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La fin tragique de Ben M'hidi .... Paix à son âme

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  • La fin tragique de Ben M'hidi .... Paix à son âme

    La mort de Ben M’Hidi selon le général Aussaresses "NOUS AVONS EMPOIGNÉ BEN M’HIDI ET NOUS L’AVONS PENDU"


    ) " Un matin je me suis rendu au PC de Bigeard, à El Biar, pour rencontrer Ben M’Hidi (...). L’atmosphère se voulait très détendue, mais Bigeard était nerveux. Il savait qu’il devait me convaincre que Ben M’Hidi était prêt à collaborer. Ça n’avait aucun sens puisque les ordres étaient de liquider les chefs du FLN et que j’étais là pour ça. Je pensais que Bigeard perdait les pédales (...). Bigeard essaya encore de tendre une perche au prisonnier :

    - Et pourquoi ne pas travailler pour nous ? Si tu te rapprochais de la France, tu ne crois pas que ça pourrait être utile à ton pays ?

    - Non, je ne crois pas.

    - Et bien, tu penses ce que tu veux, mais moi je crois à une plus grande France, conclut Bigeard en haussant les épaules.

    Ben M’Hidi ne souhaitant pas collaborer, Bigeard ne pouvait ignorer les conséquences de ce refus (...). Le 3 mars 1957, nous en avons longuement discuté avec Massu en présence de Trinquier. Nous sommes arrivés à la conclusion qu’un procès Ben M’Hidi n’était pas souhaitable. Il aurait entraîné des répercussions internationales.

    - Alors qu’en pensez-vous ? me demanda Massu.

    - Je ne vois pas pourquoi Ben M’Hidi s’en tirerait mieux que les autres (...).

    - Je suis entièrement d’accord avec vous, mais Ben M’Hidi ne passe pas inaperçu. On ne peut pas le faire disparaître comme ça.

    - Pas question de le laisser à la PJ (...).S’il y a un procès et qu’il n’a rien avoué, il risque de s’en sortir et tout le FLN avec lui. Alors laissez-moi m’en occuper avant qu’il ne s’évade, ce qui nous pend au nez si nous continuons à hésiter.

    - Eh bien, occupez vous-en, me dit Massu en soupirant. Faites pour le mieux. Je vous couvrirai. Je compris qu’il avait le feu vert du gouvernement.

    C’est moi qui ai récupéré Ben M’Hidi la nuit suivante à El Biar. Bigeard (...) s’était arrangé pour s’absenter (...).

    - Présentez, armes ! A commandé Allaire au moment ou Ben M’Hidi, qu’on venait de réveiller est sorti du bâtiment (...).C’était l’hommage de Bigeard a celui qui était devenu son ami. Ce geste spectaculaire et quelque peu démagogique ne me facilitait pas la tâche. Je l’ai même trouvé très déplacé. C’est bien entendu à ce moment là que Ben M’Hidi a compris ce qui l’attendait. Je l’ai fait monter précipitamment dans le Dodge (...). Nous nous sommes arrêtés dans une ferme isolée qu’occupait le commando de mon régiment (...). Nous avons installé le prisonnier dans une pièce déjà prête. Un de mes hommes se tenait en faction à l’entrée.

    Une fois dans la pièce, avec l’aide de mes gradés, nous avons empoigné Ben M’Hidi et nous l’avons pendu, d’une manière qui puisse laisser penser à un suicide. Quand j’ai été certain de sa mort, je l’ai tout de suite fait décrocher et transporter à l’hôpital (....). J’ai appelé aussitôt Massu au téléphone :

    - Mon général, Ben M’Hidi vient de se suicider. Son corps est à l’hôpital. Je vous apporterai mon rapport demain matin.

    Massu a poussé un grognement et a raccroché. Il savait bien que mon rapport était prêt depuis le début de l’après-midi, histoire de gagner un peu de temps. Ce rapport, le juge Bérard avait été le premier à le lire. Il décrivait dans les moindres détails le suicide qui se produirait la nuit suivante (...). "
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