Pour ceux qui ne connaissent pas certain ecrivains ecrivaines d'Algerie, j'aimerai ouvrir ce topic pour les presenter via certains articles obtenus sur internet:
(personellement j'estime que si on ne connais pas nos ecrivains nous ne pouvons pretendre connaitre les autres et si on ne respecte pas les notres on ne peut pretendre respecter les autres....appellez cela du nationalisme ou autre....c'est comme ca...une chose est certaine les gens (ici en tout cas)respectent ceux qui respectent leur heritage et le montrent fierement....alors commencons par connaitre d'abord nos ecrivains.....un element...... notre culture)
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De son vrai nom Fatima-Zohra Imalayene, Assia Djebar a écrit en français de nombreux livres * romans, nouvelles, théâtre, essais * traduits dans une vingtaine de langues. Ses ouvrages traitent de l'histoire algérienne, de la situation des femmes et des conflits autour des langues. Son nom a été évoqué plusieurs fois pour le prix Nobel.
SA PATRIE : L'ÉCRITURE
Née en 1936 à Cherchell, à l'ouest d'Alger, Assia Djebar a toujours été une pionnière. Son père, qu'elle décrit comme "fils de prolétaire, instituteur et socialiste", l'inscrit à l'école publique. A 11 ans, elle est interne au lycée de Blida, seule élève "musulmane".
En 1955, elle est la première Algérienne reçue en France à l'Ecole normale supérieure (ENS), où elle étudie l'histoire. Elle fait grève dès les premiers jours de la guerre d'indépendance et quitte l'ENS. Le général de Gaulle demande sa réintégration en 1959, en raison de son "talent littéraire". Elle a déjà publié à Paris ses deux premiers livres, La Soif et Les Impatients, qui lui ont valu d'être saluée comme la "Françoise Sagan musulmane".
Elle repart enseigner au Maroc, à Rabat, puis à l'université d'Alger après l'indépendance. Commence alors une vie qui tangue entre Alger, Paris et, plus tard, New York.
En 1965, quand le gouvernement algérien décide que l'enseignement de l'histoire doit se faire en arabe, Assia Djebar proteste et repart en France. Elle retourne en Algérie en 1974, puis revient en France au début des années 1980, "parce qu'il n'y avait plus que des hommes dans les rues d'Alger". Dans celles de Paris, elle marche souvent, trouvant dans cet arpentage libre l'élan nécessaire à son imagination.
Sa vraie patrie est l'écriture, envers et contre tout. "Le Maghreb a refusé l'écriture. Les femmes n'écrivent pas. Elles brodent, se tatouent, tissent des tapis et se marquent. Ecrire, c'est s'exposer. Si la femme, malgré tout, écrit, elle a le statut des danseuses, c'est-à-dire des femmes légères."
Historienne, elle inscrit ses romans dans des faits précis. Dans les nouvelles du recueil Oran, langue morte, Assia Djebar raconte la souffrance des femmes à l'heure de l'intégrisme des années 1990.
Le titre du recueil témoigne de la préoccupation constante de l'écrivain, qui a grandi entre trois langues, le berbère, l'arabe dialectal et le français. Alors que l'Algérie mène une campagne efficace d'alphabétisation, l'arabisation commencée en 1975 a des conséquences catastrophiques, selon elle. Le gouvernement fait venir des coopérants d'autres pays arabes, parmi lesquels se glissent de nombreux intégristes. Dans son livre Le Blanc de l'Algérie, elle explique les maux de son pays par ses problèmes linguistiques.
L'arabe officiel est la langue des hommes, et la romancière cherche ailleurs sa propre parole. "J'ai le désir d'ensoleiller cette langue de l'ombre qu'est l'arabe des femmes."
Dans ses romans, elle transporte l'"ombre" en français, la traduisant par une polyphonie de voix intérieures et extérieures, de résonances arabes et de scansions berbères, un choc entre les mots de la passion amoureuse et le silence imposé.
Au Parlement international des écrivains (PIE), qu'elle rejoint dès sa fondation en 1994, avec Salman Rushdie, Jacques Derrida et Pierre Bourdieu, "elle a toujours porté la question de la diversité linguistique et culturelle, en Algérie ou ailleurs" , explique Christian Salmon, délégué général du PIE.
Jusqu'à cette élection à l'Académie française, Assia Djebar a parfois été mieux reconnue à l'étranger qu'en France. Aux Etats-Unis, "son oeuvre est enseignée dans la plupart des départements universitaires de français", assure le professeur Thomas C. Spear, auteur de La Culture française vue d'ici et d'ailleurs (L'Harmattan).
La romancière a eu son premier poste américain à la Louisiana State University de Baton Rouge, aux côtés du romancier antillais Edouard Glissant, dans les années 1990. Depuis 2001, elle enseigne au département d'études françaises de New York University. "Comment se fait-il que tous ces auteurs francophones enseignent aux Etats-Unis et non en France ?", interroge Thomas C. Spear.
La nouvelle académicienne a déclaré, jeudi soir, qu'elle espérait que cette élection faciliterait "en Algérie, au Maroc et en Tunisie, la traduction en arabe de tous les auteurs francophones".
