Mieux vaut tard que jamais. Les sites archéologiques d’Oran sont devenus un centre d’intérêt, depuis quelques années. Grâce aux efforts de certaines associations, le riche patrimoine d’El Bahia retrouve peu à peu son éclat et son lustre d’antan.
Désormais, et à travers une stratégie probante, les pouvoirs publics tentent de redonner vie à ces sites, qui commençaient à devenir méconnus de la nouvelle génération, à l’image de la sublime Promenade Ibn-Badis (ex-l’Etang), qui a été complètement délaissée, avant qu’une opération d’aménagement ne vienne remettre les pendules à l’heure. Dans ce contexte, l’antenne d’Oran de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés a été sollicitée, durant l’année universitaire écoulée, par des étudiants d’architecture de l’USTO et ceux de l’Institut d’archéologie préhistorique des universités de Mascara et de Tlemcen pour visiter des sites historiques et entreprendre des travaux sur place. Le site romain Portus Magnus, dans la daïra de Bethioua, reste un chantier de travail privilégié des étudiants pour la collecte d’informations historiques et architecturales nécessaires pour leurs mémoires de fin d’études. Ce site antique est classé monument national de par son importance historique et archéologique, suscitant l’intérêt des chercheurs et des étudiants. D’autre part, plus de 150 étudiants du département d’archéologie de l’Université de Mascara ont visité ce site, encadrés par des chercheurs et professeurs. Alors que deux cents autres étudiants de l’USTO ont visité d’autres sites historiques et archéologiques classés d’Oran. Ces visites et ces chantiers de travail s’inscrivent dans le cadre de conventions paraphées entre ces établissements universitaires et l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, rappelle-t-on.
La Porte du caravansérail enfin prise en charge
La porte du caravansérail d’Oran, détruite par une tempête en 2001, sera reconstituée par une équipe de spécialistes, a-t-on appris de l’annexe d’Oran de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés. Cette opération, menée en collaboration avec la direction locale de la culture et des associations versées dans la préservation des sites historiques, portera sur un inventaire des vestiges de ce site, encore visibles près de la Promenade Ibn-Badis, au centre-ville d’Oran, leur déplacement dans un lieu sécurisé en vue de les préserver de toute forme de détérioration. Des spécialistes en archéologie, en histoire et en sciences archivistiques seront impliqués dans cette action. Des rencontres sur ce site ont eu lieu afin d’informer et de sensibiliser le large public sur l’importance de ce monument classé à l’échelle nationale, et sur l’histoire de ce site et sa valeur architecturale. Cette porte, qui se distinguait par son style architectural arabo-musulman, a été construite en 1848, pour servir d’accès au caravansérail, édifié au quartier populaire de Sidi Houari. Le site est devenu ensuite l’hôpital Saint-Lazard, avant que l’imposante porte, détruite en 1883, ne soit reconstituée au niveau de la Promenade de l’Etang, actuellement Ibn-Badis. La ville d’Oran, une véritable cité-citadelle, comptait plusieurs portes, comme Bab Spanya, Bab Tlemcen ou Bab Canastel, plus connue sous le nom de Bab Labher, et Bab Santon, désignée également Bab El Mersa par les Oranais. Ces vestiges peuvent être des produits touristiques à faire découvrir et à intégrer dans les balades et circuits proposés aux touristes et aux curieux. D’autre part, à l’occasion du mois du patrimoine, l’annexe de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, en collaboration avec la direction des affaires religieuses et des wakfs, compte initier une opération similaire pour recenser les objets de valeur historique de la mosquée du Pacha, actuellement fermée pour travaux de restauration. Une nuit de l’astronomie sera également organisée au niveau de la forteresse Santa Cruz, sur les hauteurs du Murdjadjo. Cet évènement sera mis sur pied par plusieurs partenaires, dont les Scouts musulmans algériens et l’association d’astronomie El Bettani.
Les Bains turcs attendent leur tour
Des initiatives ont eu lieu en vue de la restauration du site historique Les Bains turcs, mais hélas sans résultat. Ces actions ont pour objectif de valoriser ce monument qui fait partie du patrimoine culturel et dont la construction remonte à 1708. Il est vrai que des spécialistes, des historiens et des sociologues ne cessent dans la capitale de l’Ouest à appeler à sa réhabilitation. En effet, le projet de restauration du site historique des Bains turcs d’Oran donnera du baume au cœur des Oranais qui résistent comme ils peuvent pour sauvegarder une identité à leur ville. Il faut dire que les vieux quartiers d’El Bahia sont en voie de disparition. Les associations, qui se disent capables de réhabiliter ces sites ou vieux quartiers, payent de leurs poches, et en euros, selon certains adhérents de ces associations. Pour rappel, le site des Bains turcs, qui remonte à la période ottomane, fut construit par le bey Bouchelaghem de Mascara en 1708, après avoir chassé les Espagnols. Libération qui durera jusqu’à 1732, date de la reprise de la ville par les troupes espagnoles, qui la quitteront définitivement en 1792. A signaler que la préparation d’une manifestation, dite « Foire aux métiers traditionnels », se tiendra à l’occasion de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18 mai). Cet événement aura lieu au Palais de la culture.
