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Albert Camus, étranger en Algérie

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  • #46
    @Rusgunium

    Hélas, oui, tu as bien raison Harrachi, mais on ne peut reprocher à quelqu'un d'avoir perçu les choses à travers le prisme de SA réalité, de son époque, de sa "trubu".
    Je n'ai jamais dit qu'il fallait reprocher à un Albert Camus le fait qu'il se voyait français (et il l'était bien d'ailleurs) ! De même que je n'ai jamais dit éprouver une inimité systématique à tous les Européens natifs d'Algérie ! Bien au contraire, on partage certainement une affection pour un même bout de terre.

    Ce que j'ai dit, c'est que la sympathie seule ne suffisait pas pour que je puisse considérer untel comme algérien, fut-il né sur cette terre comme moi car je considère que l'algérianité relève de bien plus que du simple fait géographique, et c'est bien d'ailleurs ce qui fait de ce même Albert Camus un français à part entière, sans pour autant qu'il soit né en France.

    Mon approche n'a donc rien de philosophique.
    Dernière modification par Harrachi78, 12 mars 2010, 15h59.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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    • #47
      @ Harrachi

      Je n'ai jamais dit qu'il fallait reprocher à un Albert Camus le fait qu'il se voyait français (et il l'était bien d'ailleurs) ! De même que je n'ai hamais dit éprouver une innimité systématique à tous les Européens natifs d'Algérie !Bien au contraire, on partage certainement une affection pour un même bout de terre.
      Certes, mais à mon avis, plus qu'une même affection pour une même terre... Notre histoire a été commune malgré la guerre qui nous a séparés, malgré les erreurs, les lacunes, les bévues et les préjugés de nos aînés... malgré l'aparthéïd (parfois un peu réciproque aussi, non ?), une osmose culturelle "bi-directionnelle" s'est créée... queque part. Il y aurait certaienement bien à dire là-dessus. Ce fil de discussion m'a permis aussi de voir un autre point de vue, tel que le tien, et celui d'autres intervenants, et de comprendre finalement que, effectivement, vous avez raison, Camus était bien un "Français"...
      Encore un vaste sujet.


      Ce que j'ai dit, c'est que la sympathie seule ne suffisait pas pour que je puisse considérer un tel comme algérien, fut-il né sur cette terre car je considére que l'algérianité releve de bien plus que le simple fait géographique, et c'est bien d'ailleurs ce qui fait de ce même Albert Camus un français à part entière, sans pour autant être né en France
      L' "algérianité" et la "nationalité algérienne, ne restent-elles pas 2 choses différentes ?

      "Français à part entière", ou "Français entièrement à part" ? That is the question!

      Étranger en Algérie, et aussi étranger en France ?

      Ce qui compte aujourd'hui, c'est ce qui a tant fait défaut par le passé : le dialogue dans le respect mutuel !!!

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      • #48
        @Rusgunium

        ... à mon avis, plus qu'une même affection pour une même terre. Notre histoire a été commune malgré la guerre qui nous a séparés, malgré les erreurs, les lacunes, les bévues et les préjugés de nos aînés ...

        Hélas, c'est un point de vue que je ne partage pas du tout, car je conçoit tout autrement l'idée d'une communauté d'histoire et de communauté de destin.

        Aussi, ce n'est pas seulement la guerre (de Libération, 1954-1962) qui me sépare des Français d'Algérie, c'est plus que cela : la religion, la culture, le sentiment d'appartenance ... et les 130 années de défaite qu'ont subis les miens et tout ce qu'ils ont dûs endurer pour laver l'affront.

        Tu conviendra surement que, avec un tel inventaire, il n'est pas du tout évident de se sentir compatriote d'Albert Camus ou d'un autre citoyen de l'Algérie Française, sans pour autant que je ne leur reproche d'avoir profité d'une terre ou d'une existence que leurs propres pères ont du conquérir, même si ce fut au dépend des miens.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #49
          @ Harrachi78

          Aussi, ce n'est pas seulement la guerre (de Libération, 1954-1962) qui me sépare des Français d'Algérie, c'est plus que cela : la religion, la culture, le sentiment d'appartenance ... et les 130 années de défaite qu'ont subis les miens et tout ce qu'ils ont dûs endurer pour laver

          l'affront.
          J'ai été long à te répondre car ce commentaire demande réflexion.

