          Avucic,

          Quand j'avais écrit: "Si ce n'est pas indiscret bien sûr" c'était par simple précaution, parce que j'étais quasi certain que cette "Situation à la maison" comme tu le dis, n'est pas propre à toi.

          En effet, les conditions que tu as cité sont communes à beaucoup d'algériens (puisque c'est d'eux, de nous, qu'il s'agit); Habiter une grande ville est presque synonyme de problème de logement.

          Quant aux parents, je dirai que la lecture est une culture. Quand ces derniers ne disposent pas d'un tel "attribut", il me semble, qu'il ne pourront pas le transmettre à leurs progénitures. Quand bien même ils ne cessent d'encourager leurs enfants pour réussir dans leurs études, les initier et leur faire aimer la lecture est une autre question.

          La pauvreté du capital économique, et surtout du capital culturel dans les familles, font que la pratique de la lecture est marginalisée...Dans ces conditions, il me semble que, l'école aurait pu corriger cette situation.
          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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          • #20
            C'est compliqué tout ça !!!...

            Je suis pas d'accord avec tout ce qui a été dit ici, par exple :

            Et il est triste de se rendre compte que dans notre culture... la lecture n'a pas eu sa place, et les parents ne l'encouragent pas... pour ne pas dire ils la découragent.
            Je pense que c'est des choses dans lesquels il faut pas être catégoriques !!...ne pas tirer de conclusions hatives !!
            Des fois, les parents incitent leur enfants à la lecture de façon indirect (je pourrais citer de nombreux exples !!...), j'entends par là, qu'encourager à la lecture n'est pas forcément mettre un livre entre les mains des enfants.....y a pleins de façons d faire pour signifier l'importance de la lecture........!

            Et d'un: Quand on vit assez nombreux dans un appartement en ville, il y a une série de petits travaux auxquels les gens sont habitué... et la lecture n'en fait pas parti.
            Comment expliquer qu'avant les gens vivaient entassés dans de petites maisons pourtant lisaient beaucoup, plus que les gens de maintenant qui ont quand même une qualité de vie supérieure aux ainés ?

            C'est plutôt maintenant que la lecture ne fait pas partie de la vie des gens : la télé, les jeux, internet, la musique etc!!.....pleins de choses qui "parasitent" les pensées de l''individu et qui détournent de la lecture.
            Tandis qu'avant, y avait tout cela....et j'ajouterai même que l'exigüité de l'habitation faisaient qu'il y avait une certaine proximité qui incitaient les frères et soeurs à s'imiter...(les ainés lisent, les autres aussi !!!)

            Du vécu tout ça !!!

            Je suis aussi contre le fait de condamner les parents un peu trop vite !! ....c'est à l'école, à ces gens qui sont responsables de proposer des programmes scolaires qu'incombent la plus grande responsabilité.
            Dernière modification par absente, 01 février 2009, 21h22.

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            • #21
              Une petite astuce

              Je me souviens qu'en 6e année primaire, la maitresse nous avait tous demandé d'acheter chacun un livre. Avec mon père j'ai acheté un de la "bibliothèque rose" (vous vous en souvenez?).
              Elle a ainsi constitué une petite bibliothèque d'une cinquantaine de livres (c'était l'époque du baby-boom en Algérie, pas comme maintenant!), et donc à chaque fois on avait droit à un nouveau livre gratos.
              J'ai appris à bien lire cette année-là, sans parler de mon niveau de français qui a subitement décuplé.
              Moralité de l'histoire: quand on veut, on peut!
              Dieu prête longue vie à ma maîtresse de 6e année et à toutes celles qui aiment leur métier.

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              • #22
                Envoyé par Ulysse213
                Il faut savoir que l'Etat subventionne une partie de la production nationale mais cela reste insuffisant. Beaucoup de sociétés nationales d'édition jouissait d'un luxe inestimable: celui de pouvoir écouler des oeuvres à perte (le cas des éditions ENAG): leur démantèlement (ainsi que les réseaux de distribution qui leur été associées) a été une grande erreur.
                Je suis d'accord que ça a été une grosse erreur.

