Transcription, par Taos Aït Si Slimane, de l’émission de France Culture « La Fabrique de l’Histoire », par Emmanuel Laurentin, diffusée le mardi 19 février 2008 : Histoire du renseignement, le colonel Amirouche.
Edito sur le site de France culture : La bleuïte ou l’art de la guerre, un documentaire de Jean-Louis Rioual et Véronik Lamendour. Avec les témoignages de Hamou Amirouche (secrétaire du colonel Amirouche) ; Djoudi Attoumi (secrétaire au PC de la Wilaya III) ; Lakhdar Bouragaa (moudjahid dans la Wilaya IV) ; Jean-Charles Jauffret (professeur à l’IEP d’Aix en-Provence) ; Rémy Madoui (officier de renseignement et de liaison dans la Wilaya IV) ; Abdel Halim Medjaoui (moudjahid dans la Wilaya III) ; Salah Mekacher (secrétaire au PC de la Wilaya III) ; Tarik Mira (fils du Commandant Abderrahmane MIRA) ; Georges Oudinot (officier dans la SAS de Béni Douala, Kabylie) ; Paul et Marie-Catherine Villatoux (historiens au Service Historique de la Défense - SHD Vincennes).
La guerre d’Algérie (1954-1962) a été une guerre dure, totale, où le renseignement militaire a pris une place centrale pour connaître les choix, les positions et les stratégies du camp adverse. Méthode subversive et non-conventionnelle, il a été utilisé comme une arme offensive pour détruire le potentiel ennemi.
La bleuïte est la grande purge qui affecta les maquis de l’Armée de Libération Nationale après la bataille d’Alger, dès la fin de l’année 1957. Elle a été dirigée et orchestrée par les Services secrets français, et plus précisément par le capitaine Paul-Alain Léger. Habitué aux techniques de guerre psychologique, de manipulation, d’infiltration, d’intoxication, de « coups tordus », Léger a ciblé le colonel Amirouche, chef de la Wilaya III en Kabylie, réputé déterminé et cruel. En lui faisant croire que son secteur était noyauté par des agents doubles, des maquisards ralliés à la cause française, il a persuadé le leader algérien d’entreprendre dans son propre camp l’extermination, l’épuration de ceux qu’il pensait être des traîtres. Ce « nettoyage » a duré des mois et a eu des effets dévastateurs sur le moral des moudjahidines. Le doute, la suspicion, la paranoïa se sont diffusés comme un poison dans les rangs de l’ALN FLN avec une efficacité redoutable, et se sont étendus dans les wilayas voisines, le tout sans exposer le moindre soldat français.
Encore aujourd’hui, on ne connaît pas précisément le nombre de victimes de ces purges ni même les conséquences qu’elles ont eu sur le cours de l’histoire de l’Algérie.
« Tout l’art de la guerre est basé sur la duperie » : jamais cet exergue du théoricien Sun Tzu n’aura eu un tel écho, un tel impact et surtout une telle réussite dans l’histoire des conflits armés.
Merci à tous les lecteurs qui voudront bien me signaler les probables imperfections.
Emmanuel Laurentin : Deuxième temps d’une histoire du renseignement et des services secrets dans La Fabrique de l’Histoire. Hier, notre grand témoin Constantin Melnik qui fut conseiller de Michel Debré à Matignon pendant la Guerre d’Algérie, qui, à ce titre, eut à coordonner les services secrets français, nous a expliqué combien il était difficile de faire l’histoire de ces services secrets et de renseignement tant les sources sont parcellaires et quelquefois exagérées par les témoins eux-mêmes. Demain, notre émission du mercredi, fondée sur les archives, diffusera des archives orales, enregistrées à la fin des années 1990, par le Service historique de la défense, sur les services secrets pendant la Seconde Guerre mondiale. Jeudi, le débat portera sur la difficulté pour l’historien de travailler sur ce type de sujet. Aujourd’hui, le documentaire d’une heure, celui de Jean-Louis Rioual et de Véronique Lamendour portera sur une opération réussie, pourrait-on dire, pendant la Guerre d’Algérie, la bleuïte. La bleuïte qui était une façon d’intoxiquer, par les services français, les Wilayas, en particulier la Wilaya III en Kabylie, celle du fameux colonel Amirouche, en faisant croire qu’il y avait, dans ces Wilayas, des agents doubles qui travaillaient pour la France et provoquer ainsi l’élimination de ces militants autonomistes et indépendantistes Algériens. C’est l’histoire qui est racontée dans ce documentaire, par les témoins eux-mêmes, La bleuïte ou l’art de la guerre, un documentaire de Jean-Louis Rioual et Véronik Lamendour.
1 ? voix masculine : J’ai été arrêté à l’Akfadou, les mains derrière le dos, je suis ficelé et quelques minutes après, c’est déjà l’interrogatoire, déjà la torture.
