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A l’occasion de l'anniversaire du martyre du commandant militaire de la résistance islamique Hajj Mughniyah Imad, le journal «Al-Akhbar» offre un bref aperçu sur la réalité de sa relation avec la cause palestinienne, depuis qu’il a fait connaissance avec le mouvement « Fateh » suivi de son contact avec toutes les factions de la résistance, jusqu'au moment de son absence. (Article publié le 17 février 2011).
Ibrahim Al-Amin
Dans le quartier de «Al-Jiwar» une région du Chiyah dans la banlieue sud de Beyrouth, Imad Mughniyah a vu le jour, le 25/01/1962. Son père, Fayez Mughniyah, et sa mère Amina Salameh. Il a suivi ses études élémentaires et moyennes dans les écoles du quartier, où il vivait avec sa famille qui a également perdu ses deux fils Jihad et Fouad.
A environ dix ans, il accompagnait son père le week-end et l'été à son petit restaurant situé à Abd al-Karim al-Khalil, une rue principale du Chiyyah, et le soir, il passait la plupart de son temps dans une mosquée près de la maison, connue sous le nom de la mosquée du cheikh Qubaisi. A 13 ans, Imad très influencé par les sciences religieuses de sa mère, décida d'aller en Irak, où le séminaire du Najaf. Mais un évènement survenu au dernier moment annula le voyage ...
Hajj Mughniyah Imad, l'enchanteur de la résistance
Sayyed Hassan Nasrallah et Hajj Imad Mughniyah lors d’une réunion avec les cadres de la résistance qui a eu lieu dans les années 90 du siècle dernier. (Archives de la résistance islamique)
Le 13 avril 1975, la guerre civile éclata au Liban à partir du domaine de «Al-Barid» à Ain Al Rommana, à seulement 50 mètres du restaurant de son père, c’est alors que débuta sa carrière militaire.
La rue de « Saida Al Kadima», séparant entre la région du Chiyyah et Ain Al Rommana se transforma en un front chaud où abondaient les monticules de terre, les blocs de béton et les barricades. A Ain el Rommana se trouvaient les combattants des Kataëb (Phalanges) et des Ahrar (libéraux), de l'autre côté se trouvaient les combattants du Mouvement national et les factions palestiniennes.
C’est alors que Imad eu l’occasion, à l'âge de 14 ans, de faire connaissance et de se mélanger au front gauche dans ses diverses idées et factions. Il se lia d’amitié avec les communistes, étudia leurs idées, et suscita un intérêt remarquable pour Trotsky. Et se mêla également aux nationalistes sociaux syriens, dont il apprécia la profondeur et la discipline. Mais tout cela ne le poussa pas à s’affilier à l'une des parties libanaises, et il passait ses jours et ses nuits, comme tous les garçons du Chiyyah, à se déplacer d’un front à l’autre, limitant sa participation, à cause de son jeune âge, à l'édification des monticules de terre pour protéger les civils des tirs des snipers (tireurs), il participa ensuite aux gardes de nuit où il fit connaissance aux militants palestiniens, écoutant des histoires de leur pays. Quant à sa mère, elle eu aussi sa part nocturne de souffrance, cherchant son fils et suivant sa trace d’un front à l'autre, elle le ramenait à la maison la nuit qu’il quittait une fois encore dans la matinée, et n’y retournait que si Hajja Amina allait une nouvelle fois le chercher, cette femme qui n’était pas au courant de ce qui l’attendait plus tard.
Ainsi, en Juin 1984 Haj Fayez et Hajja Amina firent leurs adieux à leur cadet, Jihad, tué lors de bombardements d'artillerie visant le domicile de Sayyed Mohammad Hussein Fadlallah à Bir al-Abed. Après une décennie, Hajja Amina et Haj Fayez enterrèrent de nouveau leur benjamin, Fouad, affilié à la résistance, qui fut assassiné par les services secrets israéliens à l’aide d’un engin explosif dans la région du « Sfeir » dans la banlieue sud. Aussi la mère ne se rendait pas compte de ce que lui cachait le destin, c’était le martyre de son troisième enfant, son fils aîné Hajj Imad, en 2008.
