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  • Extraits de Lecture(s)

    je vous propose un coin où l'on pourrait partager nos passages préférés de nos diverses lectures ... je ne sais pas si un pareil topic existe déjà chez vous?!

    je commence donc, non pas par un extrait, mais par une courte nouvelle que j'adore :

    LUCIEN


    Lucien était douillettement recroquevillé sur lui-même. C'était là une position qu'il lui plaisait de prendre. Il ne s'était jamais senti aussi heureux de vivre, aussi détendu. Tout son corps était au repos et lui semblait léger. Léger comme une plume, comme un soupir. Comme une inexistence. C'était comme s'il flottait dans l'air ou peut-être dans l'eau. Il n'avait absorbé aucune drogue, usé d'aucun artifice pour accéder à cette plénitude des sens. Lucien était bien dans sa peau. Il était heureux de vivre. Sans doute était-ce un bonheur un peu égoïste.
    Une nuit, le malheureux fut réveillé par des douleurs épouvantables. Il se sentit comme serré dans un étau, écrasé par le poids de quelque fatalité. Quel était donc ce mal qui lui fondait dessus ! Et pourquoi sur lui plutôt que sur un autre ? Quelle punition lui était là infligée ? C'était comme si on l'écartelait, comme si on brisait ses muscles à coups de bâton. " Je vais mourir ", se dit-il.
    La douleur était telle qu'il ferma les yeux et s'y abandonna. Il était incapable de résister à ce flot qui le submergeait, à ce courant qui l'entraînait loin de ses rivages familiers. Il n'avait plus la force de bouger. C'était comme si un carcan l'emprisonnait de la tête aux pieds. Il se sentait attiré vers un inconnu qui l'effrayait déjà. Il lui sembla entendre une musique abyssale. Sa résistance faiblissait.
    Le néant l'attirait vers lui.
    Un étrange sentiment de solitude l'envahit alors. Il était seul dans son épreuve, terriblement seul. Personne ne pouvait l'aider. C'était en solitaire qu'il lui fallait franchir le passage. Il ne pouvait en être autrement.
    Ses tempes battaient, sa tête était traversée d'ondes douloureuses. Ses épaules s'enfonçaient dans son corps. " C'est la fin ", se dit-il encore. Il lui était impossible de faire un geste.
    Un moment, la douleur fut si forte qu'il crut perdre la raison et soudain ce fut comme un déchirement en lui. Un éclair l'aveugla. Non, pas un éclair, une intense et durable lumière plus exactement. Un feu embrasa ses poumons. Il poussa un cri strident. Tout en l'attrapant par les pieds, la sage-femme dit : " C'est un garçon. "
    Lucien était né.

    Claude BOURGEYX, Les petits outrages, (Éditions Le Castor Astral, 1984)





    == MODERATION ==
    Il est recommandé de consacrer un topic pour chaque sujet spéficique (un topic pour chaque livre par exemple).
    "Il y a des moments de la vie où une sorte de beauté naît de la multiplicité des ennuis qui nous assaillent." Marcel Proust

  • #2
    Saisissante nouvelle ! Merci pour le partage.

    Voici un conte soufi qui me plaît et m'incite davantage à réfléchir avant de dire quoi que ce soit...


    _______________________
    Parler sans savoir

    Au beau milieu d'une nuit, un ascète endormi dans sa grotte fit un étrange rêve.

    Il assista à une chienne qui attendait de mettre bas sa portée de chiots. Mais, chose extraordinaire, il entendit des aboiements qui sortaient du ventre de cette chienne.

    - Comment ces chiots, avant même d'être nés, peuvent-ils aboyer de la sorte ? C'est impossible !

    Perturbé, il alla le lendemain rendre visite à son maître pour résoudre cette énigme.

    - Ce rêve que tu as fait représente le discours des ignorants. Comme ces chiots, ils parlent alors qu'ils sont dans l'obscurité des voiles de leurs âmes. Ils ont les yeux fermés mais ils bavardent sans savoir ! Ils décrivent la lune sans l'avoir vue et vendent du vent à leurs clients.
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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    • #3
      Bonjour,

      C'est une bonne idée.
      Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
      L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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      • #4
        Salam.

        merci La Dame du lac ... Intéressant topic, j"aime déjà vos partages ... je m'abonne


        merci à toi aussi fortuna


        ,,

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        • #5
          merci Brunabella

          ce soir, je partage quelques uns de mes passages préférés du roman "Le Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wild


          "Parce que je considère qu’influencer une personne, c’est lui donner un peu de sa propre âme. Elle ne pense plus avec ses pensées naturelles, elle ne brûle plus avec ses passions naturelles. Ses vertus ne sont plus siennes. Ses péchés, s’il y a quelque chose de semblable à des péchés, sont empruntés. Elle devient l’écho d’une musique étrangère, l’acteur d’une pièce qui ne fut point écrite pour elle. Le but de la vie est le développement de la personnalité. Réaliser sa propre nature : c’est ce que nous tâchons tous de faire. Les hommes sont effrayés d’eux-mêmes aujourd’hui. Ils ont oublié le plus haut de tous les devoirs, le devoir que l’on se doit à soi-même. Naturellement ils sont charitables. Ils nourrissent le pauvre et vêtent le loqueteux ; mais ils laissent crever de faim leurs âmes et vont nus."