2 ? voix masculine : Il aurait pu arriver, cela aurait pu m’arriver d’être soupçonné, peut-être même d’être tué. Mais, pour moi, ce n’est pas mes camarades du maquis qui sont responsables.
Commentateur, voix masculine : la bleuïte ou l’art de la guerre.
3 ? voix masculine : la bleuïte, oh ! c’est l’armée française, pour faire de l’intox, contra la révolution.
4 ? voix masculine : Cette histoire est montée de toutes pièces par les services secrets français pour essayer de semer le doute dans l’armée algérienne qu’il y avait à cette époque-là et qui se battait avec les moyens qu’elle avait. Voilà.
5 ? voix masculine : Nous, de notre côté, nous avons vécu ce complot. On était étonné. On était écœuré. Des gens comme ça qu’on traite de traîtres ? Parfois des gens braves, des gens courageux. Vraiment, on ne comprenait plus rien à ce qui se passait.
Commentateur : La Guerre d’Algérie a été une guerre totale, où l’exploitation du renseignement a été prépondérante pour recueillir des informations sur l’ennemi, mais aussi pour le déstabiliser, souvent à la marge, à la limite des règles conventionnelles admises dans les états-majors militaires. Suivant les logiques de la guerre subversive, de la guerre psychologique où tous les coups sont permis, même les plus tordus, la bleuïte reste cette incroyable machination, pensée et dirigée par les Services secrets français, pour détruire les maquis de l’Armée de libération nationale, en jetant le trouble, le doute, la suspicion dans l’esprit des combattants Algériens. L’ALN a ainsi cru être victime d’un complot par l’infiltration de traîtres, de bleus dans ses propres rangs. Cette manipulation machiavélique, montée de toute pièce par le capitaine Paul-Alain Léger, a eu pour conséquences les purges qui affectèrent d’abord la Wilaya III, la région politico-militaire kabyle du colonel Amirouche. Pour comprendre comment le virus de la bleuïte a pu pénétrer la Révolution algérienne, il faut revenir à la Bataille d’Alger. En janvier 1957, les quatre régiments paras de la 10er division parachutiste, dirigées par le général Massu, investissent la capitale algérienne avec la mission de faire cesser les attentats et de décapiter la tête de la rébellion dans la Casbah. En quelques mois, la recherche du renseignement, lors d’interrogatoires souvent poussés jusqu’à la torture, a eu des résultats effectifs sur les démantèlements des cellules FLN. A la mi-septembre, il ne reste que Yacef Saadi, dernier responsable frontiste à être en activité. Les autres étant tués, arrêtés ou retournés par le capitaine Léger et son équipe du GRE, le groupe de renseignement et d’exploitation.
Paul-Alain Léger, interrogé par Patrice Gélinet, le 13 août 1987. [1]
« Paul-Alain Leger : […] Il y avait cette petite équipe de responsables FLN, qui étaient des gens connus, puisqu’il y avait un dénommé Alilou, qui était l’ancien homme de confiance de Yacef Saadi. Il y avait Farès, qui faisait partie de ce petit groupe, du staff de Yacef Saadi. […] J’ai proposé donc d’aller dans la Casbah et c’est là bien sûr que je dis nous nous habillerons comme tous les jeunes de la Casbah, c’est-à-dire avec des bleus de chauffe, ni plus ni moins. Quand j’ai proposé ça au colonel Godard, évidemment il a un petit peu sauté en l’air, il m’a dit : Mais enfin vous êtes fou, est-ce que vous êtes candidat au suicide ? […] Parce qu’évidemment c’étaient des anciens FLN que j’avais avec moi. Ils vont retourner à leurs anciennes amours, de plus on va livrer aux gens d’en face un certain nombre de mitraillettes. J’ai profité - je dois dire que j’ai été un petit peu indiscipliné - d’une permission, d’un congé du colonel Godard pour mettre en pratique ce que j’avais proposé. Alors, ma foi, nous sommes rentrés dans l’après-midi dans la Casbah, on nous prenait d’ailleurs pour un groupe FLN, puisque les femmes on entendait leurs youyous dans les étages. Et le premier café maure dans lequel nous sommes rentrés naturellement ça été la surprise générale parce qu’on a commencé à fumer, on a demandé les dominos pour jouer et qu’on a offert des cigarettes à la ronde. Alors, le tenancier naturellement qui connaissait Alilou, lui a dit : « Mais tu es fou, tu sais bien quelles sont les consignes du front ? » il lui a répondu : « Les consignes, maintenant c’est lui qui les donne », en me désignant. On a fait tous les cafés maures dans la journée et quand nous sommes repassés après la radio a joué à fond, les gens, les clients qui étaient à l’intérieur étaient tout heureux de pouvoir jouer aux dominos et de pouvoir fumer. Ça a commencé comme ça. C’est-à-dire qu’on a commencé à donner des ordres pour que les consignes du FLN ne soient plus respectées. »
Edito sur le site de France culture : La bleuïte ou l’art de la guerre, un documentaire de Jean-Louis Rioual et Véronik Lamendour. Avec les témoignages de Hamou Amirouche (secrétaire du colonel Amirouche) ; Djoudi Attoumi (secrétaire au PC de la Wilaya III) ; Lakhdar Bouragaa (moudjahid dans la Wilaya IV) ; Jean-Charles Jauffret (professeur à l’IEP d’Aix en-Provence) ; Rémy Madoui (officier de renseignement et de liaison dans la Wilaya IV) ; Abdel Halim Medjaoui (moudjahid dans la Wilaya III) ; Salah Mekacher (secrétaire au PC de la Wilaya III) ; Tarik Mira (fils du Commandant Abderrahmane MIRA) ; Georges Oudinot (officier dans la SAS de Béni Douala, Kabylie) ; Paul et Marie-Catherine Villatoux (historiens au Service Historique de la Défense - SHD Vincennes).
