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Centenaire de la mort de Si Mohand

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  • Centenaire de la mort de Si Mohand

    Que l’urar commence !

    Si Mohand affectionnait beaucoup le côté festif de son milieu et de tous les autres qu’il a côtoyés durant ses longues années d’errance dans le pays comme à l’étranger. Il serait approprié que ce côté urar, grande fête, caractérise le centenaire de sa mort que nous nous apprêtons à commémorer à partir de ce mois de décembre.
    Il y a maintenant plus d’une année, lorsque nous avions constitué un petit groupe d’hommes et de femmes rassemblés autour de cet événement que nous avions jugé majeur dans la vie culturelle du pays, notre ambition se limitait à appeler toutes les bonnes volontés citoyennes et officielles pour le prendre en charge.
    Je me dois, aujourd’hui, de saluer l’initiative de ces hommes et de ces femmes de culture et de lettres «parmi eux des écrivains, des journalistes, des poètes, des cinéastes, des metteurs en scène de théâtre, des comédiens, des chanteurs…, de ces associations, de ces universitaires, politiques, avocats, anciens diplomates, cadres supérieurs, anciens moudjahidine, industriels… et de les remercier pour la confiance qu’ils ont bien voulu placer en moi pour représenter leur force de proposition.» Il est vrai que pour Si Mohand, il n’y avait pas à hésiter un seul instant ! Si, en ce début du mois de décembre qui ouvre le centenaire de la mort de Si Mohand, j’informe de ce qui a été fait tout en attirant l’attention sur ce qui reste à faire, c’est en leur nom et avec leur aval que j’agis.
    Aujourd’hui, notre appel lancé à travers les médias, à l’échelle nationale comme à l’étranger, n’est pas resté vain. Déjà, à la fin du mois de décembre de l’année dernière, nos journalistes ont su remarquablement relayer notre appel promptement transformé en message que la télévision berbère, BRTV, a bien voulu privilégier. A la fin du mois de décembre 2004, autour de la journée du 28, marquant le quatre-vingt-dix-neuvième anniversaire de la mort de notre grand poète, les régions d’Alger et de Tizi Ouzou avaient déjà donné le tempo en annonçant l’imminence de l’événement. Elles avaient abrité des conférences et des rencontres que nous avions animées au niveau des universités et des structures de l’établissement Arts et Culture à Alger, et que la maison de la culture Mouloud Mammeri avait organisé pour sa part à Tizi Ouzou. A Larba Nath Irathen, l’association Tafaska n Si Muhend U Mhend avait également tenu à lancer ses activités dans ce cadre à partir de la région natale du poète. La presse nationale était encore une fois au rendez-vous.
    Dans le prolongement, un travail de sensibilisation a été mené auprès des pouvoirs et des institutions publics concernés, en premier chef, par cet événement. Nous citerons principalement le ministère de la Culture, le HCA, la Bibliothèque nationale et certaines APC. Si des trois premiers, qui n’ont pas pour habitude de manquer des rendez-vous de cette importance, nous espérons prochainement d’agréables réactions, pour les assemblées municipales, il s’agira d’évidence de reprendre notre bâton de pèlerin. Nous nous attendons malgré tout aux mêmes dispositions encourageantes affichées par les sortantes.
    Depuis, les initiatives se sont multipliées. Au mois de mars de cette année, les poésiades d’Alger ont réservé une place à Si Mohand et la promesse est comme lancée de lui consacrer entièrement la prochaine édition. Au mois de juin, a suivi l’administration des P et T qui a émis un timbre marquant ce centenaire, tout en n’écartant pas une surprise numismatique. Béjaïa, quant à elle, prépare d’ores et déjà ses poésiades en hommage à cet amoureux de la région, ce sera probablement au printemps ou en été, nous a promis l’inusable Issad. A Akbou, l’association «l’étoile culturelle» se prépare à marquer l’événement par la réalisation d’une stèle à l’effigie de Si Mohand, la première initiative du genre, faut-il le souligner. Dans les autres coins du pays, la grande association Numidia d’Oran et les habitants de l’ancien «village kabyle» de Annaba (devenu un quartier de la ville) ont promis d’être de la fête. Côté universités : Tizi Ouzou et Alger sont prêtes pour l’organisation de journées d’étude –dès la fin de ce mois de décembre pour la première-, nous attendons le retour d’écoute de Béjaïa.
    Outre-mer, la maison des Sciences de l’Homme et l’université de Paris VIII organisent conjointement un colloque international autour de la poésie de Si Mohand et de la poésie kabyle ancienne, au début du mois de janvier. Nous espérons la concrétisation prochaine de certaines promesses avancées par la partie prenante européenne du centenaire. Nous pensons notamment à la caravane qui sillonnera les grandes villes de France, la réédition, sous la forme de recueil unique, des ouvrages qui ont jusque-là sauvé de l’oubli ses poèmes et la création, conjointement avec la partie algérienne de la fondation Si Mohand. Mais du côté du Vieux Continent la bonne surprise nous est venue d’Italie. A l’occasion de ce centenaire, l’université de Rome vient d’introduire pour l’année 2005-2006, un module intitulé «la poésie de Si Mohand». Une première mondiale qui fera des élus comme nous l’espérons de toute notre vitalité intellectuelle.
    Quant à la production qui, elle, ne s’embarrasse pas de frontières, beaucoup de projets ont été inspirés par le centenaire, certains viennent d’être réalisés, d’autres sont en cours de finalisation. Ils touchent essentiellement aux domaines du cinéma, du théâtre classique, du théâtre radiophonique et du CD. La musique nous a, par contre, affectés par les pertes de Brahim Izri et du targui Othmane Baly. Le premier s’était proposé pour la confection d’un disque qui allait regrouper une pléiade de chanteurs autour de la magie mohandienne, le second avait promis de chanter Si Mohand. Nous ne les oublierons pas, nous n’oublierons pas qu’ils ont fait partie de cette initiative du centenaire. Ils auraient certainement clamé avec nous : «Que l’urar commence».