          "si un homme voulait vivre sa vie pleinement et complètement, voulait donner une forme à chaque sentiment, une expression à chaque pensée, une réalité à chaque rêve, je crois que le monde subirait une telle poussée nouvelle de joie que nous en oublierions toutes les maladies médiévales pour nous en retourner vers l’idéal grec, peut-être même à quelque chose de plus beau, de plus riche que cet idéal ! Mais le plus brave d’entre nous est épouvanté de lui-même. Le reniement de nos vies est tragiquement semblable à la mutilation des fanatiques."


          "L'âme et le corps, le corps et l'âme, quels mystères ! Il y a de l'animalité dans l'âme, et le corps a ses moments de spiritualité. Les sens peuvent s'affiner et l'intelligence se dégrader. Qui pourrait dire où cessent les impulsions de la chair et où commencent les suggestions psychiques."


          "quel profit y a-t-il pour un homme qui gagne le monde entier et perd sa propre âme?"




          définitivement, il s'agit bien de mon roman préféré dans la catégorie " œuvre d'un gay british du 19e siècle qui s'assume"
          "Il y a des moments de la vie où une sorte de beauté naît de la multiplicité des ennuis qui nous assaillent." Marcel Proust

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          • #6
            J'aime beaucoup tes lectures. Mille mercis.

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            • #7
              Merci gente Dame!
              "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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              • #8
                je voudrais partager mon coup de cœur de la poésie algérienne contemporaine, Samira Negrouche. une poétesse ( et médecin) d’exception que j’ai découvert il y a quelques temps avec un grand plaisir. sa poésie est tellement simple, tellement touchante, émouvante, elle en vient à être parfois troublante …

                j’aimerais citer tout son recueil de poèmes "L’opéra cosmique"(2003) ,il vaut vraiment le coup d’être lu … mais je me contenterai de citer son introduction : Le retour des mouettes , un prologue bouleversant. c'est d’ailleurs le passage qui m’a le plus touché.


                Le retour des mouettes

                Aller vers cet ailleurs que l’on imagine de justice, de beauté et d’insouciance : aller à mille lieues de soi. Et, au détour d’une course effrénée, se voir dans l’ombre du vent, dans le ruissellement de la terre. Se voir à ne plus avancer, à ne plus reculer.
                Je lève les yeux vers l’horizon paradisiaque qui m’accueille dans son antre, une bleue qui me fait défaillir de plaisir et je cherche comme une consolation à mon esprit égaré dans un désordre anarchique. Et mon plaisir n’est qu’une injure supplémentaire à mon échec, une torture.
                J’ai fui mon pays de morts en un jour de fête, rituel frénétique, je m’en suis allée amnésique du passé pour garder la tête froide, pour ne pas être aspirée dans l’oubli de mes désillusions. Savais-je même ce que je cherchais dans cet ailleurs qui n’était pas mien, qui allait me recevoir comme une passante qui s’en va, demain ou après la mort, qui s’en va sans jamais lui appartenir. J’ai frôlé tant de terres, j’y ai semé tellement d’amour, tellement de peines qui grandissent mon image ; je me suis vidée de cette essence que je suis allée retrouver sur les ports antiques, je me suis expropriée de mes amours et de mes peines et je ne suis plus qu’une épave au fond des cœurs étrangers et qui attend d’être repêchée pour le pays des morts, celui qui lui redonnera la vie.
                J’ai vu ces mouettes qui ont tardé à me faire signe sur le rivage de mon désespoir, de l’autre coté de mon naufrage . ai-je un jour chaviré sur ma rive ensoleillée ? J’ai attendu de les apercevoir comme un signe de l’espoir, une résurrection, une sorte de victoire sur la laideur humaine, je me suis consolée de les entendre en moi, maigre trouvaille que mon imagination criminelle. Les mouettes ne sont-elles pas le symbole de cet ailleurs qui ne m’appartient pas, celui-là même qui me renvoie l’image de moi au fond du puit de mon inconscience.
                Et s’il était ailleurs mon espoir, dans cet ailleurs qui est mien dans le quel j’ai vécu comme une étrangère, mon monde de morts et d’injustice, mon pays d’injures et de révolte ; Et s’il était là mon espoir, dans la douleur du peuple et dans l’affront au balles, dans le crissement des semelles sur les pavés de l’injustice, dans ce coup de détermination comme un seul poing.
                Si espoir il y’a,
                Espoir est dans mon olivier
                Dans ma terre saignante
                Dans ma mer révoltée
                Dans ma montagne tranchante
                Si espoir il y’a,
                Espoir dans toutes ces belles images qui
                prennent le chemin de la révolte,
                Celui du retour vers soi
                "Il y a des moments de la vie où une sorte de beauté naît de la multiplicité des ennuis qui nous assaillent." Marcel Proust

