Il va sans dire que les premières places du classement sont toutes occupées par des établissements américains et britanniques. En effet, Harvard, Stanford, Berkley, MIT, Princeton, Yale, Oxford et autres vénérables temples anglo-saxons du savoir moderne tiennent la dragée haute aux universités du Vieux continent, car il faut bien descendre jusqu’à la 65e place pour voir apparaître la 1ère université française (Paris VI) et il faut plonger encore jusqu’à la 200e place pour l’université autonome de Madrid et au-delà de la 350e place pour voir enfin poindre l’université de Lisbonne.
Parmi ce palmarès triste pour les pays arabes, on trouve quand même une université israélienne (Université hébraïque de Jérusalem) qui occupe la 78e position et 5 autres universités israéliennes parmi les 500 meilleures du monde. Au niveau de l’Afrique, sur les 500 universités du monde classées, on dénombre seulement 4 universités et toutes sont sud-africaines. Sur les 7.500 universités classées, la première université algérienne -Université Aboubekr Belkaïd- est classée à la 6.956e place.
Cette tendance du classement est encore bien soulignée par le site Internet Webometrics qui confirme la prédominance des universités américaines sur les autres universités du monde. Sur les 100 meilleures universités du monde, 74 universités sont américaines; encore mieux, les 25 premières universités, sont exclusivement américaines. Au niveau du classement à l’échelle du continent africain, l’Afrique anglophone prend le relais des autres universités africaines. L’Afrique du Sud aligne à elle seule 31 universités parmi les 100 meilleures universités du continent, 5 universités sud-africaines occupent les 5 premières places. (1)
Qui dit classement dit jugement, et qui dit jugement dit aussi sélection ou encore sanction. Quelle que soit la façon de classer on peut difficilement disputer les dernières places - acquises de haute lutte grâce soit rendue à leurs dirigeants- aux universités arabes. Le classement de l’Université de Shanghai et celui de Webometrics sont très inquiétants pour les responsables des universités arabes et les ministères chargés de l’Enseignement supérieur et de la recherche dans les pays arabes. Les universités arabes sont-elles parmi les pires au monde? Difficile d’apporter à ces questions des réponses tranchées. Jusqu’à présent, aucune université arabe n’a eu l’honneur de produire un lauréat du prix Nobel. La citation des recherches universitaires arabes dans des publications internationales sont extrêmement rares. Les universités arabes publient souvent leurs travaux en arabe et dans des revues locales, ce qui n’est sûrement pas à leur avantage. Certains pourront dire aussi que l’enquête est incomplète, puisque l’analyse ne peut pas encore quantifier plus précisément les études et les recherches des universités en Sciences humaines.
Est-ce aussi que le classement du site Internet Webometrics est aussi contestable? L’Observatoire Webometrics donne une vue générale de la science et de la technologie publiées sur le Web. Dans cette approche, l’Observatoire prend en compte un nombre varié des activités scientifiques publiées dans les sites Internet des universités. Il établit son classement suivant les critères de volume des publications sur le Web, de l’impact des pages Web mesuré par le nombre de fois que le site est cité et par le nombre de liens qu’il reçoit. Dans ce dernier classement Online de Webometrics, sur lequel nous nous appuyons dans cet article, au niveau des 100 meilleures universités africaines, -il n’y a que 6 universités sur les 1.000 premières- les universités marocaines occupent les 31ème 37e et 83e positions. On trouve seulement 2 universités tunisiennes (39e et 97e) au top des 100 meilleures universités africaines, tandis que les universités algériennes (64e Tlemcen, 68e, 72e, 73e, 80e, 81e, 99e) n’arrivent dans ce classement qu’après les universités des 2 pays maghrébins.
Pour autant, le résultat des deux enquêtes n’étonne aucun observateur, ni expert en matière d’enseignement supérieur et de recherches universitaires. Les universités arabes n’ont aucune exigence en matière de qualité, ni rendement académique, ni scientifique. Il n’existe aucune norme sérieuse pour évaluer ces universités arabes. La solution pour améliorer le rendement de ces universités, comme pour beaucoup d’autres domaines, est hélas financière et relève également de la bonne gouvernance et de l’investissement dans les ressources humaines.
Dans le classement des centres de recherche, là aussi pas de surprise. Sur les 10 meilleurs centres au monde, 8 sont américains. 1 est allemand et le dernier est européen.
Que retenir en définitive de cette catastrophe qui nous permet, si nous savons y faire, de rebondir. On nous prouve que nos universités (7 sur les 50 établissements du pays) sont classées vers la 7.000e place, que nous sommes dans le dernier quart des 100 universités dont les seules, les 6 sud-africaines, sont classées dans les 1.000 premières. Le mal est profond. Le gouvernement actuel doit en tirer les conséquences. L’Université va mal. Nous formons des diplômés dont le diplôme ne correspond pas à des métiers. Notre recherche n’existe pas, sur les 500 centres de recherche du monde aucun centre de recherche arabe ou africain. Ce n’est pas par l’injonction ou la force que l’on mobilisera les meilleurs enseignant(e)s de l’université, c’est d’abord et avant tout en leur rendant leur dignité et en affirmant leur rôle de phare de la société. Il nous faut produire un cadre de qualité, cela ne peut se faire qu’en y mettant les moyens. Ce gouvernement était prêt, les textes existent, à recruter des enseignants étrangers -de passage- qui seraient payés trois ou quatre fois plus, il agite régulièrement l’épouvantail de la diaspora parée d’atouts de compétence plutôt que de miser honnêtement sur les enseignants du pays. La factice richesse issue d’une manne céleste, doit pouvoir revenir à ces enfants, à ces étudiants à ces jeunes en leur donnant une bonne éducation, un métier, un savoir-faire qui sont à n’en point douter le meilleur des pécules qui leur permettra de résister à cette mondialisation et y trouver leur place.