Les métiers traditionnels du bâti au centre d’intérêt
Le patrimoine architectural et les monuments historiques étaient un centre d’intérêt des pouvoirs publics, des artisans et des professionnels, de la société civile, des citoyens et du monde universitaire. Le patrimoine constitue un enjeu de société et de développement global. Cependant, une menace grave pèse sur l’avenir de ce patrimoine. Il s’agit de la disparition des métiers traditionnels du bâti menacés de disparition et pourtant indispensables. Les artisans, les moyens de travail et les produits sont de plus en plus rares. La formation professionnelle dans ces métiers est rare, voire indisponible. Dans ce cadre, un colloque international sur les métiers traditionnels du bâti et la valorisation du patrimoine architectural a été initié par l’Institut culturel français, en collaboration avec l’association Santé Sidi El Houari et l’USTO. Cette rencontre a vu la participation d’architectes, d’enseignants universitaires, de professeurs d’enseignement professionnel, d’artisans, d’historiens, de sociologues, de géologues, d’archéologues, de gestionnaires du patrimoine et de chercheurs. Les intervenants ont présenté leurs témoignages, leurs actions, leurs expériences, des pistes nouvelles de réflexion sur le développement de ce secteur, dont l’avenir culturel, social et économique est porteur de développement et de rapprochement entre les cultures et les générations. Un vaste et ambitieux programme a été initié par les pouvoirs publics pour sauver et réhabiliter des centaines d’immeubles anciens, ainsi que de nombreuses places publiques. Ce programme est cependant très exigeant en savoir et en savoir-faire artisanaux et métiers traditionnels, tels que la maçonnerie traditionnelle, la taille de pierre, les forgerons et ferronniers d’art, les menuisiers ébénistes et charpentiers et la pose de vitraux et de carrelage traditionnels
par M. Ayane
Samedi, 09 Novembre 2013 06:42 LE REPORTERS DZ
Désormais, et à travers une stratégie probante, les pouvoirs publics tentent de redonner vie à ces sites, qui commençaient à devenir méconnus de la nouvelle génération, à l’image de la sublime Promenade Ibn-Badis (ex-l’Etang), qui a été complètement délaissée, avant qu’une opération d’aménagement ne vienne remettre les pendules à l’heure. Dans ce contexte, l’antenne d’Oran de l’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés a été sollicitée, durant l’année universitaire écoulée, par des étudiants d’architecture de l’USTO et ceux de l’Institut d’archéologie préhistorique des universités de Mascara et de Tlemcen pour visiter des sites historiques et entreprendre des travaux sur place. Le site romain Portus Magnus, dans la daïra de Bethioua, reste un chantier de travail privilégié des étudiants pour la collecte d’informations historiques et architecturales nécessaires pour leurs mémoires de fin d’études. Ce site antique est classé monument national de par son importance historique et archéologique, suscitant l’intérêt des chercheurs et des étudiants. D’autre part, plus de 150 étudiants du département d’archéologie de l’Université de Mascara ont visité ce site, encadrés par des chercheurs et professeurs. Alors que deux cents autres étudiants de l’USTO ont visité d’autres sites historiques et archéologiques classés d’Oran. Ces visites et ces chantiers de travail s’inscrivent dans le cadre de conventions paraphées entre ces établissements universitaires et l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, rappelle-t-on.
