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histoire du cheval

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  • #16
    Le cheval barbe .


    L'histoire du cheval et celle des populations humaines sont étroitement mêlées.
    Aussi, un retour dans l'histoire nous permettra de mieux comprendre comment s'est construit le présent.
    Les Origines
    Il reste toujours des parts d'ombre dans l'histoire sur lesquelles les historiens s'affrontent. Bien qu'il soit difficile de faire une synthèse qui convienne à tout le monde, après avoir consulté de nombreuses sources, il nous semble que l'histoire du Barbe pourrait se retracer ainsi :


    Sur la période antérieure à 4000 ans avant notre siècle, le Sahara était une terre fertile, couverte de végétations et peuplées d'animaux divers. Les découvertes archéologiques (gravures et peintures rupestres) témoignent de la présence d'hippopotames (et donc de cours d'eau), d'antilopes et de nombreux bovidés élevés par des peuples de type "cuivré" ou de type noir.
    FONT] Sur les peintures rupestres retrouvées, le cheval semblait alors absent du Maghreb, mais il y a diverses contestations sur ce point, notamment au sujet d'ossements retrouvés qui serait d'une espèce équine (ni âne, ni zèbre).

    Cette souche serait la souche autochtone du Barbe. D'elle descendrait aussi le Dongola.
    Mais il semble que le race Barbe ne se serait créée qu'avec les apports de sangs des chevaux de l'exode.
    En effet, il y a 4000 ans (-2000 av J.C.), un grand changement climatique affecta la planète ce qui peut expliquer que de grands mouvements de populations se firent à cette époque.
    Ainsi arrivèrent en Afrique du Nord de nouvelles populations. Certaines passèrent par l'Orient et l'Egypte et ne pouvant s'y installer compte tenu des civilisations structurées déjà en place, allèrent s'installer au delà.
    D'autres semblent être venues par bateaux, d'où l'appellation "peuples de la mer".
    L'arrivée de ces populations et de leurs chevaux est incontestablement retracée par les peintures rupestres, donc ce point n'est pas sujet à contestation historique.
    Le tracé de leur voyage de la côte vers l'intérieur des terres part des territoires de l'actuelle Tunisie.


    Leur utilisation du cheval faisait d'eux des guerriers redoutables contre lesquels la population pastorale des éleveurs de bovidés ne pouvaient résister.
    Au fur et à mesure de l'avancée des peuples cavaliers, les populations noires se replièrent donc plus au Sud jusqu'au Niger et au Soudan.

    Les populations cavalières provenaient de diverses origines, et fondèrent des groupes bien distincts d'un point de vue ethnique, ce qui explique que les Berbères ne sont en rien un peuple en soi. D'ailleurs, il y avait de très fréquentes luttes entre tribus ethniques différentes.
    On peut considérer que le vocable "Berbère" désigne de manière générale et indifférenciée toute la population non noire qui s'est installée il y a environ 4000 ans au Nord de l'Afrique.Certaines populations provenaient d'Europe Centrale et d'Asie, d'autres d'Europe
    Le géographe romain Scylax mentionne, dans ses écrits sur les civilisations méditerranéennes, qu'il y avait, 2 siècles avant JC, dans une province de l'actuelle Tunisie, un peuple blond de type européen qui vivait là depuis des temps immémoriaux...
    Tous les Berbères ne sont d'ailleurs pas nomades. Le village de certaines tribus (nommé kharouba) est bien différent de celui de la culture arabe et ressemble à s'y méprendre à un village d'Europe du Sud.

    De même les Kabyles ont aussi une origine ethnique différente puisque malgré les métissages sur plusieurs millénaires, il reste des Kabyles blonds aux yeux bleus qui proviendraient d'une migration de population venant d'Europe.