    Par Younes Adli
    (Journal "La Tribune" du 11/12/2005)

  • #2
    Centenaire du poète Si Mohand U M’hand...Un programme de manifestations est prévu pour toute l’année 2006.

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    Centenaire du poète Si Mohand U M’hand
    Une stèle de Si Mohand U M’hand sera prochainement érigée
    à Akbou, dans la wilaya de Béjaïa
    Le 28 décembre 2006 sera la 100ème année de la mort de Si Mohand U M’hand, cet aède qui ciselait le verbe comme un maréchal-ferrant forgerait une lame. Pour cette année, l’anniversaire de la mort de ce poète-résistant qui déclamait la vérité et pourfendait les ennemis avec des vers aussi tranchants que le fil d’une épée, sera marqué, tout au long de l’année 2006, par des manifestations culturelles tant en Algérie qu’à l’étranger.
    En Algérie, ce centenaire de Si Mohand U M’hand s’est ouvert mardi dernier à Alger avec la journée d’étude sur la vie et l’œuvre du troubadour qui ne doit d’avoir échappé à l’oubli qu’à sa poésie, essentiellement orale, qu’on se transmettait de génération en génération.
    Le Pr Rachid Mokhtari, auteur du livre Slimane Azem et Zerrouki Allaoua chantent Si Mohand U M’hand, dira dans la conférence qu’il a donnée à cette journée que «Si Mohand U M’hand a aidé les émigrés algériens de la première génération [1930-1940] à supporter l’exil». Zerrouki Allaoua s’intéressait plus aux textes sentimentaux évoquant la femme, la beauté et l’amour, dira le conférencier, alors que Slimane Azem «était le plus proche de Si Mohand». Slimane Azem qui souffrait l’exil auquel l’avait condamné le pouvoir en place, chantait la douleur de la séparation –du pays ou de l’être aimé- et la solitude des exilés et des émigrés. Car «il se reconnaissait dans le parcours de Si Mohand» qui, bien qu’il n’ait jamais été exilé, a vécu avec l’insurrection de 1871 et la sauvage répression menée par le colonisateur français, un vrai exil dans son propre pays.
    Lounis Aït Menguellet qui a tenu à rendre hommage au poète et l’un des maîtres à penser de la littérature amazighe, a déclaré à l’APS que «Si Mohand U M’hand est l’un des piliers de la poésie algérienne. Il fait partie de notre histoire». «Il est de notre devoir de lui rendre hommage», dira-t-il. C’est aussi l’avis du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA) qui profitera de la tenue, du 26 au 31 décembre à Ghardaïa, de la 6ème édition du Festival du film amazigh pour rendre hommage à Si Mohand U M’hand. Mais, «cette année, comme à la précédente édition, il n’y aura pas, pour des raisons financières, la projection du film Si Mohand U M’hand. Par contre, on compte réaliser des conférences sur sa vie et son œuvre», avait annoncé Youcef Merahi, secrétaire général du HCA lors de la conférence de presse qu’il avait animée mardi dernier.
    Le film, inspiré du livre Si Mohand U M’hand, errance et révolte de Younes Adli et co-réalisé par Rachid Ben Allel et Yazid Khodja qui a aussi signé le scénario et le dialogue, relate la vie d’errance de Si Mohand U M’hand.
