En route vers la nation kabyle
Le premier mouvement berbériste, comme chacun sait, est né en 1949 lors de la fameuse crise berbériste du MTLD, ou une purge, excluant tous les partisans d'une Algérie berbère et laïque, fut opérée. Messali Hadj, pourtant installé à la tête du mouvement par des kabyles, se chargeait de remettre les berbériste à leur place : "l'Algérie est un pays arabe, musulman et qui doit se tourner vers les pays du moyen-orient". Et la plupart des kabyles du mouvement, majoritaires, et sûrement grisés par l'aventure indépendantiste qui s'annonçait, n'ont malheureusement pas réagit, ouvrant la porte à ce qui allait devenir l'Algérie arabe et musulmane au détriment de l'Algérie "algérienne" et laïque, souhaitée par les progressistes kabyles.
Cet effacement des kabyles au profit des arabo-musulmans, relativement constant dans l'histoire contemporaine lorsqu'il s'est agit de prendre le pouvoir, traduit ce qu'on appelle le complexe identitaire kabyle. Régulièrement tancés par leurs "frères d'armes" arabophones lorsque certains évoquaient la question, la culpabilisation identitaire des kabyles prenait forme et allait entraîner chez eux une approche de la revendication identitaire excluant toute dimension régionale. Le Pan-berbérisme devenait le seul cadre d'expression de la revendication identitaire berbère dans laquelle allaient s'engouffrer les kabyles, au détriment de leur propre région.
Les kabyles voyaient grand. Ils ne concevaient pas un territoire qui ne soit pas au minimum de la taille de l'Algérie actuelle. Ils concevaient l'Algérie comme une Kabylie en grand et non comme un territoire immense, composé de plusieurs peuples, avec chacun ses traditions, ses coutumes, sa langue et ses aspirations. Les berbéristes revendiquaient pour toute l'Algérie ce qui n'avait aucun sens pour la majorité des algériens, y compris les autres population berbères d'Algérie, particulièrement hostiles à la revendication identitaire berbère.
De 1962, date de l'indépendance de l'Algérie, à 2001, avec le printemps noir, le berbérisme s'engluait dans ses contradictions et suscitait le rejet de la population arabophone d'Algérie, particulièrement agacée que la Kabylie prétende lui imposer ce qui constitue un particularisme régional. La majorité des algériens ne conçoit l'identité berbère que comme un folklore, vestige d'un passé ancien dont il faut faire le deuil. Les revendications telles que la laïcité, la démocratie, la diversité culturelle et la réorganisation de l'état sont extrêmement minoritaires en dehors de la Kabylie, voir inexistantes, en tous les cas dans l'expression politique et publique.
La naissance du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), premier mouvement kabyle assumant sa dimension régionale, constitue la reconnaissance de l'échec de la revendication identitaire sous sa forme algérianiste. Sa circonscription à la seule Kabylie a été niée par les animateurs du mouvement, refusant de sortir du dogme pour entrer dans la réalité de la société kabyle. Désormais, la question identitaire s'est recentrée sur la seule Kabylie, territoire homogène et dotée de toutes les caractéristiques d'un peuple et d'une nation.
Le sentiment national kabyle a aujourd'hui pris le pas sur le panberbérisme même s'il ne s'agit nullement d'opposer les deux mais uniquement de redéfinir la stratégie et le cadre de lutte les plus efficaces, tout en s'appuyant sur les acquis du berbérisme. Un sentiment national kabyle qui s'exprime désormais au grand jour, investissant enfin la seule sphère qui puisse le matérialiser : la sphère politique. La négation de la réalité kabyle, notamment par les thuriféraires de l'idéologie arabo-islamiste, par le régime algérien, par les citoyens les plus aliénés à l'idéologie ambiante et par les médias algériens, illustre avant tout le désarroi de ceux qui ont tout fait pour empêcher ce sentiment d'émerger.
Minimiser l'influence des autonomistes kabyles ou tirer à boulets rouge sur le gouvernement provisoire kabyle ne peut détourner le cheminement irrésistible de peuple kabyle vers sa liberté. Le chemin est douloureux, l'opposition est rude mais au bout, se trouve la clé qui fera des kabyles un peuple libre.