    Certaines autres tribus sont typées avec une structure de visage à la face plus aplatie, aux pommettes élargies, qui tiendraient leurs particularités d'un peuple venu d'Europe Centrale ou d'Asie.
    Il nous semble donc difficile de soutenir l'hypothèse de l'unicité de l'origine des chevaux du Mahgreb, sachant que les populations d'Europe Centrale et d'Asie ont dû amener des chevaux de type Tarpan, Mongol et Turcoman.
    Les populations d'Europe septentrionale ou occidentale ont amené des origines Celtiques, ce qui n'est que très rarement signalé alors que le déplacement de populations Galloises vers le Sud est marqué par l'étymologie de la Galicie Espagnole et du Portugal et s'est poursuivi, notamment sur la face Ouest du Mahgreb, au Maroc, où la présence de vestiges celtiques est bien souvent méconnue (notamment le Cromlech de M'Soura à mi-distance entre Tanger et Rabat).


    L'origine Tarpan aurait amené à la race Barbe les caractéristiques suivantes :

    - exceptionnelle résistance dans des climats difficiles
    - tête busquée (profil "moutonné")
    - beaucoup de crins
    - corpulence moyenne avec des épaules étroites et des membres fins.

    L'origine Turcoman dont descendent les actuels Akhal Teke ne peut être exclue, compte tenu de sa très grande ancienneté.
    Cheval du désert d'une extraordinaire résistance, il serait improbable qu'ils n'aient pas été utilisés et n'ait pas essaimé ses gènes sur les berges Sud de la Méditerranée.
    Cette origine pourrait avoir amené aux Barbes une multiplicité de gènes de robes (gènes Crème, Champagne, Dun, Silver)
    Bien qu'on tende à sélectionner des modèles Akhal Téké fins et grands avec une encolure en col de cygne, il existe aussi au sein des Akhal Téké, peu de gens savent qu'en fait, au sein de la race Akhal Téké, il existe des modèles très proches du Barbe :
    Ici Garem, Akhal Teke Isabelle
    L'origine Celte aurait amené des chevaux ayant une structure osseuse plus forte et probablement des crins épais, denses et fournis, caractéristiques que l'on retrouve chez le cheval de Mérens qui serait le fier descendant des origines celtiques.
    Cette influence celtique serait plus localisée sur la façade Ouest du Maghreb, ce qui expliquerait que parmi les chevaux Marocains on retrouve des Barbes avec une charpente osseuse plus forte et des crins abondants, plus gros et ondulés.

    Ceci expliquerait donc en vérité les différents types de Barbes, notamment la coexistence de chevaux à chanfrein droit et à chanfrein busqué. Il est possible que cette évocation d'origines multiples déplaise à ceux qui défendent un concept de pureté de race unique... mais le concept de race "pure" serait une hypothèse qu'il n'est guère raisonnable de soutenir au vu de ce que nous enseigne l'histoire.
    Il ne faut pas en déduire pour autant que la race Barbe soit un assemblage disparate.
    Durant 4000 ans, entre ces différentes ethnies, les chevaux ont toujours été des prises de guerre de grande valeur ce qui a conduit à un brassage génétique important.
    Les tribus Berbères (dont les Kabyles en Algérie, Touaregs dans le Sahara, Chelouhs au Maroc) se déplaçaient sur des territoires très vastes.
    Le berceau de la race s'étend donc sur tout le Maghreb actuel (Maroc, Algérie, Tunisie) mais aussi dans les pays d'Afrique noire limitrophes au Sahara où le cheval Barbe aurait ainsi un lien de parenté avec le Dongola (soit par ancêtre commun, soit ensuite par métissage).
    Tous les chevaux qui ont pu survivre devaient avoir les qualités nécessaires pour s'adapter aux conditions de vie (climat, travail) de sorte que l'identité de la race s'est constituée autant sur le brassage des origines initiales que sur des qualités communes.
    Depuis l'Europe, on peut croire que la région méditerranéenne d'Afrique du Nord bénéficie d'un climat agréable. Cela est vrai sur la bande côtière, mais il y a de forts reliefs, des régions montagneuses, des hauts plateaux arides, de nombreuses régions où le climat est torride la journée et glacial la nuit

