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La crise de 1865-1870 en Algérie par André Nouschi

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  • La crise de 1865-1870 en Algérie par André Nouschi

    Un petit cours par l'historien André Nouschi sur la famine qui a frappé l'Algérie de 1865 à 1870, causée par une sécheresse de 3 ans mais surtout à cause du démantellement des formes d'agricultures et d'élevage traditionnels par les français.

    […]

    Lorsque la sécheresse arrive dans les années 1865 nous sommes en plein éclatement d'un système économique, social, un système qui a été disloqué, qui ne repose plus sur rien, et qui est dominé par le système capitaliste ... Même si, et c'est là qu'il y a quelque chose de tout à fait déchirant, paniquant, consternant pour l'historien que je suis … Même si Napoléon III, même si son entourage saint-simonien, même si les meilleures intentions anime ce monde de Napoléon III, de Ismaÿl Urbain, il est musulman, il est mariée à une constantinoise, Djeyhmouna, il est donc dans le bain ! Et ben … on continue quand même …

    Non seulement on continue, mais en plus on accentue ! 1863 et ça c'est le comble de combles, en avril 1863, alors que la Kabylie gronde encore dans la révolte, le gouvernement de Napoléon III décide la création de la propriété individuelle au sein des tribus par le senatus-consulte du 2 avril 1863 …

    […]

    C'est une bévue d'un aveuglement total : il n'y a plus de solidarité à partir du moment où vous créez la propriété individuelle. La tribu est atomisée, éclatée, il n'en teste plus rien !







    PS : l'historien André Nouschi avait écrit une lettre particulièrement cinglante à l'ambassadeur d'Israel en France

  • #2
    L'histoire est communément perçue en Algérie sous forme d'une multitude d'épopées, avec comme ligne directrice "la résistance à l'occupation étrangère". Ceci est plus marqué pour la période coloniale parce qu'elle se taille la part du lion dans le volume horaire consacré à l'enseignement de l'histoire. Cette période, en raison de l'intérêt relativement excessif qui lui est accordé dans les médias, à l'école, au cinéma et dans les milieux politiques, parait comme principalement jalonnée de dates importantes et d'actions grandioses menées par des héros contre l'occupant, avec comme aboutissement "logique" la guerre de libération nationale. Au-delà, «La décolonisation a été suivie d’un effort intellectuel dans l’objectif de "reconstituer l’histoire", d’invalider l’image du pays et du peuple que le colonisateur avait fabriquée pour légitimer la domination qu’il exerçait. Plus de trois décennies après les indépendances maghrébines, force est de constater que ce travail de "récupération" de l’histoire traitait de la réalité coloniale comme d’une réalité extérieure à sa propre histoire, en négligeait les aspérités et les contradictions internes, qui, elles, en faisaient une réalité plus complexe.» (http://ressources.ciheam.org/om/pdf/a29/CI971509.pdf)

    Grosso modo, la période dont parle André Nouschi dans sa conférence, est beaucoup plus connue comme celle d’une multitude d’insurrections anticoloniales (un peu partout dans le pays : en Kabylie, dans les Aurès, à l’ouest et sud ouest, etc.), avec leurs figures symboliques et dates historiques. Elle est moins connue en tant que période de l’avancée décisive de la colonisation civile sous protection militaire et de changements radicaux dans la société algérienne.

    Les confiscations des terres des tribus et l’application du senatus consulte de 1863 (et plus tard de la loi Warnier de 1873), en disloquant les tribus par la destruction de leurs bases économiques et des solidarités traditionnelles, ont provoqué une clochardisation massive de la paysannerie algérienne, la mort de un cinquième (le tiers, selon certaines estimations) des musulmans, entre 1866 et 1868, par les effets combinés de la famine et des épidémies. Cela va aussi sonner le glas des résistances tribales à l’extension de la colonisation et préparer le terrain à des formes modernes d’organisation et de lutte anticoloniales.

