Afrique sur Seine
Rapiécé, refait, reflashé, rechapé, Michael Jackson est mort peu avant l’ouverture du Festival panafricain d’Alger. Quel rapport ? En 1996, le roi de la pop posait ses premiers pas en Afrique en Tunisie, lors d’un mémorable concert au stade El Minzah. Il n’est jamais venu en Algérie, tout comme Alpha Blondy, prévu à Alger pour le Festival panafricain et qui a préféré annuler sa participation pour aller à celui de Tabarka en Tunisie. Les Tunisiens ont 1000 fois moins d’argent que les organisateurs du Panafricain d’Alger mais réussissent à constituer des plateaux assez remarquables. Pourquoi faire remarquer tout ça ?
Pour dire que le Festival panafricain est certainement une très bonne idée, sauf que l’attrait pour la facilité des incontournables rentiers de la culture a fait que les groupes et chanteurs africains invités au Panaf’ vivent dans leur grande majorité à Paris et, pour un grand nombre d’entre eux, n’ont pas mis les pieds dans leur pays d’origine depuis des décennies. Un Festival panafricain déraciné de son Afrique, tout comme en littérature où le même procédé a été mis en œuvre : on a donné de l’argent et des billets d’avion à des spécialistes algériens du livre pour dénicher des auteurs africains et ces spécialistes n’ont rien trouvé de mieux que d’aller à Paris faire le tour des maisons d’édition françaises au lieu d’aller chercher du neuf en Afrique. Rien à voir donc avec l’esprit du festival de 1969, dans une Algérie engagée où les Africains venaient à Alger directement de leur pays, quitte ensuite à aller en Europe récolter les fruits de leur célébrité, nées dans les rues de la capitale algérienne. Pour 2009, c’est un tout autre esprit, un festival qui ressemble à un festival franco-africain. A Alger. Même l’affiche du festival, confiée en 1969 à un peintre algérien, a été confiée en 2009 à Euro RSCG, une boîte de communication française.
Par Chawki Amari Elwatan
Rapiécé, refait, reflashé, rechapé, Michael Jackson est mort peu avant l’ouverture du Festival panafricain d’Alger. Quel rapport ? En 1996, le roi de la pop posait ses premiers pas en Afrique en Tunisie, lors d’un mémorable concert au stade El Minzah. Il n’est jamais venu en Algérie, tout comme Alpha Blondy, prévu à Alger pour le Festival panafricain et qui a préféré annuler sa participation pour aller à celui de Tabarka en Tunisie. Les Tunisiens ont 1000 fois moins d’argent que les organisateurs du Panafricain d’Alger mais réussissent à constituer des plateaux assez remarquables. Pourquoi faire remarquer tout ça ?
Pour dire que le Festival panafricain est certainement une très bonne idée, sauf que l’attrait pour la facilité des incontournables rentiers de la culture a fait que les groupes et chanteurs africains invités au Panaf’ vivent dans leur grande majorité à Paris et, pour un grand nombre d’entre eux, n’ont pas mis les pieds dans leur pays d’origine depuis des décennies. Un Festival panafricain déraciné de son Afrique, tout comme en littérature où le même procédé a été mis en œuvre : on a donné de l’argent et des billets d’avion à des spécialistes algériens du livre pour dénicher des auteurs africains et ces spécialistes n’ont rien trouvé de mieux que d’aller à Paris faire le tour des maisons d’édition françaises au lieu d’aller chercher du neuf en Afrique. Rien à voir donc avec l’esprit du festival de 1969, dans une Algérie engagée où les Africains venaient à Alger directement de leur pays, quitte ensuite à aller en Europe récolter les fruits de leur célébrité, nées dans les rues de la capitale algérienne. Pour 2009, c’est un tout autre esprit, un festival qui ressemble à un festival franco-africain. A Alger. Même l’affiche du festival, confiée en 1969 à un peintre algérien, a été confiée en 2009 à Euro RSCG, une boîte de communication française.
Par Chawki Amari Elwatan
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