    Après la désertification du Sahara, les conditions de vie difficiles ont façonné un type de cheval très résistant, frugal, habile, vif et endurant qui était l’allié indissociable des Berbères et dont dépendait la survie des tribus.
    Ajouté à la sélection des chevaux les plus résistants qui seuls ont pu arriver aux termes des migrations, il s'est constitué une race aux caractères trempés et génétiquement très fortement ancrés.
    Dans leurs caractéristiques actuelles, les chevaux Barbes portent en eux cet exceptionnel patrimoine génétique d'histoire et d'adaptation.
    En Numidie, les chevaux Berbères étaient particulièrement réputés.
    Comme le relate Strabon en 58 avant JC, les cavaliers Numides étaient particulièrement remarquables. Ils montaient à cru de petits chevaux rustiques et particulièrement fougueux, qu'ils dirigeaient en parfaite harmonie, sans mors dans la bouche, avec seulement une corde autour de l'encolure, ce qui leur valait de la part des romains le qualificatif d'infrenatus, ce qui signifiait sans frein (sans mors).
    Les pratiques Numides diffèrent donc considérablement de ce que nous ont appris d'autres découvertes archéologiques qui font état en Nubie (entre la Haute Egypte et le Soudan) d'une civilisation vivant dans les premiers siècles de l'ère chrétienne.

    Dernière modification par katiaret, 03 mars 2014, 12h24.
    dz(0000/1111)dz

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    • #17
      Les autres chevaux
      :La civilisation Nubienne et les tombeaux de Qostol ont ainsi révélé des chevaux et des esclaves sacrifiés à la mort de leur maître et enterrés avec lui. De nombreux harnachements ont été exhumés et font état d'une culture différente, de type égyptienne.
      Contrairement à l'équipement plus que dépouillé des cavaliers Numides, les chevaux Nubiens étaient richement harnachés et parés de matières et d'étoffes précieuses et étaient dirigés
      au moyen d'un mors extrêmement brutal, une sorte de tenaille qui enserrait la mâchoire inférieure du cheval.



      Cette civilisation rattachée à l'Egypte (leur sculpture en témoigne), est de toute manière d'une origine tout à fait différente des peuples Berbères.
      Mors Nubien



      L'époque romaine :
      Les premiers témoignages sur les chevaux Barbes nous proviennent des Romains, qui ont eu le mérite de consigner leurs observations et de codifier l'organisation de la société.Les romains ont envahi l'Afrique du Nord et ont achevé la conquête de l'Egypte dans le siècle avant J.C. Ils ont ensuite progressé en Afrique Septentrionale qui a été divisée en cinq provinces (l'Egypte restant en dehors, car rattachée d'un point de vue ethnique et culturel à l'Orient). Ces provinces étaient placées sous l'autorité de proconsuls, de légats ou de procurateurs. Les romains désignaient les peuples présents sur ces territoires sous les noms de Numides, Lybiens, Maures, Gétules etc.
      Les Romains avaient jusque là surtout utilisé des chevaux de grande taille et puissants, puisqu'ils ont importé de Gaule des Traits Ardennais pour assumer le transport de lourdes charges.
      Mais les Romains apprécièrent à leur valeur les remarquables qualités des chevaux Barbes : les généraux romains Elien, Faliscus, Gratius et Héroditien en ont fait état dans leurs écrits lors de leurs campagnes en Afrique du Nord.
      La qualité des chevaux Barbes ne pouvaient leur échapper. En effet, la cavalerie militaire romaine était insuffisante et médiocre, ce qui leur a valu bien des défaites, notamment celle de Cannes où les troupes romaines furent battues par Hannibal et sa cavalerie Numide.
      Les empereurs romains décidèrent de faire appel aux cavaliers Numides pour renforcer leurs armées lors de nombreuses autres campagnes. C’est ainsi qu’on relate qu’ils gagnèrent la bataille de Zama.
      En plus du recrutement des Numides, les Romains organisèrent l'élevage des chevaux Berbères en Tunisie pour se fournir en montures de qualités pour leurs dignitaires et pour les missions militaires.
      Le sens de l'organisation et de la conquête des Romains ne pouvait qu'être servi par de tels coursiers de guerre, capables de prouesses dans les combats, et qui permettaient, grâce à leur endurance et leur rapidité, de transporter les informations des postes de commandement jusqu'aux lieux de combat ou aux postes de reconnaissance.
      Des mosaïques romaines retrouvées en Tunisie près de Sousse (Hadrumète), témoignent des Haras que les Romains consacrèrent aux chevaux Berbères.
      Il est capital de comprendre qu'il ne pouvait s'agir de chevaux Arabes, puisque l'invasion musulmane et l'apport des chevaux d'Orient ne s'est faite que bien après dans l'histoire.
      D'autres mosaïques de l'époque romaine témoignent de ces chevaux, souvent de petite taille.

