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La dahir Berber de 1930,quand les Amazighs et Arabes ont évités la séparation

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  • La dahir Berber de 1930,quand les Amazighs et Arabes ont évités la séparation

    Le 16 mai 1930, la France promulguait au Maroc un décret devenu célèbre: "le dahir berbère". Celui-ci fut rapidement considéré par tous les observateurs comme le catalyseur du nationalisme marocain, alors qu’il n’était, aux yeux des Français, qu’un dahir parmi tant d’autres. Cependant, les conditions politiques, économiques, psychologiques qui prévalaient lors de sa promulgation contribuèrent à susciter des réactions qui dépassèrent par leur violence tout ce que pouvaient en attendre les juristes qui l’élaborèrent, tout comme les Marocains qui s’y opposèrent.

    Ce dahir avait pour but l’adaptation de la "Justice Berbère" aux conditions propres de l’époque et, de ce fait, correspondait à l’esprit de la politique inaugurée au Maroc par Lyautey quand il signa le dahir du 11 septembre 1914. La caractéristique fondamentale de cette politique consistait à préserver l’autonomie traditionnelle des Berbères, essentiellement dans le domaine juridique, en les soustrayant à la législation islamique ou "Chrâa", et en maintenant leur droit Coutumier ORF ou IZREF. Elle reconnaissait et garantissait l’application des lois coutumiers berbères, mais sans préciser la nature de ces lois, ni stipuler quelles étaient les tribus dites "berbères". Ce fut le rôle de l’administration de régler ces deux problèmes, et de déclarer "berbères" les tribus qui se soumettaient aux autorités militaires. Il faut rappeler que la population du Maroc, à cette époque, était considérée comme étant composée dans sa grande majorité de Berbères (plus des 3/4). Dans les premières années du Protectorat, cette politique ne provoqua aucune réaction, car elle entérinait un état de fait qui avait toujours existé. Cette politique, jusqu’en 1925, fit l’objet d’un grand nombre de dahirs et d’arrêtés viziriels destinés à la préciser et à en fixer les modalités d’application.

    L’étude des groupements berbères commença dès les premières années du Protectorat, le 9 janvier 1915, quand fut crée à Rabat le ‘Comité d’Etudes Berbères’, dans le but de: "..centraliser les travaux établis dans les différentes régions sur les populations berbères du Maroc et d’en retirer des résultats pratiques concernant l’organisation et l’administration des tribus". Ce Comité publia les résultats des recherches entreprises dans la revue Archives berbères, qui constituent un fond extrêmement riche pour la connaissance de ce monde berbère.

    Mais, au fur et à mesure que les enquêtes progressaient, certains observateurs firent remarquer la persistance chez les Berbères de superstitions animistes fort peu orthodoxes, de rites païens pré-islamiques totalement contraires aux règles de l’Islam, ainsi que leur refus des règles du "Chraâ", notamment dans le domaine du statut personnel (mariage, divorce, héritage), ce qui n’empêchait pas ces mêmes Berbères d’affirmer qu’ils étaient de vrais musulmans. De là à en déduire que leur attachement à l’Islam était superficiel, il n’y avait qu’un pas qui fut vite franchi.

    En conséquence, les tenants de l’assimilation pensèrent que si les Berbères pouvaient être préservés de toute influence arabe - donc musulmane - il serait possible d’en faire des "Français" par le canal des juridictions françaises, des écoles françaises et de la religion chrétienne...! De plus, il ne fallait pas oublier la "ressemblance" physique existant entre les Berbères et les paysans français, vu que les premiers: "... sont, comme nous, issus de la race aryenne".

    De telles affirmations ne pouvaient que choquer les Marocains et augmenter leur inquiétude, d’autant plus qu’elles émanaient d’hommes proches de la Résidence, chargés d’importantes fonctions. Il était donc normal que ces propos fussent considérés par les Marocains comme exprimant les tendances officielles de la politique française au Maroc. Ils ont voulu la faire connaître dans tout le monde musulman, et en ont traduit l’essentiel qu’ils ont fait paraître dans la presse du Moyen Orient.

    De toute la "littérature" consacrée au monde berbère, c’est peut-être le livre du commandant Paul Marty (Le Maroc de Demain, 1925), qui exprimait de la façon la plus claire et la plus officielle ce que devrait être la politique berbère du Protectorat, Lyautey et l’orientaliste Louis Massignon. L’assimilation des Berbères se ferait donc grâce aux écoles franco-berbères, dont il définit ainsi la forme et la fonction: "... l’école franco-berbère c’est donc l’école
    française par l’enseignement et la vie, berbère par les élèves. Donc, pas d’intermédiaire étranger. Tout enseignement de l’arabe, toute intervention du "fquih", toute manifestation islamique seront rigoureusement écartés... En résumé, ces écoles berbères seront autant des organismes de politique française et des instruments de propagande que des centres pédagogiques proprement dits".

    La réalisation d’un tel plan avait commencé en 1923, et on avait demandé à Louis Matignon de superviser l’installation de ces écoles. Mais les résultats ne firent pas à la hauteur de ces ambitions, et en 1930, 20 écoles avaient été créées et elles ne scolarisaient que 700 élèves.

    La promulgation, le 16 mai 1930, du Dahir Berbère, s’inscrit donc dans la droite ligne de cette politique, et, dans l’esprit de ceux qui l’élaborèrent, il en manque, sinon l’aboutissement, du moins une étape importante.


    source: mondeberbere

  • #2
    Ce thread a plus sa place dans Bouillon de culture que sur la section International

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    • #3
      Pour éviter les HS

      Le Dahir Berbère est un décret signé le 16 mai 1930 par le Sultan du Maroc, alors sous protectorat français, visant à l’adaptation de la « justice berbère » aux conditions propres de l’époque. Son adoption suscite une réaction nationaliste d'une grande ampleur, qui constitue une étape essentielle dans le renouveau national marocain, et conduit à son retrait par la puissance coloniale.

      Il reste le seul texte législatif de l'Histoire marocaine à mentionner les berberes et les arabes nominalement dans un premier temps, puis en tant qu'entité distincte l'une de l'autre. En effet jamais cette distinction n'exista par le passé dans les textes législatifs ou jurisprudentiels. Et depuis jamais il n'en fut question.

      wikipédia

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      • #4
        Ce thread a plus sa place dans Bouillon de culture que sur la section International
        L'histoire refait surface ,il peut être intéressant de faire un comparatif.

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