La guerre d’Algérie (1954-1962) a été une guerre dure, totale, où le renseignement militaire a pris une place centrale pour connaître les choix, les positions et les stratégies du camp adverse. Méthode subversive et non-conventionnelle, il a été utilisé comme une arme offensive pour détruire le potentiel ennemi.
La bleuïte est la grande purge qui affecta les maquis de l’Armée de Libération Nationale après la bataille d’Alger, dès la fin de l’année 1957. Elle a été dirigée et orchestrée par les Services secrets français, et plus précisément par le capitaine Paul-Alain Léger. Habitué aux techniques de guerre psychologique, de manipulation, d’infiltration, d’intoxication, de « coups tordus », Léger a ciblé le colonel Amirouche, chef de la Wilaya III en Kabylie, réputé déterminé et cruel. En lui faisant croire que son secteur était noyauté par des agents doubles, des maquisards ralliés à la cause française, il a persuadé le leader algérien d’entreprendre dans son propre camp l’extermination, l’épuration de ceux qu’il pensait être des traîtres. Ce « nettoyage » a duré des mois et a eu des effets dévastateurs sur le moral des moudjahidines. Le doute, la suspicion, la paranoïa se sont diffusés comme un poison dans les rangs de l’ALN FLN avec une efficacité redoutable, et se sont étendus dans les wilayas voisines, le tout sans exposer le moindre soldat français.
Encore aujourd’hui, on ne connaît pas précisément le nombre de victimes de ces purges ni même les conséquences qu’elles ont eu sur le cours de l’histoire de l’Algérie.
« Tout l’art de la guerre est basé sur la duperie » : jamais cet exergue du théoricien Sun Tzu n’aura eu un tel écho, un tel impact et surtout une telle réussite dans l’histoire des conflits armés.
Merci à tous les lecteurs qui voudront bien me signaler les probables imperfections.
Emmanuel Laurentin : Deuxième temps d’une histoire du renseignement et des services secrets dans La Fabrique de l’Histoire. Hier, notre grand témoin Constantin Melnik qui fut conseiller de Michel Debré à Matignon pendant la Guerre d’Algérie, qui, à ce titre, eut à coordonner les services secrets français, nous a expliqué combien il était difficile de faire l’histoire de ces services secrets et de renseignement tant les sources sont parcellaires et quelquefois exagérées par les témoins eux-mêmes. Demain, notre émission du mercredi, fondée sur les archives, diffusera des archives orales, enregistrées à la fin des années 1990, par le Service historique de la défense, sur les services secrets pendant la Seconde Guerre mondiale. Jeudi, le débat portera sur la difficulté pour l’historien de travailler sur ce type de sujet. Aujourd’hui, le documentaire d’une heure, celui de Jean-Louis Rioual et de Véronique Lamendour portera sur une opération réussie, pourrait-on dire, pendant la Guerre d’Algérie, la bleuïte. La bleuïte qui était une façon d’intoxiquer, par les services français, les Wilayas, en particulier la Wilaya III en Kabylie, celle du fameux colonel Amirouche, en faisant croire qu’il y avait, dans ces Wilayas, des agents doubles qui travaillaient pour la France et provoquer ainsi l’élimination de ces militants autonomistes et indépendantistes Algériens. C’est l’histoire qui est racontée dans ce documentaire, par les témoins eux-mêmes, La bleuïte ou l’art de la guerre, un documentaire de Jean-Louis Rioual et Véronik Lamendour.
1 ? voix masculine : J’ai été arrêté à l’Akfadou, les mains derrière le dos, je suis ficelé et quelques minutes après, c’est déjà l’interrogatoire, déjà la torture.