      Epoque romaine - Mosaïque de Zliten en Tripolitaine
      Les personnages romains disposant d’un statut social élevé se faisaient majoritairement représenter avec leur cheval, notamment sur leur vaillante monture de combat. La statue du Consul Marcus Monius Balbus (vers 40 avant JC) le représente montant un cheval réputé Barbe.
      Cette monnaie représente Constance Chlore,sous le règne de Dioclétien
      l époque Arabes musulmans :
      Après la colonisation de l'Empire Romain, les territoires d'Afrique du Nord ont ensuite subi les invasions musulmanes au VIème siècle. Le terme "Maghreb" qui a été retenu par l'histoire est un terme donné par les Arabes d'Orient et qui signifie "pays du soleil couchant" pour désigner cette colonie d'Afrique du Nord située à l'ouest de l'Egypte.
      En colonisant le Maghreb avec leurs chevaux Arabes, les combattants de l’Islam purent apprécier ce cheval autochtone qui était un adversaire sérieux à leurs propres montures.
      Grâce à leurs chevaux, les tribus Berbères ont d'ailleurs longtemps résisté aux Arabes, car ils étaient les seuls à pouvoir tenir tête aux attaques guerrières des Musulmans.
      L'histoire a retenu que les Berbères ont même organisé leur résistance en créant une alliance entre tribus sous la direction de la reine Berbère Kahina, qui trouva la mort lors d'un combat contre les musulmans en 704/705 après J-C.
      La résistance guerrière des Berbères n'eut toutefois pas raison des Arabes qui de plus en plus nombreux au fil des générations, devinrent majoritaires et réussir à imposer leur culture, leur religion et leur langue. Mais les Berbères avaient été les plus rudes ennemis que les Arabes aient eu à combattre.
      Leur indépendance, leur bravoure et leurs habitudes guerrières les rendaient encore redoutables pour l'autorité Arabe, qui n'était pas sûre de pouvoir les contenir de manière durable.
      Plutôt que de lutter contre eux, les Arabes en firent des alliés en leur offrant des responsabilités militaires.
      En très large majorité, ce sont les Berbères et leurs chevaux qui furent chargés des conquêtes de l'Islam.
      De fait, c'est une grande partie du cheptel Berbère qui fut déplacé tandis que ceux qui restèrent au Maghreb furent croisés avec les chevaux Arabes, ce qui permettait aux Arabes de conserver pour l'apparat leurs chevaux qu’ils considéraient comme plus nobles.
      dz(0000/1111)dz

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      • #18
        La conquête de la péninsule Ibérique et de la France :

        L'Espagne avait subi environ 8 siècles de domination romaine, durant laquelle les Romains élevaient et utilisaient déjà des chevaux Barbes sur les territoires qu'ils occupaient.
        Après avoir été gouvernée par les Romains jusqu'au Vème siècle, la péninsule ibérique, avait connu les invasions des barbares du Nord, Vandales, Alains, Suèves.

