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Succès de la troupe marocaine El Moubadara à Alger

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  • Succès de la troupe marocaine El Moubadara à Alger

    Dévoiler les coulisses d’un théâtre amateur et celles d’une société déshumanisée. C’est un peu cela les desseins de Kaoualisse Firkate Chahrazad (les coulisses de la troupe Chahrazad). Jouée en Algérie, avant-hier, au Palais de la culture, Moufdi-Zakaria, cette pièce présentée par la troupe marocaine El Moubadara, nous fait entrer par effraction dans le monde secret mais pas aussi admirable, comme on a tendance à l’imaginer, du 4e art.

    L’histoire se déroule dans un vieux théâtre. Chahrazad, une troupe de comédiens amateurs, travaille depuis cinq ans sur une pièce dans l’espoir de se faire connaître un jour. Dans le groupe, des gens sérieux, dévoués à leur métier, d’autres qui ne sont intéressés que par l’aspect pécuniaire de la chose, et ceux qui veulent embrasser une carrière qui pourra leur conférer la notoriété rêvée. Une occasion se présente à eux.

    Une commission envoyée par une chaîne de télévision qui n’a pas encore été lancée, viendra les voir jouer sur scène. Celle-ci décidera si leur spectacle est susceptible d’être diffusé ou pas. Il s’agit d’une chaîne TV arabe.

    Les comédiens sont enthousiastes et commencent à se préparer, sauf un. Ce dernier rechigne à se prêter au jeu et veut absolument être payé pour toutes les pièces qu’il a jouées des années durant.

    Le metteur en scène tente de le convaincre. Il réussit et l’équipe commence à répéter. Constituée de trois tableaux, leur spectacle aborde plusieurs aspects de la société marocaine en particulier et de la société maghrébine en général. Le premier met en scène un juge corrompu.

    Devant se prononcer sur une affaire qui oppose deux voisins à cause d’une histoire d’ordures, l’homme de «justice» se retrouvera dans l’incapacité de prendre une décision.

    La cause? Chaque partie lui propose une offrande plus intéressante que l’autre. Il finit par condamner les deux protagonistes et sans aucune vergogne, il prendra les cadeaux qu’on lui a donné pour le soudoyer.
    Le deuxième est une diatribe de la bureaucratie qui gangrène l’administration. Il relate l’histoire d’un jeune diplômé qui voudrait postuler au poste de secrétaire dans une grande entreprise. Il passera des années à ramasser des papiers administratifs par-ci, par-là pour décrocher cet emploi.

    Peine perdue, il découvrira par la suite qu’il y a eu une erreur dans l’annonce qui a été publiée dans le journal. L’entreprise cherchait une femme pour ce poste et non un homme. Le troisième met à nu une société qui sombre dans la violence. Un homme âgé et usé par le temps se fait agresser à l’aube alors qu’il partait travailler. Il part au commissariat porter plainte, mais la police ne lui sera d’aucun secours. Même chose à l’hôpital où il se rendra pour se soigner.

    Un décor dépouillé, une gestuelle et une diction à l’avenant, Kaoualisse Firkate Chahrazad dresse, en quelque sorte, une critique acerbe de la société marocaine et donc de la société maghrébine. Une société en déperdition, où l’arbitraire et la corruption sont devenus monnaie courante. Un texte simple mais néanmoins, aux messages multiples.

    Les comédiens de la troupe marocaine El Moubadara nous ont offert, avant-hier, un spectacle de haute facture et un moment de grand bonheur.

    Par l'Expression
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