Arezki BAKIR
Le premier mouvement berbériste, comme chacun sait, est né en 1949 lors de la fameuse crise berbériste du MTLD, ou une purge, excluant tous les partisans d'une Algérie berbère et laïque, fut opérée. Messali Hadj, pourtant installé à la tête du mouvement par des kabyles, se chargeait de remettre les berbériste à leur place : "l'Algérie est un pays arabe, musulman et qui doit se tourner vers les pays du moyen-orient". Et la plupart des kabyles du mouvement, majoritaires, et sûrement grisés par l'aventure indépendantiste qui s'annonçait, n'ont malheureusement pas réagit, ouvrant la porte à ce qui allait devenir l'Algérie arabe et musulmane au détriment de l'Algérie "algérienne" et laïque, souhaitée par les progressistes kabyles.
Cet effacement des kabyles au profit des arabo-musulmans, relativement constant dans l'histoire contemporaine lorsqu'il s'est agit de prendre le pouvoir, traduit ce qu'on appelle le complexe identitaire kabyle. Régulièrement tancés par leurs "frères d'armes" arabophones lorsque certains évoquaient la question, la culpabilisation identitaire des kabyles prenait forme et allait entraîner chez eux une approche de la revendication identitaire excluant toute dimension régionale. Le Pan-berbérisme devenait le seul cadre d'expression de la revendication identitaire berbère dans laquelle allaient s'engouffrer les kabyles, au détriment de leur propre région.
Les kabyles voyaient grand. Ils ne concevaient pas un territoire qui ne soit pas au minimum de la taille de l'Algérie actuelle. Ils concevaient l'Algérie comme une Kabylie en grand et non comme un territoire immense, composé de plusieurs peuples, avec chacun ses traditions, ses coutumes, sa langue et ses aspirations. Les berbéristes revendiquaient pour toute l'Algérie ce qui n'avait aucun sens pour la majorité des algériens, y compris les autres population berbères d'Algérie, particulièrement hostiles à la revendication identitaire berbère.
De 1962, date de l'indépendance de l'Algérie, à 2001, avec le printemps noir, le berbérisme s'engluait dans ses contradictions et suscitait le rejet de la population arabophone d'Algérie, particulièrement agacée que la Kabylie prétende lui imposer ce qui constitue un particularisme régional. La majorité des algériens ne conçoit l'identité berbère que comme un folklore, vestige d'un passé ancien dont il faut faire le deuil. Les revendications telles que la laïcité, la démocratie, la diversité culturelle et la réorganisation de l'état sont extrêmement minoritaires en dehors de la Kabylie, voir inexistantes, en tous les cas dans l'expression politique et publique.
La naissance du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), premier mouvement kabyle assumant sa dimension régionale, constitue la reconnaissance de l'échec de la revendication identitaire sous sa forme algérianiste. Sa circonscription à la seule Kabylie a été niée par les animateurs du mouvement, refusant de sortir du dogme pour entrer dans la réalité de la société kabyle. Désormais, la question identitaire s'est recentrée sur la seule Kabylie, territoire homogène et dotée de toutes les caractéristiques d'un peuple et d'une nation.
Le sentiment national kabyle a aujourd'hui pris le pas sur le panberbérisme même s'il ne s'agit nullement d'opposer les deux mais uniquement de redéfinir la stratégie et le cadre de lutte les plus efficaces, tout en s'appuyant sur les acquis du berbérisme. Un sentiment national kabyle qui s'exprime désormais au grand jour, investissant enfin la seule sphère qui puisse le matérialiser : la sphère politique. La négation de la réalité kabyle, notamment par les thuriféraires de l'idéologie arabo-islamiste, par le régime algérien, par les citoyens les plus aliénés à l'idéologie ambiante et par les médias algériens, illustre avant tout le désarroi de ceux qui ont tout fait pour empêcher ce sentiment d'émerger.
Minimiser l'influence des autonomistes kabyles ou tirer à boulets rouge sur le gouvernement provisoire kabyle ne peut détourner le cheminement irrésistible de peuple kabyle vers sa liberté. Le chemin est douloureux, l'opposition est rude mais au bout, se trouve la clé qui fera des kabyles un peuple libre.
Arezki BAKIR

frère contre frère
bein avant le MAK ... même maintenant ils votent et suivent exclusivement des personnes, mouvements et parti politique d'essence laïque
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