    Les évènements douloureux qui ont fait pleurer de rage ou de tristesse la muse du poète sont reproduits avec le maximum de détails. Les révolutions ayant éclaté dans la région comme celle de Fadhma N’Soumeur et de Boubeghla entre 1853 et 1857, d’El Mokrani en 1871, et la répression meurtrière qui s’est abattue sur les populations ayant soutenu les révoltés en Kabylie ou dans certaines villes algériennes où avait séjourné Si Mohand U M’hand ont été reconstituées fidèlement par le réalisateur. Les décors et des lieux où a vécu le poète ont été choisis après des recherches minutieuses. De même, les costumes ont été confectionnés sur la base des études menées par Mme Fatiha Soufi qui estime que les costumes de la région des Aurès et ceux de la Kabylie étaient identiques jusqu’au XIXe siècle.
    Le programme de manifestations en Algérie comporte également des conférences, des journées d’étude et des séminaires qui seront organisés à travers tout le territoire national.
    A l’étranger, Si Mohand U M’Hand sera présenté à travers un colloque international sur sa poésie qui devra être organisé par la Maison des sciences de l’Homme à Paris, au début du mois de janvier 2006. En Italie, l’université de Milan a décidé d’introduire dans son programme pour l’année universitaire 2005-2006 un module intitulé «Poésie de Si Mohand».
    Un tel programme permettra certainement de mettre à jour d’autres trésors légués à la postérité par Si Mohand U M’hand qui n’était pas seulement le poète, mais aussi, écrit un chercheur, «le témoin, mieux, le journaliste qui va transmettre avec une étonnante lucidité ce qu’il a vu, entendu dans l’Algérie tourmentée» qu’il n’a cessé de parcourir pour voir ce qu’enduraient les siens dans chaque parcelle de cette terre et dire ce qu’il a vu à tous ceux qui l’écoutaient. Et qui deviendront les gardiens de cette mémoire de l’Algérie que le poète leur a confiée avant de tirer sa révérence le 28 décembre 1906.
    Car, si sa date de naissance est incertaine, celle de sa mort est, elle, bel et bien établie. Elle est inscrite sur l’état civil que les Français venaient de créer en Algérie. Selon Mouloud Mammeri, qui se réfère à Si Ammar Ben Saïd Boulifa et à Mouloud Feraoun, lequel cite Si Youcef, Si Mohand U M’hand Nath H’madouch serait né aux alentours de 1845 dans la thadarth (village) d’Icheraiouen, à Tizi Rached, à 20 km de Tizi Ouzou, dans la tribu des Ath Irathen. Son village fut détruit durant la conquête menée par le général Randon dans la région de Kabylie.
    Troubadour insoumis, il était tout le temps sur les routes qu’il parcourait infatigablement pour porter sa révolte aux gens qu’il rencontrait. Il a sillonné le pays et est allé jusqu’à Tunis où il a vécu un certain temps avant de revenir s’établir à Annaba. La mort l’emportera le 28 décembre 1906. Mais ne le fera guère taire. Ses poèmes sont appris et récités. Ils traversent le temps et les âges pour parvenir jusqu’à nous et nous dire la grandeur du personnage et la nécessité de lui rendre hommage.

    H. G.Liberte
    Dernière modification par Thirga.ounevdhou, 25 décembre 2005, 08h51.

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