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                • #9
                  Ma Contribution ....

                  un passage du Livre " le choix d'OG MANDINO"




                  Homme ou femme …..Quel que soit le lieu ou ces mots vous parviennent, tournez le dos a vos durs labeurs et aux luttes du moment et tendez moi la main, Accompagnez moi dans une mission d’exploration, un voyage de l’esprit qui pourra vous aider a changer votre vie pour le mieux

                  Nous ne sommes pas vous et moi en quête d’or, d’argent ou de pétrole, mais de quelque chose de bien plus précieux : une clé, une simple clé qui ouvrira la porte de notre prison et nous libérera de l’enfer du malheur, de l’insécurité et de l’échec pour que nous puissions au moins avoir la possibilité de réaliser nos rêves. Cette clé, si nous la trouvons, ouvrira le plus grand coffre a mystères de tous les temps et révélera la réponse a une question qui hante et préoccupe l’humanité depuis des siècles

                  Existe –t-il une meilleure façon de vivre ?

                  On nous dit que l’homme est le seul animal qui ne sait rien et qui ne peut rien apprendre sans qu’on le lui enseigne. Il ne peut ni parler, ni marcher, ni rien faire sous les instances de la nature, si non pleurer

                  Au cours des siècles, on nous a enseigné bien des choses, mais nos larmes ne se sont pas apaisées a mesure que nos connaissances augmentaient. Les larmes du découragement, de l’échec, de la frustration, de l’apitoiement sur soi, de l’impuissance et de la peur sont aussi communes aujourd’hui qu’au moment ou Homère criait que, de toutes les créatures qui respirent sur cette terre et y rampent, il n’est point d’être plus triste que l’homme

                  Pourquoi en est –il ainsi ? Pourquoi sommes-nous malheureux ? Ne nous a–t-on pas dis que nous avions été créés a l’image de dieu et n’avons-nous pas reçu une complète souveraineté sur la terre ? Quand avons-nous rejeté notre image ? Comment avons-nous abdiqué notre pouvoir ? Qu’est ce qui n’a pas marché ? Pourquoi éprouvons-nous dans nos cœurs que nous sommes aussi éloignés de la pleinétude aujourd’hui que l’étaient nos ancêtres dont tous les instants de veille étaient occupés par la seule lutte pour survivre ?

                  Dieu nous a-t-il abandonné en cours de route ? S’est –il lassé de notre échec a exploiter pleinement l’esprit et les talents qu’il nous avait insufflés le paradis qu’il nous avait légué , pour alors passer a d’autres mondes, a d’autres galaxies, nous abandonnant a nos propres ressources ? Aurait-il fait une telle chose, dans sa sagesse infinie, après avoir inscrit tant de contradictions en nous qu’il devait avoir prévu que les ennuis seraient inévitables ?

                  L’homme est le seul animal qui rougisse et qui rie, et cependant cette même créature, qui peut être si tendre et si affectueuse, est le seul être vivant qui ne cesse d’agresser sa propre espèce. Pourquoi ? Pourquoi tue-t-il, vole t-il, pille-t-il, ment-il et trompe t-il, s’il est, a la vérité, le chef d’œuvres de la création ? Pourquoi se condamne t-il par ses actions insensées, a une vie de servitude, de malheur, d’échec et de frustration, s’il est le centre du cosmos et l’objet de tant de bienfaits de dieu ? Et puis….Si nous vivons dans cette triste condition depuis tant de millénaires, existe-t-il quelque raison de croire que nous pouvons changer maintenant, que nous pouvons découvrir une meilleure façon de vivre ?


                  « Celui qui ne sait pas hurler , Jamais ne trouvera sa bande " CPE

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                  • #10
                    Un petit passage qui m'a fait mal. Il est extrait du "Ventre de l'Atlantique", de Fatou DIOME. C'est la scène où tous les habitants ( sénégalais) étaient au tour de la seule télé de l'ile regardants un match de foot :

                    " A la télé, plus rien que de la publicité. Coca-Cola, sans gène, vient gonfler son chiffre d'affaire jusque dans ces contrées ... où l'eau potable reste un luxe. Surtout n'ayez aucune crainte, le Coca fera pousser le blé dans le Sahel!"
                    "Il y a des moments de la vie où une sorte de beauté naît de la multiplicité des ennuis qui nous assaillent." Marcel Proust

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                    • #11
                      bonne idée La Dame du lac


                      "C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer. "


                      "L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence."