        Au VIème siècle l'Espagne était aux mains des Wisigoths qui en étaient maîtres lorsque les Arabes arrivèrent.

        Les Wisigoths s'étaient adaptés à la culture latine qui s'était développée pendant l'occupation romaine au point de renoncer à leur culture initiale (langue et croyance) et de s'être convertis au christianisme.

        La première expédition Arabe en Espagne, suivant Ibn Khaldoun , eut lieu en l'an 711 de notre ère, et ne comptait que douze mille combattants, se composant presque exclusivement de Berbères et de leurs chevaux.
        L'étymologie de Gibraltar viendrait d'ailleurs de Djebel Tarik, du nom du lieutenant Berbère Tarik Ben Ziad, qui dirigeait la conquête sous les ordres du général Arabe Mouza.

        La population autochtone de serfs passa de l'autorité des Wisigoths à celle des Arabes sans réelle résistance puisque finalement les Arabes ne leur imposaient pas de conditions plus dures : quelques provisions et un tribut d'argent raisonnable à payer.

        Mais surtout, les Arabes faisait preuve d'une grande tolérance et laissaient au peuple local leurs biens et leurs églises, et même le droit d'être jugés selon leurs lois. Le code légal, d'origine wisigothe resta d'ailleurs en vigueur jusqu'au XIIIème siècle, malgré les huit siècles de domination musulmane, ce qui fait preuve d'une grande tolérance.

        Seule l'aristocratie, propriétaire du sol, s'opposa.

        Le titre de noblesse "hidalgo" provient d'ailleurs étymologiquement de la contraction d'"hijo del Gotto", fils de Goth. Les chefs Wisigoths furent ainsi repoussés au Nord dans les montagnes d'Asturies.

        La conquête fut extrêmement rapide. En moins de deux années, il n'y avait plus de réelle opposition, alors qu'il avait fallu plus de cinquante ans aux Arabes pour soumettre le Maghreb compte tenu de la fougueuse résistance des Berbères.

        Le général Arabe Mouza ne voulut pas laisser aux Berbères la gloire d'une telle victoire et arriva ensuite avec une armée arabe de vingt mille hommes, mais qui comprenait également huit mille Berbères.

        A Tolède, capitale chrétienne, les arabes trouvèrent les couronnes de pas moins de 25 rois wisigoths.

        Les Berbères s'installèrent de manière durable, appréciant de trouver des terres plus accueillantes que celles de leurs origines. L'assimilation avec le peuple local fut d'autant plus aisée que les mariages entre musulmans et chrétiens étaient fréquents.

        La veuve chrétienne du roi Rodérik fut même épousée par le fils du général arabe Mouza.

        Nombre d'esclaves, achetés par les Arabes, étaient affranchis s'ils présentaient quelques mérites, au point même que le mariage entre un esclave et la fille d'un Arabe était parfaitement reconnu et accepté dignement.

        A leur culture raffinée, les arabes d'Espagne ajoutaient une grande tolérance et des moeurs très chevaleresques. Respecter les faibles, être généreux envers les vaincus, tenir religieusement sa parole finirent pas s'imposer comme une éthique puissante qui trouvait un écho dans les milieux chrétiens, ce qui explique qu'il n'y ait pas eu de véritable conflit de cultures.

        Au début de la conquête, la péninsule ibérique était sous l'autorité du khalifat d'Orient, l'empire des khalifes de Damas.

        Mais en 756 soit 45 ans après la conquête, elle se détacha de l'autorité d'Orient et forma un royaume indépendant, le khalifat de Cordoue, ville qui était sa capitale.

        Intérieur de la Mosquée de Cordoue
        A dix kilomètres de Cordoue, le Khalife Abd er-Rahman III édifia en 936 le palais de Medinat az-Zahre pour une de ses concubines et ce palais a l'architecture typiquement omeyyade abritait des trésors d'art oriental d'origines syrienne ou byzantine.
        L'Espagne Arabe faisait preuve d'un grand raffinement tant technique qu'artistique.