          "La religion" ? Les religions semblent hélas avoir été trop souvent un prétexte à l'intolérance et à tous les excès qui en découlent. Voir par exemple les guerres de religion en Europe, les persécutions et les expulsions des uns et des autres sous le prétexte qu'ils étaient de la "mauvaise religion"..

          L'Andalousie médiévale nous fait rêver d'une culture de tolérance, de respect mutuel et de cohabitation.

          "La culture" ? Une culture d'osmose se crée depuis des millénaires tout autour de la Méditerranée. Nous sommes tous fils et filles de cette culture et de chacune de ses variantes.

          "Le sentiment d'appartenance" ? Certes, mais toujours dans cet esprit d'ouverture et de partage.

          Pourquoi ne pas créer des ponts ?

          il n'est pas du tout évident de se sentir compatriote d'Albert Camus ou d'un autre citoyen de l'Algérie Française, sans pour autant que je ne leur reproche d'avoir profité d'une terre ou d'une existence que leurs propres pères ont du conquérir, même si ce fut au dépend des miens.
          Cette tolérance dont tu fais preuve ici, justement. L'esprit d'Averroés, d'Avicenne

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          • #50
            La religion pour Camus, c4tait l4existensialisme ou l4qlgerien devait en sorte accepter son destin d4etre colonise, lui etant colonisateur, cela ne dépendait pas de lui mais aussi était gouverne par le destin. C4est dela qu4il se sentait algerien du fait qu'il a resoud le dilemme qui s'inscrit selon lui dans la foulee de sa philosophie.

            Bien sur, ce meme existensialisme quand il n4arrageait pas ses caprices ne pesait pas dans sa balance, puisqu4il decede dans une voiture de luxe alors qu4il possedait un billet de train pour cette meme destinqtion qui ne fut finqlement que le dernier depart, quel existensiqlime that is?
            Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

            J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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            • #51
              Camus n'était pas existentialiste (contrairement à Sartre, de Beauvoir, etc.)

              Il parlait de l' "absurde"...

              Au moins, qu'on l'apprécie ou non, qu'on l'accable de tous les sarcasmes/griefs/vices ou non, reconnaissons-lui un mérite, celui de provoquer la discussion - ce qui, après tout, est la seule vraie tâche du philosophe... Isn't?

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              • #52
                Tout etait absurde sauf dans les articles dont ils publiait, s4il etait pernicieux c4est en tant que journaliste; mais en tant qu'auteur il était absurde lui-même bien qu4il ecrivat de manière superbe.
                Ask not what your country can do for you, but ask what you can do for your country.

                J.F.Kennedy, inspired by Gibran K. Gibran.

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                • #53
                  Camus est un philosophe très original.

                  Je salue son œuvre et son intelligence. Ma certitude est qu'il n'était, pas mais pas du tout, ennemi des indigènes, loin de là.
                  Rebbi yerrahmek ya djamel.
                  "Tu es, donc je suis"
                  Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

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                  • #54
                    @Rusgunium

                    ... "La religion" ? Les religions semblent hélas avoir été trop souvent un prétexte à l'intolérance et à tous les excès qui en découlent ...

                    Soit, admettons un moment que le commun des gens de ce pays aient étés (ou qu'ils soient encore) des sortes d'abrutis cherchant dans la religion un prétexte pour vivre pleinement un amour immodéré pour l'intolérance. le fait est qu'ils sont ce qu'ils sont, et que ce qu'ils sont les faits foncièrement différends de ce qu'à pu être un Albert Camus de Tipasa ou un Pierre Duval de Bab El-Oued.

                    En un mot, quel que soit le jugement de valeur que l'on pourrais porter sur les religions et ceux qui s'y attachent, il reste un fait qu'entre mon vieux père Abderrahmane et Albert Camus il existe tout un monde de différence, même si ils sont nés à moins de 100 km de distance. C'est cela mon propos.