Il était clair que l'enseignement religieux avait son impact chez Imad, y compris son intérêt dans la pensée de l'Imam Musa al-Sadr, c’est ainsi qu’il participa aux activités du mouvement des privés à l'époque avec son voisinage. Mais il était clair que les idées de la révolution palestinienne l’avaient plus influencé, et il se retrouva plus près du mouvement Fateh, la plus grande faction à l’époque. Et il eu bientôt l'occasion de réaliser sa formation militaire dans plusieurs camps de Beyrouth et au-delà. Il fut qualifié militairement, et nommé commandant de peloton. Mais la session fatidique fut celle du camp d’Al-Zahrani «Camp de Abu Luay», où la martyre Dalal Mughrabi avait fait sa formation.
Imad et « Fateh »
Dans un centre de Fateh à Chiyyah, vivait Abou Hassan Khodor Salameh (le martyre Ali Dib assassiné par Israël en 1999), aussi connu comme «Abou Hassan Platine», en raison des nombreuses tiges de platine plantées dans plusieurs parties de son corps à la suite de blessures récurrentes. Le jeune libanais fut impressionné par Imad, voyant en lui l’homme approprié pour le travail évolutif. Peu de temps après, Abou Hassan décida de nommer Imad son adjoint.
Imad resta dans la formation jusqu'en 1981, et en sortit suite à son manque d'engagement aux décisions du mouvement, c’est parce que le jeune religieux fut fortement influencé par l'enlèvement de l'imam al-Sadr. Et quand l'érudit Fadlallah subit une tentative d'assassinat par les services secrets irakiens en 1979, Imad et certains de ses camarades créèrent un bouclier de sécurité pour Sayed Mohamed Hussein Fadlallah, veillant à sa protection et aux mesures de sécurité, puis il l’accompagna dans un pèlerinage en 1980. C’est alors qu’il fut connu sous le nom de «Hajj Imad».
Puis, survint la mort de Sayed Muhammad Baqir al-Sadr en Irak en Avril 1980, qui marqua un tournant dans sa vie, puisqu’il se trouva face à la responsabilité d'intervenir contre le parti Baas soumis à l'autorité de l'Irak. A cette époque, le Baas fut accusé de cibler les savants religieux et les leaders du mouvement Amal et ce qui était connu à l'époque comme «les comités islamiques ». Hajj Imad fut engagé dans des confrontations armées avec les baasistes, ce qui conduisit à sa séparation complète du mouvement Fateh dans la première moitié de l’année 1981.
A l’occasion de l'anniversaire du martyre du commandant militaire de la résistance islamique Hajj Mughniyah Imad, le journal «Al-Akhbar» offre un bref aperçu sur la réalité de sa relation avec la cause palestinienne, depuis qu’il a fait connaissance avec le mouvement « Fateh » suivi de son contact avec toutes les factions de la résistance, jusqu'au moment de son absence. (Article publié le 17 février 2011).
Ibrahim Al-Amin
Dans le quartier de «Al-Jiwar» une région du Chiyah dans la banlieue sud de Beyrouth, Imad Mughniyah a vu le jour, le 25/01/1962. Son père, Fayez Mughniyah, et sa mère Amina Salameh. Il a suivi ses études élémentaires et moyennes dans les écoles du quartier, où il vivait avec sa famille qui a également perdu ses deux fils Jihad et Fouad.
A environ dix ans, il accompagnait son père le week-end et l'été à son petit restaurant situé à Abd al-Karim al-Khalil, une rue principale du Chiyyah, et le soir, il passait la plupart de son temps dans une mosquée près de la maison, connue sous le nom de la mosquée du cheikh Qubaisi. A 13 ans, Imad très influencé par les sciences religieuses de sa mère, décida d'aller en Irak, où le séminaire du Najaf. Mais un évènement survenu au dernier moment annula le voyage ...
Hajj Mughniyah Imad, l'enchanteur de la résistance
Sayyed Hassan Nasrallah et Hajj Imad Mughniyah lors d’une réunion avec les cadres de la résistance qui a eu lieu dans les années 90 du siècle dernier. (Archives de la résistance islamique)
Le 13 avril 1975, la guerre civile éclata au Liban à partir du domaine de «Al-Barid» à Ain Al Rommana, à seulement 50 mètres du restaurant de son père, c’est alors que débuta sa carrière militaire.
La rue de « Saida Al Kadima», séparant entre la région du Chiyyah et Ain Al Rommana se transforma en un front chaud où abondaient les monticules de terre, les blocs de béton et les barricades. A Ain el Rommana se trouvaient les combattants des Kataëb (Phalanges) et des Ahrar (libéraux), de l'autre côté se trouvaient les combattants du Mouvement national et les factions palestiniennes.