    «La dépossession des fellahs (1830-1962)» de Djilali Sari est l’un des ouvrages de référence sur cette période.
    Ce même auteur a écrit le scénario du seul film, à ma connaissance, de la filmographie algérienne sur la période coloniale, consacré à la condition de la paysannerie algérienne des suites des confiscations des terres et des dépossessions des tribus entre 1830 et 1880 : ’’Les déracinés (Al Moqtalaoun/Beni Hendel)’’ de Lamine Merbah.

    _
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #3
      Un 24 juilllet 1870 fut promulgué le décret Cremieux qui a cloturé l'injustice du musulman dans sa propre terre. Les usuriers juifs prenaient possession des terres des nobles, sur ce, la révolté du Cheikh El Mokrani. Voilà ce qui ne nous disent pas ces intello dans leurs conférences.
      Dernière modification par djamal 2008, 30 janvier 2010, 09h30.
      Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

      J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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      • #4
        Un petit cours par l'historien André Nouschi sur la famine qui a frappé l'Algérie de 1865 à 1870.
        Les quelques passages envoyés par Alain, n'ont rien d'historique puisque l'historien parle à la première personne et son récit pour ma part est quasiment incompréhensible et basée sur aucune réalité historique ou fait !

        Pour le second texte de Benam
        Plus de trois décennies après les indépendances maghrébines, force est de constater que ce travail de "récupération" de l’histoire traitait de la réalité coloniale comme d’une réalité extérieure à sa propre histoire, en négligeait les aspérités et les contradictions internes, qui, elles, en faisaient une réalité plus complexe.»
        C'est quoi ça un texte littéraire?
        Tout un détour pour dire que les historiens maghrébins, s'il en avait eu ! n'ont pas fait mieux que lui ...

        Djamal2008
        Penses-tu que les historiens Maghrébins ont fait mieux!
        Si ce n'est de servir , les pouvoirs mis en place après l'indépendance de leur pays en occultant des régions entières , en omettant de citer par exemple beaucoup d'héros de la révolution qui ont conduit le pays à sa liberté sous prétexte qu'ils ne partagent pas les mêmes idéaux avec les guignols qui se sont postés au pouvoir !
        Mais quels historiens!

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        • #5
          C'est quoi ça un texte littéraire?
          Tout un détour pour dire que les historiens maghrébins, s'il en avait eu ! n'ont pas fait mieux que lui ...
          Il s'agit d'une citation; pour le texte intégral, il y a le lien qui a été posté. Pour mieux situer les propos de l'auteur, voici une citation plus complète :
          La décolonisation a été suivie d’un effort intellectuel dans l’objectif de «reconstituer l’histoire», d’invalider l’image du pays et du peuple que le colonisateur avait fabriquée pour légitimer.la domination qu’il exerçait. Plus de trois décennies après les indépendances maghrébines, force est de constater que ce travail de «récupération», de l’histoire traitait de la réalité coloniale comme d’une réalité extérieure à sa propre histoire, en négligeait les aspérités et les contradictions internes, qui, elles, en faisaient une réalité plus complexe. A la démarche dogmatique, institutionnelle de l’Etat colonial et de l’intelligentsia qui le représentait, se substituait une autre démarche historique tout aussi coupable, faite de dogmatismes, d’occultations et de mystifications. Par les non-dits et/ou la non-connaissance des données complexes de l’histoire coloniale, tout un chaînon de l’histoire de l’Algérie comme du Maghreb passait à la trappe. Cette conception fermée de l’histoire, faite d’« oubli » de son propre passé, s’inscrit encore dans une suite d’aliénations dont on a du mal à se dégager.
          A voir de plus près, cette démarche de l’histoire – appelons-la nationaliste pour simplifier – était plus suspecte et plus ambiguë qu’on ne le pense. En effet, dans le même temps que l’on dénonçait, au sens moral et politique, la domination coloniale et de l’Occident, l’on consommait ou changeait les produits matériels qu’elle lègue et l’on évoquait avec nostalgie le «modèle» d’agriculture qu’elle a fabriqué. L’aliénation est encore plus concrète et plus forte lorsque l’on constate que toutes les réformes de politique agricole (pour évoquer notre sujet) seront construites, en Algérie par exemple, en référence à ce modèle : professions organisées dans les chambres agricoles (certaines se logent dans les bâtiments du colon, construits en 1931, qui abritaient l’association des agriculteurs d’Oran), crédit mutuel (inspiré du crédit mutuel fondé au début du siècle en Algérie avec des caisses locales et régionales), associations d’agriculteurs (à l’image des dizaines d‘associations fondées au milieu du siècle dernier en Algérie, plus tard au Maroc et en Tunisie), lois foncières, visant la consolidation de la propriété individuelle et la sécurisation des agriculteurs comme l’énonçait la loi Warnier de 1873, régulation économique organisée par le marché et soutenue par l’Etat, etc. L‘on rêve, -tout comme au début du siècle, de meilleurs rendements de blé pour combler les déficits internes, d’exportations d’agrumes, de vins et de primeurs.
          L'auteur, Omar Bessaoud (enseignant-chercheur à l'Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier), dénonce le dogmatisme et les vues unilatérales qui ont caractérisé les études historiques relatives à la période coloniale. Quant au reste, chacun son point de vue, aux sens littéral et large du terme.
          "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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          • #6
            Salut Benam