Catherine Bédarida
Article paru dans l'édition du 18.06.05
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Bonne lecture
(personellement j'estime que si on ne connais pas nos ecrivains nous ne pouvons pretendre connaitre les autres et si on ne respecte pas les notres on ne peut pretendre respecter les autres....appellez cela du nationalisme ou autre....c'est comme ca...une chose est certaine les gens (ici en tout cas)respectent ceux qui respectent leur heritage et le montrent fierement....alors commencons par connaitre d'abord nos ecrivains.....un element...... notre culture)
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De son vrai nom Fatima-Zohra Imalayene, Assia Djebar a écrit en français de nombreux livres * romans, nouvelles, théâtre, essais * traduits dans une vingtaine de langues. Ses ouvrages traitent de l'histoire algérienne, de la situation des femmes et des conflits autour des langues. Son nom a été évoqué plusieurs fois pour le prix Nobel.
SA PATRIE : L'ÉCRITURE
Née en 1936 à Cherchell, à l'ouest d'Alger, Assia Djebar a toujours été une pionnière. Son père, qu'elle décrit comme "fils de prolétaire, instituteur et socialiste", l'inscrit à l'école publique. A 11 ans, elle est interne au lycée de Blida, seule élève "musulmane".
En 1955, elle est la première Algérienne reçue en France à l'Ecole normale supérieure (ENS), où elle étudie l'histoire. Elle fait grève dès les premiers jours de la guerre d'indépendance et quitte l'ENS. Le général de Gaulle demande sa réintégration en 1959, en raison de son "talent littéraire". Elle a déjà publié à Paris ses deux premiers livres, La Soif et Les Impatients, qui lui ont valu d'être saluée comme la "Françoise Sagan musulmane".
Elle repart enseigner au Maroc, à Rabat, puis à l'université d'Alger après l'indépendance. Commence alors une vie qui tangue entre Alger, Paris et, plus tard, New York.
En 1965, quand le gouvernement algérien décide que l'enseignement de l'histoire doit se faire en arabe, Assia Djebar proteste et repart en France. Elle retourne en Algérie en 1974, puis revient en France au début des années 1980, "parce qu'il n'y avait plus que des hommes dans les rues d'Alger". Dans celles de Paris, elle marche souvent, trouvant dans cet arpentage libre l'élan nécessaire à son imagination.
Sa vraie patrie est l'écriture, envers et contre tout. "Le Maghreb a refusé l'écriture. Les femmes n'écrivent pas. Elles brodent, se tatouent, tissent des tapis et se marquent. Ecrire, c'est s'exposer. Si la femme, malgré tout, écrit, elle a le statut des danseuses, c'est-à-dire des femmes légères."
Historienne, elle inscrit ses romans dans des faits précis. Dans les nouvelles du recueil Oran, langue morte, Assia Djebar raconte la souffrance des femmes à l'heure de l'intégrisme des années 1990.
Le titre du recueil témoigne de la préoccupation constante de l'écrivain, qui a grandi entre trois langues, le berbère, l'arabe dialectal et le français. Alors que l'Algérie mène une campagne efficace d'alphabétisation, l'arabisation commencée en 1975 a des conséquences catastrophiques, selon elle. Le gouvernement fait venir des coopérants d'autres pays arabes, parmi lesquels se glissent de nombreux intégristes. Dans son livre Le Blanc de l'Algérie, elle explique les maux de son pays par ses problèmes linguistiques.
L'arabe officiel est la langue des hommes, et la romancière cherche ailleurs sa propre parole. "J'ai le désir d'ensoleiller cette langue de l'ombre qu'est l'arabe des femmes."
Dans ses romans, elle transporte l'"ombre" en français, la traduisant par une polyphonie de voix intérieures et extérieures, de résonances arabes et de scansions berbères, un choc entre les mots de la passion amoureuse et le silence imposé.
Au Parlement international des écrivains (PIE), qu'elle rejoint dès sa fondation en 1994, avec Salman Rushdie, Jacques Derrida et Pierre Bourdieu, "elle a toujours porté la question de la diversité linguistique et culturelle, en Algérie ou ailleurs" , explique Christian Salmon, délégué général du PIE.
Jusqu'à cette élection à l'Académie française, Assia Djebar a parfois été mieux reconnue à l'étranger qu'en France. Aux Etats-Unis, "son oeuvre est enseignée dans la plupart des départements universitaires de français", assure le professeur Thomas C. Spear, auteur de La Culture française vue d'ici et d'ailleurs (L'Harmattan).
La romancière a eu son premier poste américain à la Louisiana State University de Baton Rouge, aux côtés du romancier antillais Edouard Glissant, dans les années 1990. Depuis 2001, elle enseigne au département d'études françaises de New York University. "Comment se fait-il que tous ces auteurs francophones enseignent aux Etats-Unis et non en France ?", interroge Thomas C. Spear.
La nouvelle académicienne a déclaré, jeudi soir, qu'elle espérait que cette élection faciliterait "en Algérie, au Maroc et en Tunisie, la traduction en arabe de tous les auteurs francophones".
Catherine Bédarida
Article paru dans l'édition du 18.06.05
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Bonne lecture

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