                Je voudrai juste rectifier une chose. Il ne s'agit pas des ENAG mais des ENAL (Entreprise Nationale du Livre) qui ont elles mêmes hérité de l'ancienne SNED. Ceux qui connaissent doivent se souvenir de ce temps béni où les livres se ramassaient à la pelle à 5 D.A pièce (oui cinq dinars!), où l'on pouvait trouver aussi bien du Sartre, du Taha Hussein que du Scientific American.
                L'ENAG (Entreprise des Arts Graphiques) ne s'est mise à l'édition, à proprement parler, qu'au début des années 90 lorsque les commandes ont été remises à M. Benmansour secondé par M. Ali El-Kenz. Et c'est là où il y a eu l'explosion de la fameuse collection El-Aniss, proposant des dizaines de titres tombés dans le domaine public, pour des prix dépassant rarement les 50 D.A! Puis, les hordes barbares sont passées par là...

                ***

                Par contre, je ne dirais pas que l'investissement massif de l'Etat dans le livre serait "à perte". Dire cela reviendrait à soutenir que la valeur d'un livre se résumerait au coût de sa fabrication, ce qui, à l'évidence, est loin d'être vrai. La subvention du livre et l'encouragement de la lecture est un investissement à long terme dans la matière grise.

                Pourquoi ne pas créer, par exemple, un haut conseil du livre qui aurait pour missions d'étudier cette problématique, de proposer des solutions et de suivre l'application des mesures sur le terrain?

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                • #23
                  Salut Passant:

                  Je voudrai juste rectifier une chose. Il ne s'agit pas des ENAG mais des ENAL (Entreprise Nationale du Livre) qui ont elles mêmes hérité de l'ancienne SNED. Ceux qui connaissent doivent se souvenir de ce temps béni où les livres se ramassaient à la pelle à 5 D.A pièce (oui cinq dinars!), où l'on pouvait trouver aussi bien du Sartre, du Taha Hussein que du Scientific American.
                  L'ENAG (Entreprise des Arts Graphiques) ne s'est mise à l'édition, à proprement parler, qu'au début des années 90 lorsque les commandes ont été remises à M. Benmansour secondé par M. Ali El-Kenz. Et c'est là où il y a eu l'explosion de la fameuse collection El-Aniss, proposant des dizaines de titres tombés dans le domaine public, pour des prix dépassant rarement les 50 D.A! Puis, les hordes barbares sont passées par là...
                  Merci beaucoup pour la rectification et les précieuses indications que tu as postées.


                  Par contre, je ne dirais pas que l'investissement massif de l'Etat dans le livre serait "à perte". Dire cela reviendrait à soutenir que la valeur d'un livre se résumerait au coût de sa fabrication, ce qui, à l'évidence, est loin d'être vrai. La subvention du livre et l'encouragement de la lecture est un investissement à long terme dans la matière grise.

                  Oui, on est d'accord là-dessus: c'est d'ailleurs ce que j'entendais par mesure pédagogiques et de sensibilisations. Car il me semble qu'au-delà du problème (réel) de production et de distribution, l'imaginaire de la lecture est très pauvre en Algérie: La lecture pour des raisons historiques n'a jamais constitué un mécanisme de socialisation important.
                  Il y a à mon avis de gros efforts à fournir de la part de tous les acteurs (Gouvernement, association, personnel pédagogique...etc.) car c'est le rapport avec l'objet livre (par-delà la lecture qui demeure présente à d'autres niveaux) qui est à développer.

                  De manière plus générale, l'expérience algérienne démontre clairement que le régime politique et l'activité culturelle ne sont pas mécaniquement liée (démocratie=culture), car tu faisais bien de le rappeler à l'époque du parti unique (et Dieu sait qu'il n'y avait rien de démocratique) le citoyen pouvait se procurer des oeuvres dont certaines "subversives" (je pense à Gide, au Satyricon...etc.) à un prix très modeste.
                  Il est regrettable qu'aujourd'hui on n'entende parler du livre dans les médias qu'à la lumière d'une affaire de censure ou d'un salon raté...

                  Pourquoi ne pas créer, par exemple, un haut conseil du livre qui aurait pour missions d'étudier cette problématique, de proposer des solutions et de suivre l'application des mesures sur le terrain?
                  Je ne sais pas si cela n'existe pas sous d'autre forme, peut-être un département du ministère de la culture (?).

                  Cordialement
                  Dernière modification par absent, 03 février 2009, 11h45.