            Grosso modo, la période dont parle André Nouschi dans sa conférence, est beaucoup plus connue comme celle d’une multitude d’insurrections anticoloniales (un peu partout dans le pays : en Kabylie, dans les Aurès, à l’ouest et sud ouest, etc.), avec leurs figures symboliques et dates historiques.

            Elle est moins connue en tant que période de l’avancée décisive de la colonisation civile sous protection militaire et de changements radicaux dans la société algérienne.
            Je n'étais pas trop sur ce thème mais puisque tu abordes la question de l'usage de Histoire ... On peut dire que colonisation et propagande (ou illusion bien intentionnée comme le rappelle Nouschi dans sa vidéo) sont indissociables. En France bien sûr mais aussi en Algérie où le FLN a fait le choix d'en rappeler en permanence à la guerre et à l'opposition à la France afin d'assoir une légitimité sur quelque chose (=> combattant et martyr). Ca fait bientôt 50 ans que ça dure, alors que le partenariat avec la France est très important sur tous les plans, et l'a toujours été, que la diaspora algérienne y est importante (depuis 62, des millions d'algériens nés en Algérie ont déménagé en France).

            La propagande suit sa vie, la réalité suit une autre. Et la réalité, les spécialistes la connaissent. Mr Omar Bessaoud dans le rapport que tu cites, décrit une réalité des choses, leur généalogie historique, et bien évidemment l'influence de la politique agricole coloniale est déterminante.

            Mais le problème est là : si d'un côté il y a une posture de guerre entretenue et que de l'autre les tenants de la "colonisation globalement positive" sont prêts à bondir, comment introduire de manière neutre et technocratique cette affirmation : "La deuxième thèse (en rapport avec l’objet de notre séminaire) est que, historiquement, l’intervention coloniale au Maghreb crée les conditions d’une modernisation du secteur agricole.".

            Résultat, si depuis longtemps, les spécialistes, les technocrates des deux pays échangent librement sur les réalités présentes et passés, si de plus en plus de citoyens algériens comme français sont en mesure en 2010 d'avoir un avis mesuré sur la colonisation, il reste impossible de faire passer cette phrase dans l'espace politique algérien ou français. Ca laisse le champ libre aux mythes, aux manipulations intéressées, aux causalités fantaisistes.

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            • #7
              "La deuxième thèse (en rapport avec l’objet de notre séminaire) est que, historiquement, l’intervention coloniale au Maghreb crée les conditions d’une modernisation du secteur agricole.".
              c'est un fait mais ca ne justifie pas le colonialisme et sa politique .
              sinon même l'esclavage serait justifie car il as fait prospérer l'agriculture partout dans le monde .
              A mon avis Il serait plus simple de faire dans le témoignage objectifs des faits historique et laisser aux lecteurs de tirer leurs conclusions.
              "sauvons la liberté , la liberté sauve le reste"

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