Un pavillon des Arts de l'islam abritant un trésor de 18 000 oeuvres ouvrira ses portes cet été. Coût du projet : 100 millions d'euros.
Comme porté par le vent, l'étrange voile de verre et de métal flotte dans l'air de la cour Visconti. Bienvenue au coeur du musée du Louvre, dans le tout nouveau pavillon des Arts de l'islam qui ouvrira ses portes cet été, vingt ans après l'audacieuse pyramide dessinée par Ieoh Ming Pei. "Ce projet est né d'un constat", explique Henri Loyrette, tonique patron du Louvre depuis 11 ans. "Trop longtemps marginalisés, les Arts de l'islam, qui étaient présentés dans une simple section du département des antiquités orientales, ne disposaient pas de salles propres à valoriser l'une des plus importantes collections de ce type dans le monde."
Un trésor de 18 000 oeuvres (grands éléments d'architecture, tapis, objets de verre émaillé, "bois arabes"...) auquel s'ajouteront de nombreux dépôts du musée des Arts décoratifs. Ainsi, du VIIe au XIXe siècle, le champ culturel de la civilisation islamique sera couvert de l'Espagne à l'Inde. "On enseigne l'arabe en France depuis François 1er et les objets d'art musulmans sont présents au Louvre depuis sa création, en 1793", rappelle Sophie Makariou, conservatrice en chef du département des Arts de l'islam. Le choix du nom attribué à ces nouveaux espaces s'inscrit dans une démarche que le Louvre assume. Son postulat ? Présenter la face lumineuse d'une riche civilisation à travers une approche large de mondes très divers : andalou, mamelouk, ottoman...
Bâtiment avant-gardiste
L'intégration de ces nouveaux espaces dans un site classé a représenté un véritable défi architectural. À la manoeuvre, le Marseillais Rudy Ricciotti (Mucem, stade Jean-Bouin...), né à Alger, et le célèbre designer milanais Mario Bellini. Ainsi, après cinq ans de travaux, le public découvrira bientôt un bâtiment avant-gardiste au milieu des angles historiques de la cour Visconti.
Le clou du spectacle ? Une impressionnante verrière de panneaux triangulaires qui ondule et recouvre en transparence 2 800 mètres carrés d'espaces muséographiques qui s'étagent sur deux niveaux. Le jeu de plis et de replis de la double peau de la toiture entend révéler l'architecture néoclassique de l'ancien palais royal. "Il ouvre aussi des vues changeantes sur les façades de la cour et le mouvement sensuel de la couverture", souligne Rudy Ricciotti. Cette maille métallique en nid d'abeilles est destinée à tamiser l'intensité lumineuse afin de respecter la conservation des objets exposés et le confort des visiteurs. "Ce voile convient bien à ces oeuvres, qui sont toujours restées sous le soleil et le ciel bleu, ajoute Mario Bellini. Aussi transparent qu'une aile de libellule, il permet de voir à travers la résille et donne sa poésie à cet ensemble."
D'un coût global de près de 100 millions d'euros, ce vaste projet a été financé à hauteur de 30 % par le Louvre et l'État français. Au rang des autres donateurs, l'Arabie saoudite (17 millions d'euros) côtoie le Maroc, le Koweït, l'Azerbaïdjan et le Sultanat d'Oman. Mais, en dépit du mécénat d'autres fondations (Bouygues Construction, Lafarge, Orange, Total), il manque à ce jour dix millions d'euros pour boucler l'opération...
Par Bruno Monier-Vinard
Le Point
19/01/2012
Comme porté par le vent, l'étrange voile de verre et de métal flotte dans l'air de la cour Visconti. Bienvenue au coeur du musée du Louvre, dans le tout nouveau pavillon des Arts de l'islam qui ouvrira ses portes cet été, vingt ans après l'audacieuse pyramide dessinée par Ieoh Ming Pei. "Ce projet est né d'un constat", explique Henri Loyrette, tonique patron du Louvre depuis 11 ans. "Trop longtemps marginalisés, les Arts de l'islam, qui étaient présentés dans une simple section du département des antiquités orientales, ne disposaient pas de salles propres à valoriser l'une des plus importantes collections de ce type dans le monde."
Un trésor de 18 000 oeuvres (grands éléments d'architecture, tapis, objets de verre émaillé, "bois arabes"...) auquel s'ajouteront de nombreux dépôts du musée des Arts décoratifs. Ainsi, du VIIe au XIXe siècle, le champ culturel de la civilisation islamique sera couvert de l'Espagne à l'Inde. "On enseigne l'arabe en France depuis François 1er et les objets d'art musulmans sont présents au Louvre depuis sa création, en 1793", rappelle Sophie Makariou, conservatrice en chef du département des Arts de l'islam. Le choix du nom attribué à ces nouveaux espaces s'inscrit dans une démarche que le Louvre assume. Son postulat ? Présenter la face lumineuse d'une riche civilisation à travers une approche large de mondes très divers : andalou, mamelouk, ottoman...
Bâtiment avant-gardiste
L'intégration de ces nouveaux espaces dans un site classé a représenté un véritable défi architectural. À la manoeuvre, le Marseillais Rudy Ricciotti (Mucem, stade Jean-Bouin...), né à Alger, et le célèbre designer milanais Mario Bellini. Ainsi, après cinq ans de travaux, le public découvrira bientôt un bâtiment avant-gardiste au milieu des angles historiques de la cour Visconti.
Le clou du spectacle ? Une impressionnante verrière de panneaux triangulaires qui ondule et recouvre en transparence 2 800 mètres carrés d'espaces muséographiques qui s'étagent sur deux niveaux. Le jeu de plis et de replis de la double peau de la toiture entend révéler l'architecture néoclassique de l'ancien palais royal. "Il ouvre aussi des vues changeantes sur les façades de la cour et le mouvement sensuel de la couverture", souligne Rudy Ricciotti. Cette maille métallique en nid d'abeilles est destinée à tamiser l'intensité lumineuse afin de respecter la conservation des objets exposés et le confort des visiteurs. "Ce voile convient bien à ces oeuvres, qui sont toujours restées sous le soleil et le ciel bleu, ajoute Mario Bellini. Aussi transparent qu'une aile de libellule, il permet de voir à travers la résille et donne sa poésie à cet ensemble."
D'un coût global de près de 100 millions d'euros, ce vaste projet a été financé à hauteur de 30 % par le Louvre et l'État français. Au rang des autres donateurs, l'Arabie saoudite (17 millions d'euros) côtoie le Maroc, le Koweït, l'Azerbaïdjan et le Sultanat d'Oman. Mais, en dépit du mécénat d'autres fondations (Bouygues Construction, Lafarge, Orange, Total), il manque à ce jour dix millions d'euros pour boucler l'opération...
Par Bruno Monier-Vinard
Le Point
19/01/2012
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