2 ? voix masculine : Il aurait pu arriver, cela aurait pu m’arriver d’être soupçonné, peut-être même d’être tué. Mais, pour moi, ce n’est pas mes camarades du maquis qui sont responsables.
Commentateur, voix masculine : la bleuïte ou l’art de la guerre.
3 ? voix masculine : la bleuïte, oh ! c’est l’armée française, pour faire de l’intox, contra la révolution.
4 ? voix masculine : Cette histoire est montée de toutes pièces par les services secrets français pour essayer de semer le doute dans l’armée algérienne qu’il y avait à cette époque-là et qui se battait avec les moyens qu’elle avait. Voilà.
5 ? voix masculine : Nous, de notre côté, nous avons vécu ce complot. On était étonné. On était écœuré. Des gens comme ça qu’on traite de traîtres ? Parfois des gens braves, des gens courageux. Vraiment, on ne comprenait plus rien à ce qui se passait.
Commentateur : La Guerre d’Algérie a été une guerre totale, où l’exploitation du renseignement a été prépondérante pour recueillir des informations sur l’ennemi, mais aussi pour le déstabiliser, souvent à la marge, à la limite des règles conventionnelles admises dans les états-majors militaires. Suivant les logiques de la guerre subversive, de la guerre psychologique où tous les coups sont permis, même les plus tordus, la bleuïte reste cette incroyable machination, pensée et dirigée par les Services secrets français, pour détruire les maquis de l’Armée de libération nationale, en jetant le trouble, le doute, la suspicion dans l’esprit des combattants Algériens. L’ALN a ainsi cru être victime d’un complot par l’infiltration de traîtres, de bleus dans ses propres rangs. Cette manipulation machiavélique, montée de toute pièce par le capitaine Paul-Alain Léger, a eu pour conséquences les purges qui affectèrent d’abord la Wilaya III, la région politico-militaire kabyle du colonel Amirouche. Pour comprendre comment le virus de la bleuïte a pu pénétrer la Révolution algérienne, il faut revenir à la Bataille d’Alger. En janvier 1957, les quatre régiments paras de la 10er division parachutiste, dirigées par le général Massu, investissent la capitale algérienne avec la mission de faire cesser les attentats et de décapiter la tête de la rébellion dans la Casbah. En quelques mois, la recherche du renseignement, lors d’interrogatoires souvent poussés jusqu’à la torture, a eu des résultats effectifs sur les démantèlements des cellules FLN. A la mi-septembre, il ne reste que Yacef Saadi, dernier responsable frontiste à être en activité. Les autres étant tués, arrêtés ou retournés par le capitaine Léger et son équipe du GRE, le groupe de renseignement et d’exploitation.
Paul-Alain Léger, interrogé par Patrice Gélinet, le 13 août 1987. [1]
« Paul-Alain Leger : […] Il y avait cette petite équipe de responsables FLN, qui étaient des gens connus, puisqu’il y avait un dénommé Alilou, qui était l’ancien homme de confiance de Yacef Saadi. Il y avait Farès, qui faisait partie de ce petit groupe, du staff de Yacef Saadi. […] J’ai proposé donc d’aller dans la Casbah et c’est là bien sûr que je dis nous nous habillerons comme tous les jeunes de la Casbah, c’est-à-dire avec des bleus de chauffe, ni plus ni moins. Quand j’ai proposé ça au colonel Godard, évidemment il a un petit peu sauté en l’air, il m’a dit : Mais enfin vous êtes fou, est-ce que vous êtes candidat au suicide ? […] Parce qu’évidemment c’étaient des anciens FLN que j’avais avec moi. Ils vont retourner à leurs anciennes amours, de plus on va livrer aux gens d’en face un certain nombre de mitraillettes. J’ai profité - je dois dire que j’ai été un petit peu indiscipliné - d’une permission, d’un congé du colonel Godard pour mettre en pratique ce que j’avais proposé. Alors, ma foi, nous sommes rentrés dans l’après-midi dans la Casbah, on nous prenait d’ailleurs pour un groupe FLN, puisque les femmes on entendait leurs youyous dans les étages. Et le premier café maure dans lequel nous sommes rentrés naturellement ça été la surprise générale parce qu’on a commencé à fumer, on a demandé les dominos pour jouer et qu’on a offert des cigarettes à la ronde. Alors, le tenancier naturellement qui connaissait Alilou, lui a dit : « Mais tu es fou, tu sais bien quelles sont les consignes du front ? » il lui a répondu : « Les consignes, maintenant c’est lui qui les donne », en me désignant. On a fait tous les cafés maures dans la journée et quand nous sommes repassés après la radio a joué à fond, les gens, les clients qui étaient à l’intérieur étaient tout heureux de pouvoir jouer aux dominos et de pouvoir fumer. Ça a commencé comme ça. C’est-à-dire qu’on a commencé à donner des ordres pour que les consignes du FLN ne soient plus respectées. »

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