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Frédéric Lenoir : “La guérison du monde et des relations humaines universelles”

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  • Frédéric Lenoir : “La guérison du monde et des relations humaines universelles”

    Le XXIème siècle est marqué par une succession de crises écologiques, économiques et politiques qui suscitent tensions et angoisses, faisant refleurir le vieux mythe de la fin du monde. Frédéric Lenoir montre à travers son roman «La guérison du monde et des relations humaines universelles» que notre monde est confronté à au moins dix bouleversements inédits dans l’histoire de l’humanité. Pour trouver une telle mutation de l’homme, de son cerveau et de ses modes de vie, il faut remonter non pas à la Renaissance, mais à plus de dix mille ans, lorsque les groupes humains abandonnèrent le mode de vie nomade pour se sédentariser. La Nouvelle Tribune a rencontré cet historien des religions dans le cadre d’un café littéraire. Entretien.

    La Nouvelle Tribune: Votre ouvrage s’intitule « La guérison du Monde». Pensez-vous que le monde aille de plus en plus mal?
    Frédéric Lenoir: Paradoxalement, le monde va de plus en plus mal et de mieux en mieux depuis plusieurs siècles, parce qu’il y a eu des progrès extraordinaires au niveau de la médecine, il y a eu une amélioration globale au niveau de l’alimentation, nous pouvons guérir certaines maladies, il y a de moins en moins de famines. Cela est l’aspect qui va le mieux. Quant à l’aspect qui ne va pas bien, c’est que nous sommes dans une mondialisation extrêmement rapide, qui se fait essentiellement sur le point de vue économique et qui crée de plus en plus d’injustices et de problèmes écologiques, il détruit la planète et l’écosystème. Nous sommes devant des chocs culturels violents. Nous avons l’impression que tout va mal au fond et cela crée une anxiété collective à cause d’une médiatisation qui ne fait pas la part des choses. Quoique que nous ayons résolu des tas de problèmes, nous créons cette mondialisation qui se fait par le biais de la technique et de l’économie. Je dirais donc qu’on a guéri plein de maladies mais on découvre que nous avons un cancer, il faut s’y prendre avec beaucoup d’intelligence pour sortir de ces problèmes que nous avons créés.

    Quelles sont vos sources d’inspirations ?
    Ma source d’inspiration est due à ma formation sociologique et historique. Grâce à ma formation j’ai pu acquérir une connaissance de l’histoire des religions et sur la culture du monde. Donc cela me permet d’avoir du recul et de connaitre d’autres cultures et coutumes.


    Qu’est ce que vous répondez à tous ces gens aujourd’hui qui sont déçus par la politique de leur pays, qui sont inquiets pour leurs identités?
    De nos jours, tout le monde est déçu par les hommes politiques. Je ne pense pas que les hommes politiques résolvent tous nos problèmes. Il faut s’investir dans les Organisations Non Gouvernementales (ONG), associations ou encore dans les coopératives. L’Etat a pour mission de créer des lois, des chartes ; il ne faut pas attendre qu’il nous crée des emplois. Aujourd’hui nous assistons à une émergence de la société civile et c’est une très bonne chose, des citoyens qui vont proposer et développer des pistes auxquelles des politiciens n’ont jamais pensé et c’est à ces derniers de valider leurs projets. De manière ultime, avant de râler il faut se remettre en question.


    Vous dites qu’une révolution de la conscience est en marche et qu’elle est mue par deux forces, la vie et l’amour. Qu’est ce que vous avez à dire?
    Nous avons beaucoup vécu dans des idéologies collectives, c’est-à-dire dans des grands systèmes de pensée comme des religions, des systèmes politiques ou encore le consumérisme qui est aujourd’hui la grande idéologie du monde. Ainsi, les gens ont commencé à s’inspirer de tolérance, de compréhension pour aller tous vers l’amour et se découvrir mais nous avons peur les uns des autres. Au fond nous avons tous envie d’avoir une vie meilleure, pour réussir il faut sortir de l’ignorance. C’est pour cela que je parle d’une nouvelle conscience qui va nous permettre de vivre à l’échelle planétaire.

    Vous avez déclaré que le film Avatar est un modèle de société. Mais encore?
    Oui, Avatar montre deux univers possibles, un monde tel qu’il est, représenté par les humains qui vont confier un monde tel que Pandora à un système typiquement masculin de domination, d’exploitation. D’un autre côté, il y a un monde très féminin où nous pouvons vivre en solidarité, et en harmonie avec la nature. Il faut qu’on s’inspire de ce modèle de vie pour sortir de cette crise. A travers ce film, James Cameron nous met face à l’urgence de transformer notre sens des valeurs. Il stigmatise les conséquences du matérialisme à outrance et nous incite à devenir plus moraux en faisant preuve notamment de fraternité, de respect de la nature et de la vie.

    Quels sont vos projets à venir ?
    J’écris un roman sur le bonheur individuel, il s’intitulera « Du bonheur, petite médiation sur l’art d’être heureux», édité chez Fayard. Il sortira en octobre prochain.

    Un dernier message?
    J’aime cette citation de Ghandi « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde». C’est-à-dire commencez à changer vous -même et puis petit à petit les individus changeront et trouveront de nouvelles idées. Nous n’avons nul besoin d’attendre les prochaines élections ou de faire tomber le gouvernement. Nous sommes armés de nos volontés. Il nous suffit d’en prendre conscience.
    Entretien réalisé par Fatimazahraa Rabbaj
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