                    ... Voir par exemple les guerres de religion en Europe, les persécutions et les expulsions des uns et des autres sous le prétexte qu'ils étaient de la "mauvaise religion" ...

                    A la différence que, lors de la St. Barthélémy, les catholiques avaient la même langue, les mêmes noms, la même culture, la même histoire et la même ancienté dans le coin que leurs victimes protestantes, ce qui n'a rien de commun mesure avec la situation de mon vieux père avec celle d'un Albert. Soyons sérieux un moment !

                    ... L'Andalousie médiévale nous fait rêver d'une culture de tolérance, de respect mutuel et de cohabitation ...

                    N'empêche, que c'était les Musulmans qui y avaient la main haute et le pouvoir, qu'ils y bénéficaient d'une majorité confortable et qu'ils y étaient depuis prés d'un millénaire. Donc, là non plus la situation n'avait rien a avoir avec celle de mon vieux père à côté d'Albert !

                    ... "La culture" ? Une culture d'osmose se crée depuis des millénaires tout autour de la Méditerranée. Nous sommes tous fils et filles de cette culture et de chacune de ses variantes ...

                    Bof, si tu réduit ta culture à la sièste et à un certain gout pour la cuisine faite à base de pain et d'huile d'olive, alors oui mojn vieux père devait ressembler énormément à n'importe quel Albert, qu'il soit de Tipasa ou de Fréjus.

                    Mais comme il serait fastidieux d'énumérer tout ce que ma culture et celle de mes pères porte de spécifique qu'aucun Albert ne pourrait connaître, parfois comprendre et encore moins apprécier, je prefère m'abstenir pour rester raisonable.

                    ... "Le sentiment d'appartenance" ? Certes, mais toujours dans cet esprit d'ouverture et de partage ...

                    Jamais je n'ai entendu mon père me demander de m'ouvrir a qui défonce la porte de la maison et s'installe dans le salon avec les godasses sur la table basse. Et jamais ma mère ne m'a appris a partager ce qu'un voisin plus fort s'est permis déja de me prendre des mains en me laissant quelques miettes.

                    Vois donc que nous ne parlons pas d'un même monde toi et moi, pas plus que mon vieux père ne devait connaître les mêmes valeurs qu'un Albert.

                    ... Pourquoi ne pas créer des ponts ? ...

                    Soit, je suis tout a fait pour, mais pas question pour autant de laisser les chars et les soldats de l'autre rive passer chez nous et nous apprendre a vivre et nous réapprendre a voire le monde à leur manière.

                    Je redis donc ce que j'avais dit au départ, ce n'est pas une question d'amitié qui nous préoccupe ici, mais plutôt une question d'appartenance et d'indépendance.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #55
                      Camus ne se reconnaissait pas philosophe ; il se disait écrivain , artiste mais pas philosophe !

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                      • #56
                        Albert Camus : Un écrivain Français d'Algérie



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                        • #57
                          @ Harrachi.

                          Avant tout, merci et bravo pour ta réponse très bien tournée, très vivante et claire, mais à mon avis un peu excessive

                          Soit, admettons un moment que le commun des gens de ce pays aient étés (ou qu'ils soient encore) des sortes d'abrutis cherchant dans la religion un prétexte pour vivre pleinement un amour immodéré pour l'intolérance. le fait est qu'ils sont ce qu'ils sont, et que ce qu'ils sont les faits foncièrement différends de ce qu'à pu être un Albert Camus de Tipasa ou un Pierre Duval de Bab El-Oued.
                          Remarque bien que j’ai donné comme exemple l’intolérance « chrétienne » et que tu extrapoles totalement ici. Je n’ai jamais dit ni pensé ce que tu exprimes ici et ne me le serais en aucun cas permis. Je crois que ce propos doit être rectifié en ce qu’il met en cause ma probité et la haute idée que je me fais de ta culture. Discutons, OK, mais soyons justes ! Ce procédé, visant à me faire dire exactement le contraire de ce que j'ai dit, est douteux.