        Le respect des populations conquises et la grande tolérance du khalifat de Cordoue permit même aux évêques chrétiens de tenir des conciles, dont celui de Séville en 782 et celui de Cordoue en 852, alors que la ville était pourtant la capitale du Khalifat !

        De même, l'Espagne Arabe était un des rares lieus où les juifs étaient protégés.

        Les Arabes originaires d'Orient constituaient l'aristocratie intellectuelle de l'invasion arabe, tandis que les Berbères, eux mêmes soumis, restèrent à des positions subalternes, se mélangeant progressivement aux couches moyennes et inférieures de la population ibérique d'origine autochtone et wisigothe.

        Entre Berbères (originaires du Maghreb) et Arabes (en provenance de l'Orient), l'histoire européenne n'a toutefois pas retenu la différence, tous étant appelés sous le vocable "Arabes" (Maures et Sarrazins).

        La présence majoritaire de peuples Berbères a notamment son importance pour expliquer la constitution du cheptel équin.

        A l'instar de leur peuple, les chevaux Barbes étaient beaucoup plus nombreux et destinés à toutes les utilisations (conquêtes, attelages, travaux agricoles). Ainsi, le type Barbe qui était déjà présent, amené par les Romains, est -il devenu prééminent sur toute la péninsule ibérique, jusque dans les provinces reculées marquant même de son influence le poney descendant des Tarpans (Sorraïa) à qui il donna plus de taille et d'élégance.

        Statue du roi Joseph 1er - Lisbonne

        Les Arabes réussirent en quelques siècles à transformer l'Espagne et à la conduire au rang d'une des plus brillantes civilisations d'Europe.
        Les Berbères étaient doués pour le commerce, et les Arabes étaient les maîtres de la Méditerranée, marquant la terminologie marine française d'un nombre impressionnant de mots directement tirés de l'arabe (par exemple "amiral" vient de "amir al-bahr" signifiant prince de la mer).

        Leur influence dans le Sud-Ouest de la France est largement établie, notamment par le port de Narbonne qui voyait se côtoyer et commercer de multiples ethnies, dont les Berbères et les Juifs.

        Il faut tenir compte du fait que la région occitane ne faisait alors pas partie du royaume de France. Tout comme l'Espagne Arabe, l'Occitanie manifestait un art de vivre très moderne pour son époque, ouvert et cosmopolite.

        Des Berbères s'installèrent durablement, comme l'indique l'origine étymologique de bien des noms tels que Castelsarrasin, Castelmaurou, Castelnau-Barbarens et autres lieux-dits nommés Maures, Mauries qui marquent les endroits où ils s'étaient durablement établis.
        D'autres Berbères, plus marqués par un caractère conquérant et guerrier étaient moins portés à commercer et à s'intégrer. Ils étaient alors employés aux conquêtes.

        Si Narbonne fut conquise par les Arabes, par contre le siège de Toulouse en 721 fut un échec.
        Les Arabes se redirigèrent soit vers le Sud en conquérant Carcassonne, Nîmes, puis remontèrent par la vallée du Rhône pour conquérir ensuite Lyon, Mâcon, Autun, le Dauphiné et la Bourgogne, soit vers le Nord Ouest en conquérant Bordeaux malgré la résistance des Aquitains et des Vascons.

        Leur réussite tenait entièrement au fait d'une cavalerie mobile, rapide et très résistante qui défiait et défaisait les guerriers Francs, bien armés et protégés par des armures, mais montés sur des chevaux lourds qui n'arrivaient pas à progresser aussi vite qu'eux.

        Un chroniqueur relate l'attitude de Charles Martel, maire du palais de Poitiers (qui représentait le pouvoir exécutif pour deux rois mérovingiens à faible autorité) :

        "Plusieurs seigneurs français (étaient) allés se plaindre à Charles de l'excès de maux occasionnés par les musulmans et (parlaient) de la honte qui devait rejaillir sur le pays si on laissait ainsi des hommes armés à la légère, et en général dénués de tout appareil militaire, braver des guerriers munis de cuirasses et armés de tout ce que la guerre peut offrir de plus terrible ".

