Après 10 longues années d'absence, Slimane Benaïssa, homme de théatre et écrivain qui sera d'ailleurs bientôt honoré du titre honoris causa par la Sorbonne à Paris a animé une conférence où il évoque son expérience théatrale en France et son retour en Algérie.
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L’homme de théâtre et écrivain Slimane Benaïssa a animé hier au centre de presse d’El Moudjahid une conférence dans laquelle il a évoqué son expérience théâtrale en France.
En effet, après avoir occupé le poste de directeur du Théâtre régional de Annaba et monté plusieurs pièces dont Anta Khouya Ouana Chkoun, Babour Ghrak, qui ont connu un grand succés, Slimane Benaïssa a éprouvé le besoin de tenter autre chose et de se confronter, comme il le dit, à son expérience.
«La culture d’exil permet d’avoir un regard libre sur la société de départ et celle de l’arrivée. Au fait, je ne voulais plus faire la même chose et connaître le même sucées. Boualem Zid El keddam par exemple a été jouée 800 fois en 14 ans et Babour Ghrak 500 fois. De toute façon, l’expérience que j’ai acquise en Algérie m’aurait tôt ou tard amené à aller ailleurs tester ce que je sais déjà. Donc, je voulais me confronter à mon expérience dans un espace que je ne connais pas. L’Algérien est voyageur, il aime ça. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Alors, j’ai quitté l’Algérie en 1993.»
Une fois en France, Slimane Benaïssa est resté deux ans sans pouvoir écrire. «En France, je me suis retrouvé comme cet enfant gâté déchu. Il m’a fallu me convertir d’un pays à un autre, d’un théâtre à un autre, d’une tragédie à une autre et d’un public à un autre. Certes, on n’écrit pas spécialement pour un public mais c’est réconfortant de le connaître. Je me suis donné deux ans pour retrouver ma sérénité. Je ne voulais pas que mes écrits soient embués d’amertume».
Malgré son «exil», l’Algérie continue d’être pour lui le lieu géographique de l’écriture. «Je refuse que l’exil qui ne dure qu’un temps de voyage, soit mon lieu d’écriture. J’ai essayé de plonger dans la nouvelle société pour mieux la refléter. J’ai trouvé que l’histoire est le plus important point en commun avec ma société d’origine». De cette nouvelle expérience est née une trilogie que l’homme de théâtre a abordée en art dramatique. Il s’agit de l’histoire, la mémoire qu’il traite dans notamment, Mémoire en dérive, et la religion qu’il aborde dans Prophète sans Dieu.
Dans cette conférence, Slimane Benaïssa annonce également son retour après 10 ans d’absence. «Je reviens dans mon pays mais je refuse de vivre un autre exil. J’ai un peu de colère au fond de moi mais point d’amertume. Je suis revenu pour faire part de mon expérience aux jeunes, sans remettre sur le tapis les vieux conflits ou le même débat. Je pense aussi qu’il faut tirer profit de nos erreurs. Ne pas traiter dans le domaine théâtral en visant les couches sociales mais en visant l’individu».
Comme projets, Slimane Benaïssa a l’intention de sortir un roman, la Colère du silence et de mettre en scène un monologue qu’il baptisé Dieu m’est témoin.
Source: La Tribune
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L’homme de théâtre et écrivain Slimane Benaïssa a animé hier au centre de presse d’El Moudjahid une conférence dans laquelle il a évoqué son expérience théâtrale en France.
En effet, après avoir occupé le poste de directeur du Théâtre régional de Annaba et monté plusieurs pièces dont Anta Khouya Ouana Chkoun, Babour Ghrak, qui ont connu un grand succés, Slimane Benaïssa a éprouvé le besoin de tenter autre chose et de se confronter, comme il le dit, à son expérience.
«La culture d’exil permet d’avoir un regard libre sur la société de départ et celle de l’arrivée. Au fait, je ne voulais plus faire la même chose et connaître le même sucées. Boualem Zid El keddam par exemple a été jouée 800 fois en 14 ans et Babour Ghrak 500 fois. De toute façon, l’expérience que j’ai acquise en Algérie m’aurait tôt ou tard amené à aller ailleurs tester ce que je sais déjà. Donc, je voulais me confronter à mon expérience dans un espace que je ne connais pas. L’Algérien est voyageur, il aime ça. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Alors, j’ai quitté l’Algérie en 1993.»
Une fois en France, Slimane Benaïssa est resté deux ans sans pouvoir écrire. «En France, je me suis retrouvé comme cet enfant gâté déchu. Il m’a fallu me convertir d’un pays à un autre, d’un théâtre à un autre, d’une tragédie à une autre et d’un public à un autre. Certes, on n’écrit pas spécialement pour un public mais c’est réconfortant de le connaître. Je me suis donné deux ans pour retrouver ma sérénité. Je ne voulais pas que mes écrits soient embués d’amertume».
Malgré son «exil», l’Algérie continue d’être pour lui le lieu géographique de l’écriture. «Je refuse que l’exil qui ne dure qu’un temps de voyage, soit mon lieu d’écriture. J’ai essayé de plonger dans la nouvelle société pour mieux la refléter. J’ai trouvé que l’histoire est le plus important point en commun avec ma société d’origine». De cette nouvelle expérience est née une trilogie que l’homme de théâtre a abordée en art dramatique. Il s’agit de l’histoire, la mémoire qu’il traite dans notamment, Mémoire en dérive, et la religion qu’il aborde dans Prophète sans Dieu.
Dans cette conférence, Slimane Benaïssa annonce également son retour après 10 ans d’absence. «Je reviens dans mon pays mais je refuse de vivre un autre exil. J’ai un peu de colère au fond de moi mais point d’amertume. Je suis revenu pour faire part de mon expérience aux jeunes, sans remettre sur le tapis les vieux conflits ou le même débat. Je pense aussi qu’il faut tirer profit de nos erreurs. Ne pas traiter dans le domaine théâtral en visant les couches sociales mais en visant l’individu».
Comme projets, Slimane Benaïssa a l’intention de sortir un roman, la Colère du silence et de mettre en scène un monologue qu’il baptisé Dieu m’est témoin.
Source: La Tribune
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