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                  • #24
                    Je me souviens qu'en 6e année primaire, la maitresse nous avait tous demandé d'acheter chacun un livre. Avec mon père j'ai acheté un de la "bibliothèque rose" (vous vous en souvenez?).
                    Elle a ainsi constitué une petite bibliothèque d'une cinquantaine de livres (c'était l'époque du baby-boom en Algérie, pas comme maintenant!), et donc à chaque fois on avait droit à un nouveau livre gratos.
                    J'ai appris à bien lire cette année-là, sans parler de mon niveau de français qui a subitement décuplé.
                    Moralité de l'histoire: quand on veut, on peut!
                    Dieu prête longue vie à ma maîtresse de 6e année et à toutes celles qui aiment leur métier.
                    Voilà un exemple dont le résultat est concret.

                    Ce que cette maitresse d'école à fait doit être le rôle de tout instituteur/trice. C'est une inculcation de base. Si l'envie de lecture n'existe pas, aucune "politique du livre" ne serait efficace.

                    Après avoir transmis cet amour de la lecture, il serait important de définir puis instaurer une "politique du livre"; offre, demande, prix...etc

                    Mettre en place une "politique du livre" sans faire habituer les prochaines générations à la lecture serait ,à mon avis, comme mettre les charrues avant les boeufs.
                    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                    Socrate.

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                    • #25
                      Un topic très intéressant de par son sujet et aussi, et surtout, de par la qualité des interventions.. Merci à l'initiateur et aux intervenants.

                      Je ne sais pas si cela n'existe pas sous d'autre forme, peut-être un département du ministère de la culture (?).
                      Il existe bien, et depuis toujours, une Direction du Livre, au Ministère de la culture algérien.. Mais, pour parler de ce qu'elle fait ou de ce qu'elle doit faire, j'avoue être incapable de répondre ! C'est peut-être une preuve qu'elle ne fait réélement rien...

                      Quant aux bibliothèques, chaque établissement scolaire, chaque commune, est sensé avoir sa bibliothèque (c'est écrit noir sur blanc dans des textes législatifs) mais la réalité est tout autre...

                      C'est vrai qu'avant l'ère dite démocratique (avant 88, il y avait de très bonnes initiatives. Je me souviens, en étant étudiant à Alger, de l'OPU (Office des publications Universitaires) qui a rrédité toute la série de la "Revue Africaine" (une revue historique et des sciences humaines en général de très haute facture pour ceux qui la connaissent)... Je me souviens aussi de la librairie du parti (l'actuel siège du RND au dessus de la grande poste) spécialisée dans le livre importé : c'est là bas que j'avais acheté mon premier livre en tamazight (il s'agit du premier roman Asfel de feu Rachid Alliche édité à Lyon et vendu à Alger !).
                      Ah ya ddin qessam !
                      Neqqim tojor d agad ur neswi !

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                      • #26
                        Si on veut que les enfants s'interessent à la lecture ......y a pas mieux que les BD !! .......c'est moins effrayant et surtout moins ennuyeux que les gros classiques Maupassant, Balzac.....etc !!! .....ça m semble une bonne approche pour initier et faire aimer la lecture aux plus jeunes......le reste viendra tt seul !! (enfin, on a rien à inventer !!)


                        j'essaie d trouver un article paru aujourdh'ui ou hier sur la professionalisation du livre..........je sais plus où j l'ai lu !!!

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                        • #27
                          Toujours à propos du livre et de la lecture, dans les années 70 et 80 en France, à chaque fois qu'un émigré décide de rentrer au bled pour les vacances, il passait par des gens qu'il connait pour voir s'ils ne voulaient pas lui confier des trucs à apporter à la famille, c'était une tradition... Alors, à chaque fois que quelqu'un passait voir feu Mohya (Mohand U Yahia, grand dramaturge, poéte et adaptateur des grands classiques universels en kabyle) pour un éventuel colis à remettre aux siens, il lui confiait un carton plein de livres en lui disant ceci : voilà des livres que tu donneras aux enfants de ton village.. c'est mieux que n'importe quel cadeau.. c'est le livre qui les feront sortir de la misère et pas autre chose...

                          Un autre geste que Mohya a fait : lors des innondation de bab-el-oued, une association parisienne a réunis toutes sortes de vêtements d'hiver destinés aux sinistrés de bab-el-oued.. Mohya avait participé à l'opération d'emballage des cartons et il prenait soin, avant de mettre un vêtement dans un carton, de glisser un bouquin dans la poche de la veste ou de la parka !!!

                          C'est des histoires vrais..
                          Ah ya ddin qessam !
                          Neqqim tojor d agad ur neswi !

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