        Charles Martel ne pouvait pas plus lutter contre les Arabes et proposa une autre tactique. Il répondit aux seigneurs :

        "Laissez les faire, ils sont au moment de leur plus grande audace. (...) L'enthousiasme leur tient lieu de cuirasse, et le courage de place forte. Mais quand leurs mains seront pleines de butin, quand ils auront pris du goût pour les belles demeures et les aises de la vie, quand l'ambition se sera emparée des chefs, que la division aura pénétré dans leurs rangs, alors nous irons à eux, sûrs de la victoire".
        Si le raisonnement de Charles Martel s'avéra judicieux, il faut aussi en déduire que c'est bien surtout l'impossibilité matérielle des guerriers Francs à contrer ces guerriers et leurs chevaux si mobiles, rapides et résistants qui les a incités à une telle stratégie d'attente en les laissant d'abord prendre possession des richesses des régions traversées.
        Sous la conduite de leur chef Abdéramane, les Musulmans se dirigèrent vers Poitiers où l'histoire de France a retenu leur défaite contre Charles Martel en 732.
        La Bataille de Poitiers : en 732 Charles Martel stoppe l'invasion des troupes musulmanes.
        Une partie des Sarrasins implantés dans le Languedoc y restèrent en s'intégrant, d'autres conquérants revinrent en Espagne.
        dz(0000/1111)dz

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        • #19
          Intégration en Espagne et reconquête des Catholiques :

          En Espagne, il y eut trois siècles de civilisation particulièrement brillante (architecture, littérature, mathématiques, astronomie, etc...), mais les souches aristocratiques d'origine Wisigothes mais devenues chrétiennes autrefois repoussées vers le Nord finirent par renouer des alliances politiques avec les Francs et organisèrent une reconquête du territoire.

          Pour résister et faire face à quelques défaites qu'ils avaient dû concéder à Alphonse VI, roi de Léon et de Castille, les Arabes appelèrent à leur aide en 1085 les Berbères du Maroc, renforçant ainsi la présence majoritaire de Berbères et accentuant encore l'influence génétique des Barbes sur le cheptel de l'Espagne. Plusieurs dynasties Berbères vinrent donc en Espagne et s'y implantèrent durablement (les Almovaride et les Almohades notamment).

          L'assimilation des tribus Berbères qui s'unirent et s'adaptèrent aux peuples autochtones conduisit dans les cinq siècles suivants à l'amoindrissement du pouvoir des Arabes et l'Espagne put ainsi être reconquise progressivement par les Chrétiens, jusqu'à la chute finale du royaume nasride de Grenade à la fin du XVème siècle (1492).
          Les catholiques ne firent pas preuve de la même tolérance et n'acceptèrent pas le maintien de populations "impures" (ayant des ascendances Arabe et Berbère), même si elles étaient converties au christianisme. Il y eut une volonté de purification ethnique qui se termina dans des bains de sang.

          Comme pour la soumission du Languedoc à l'Eglise de Rome et la destruction des Cathares, les dominicains attisaient la terreur et la haine.

          Le Dominicain Bleda proposa de passer par le fil de l'épée tous les Arabes et leurs descendants, même convertis au christianisme, en assurant que Dieu reconnaîtrait les siens.

          Le gouvernement ne suivit pas officiellement, d'autant que depuis 8 siècles, le clergé espagnol n'avait pas eu à souffrir de la domination arabe et avait pu conserver sa liberté de culte. Officiellement, ceux qui avaient des ascendances Arabes et Berbères furent simplement congédiés du territoire en 1610.

          Le Dominicain Bleda put toutefois se satisfaire du fait que la très large majorité fut exterminée par les fanatiques catholiques.