                          En un mot, quel que soit le jugement de valeur que l'on pourrais porter sur les religions et ceux qui s'y attachent, il reste un fait qu'entre mon vieux père Abderrahmane et Albert Camus il existe tout un monde de différence, même si ils sont nés à moins de 100 km de distance. C'est cela mon propos.
                          Si tu veux, d'accord. Pour ma part, je préfère regarder ce qui nous unit, ou ce qui nous est commun, que ce qui nous différencie…

                          A la différence que, lors de la St. Barthélémy, les catholiques avaient la même langue, les mêmes noms, la même culture, la même histoire et la même ancienté dans le coin que leurs victimes protestantes, ce qui n'a rien de commun mesure avec la situation de mon vieux père avec celle d'un Albert. Soyons sérieux un moment !
                          Je suis sérieux. Les guerres de religion ont touché toute l’Europe, et des troupes « étrangères » d’une obédience ou d’une autre ont sillonné le continent, semant la désolation, la mort et la misère. Cela n’a rien à voir avec la nationalité, ni même la langue et certes pas une même culture !Je lisais cet hiver une histoire des croisades et je constatais avec effarement à quel point les "Chrétiens" méritaient bien la palme de l'horreur. Donc, STP, une fois encore, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.

                          N'empêche, que c'était les Musulmans qui y avaient la main haute et le pouvoir, qu'ils y bénéficaient d'une majorité confortable et qu'ils y étaient depuis prés d'un millénaire. Donc, là non plus la situation n'avait rien a avoir avec celle de mon vieux père à côté d'Albert !
                          C’est bien pour cela que je t’ai donné cet exemple. Par contre, pour être plus exacts, historiquement parlant, parlons plutôt d’un demi millénaire…

                          Bof, si tu réduit ta culture à la sièste et à un certain gout pour la cuisine faite à base de pain et d'huile d'olive, alors oui mojn vieux père devait ressembler énormément à n'importe quel Albert, qu'il soit de Tipasa ou de Fréjus.
                          Non, cela ne se réduit ni à l’huile d’olive ni à la tomate (bien que cela ait aussi toute son importance)… Définir une civilisation méditerranéenne serait bien plus complexe. Pense par exemple à l’influence de la culture grecque sur les premiers philosophes maghrébins, sur l'influence des penseurs arabes sur l'Europe attardée du Moyen âge, et 1000 autres exemples encore (médecine, chiffres dits « arabes », techniques d’irrigation importées, la liste est interminable)

                          Jamais je n'ai entendu mon père me demander de m'ouvrir a qui défonce la porte de la maison et s'installe dans le salon avec les godasses sur la table basse. Et jamais ma mère ne m'a appris a partager ce qu'un voisin plus fort s'est permis déja de me prendre des mains en me laissant quelques miettes. Vois donc que nous ne parlons pas d'un même monde toi et moi, pas plus que mon vieux père ne devait connaître les mêmes valeurs qu'un Albert.
                          Encore cette pensée qui exclut. On pourrait certainement retrouver chez Camus des notions qui remontent à ses origines espagnoles (sentiment de l’honneur, par exemple), qui elles-mêmes remontent à…

                          Soit, je suis tout a fait pour, mais pas question pour autant de laisser les chars et les soldats de l'autre rive passer chez nous et nous apprendre a vivre et nous réapprendre a voire le monde à leur manière.
                          Mais qui parle de chars et de soldats ? Les empires coloniaux sont finis, morts et enterrés. Mais attention, ce type de discours d’exclusion est le même dont se pavane aujourd’hui de ce côté de la Méditerranée une certaine extrême-droite… (« chacun de son côté de la mer », chacun « ses valeurs, sa religion », "nous n'avons rien en commun", etc.)

                          Je redis donc ce que j'avais dit au départ, ce n'est pas une question d'amitié qui nous préoccupe ici, mais plutôt une question d'appartenance et d'indépendance.
                          Moi, ce qui me préoccupe, c'est une attitude juste.
                          Mais visiblement, c'est un dialogue de sourds, donc j'y mets un terme.
                          Amicalement.

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