Parmi ce palmarès triste pour les pays arabes, on trouve quand même une université israélienne (Université hébraïque de Jérusalem) qui occupe la 78e position et 5 autres universités israéliennes parmi les 500 meilleures du monde. Au niveau de l’Afrique, sur les 500 universités du monde classées, on dénombre seulement 4 universités et toutes sont sud-africaines. Sur les 7.500 universités classées, la première université algérienne -Université Aboubekr Belkaïd- est classée à la 6.956e place.
Cette tendance du classement est encore bien soulignée par le site Internet Webometrics qui confirme la prédominance des universités américaines sur les autres universités du monde. Sur les 100 meilleures universités du monde, 74 universités sont américaines; encore mieux, les 25 premières universités, sont exclusivement américaines. Au niveau du classement à l’échelle du continent africain, l’Afrique anglophone prend le relais des autres universités africaines. L’Afrique du Sud aligne à elle seule 31 universités parmi les 100 meilleures universités du continent, 5 universités sud-africaines occupent les 5 premières places. (1)
Qui dit classement dit jugement, et qui dit jugement dit aussi sélection ou encore sanction. Quelle que soit la façon de classer on peut difficilement disputer les dernières places - acquises de haute lutte grâce soit rendue à leurs dirigeants- aux universités arabes. Le classement de l’Université de Shanghai et celui de Webometrics sont très inquiétants pour les responsables des universités arabes et les ministères chargés de l’Enseignement supérieur et de la recherche dans les pays arabes. Les universités arabes sont-elles parmi les pires au monde? Difficile d’apporter à ces questions des réponses tranchées. Jusqu’à présent, aucune université arabe n’a eu l’honneur de produire un lauréat du prix Nobel. La citation des recherches universitaires arabes dans des publications internationales sont extrêmement rares. Les universités arabes publient souvent leurs travaux en arabe et dans des revues locales, ce qui n’est sûrement pas à leur avantage. Certains pourront dire aussi que l’enquête est incomplète, puisque l’analyse ne peut pas encore quantifier plus précisément les études et les recherches des universités en Sciences humaines.
Est-ce aussi que le classement du site Internet Webometrics est aussi contestable? L’Observatoire Webometrics donne une vue générale de la science et de la technologie publiées sur le Web. Dans cette approche, l’Observatoire prend en compte un nombre varié des activités scientifiques publiées dans les sites Internet des universités. Il établit son classement suivant les critères de volume des publications sur le Web, de l’impact des pages Web mesuré par le nombre de fois que le site est cité et par le nombre de liens qu’il reçoit. Dans ce dernier classement Online de Webometrics, sur lequel nous nous appuyons dans cet article, au niveau des 100 meilleures universités africaines, -il n’y a que 6 universités sur les 1.000 premières- les universités marocaines occupent les 31ème 37e et 83e positions. On trouve seulement 2 universités tunisiennes (39e et 97e) au top des 100 meilleures universités africaines, tandis que les universités algériennes (64e Tlemcen, 68e, 72e, 73e, 80e, 81e, 99e) n’arrivent dans ce classement qu’après les universités des 2 pays maghrébins.
Pour autant, le résultat des deux enquêtes n’étonne aucun observateur, ni expert en matière d’enseignement supérieur et de recherches universitaires. Les universités arabes n’ont aucune exigence en matière de qualité, ni rendement académique, ni scientifique. Il n’existe aucune norme sérieuse pour évaluer ces universités arabes. La solution pour améliorer le rendement de ces universités, comme pour beaucoup d’autres domaines, est hélas financière et relève également de la bonne gouvernance et de l’investissement dans les ressources humaines.
Dans le classement des centres de recherche, là aussi pas de surprise. Sur les 10 meilleurs centres au monde, 8 sont américains. 1 est allemand et le dernier est européen.
Que retenir en définitive de cette catastrophe qui nous permet, si nous savons y faire, de rebondir. On nous prouve que nos universités (7 sur les 50 établissements du pays) sont classées vers la 7.000e place, que nous sommes dans le dernier quart des 100 universités dont les seules, les 6 sud-africaines, sont classées dans les 1.000 premières. Le mal est profond. Le gouvernement actuel doit en tirer les conséquences. L’Université va mal. Nous formons des diplômés dont le diplôme ne correspond pas à des métiers. Notre recherche n’existe pas, sur les 500 centres de recherche du monde aucun centre de recherche arabe ou africain. Ce n’est pas par l’injonction ou la force que l’on mobilisera les meilleurs enseignant(e)s de l’université, c’est d’abord et avant tout en leur rendant leur dignité et en affirmant leur rôle de phare de la société. Il nous faut produire un cadre de qualité, cela ne peut se faire qu’en y mettant les moyens. Ce gouvernement était prêt, les textes existent, à recruter des enseignants étrangers -de passage- qui seraient payés trois ou quatre fois plus, il agite régulièrement l’épouvantail de la diaspora parée d’atouts de compétence plutôt que de miser honnêtement sur les enseignants du pays. La factice richesse issue d’une manne céleste, doit pouvoir revenir à ces enfants, à ces étudiants à ces jeunes en leur donnant une bonne éducation, un métier, un savoir-faire qui sont à n’en point douter le meilleur des pécules qui leur permettra de résister à cette mondialisation et y trouver leur place.

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