          La Saint Barthélémy ou le massacre de Béziers ne sont, à côté, que de gentils petits amusements (toujours sous le couvert d'un dogme catholique qui revendique la hauteur et grandeur de sa morale, tout comme les hommes blancs ont massacré les tribus indiennes d'Amérique du Nord avec une volonté haineuse d'éradication ).

          Bien peu purent retourner au Maghreb et l'Espagne perdit ainsi brutalement environ trois millions d'habitants, tandis que la majorité de leurs chevaux restèrent en Espagne.

          Sciences, agriculture, industrie, commerce, élevage, tout s'effondra alors en très peu de temps.
          Force est de constater que si on compare d'une part la durée de la domination "arabe" sur l’Espagne et d'autres part les types de chevaux qui y ont stabilisé leurs caractères (Andalous et Lusitaniens), ceux ci sont manifestement plus marqués par le Barbe que par l’Arabe…et pour cause !
          Les influences Berbères restèrent donc profondément ancrées.

          L'Andalousie tient son nom de l'appellation "Al Andalus" que les Arabes utilisaient pour désigner les peuples dominés par "les Vandales" (noms donnés aux peuples Wisigoths)

          Du nom de la tribu des Zénètes, réputée pour ses qualités cavalières, il resta le nom donné à ses chevaux : les Genêts d'Espagne, ce qui signifiait les Barbes Zénètes élevés en Espagne.

          De même, le nom de la tribu Berbère des Zénètes donna le terme : équitation "a la jineta" qui indiquait une monte en suspension à l'opposé de la monte Européenne de l'époque (assis en fond de selle les jambes tendues en avant).
          Evolution différenciées des races de la péninsule ibérique :

          En Espagne : les origines Berbères furent croisées avec des chevaux d'Europe, donnant ainsi plus de masse, le but étant d'obtenir des bons chevaux d'attelage (carrossiers) et des chevaux de "paseo", pour la parade.

          Les chevaux espagnols élevés dans des conditions moins rudes que leurs ancêtres Barbes, bénéficiaient d'une alimentation plus riche et gagnèrent en taille.

          La race évolua donc vers l'Andalou, ce qui conduit maintenant à une définition autonome du standard du PRE (Pure Race Espagnole).

          Toutefois, en dehors du livre d'élevage, il reste encore en Espagne des chevaux "de service" qui sont manifestement plus marqués par les origines Barbes (notamment Marocaines), de sorte qu'on les nomme "Barbes Espagnols".

          De plus petite taille, rustiques et utilisés à tous services, ce sont ces chevaux qui furent embarqués à fond de cales par les Conquistadores du nouveau Monde, raison pour laquelle aux USA, ils sont nommés "les Spanish Barbs" ou les "Spanish Mustangs".

          Au Portugal : sur les mêmes souches Berbères qu'en Espagne, il y eut une orientation de race différente, plus tournée vers le cheval de travail (garde du bétail) et le cheval de tauromachie, ce qui restait beaucoup plus près du Barbe d'origine.

          C'est la raison pour laquelle les chevaux Portugais actuels portent beaucoup plus fréquemment de nombreuses caractéristiques du cheval Barbe (croupe en pupitre, pieds petits, tête plus convexe).

          Ainsi, la connaissance de l'histoire nous permet de mieux comprendre les origines et les modèles des chevaux que nous côtoyons actuellement.
          dz(0000/1111)dz

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          • #20
            Bonjour Katiaret

            D'abord merci pour ces informations (mais je n'ai pas encore lu l'intégralité).
            j'ai toujours pensé que les indiens d'Amérique connaissaient le cheval et excellaient dans l'art de la monture.

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            • #21
              Il y a tout un coté mystique autour du cheval, c'est vrai que c'est un animal magique et très beau, il parait que même dans sa création dans la tradition musulmane dieu a a crée le cheval à partir d'une poignée de vent du sud et lui donna la couleur alezane de la fourmi.

              Aussi toujours dans la tradition musulmane le premier homme à avoir domestiqué et monté un cheval arabe est Ismael fils d'Abraham.

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