La Porte du caravansérail enfin prise en charge
La porte du caravansérail d’Oran, détruite par une tempête en 2001, sera reconstituée par une équipe de spécialistes, a-t-on appris de l’annexe d’Oran de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés. Cette opération, menée en collaboration avec la direction locale de la culture et des associations versées dans la préservation des sites historiques, portera sur un inventaire des vestiges de ce site, encore visibles près de la Promenade Ibn-Badis, au centre-ville d’Oran, leur déplacement dans un lieu sécurisé en vue de les préserver de toute forme de détérioration. Des spécialistes en archéologie, en histoire et en sciences archivistiques seront impliqués dans cette action. Des rencontres sur ce site ont eu lieu afin d’informer et de sensibiliser le large public sur l’importance de ce monument classé à l’échelle nationale, et sur l’histoire de ce site et sa valeur architecturale. Cette porte, qui se distinguait par son style architectural arabo-musulman, a été construite en 1848, pour servir d’accès au caravansérail, édifié au quartier populaire de Sidi Houari. Le site est devenu ensuite l’hôpital Saint-Lazard, avant que l’imposante porte, détruite en 1883, ne soit reconstituée au niveau de la Promenade de l’Etang, actuellement Ibn-Badis. La ville d’Oran, une véritable cité-citadelle, comptait plusieurs portes, comme Bab Spanya, Bab Tlemcen ou Bab Canastel, plus connue sous le nom de Bab Labher, et Bab Santon, désignée également Bab El Mersa par les Oranais. Ces vestiges peuvent être des produits touristiques à faire découvrir et à intégrer dans les balades et circuits proposés aux touristes et aux curieux. D’autre part, à l’occasion du mois du patrimoine, l’annexe de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, en collaboration avec la direction des affaires religieuses et des wakfs, compte initier une opération similaire pour recenser les objets de valeur historique de la mosquée du Pacha, actuellement fermée pour travaux de restauration. Une nuit de l’astronomie sera également organisée au niveau de la forteresse Santa Cruz, sur les hauteurs du Murdjadjo. Cet évènement sera mis sur pied par plusieurs partenaires, dont les Scouts musulmans algériens et l’association d’astronomie El Bettani.
Les Bains turcs attendent leur tour
Des initiatives ont eu lieu en vue de la restauration du site historique Les Bains turcs, mais hélas sans résultat. Ces actions ont pour objectif de valoriser ce monument qui fait partie du patrimoine culturel et dont la construction remonte à 1708. Il est vrai que des spécialistes, des historiens et des sociologues ne cessent dans la capitale de l’Ouest à appeler à sa réhabilitation. En effet, le projet de restauration du site historique des Bains turcs d’Oran donnera du baume au cœur des Oranais qui résistent comme ils peuvent pour sauvegarder une identité à leur ville. Il faut dire que les vieux quartiers d’El Bahia sont en voie de disparition. Les associations, qui se disent capables de réhabiliter ces sites ou vieux quartiers, payent de leurs poches, et en euros, selon certains adhérents de ces associations. Pour rappel, le site des Bains turcs, qui remonte à la période ottomane, fut construit par le bey Bouchelaghem de Mascara en 1708, après avoir chassé les Espagnols. Libération qui durera jusqu’à 1732, date de la reprise de la ville par les troupes espagnoles, qui la quitteront définitivement en 1792. A signaler que la préparation d’une manifestation, dite « Foire aux métiers traditionnels », se tiendra à l’occasion de la célébration du mois du patrimoine (18 avril-18 mai). Cet événement aura lieu au Palais de la culture.
Les métiers traditionnels du bâti au centre d’intérêt
Le patrimoine architectural et les monuments historiques étaient un centre d’intérêt des pouvoirs publics, des artisans et des professionnels, de la société civile, des citoyens et du monde universitaire. Le patrimoine constitue un enjeu de société et de développement global. Cependant, une menace grave pèse sur l’avenir de ce patrimoine. Il s’agit de la disparition des métiers traditionnels du bâti menacés de disparition et pourtant indispensables. Les artisans, les moyens de travail et les produits sont de plus en plus rares. La formation professionnelle dans ces métiers est rare, voire indisponible. Dans ce cadre, un colloque international sur les métiers traditionnels du bâti et la valorisation du patrimoine architectural a été initié par l’Institut culturel français, en collaboration avec l’association Santé Sidi El Houari et l’USTO. Cette rencontre a vu la participation d’architectes, d’enseignants universitaires, de professeurs d’enseignement professionnel, d’artisans, d’historiens, de sociologues, de géologues, d’archéologues, de gestionnaires du patrimoine et de chercheurs. Les intervenants ont présenté leurs témoignages, leurs actions, leurs expériences, des pistes nouvelles de réflexion sur le développement de ce secteur, dont l’avenir culturel, social et économique est porteur de développement et de rapprochement entre les cultures et les générations. Un vaste et ambitieux programme a été initié par les pouvoirs publics pour sauver et réhabiliter des centaines d’immeubles anciens, ainsi que de nombreuses places publiques. Ce programme est cependant très exigeant en savoir et en savoir-faire artisanaux et métiers traditionnels, tels que la maçonnerie traditionnelle, la taille de pierre, les forgerons et ferronniers d’art, les menuisiers ébénistes et charpentiers et la pose de vitraux et de carrelage traditionnels
par M. Ayane
Samedi, 09 Novembre 2013 06:42 LE REPORTERS DZ