C’est alors que Imad eu l’occasion, à l'âge de 14 ans, de faire connaissance et de se mélanger au front gauche dans ses diverses idées et factions. Il se lia d’amitié avec les communistes, étudia leurs idées, et suscita un intérêt remarquable pour Trotsky. Et se mêla également aux nationalistes sociaux syriens, dont il apprécia la profondeur et la discipline. Mais tout cela ne le poussa pas à s’affilier à l'une des parties libanaises, et il passait ses jours et ses nuits, comme tous les garçons du Chiyyah, à se déplacer d’un front à l’autre, limitant sa participation, à cause de son jeune âge, à l'édification des monticules de terre pour protéger les civils des tirs des snipers (tireurs), il participa ensuite aux gardes de nuit où il fit connaissance aux militants palestiniens, écoutant des histoires de leur pays. Quant à sa mère, elle eu aussi sa part nocturne de souffrance, cherchant son fils et suivant sa trace d’un front à l'autre, elle le ramenait à la maison la nuit qu’il quittait une fois encore dans la matinée, et n’y retournait que si Hajja Amina allait une nouvelle fois le chercher, cette femme qui n’était pas au courant de ce qui l’attendait plus tard.
Ainsi, en Juin 1984 Haj Fayez et Hajja Amina firent leurs adieux à leur cadet, Jihad, tué lors de bombardements d'artillerie visant le domicile de Sayyed Mohammad Hussein Fadlallah à Bir al-Abed. Après une décennie, Hajja Amina et Haj Fayez enterrèrent de nouveau leur benjamin, Fouad, affilié à la résistance, qui fut assassiné par les services secrets israéliens à l’aide d’un engin explosif dans la région du « Sfeir » dans la banlieue sud. Aussi la mère ne se rendait pas compte de ce que lui cachait le destin, c’était le martyre de son troisième enfant, son fils aîné Hajj Imad, en 2008.
Il était clair que l'enseignement religieux avait son impact chez Imad, y compris son intérêt dans la pensée de l'Imam Musa al-Sadr, c’est ainsi qu’il participa aux activités du mouvement des privés à l'époque avec son voisinage. Mais il était clair que les idées de la révolution palestinienne l’avaient plus influencé, et il se retrouva plus près du mouvement Fateh, la plus grande faction à l’époque. Et il eu bientôt l'occasion de réaliser sa formation militaire dans plusieurs camps de Beyrouth et au-delà. Il fut qualifié militairement, et nommé commandant de peloton. Mais la session fatidique fut celle du camp d’Al-Zahrani «Camp de Abu Luay», où la martyre Dalal Mughrabi avait fait sa formation.
Imad et « Fateh »
Dans un centre de Fateh à Chiyyah, vivait Abou Hassan Khodor Salameh (le martyre Ali Dib assassiné par Israël en 1999), aussi connu comme «Abou Hassan Platine», en raison des nombreuses tiges de platine plantées dans plusieurs parties de son corps à la suite de blessures récurrentes. Le jeune libanais fut impressionné par Imad, voyant en lui l’homme approprié pour le travail évolutif. Peu de temps après, Abou Hassan décida de nommer Imad son adjoint.
Imad resta dans la formation jusqu'en 1981, et en sortit suite à son manque d'engagement aux décisions du mouvement, c’est parce que le jeune religieux fut fortement influencé par l'enlèvement de l'imam al-Sadr. Et quand l'érudit Fadlallah subit une tentative d'assassinat par les services secrets irakiens en 1979, Imad et certains de ses camarades créèrent un bouclier de sécurité pour Sayed Mohamed Hussein Fadlallah, veillant à sa protection et aux mesures de sécurité, puis il l’accompagna dans un pèlerinage en 1980. C’est alors qu’il fut connu sous le nom de «Hajj Imad».
Puis, survint la mort de Sayed Muhammad Baqir al-Sadr en Irak en Avril 1980, qui marqua un tournant dans sa vie, puisqu’il se trouva face à la responsabilité d'intervenir contre le parti Baas soumis à l'autorité de l'Irak. A cette époque, le Baas fut accusé de cibler les savants religieux et les leaders du mouvement Amal et ce qui était connu à l'époque comme «les comités islamiques ». Hajj Imad fut engagé dans des confrontations armées avec les baasistes, ce qui conduisit à sa séparation complète du mouvement Fateh dans la première moitié de l’année 1981.

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