                      AMIN MAALOUF Les identités meurtrières
                      Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire

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                      • #12
                        Elle ne cherchait rien, n'attendait rien, n'ayant rien gardé d'elle même. Insouciante, sans espoirs, elle naissait chaque jour à un horizon vierge d'avenir comme de passé.
                        La sève et le givre - Léa Silhol.
                        Contrairement a la douleur, le bonheur ne s'écrit, pas il se vit... Moi je ne sais qu'écrire

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                        • #13
                          Ah j'aime vraiment l'idée.
                          Je reviendrai avec quelques extraits. En attendant, je vous lis.
                          Je m'en remets à Dieu!

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                          • #14
                            Un autre conte soufi extrait du Mathnawi de Jalâl-ud-Dîn Rûmi (trad. Philippe Moulinet, Le Soufisme regarde l’Occident, Volume 1, L’Harmattan)...


                            ******************************


                            La cage et l'oiseau


                            Un marchand vivait avec sa femme et sa fille ; il possédait un perroquet très intelligent. Ce dernier s’entretenait avec ses maîtres et on le considérait comme un membre de la famille.

                            Un jour, le marchand décida d’aller en Inde pour son commerce, et, la veille de son départ, il demanda aux siens ce qu’ils désiraient qu’il leur rapportât. La même offre fut faite au perroquet :

                            Celui-ci répondit :

                            - Je n’ai besoin de rien ; seulement en chemin, tu passeras près d’une forêt où habitent mes amis perroquets. Transmets leurs mes salutations, et informe-les de l’état où je me trouve.

                            A cours de son voyage, le marchand arriva à la forêt dont lui avait parlé son oiseau favori. Il se souvint de la commission dont il l’avait chargé, et, s’adressant à un groupe de perroquets perchés sur les arbres il leur dit :
                            - Je viens d’Iran, et j’ai dans ma maison un perroquet dans une jolie cage. Il fait partie de votre famille et m’a chargé de vous transmettre le message.
                            Quand le marchand eut fini de parler, il vit un perroquet, pareil au sien, qui poussa un cri, trembla et tomba du haut de l’arbre, mort. Le marchand en fut attristé, pensant que le perroquet était mort de chagrin en apprenant la captivité de l’un de ses proches. Désolé de cette aventure il retourna chez lui. Là, il distribua les cadeaux qu’il avait rapportés de l’Inde.

                            Le perroquet lui dit :
                            - Maître, as-tu oublié ce que je t’avais demandé ?
                            - Non, répondit le marchand, mais j’ai regretté de l’avoir fait.
                            - Pourquoi donc ? interrogea le perroquet

                            Le marchand lui raconta alors ce qui s’était passé. L’oiseau écouta attentivement, puis, comme le perroquet de la forêt, il se mit à gémir et à trembler, pour finalement s’écrouler mort au fond de sa cage. Le marchand se désola et s’adressa des reproches. Il ouvrit la cage et jeta dans le jardin le corps du perroquet. Aussitôt, celui-ci prit son envol et alla se poser sur le mur.

                            Stupéfait, le marchand courut vers lui et lui dit :
                            - Ô mon cher perroquet, qu’est-ce que cela ? Pourquoi cette mort, cette comédie ? Reviens mon cher ami, dans ta jolie cage, tu nous amuses et nous avons besoin de toi.

                            Le marchand le supplia de lui expliquer le secret de cette affaire. Le perroquet lui dit :
                            - C’est vrai, il y avait un sens caché dans tout cela. En fait, par ton entremise, j’avais envoyé un message disant que j’étais prisonnier et triste, que je vivais dans un monde qui n’était pas le mien, qu’ils m’aident à me sauver. Tu as vu qu’un des perroquets de la forêt est mort. En réalité il ne l’était pas, il voulait me faire comprendre qu’il fallait, tant que l’on se trouve encore dans la cage de ce monde qui n’est pas le nôtre, mourir à soi-même avant que n’advienne la mort fatale. Alors j’ai fait ce qu’il m’avait enseigné, et voilà que je suis libre pour aller vivre dans un monde auquel j'appartiens.


                            Ce récit a bien sûr une signification symbolique. Le perroquet enfermé dans la cage est l’esprit prisonnier de son identification au corps.
                            Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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                            • #15
                              Envoyé par stranger011
                              "C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer. "
                              Aaah!! J'adore "Les identités meurtrières", je ne saurais dire le nombre de fois que je l'ai lu et relu; et en effet, ce passage retient à chaque fois mon attention!
                              "Il y a des moments de la vie où une sorte de beauté naît de la multiplicité des ennuis qui nous assaillent." Marcel Proust

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