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Film documentaire Bouts de vie, bouts de rêve, une révolution sans kalachnikov

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  • Film documentaire Bouts de vie, bouts de rêve, une révolution sans kalachnikov

    Bouts de vie, bouts de rêve de Hamid Benamara est un film documentaire qui n’a nécessité ni financement ni soutien d’une institution publique ou privée. Il n’a pas nécessité non plus un scénario élaboré ou l’utilisation d’effets spéciaux. C’est juste un assemblage de fragments de vies et de rêves d’artistes, d’auteurs, d’acteurs, de danseurs, de penseurs… unis par le même idéal. Le même rêve de révolution. Une révolution sans porter une kalachnikov, comme le dit si bien le réalisateur de ce film, Hamid Benamara, mais juste un témoignage de leur histoire.


    Ce sont ces témoignages que le réalisateur a recueillis durant plus de 30 ans, filmés par un simple caméscope ! Au bout de 33 ans, le réalisateur décide de poser sa petite caméra et de faire un film de toutes ces séquences qu’il a récoltées. Un film vrai, sans artifices, sans véritables mises en scène. Juste des paroles, des gestes spontanés qui ont valu au réalisateur le prix du meilleur documentaire au Festival panafricain de Cannes 2014. Le film a été même projeté lors de la précédente édition du Festival de Cannes dans une section spéciale. Il a également figuré au programme du Festival panafricain de Los Angeles au cours de cette même année ainsi qu’au Festival du film à Addis-Ababa, en Ethiopie. Au cours de cette même année aussi, le film est projeté dans plusieurs festivals en France ainsi qu’en 2013, au Burundi, en Tanzanie, en Tunisie, au Burkina-Faso… et en Algérie aux Journées cinématographiques d’Alger en 2012 où il a décroché le Prix du public et en 2013 aux Rencontres cinématographiques de Béjaïa. Mais depuis Béjaïa, il semblerait que ce film soit « boudé » par les festivals algériens, du film maghrébin notamment. Le réalisateur confie, à ce propos, qu’il ne comprend pas les « réticences » des organisateurs de ces festivals envers son film. « Pourtant, c’est un film des plus softs !», estime-t-il. Bouts de vie, bouts de rêve, en effet, tient sa richesse de ses scènes authentiques. Mêmes les photos qui illustrent son film ne sont pas tirées des archives et sont signées par lui. Les discours également sont authentiques, les seuls commentaires du film sont de l’artiste peintre Mustapha Boutadjine, entre autres, « l’acteur » principal de ce long métrage. Ses histoires tiennent lieu de dialogues, et ses portraits, de personnages connus, artistes, révolutionnaires, auteurs… sont les personnages secondaires. Mais aussi d’autres célébrités, telles Henri Alleg, Mahmoud Darwich, Abraham Serfati, Henri Alleg, Miriam Makeba, Adonis, Marcel Khalifa… et Joe Coco, une danseuse noire au Moulin rouge dont l’histoire de ses ancêtres, déportés du continent noir, meurtrie encore sa chaire. « Je ne suis qu’un bulletin de vote… L’histoire de l’esclavagisme n’est pas enseignée dans les livres scolaires. Mais quand on habite son corps, on s’y sent chez soi, et partout », confie-t-elle au réalisateur. Il suffit que Mustapha Boutadjine brandisse un portrait pour qu’on soit aussitôt plongé dans une nouvelle histoire, une nouvelle vie, un nouveau rêve. Faits de pinceaux, de pensées, de vers, de jazz… A partager.

    reporters.dz
    Auteur: Fazil Asmar
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Hamid Benamara à propos de son film: « Le film parle d’hommes vrais ! »

    Reporters : Vous dites que votre film est rejeté par les festivals en Algérie. Quelle en est la raison ?

    Hamid Benamara : Dans ce film, j’ai magnifié les Algériens. Est-ce un tort ? J’ai mis en lumière la beauté d’un peuple. J’ai souligné la grande place révolutionnaire qu’occupe l’Algérie dans le monde. J’ai insisté sur l’importance de l’Afrique et notre lien avec ce continent. J’ai filmé avec pudeur des poètes, Mahmoud Darwich, Adonis et Marcel Khalifa. J’ai mis sur un piédestal les femmes, telles Assia Djebar, Assia Guemra, la fille aînée du Che, Miriam Makeba, Joe Coco, Angela Davis ou Yolla Khalife et Farida Belyazid. Les femmes dans mon film ne sont pas des poupées, mais des faiseuses de révolutions. Le film parle d’hommes vrais et rappelle aux Algériens qu’une partie de ce pays est noire avec la présence lumineuse du grand percussionniste Guem. Le film propose un récit homogène et universel. Peut-être que c’est un tort de faire du cinéma et non du facebook ! Que c’est un tort de cadrer avec précision chaque visage et d’être à la hauteur de chaque discours. C’est peut-être un tort que mon film ne soit pas dans le cinéma couscous ! J’ai tissé un récit autour d’une idée simple, la vie et le rêve que nous partageons avec nos aînés. Mon film est un cadeau que les « apparatchiks » mettent dans une poubelle par manque de culture cinématographique. Les festivals qui refusent mon film en Algérie sont uniquement des festivals organisés par l’Etat. Le festival d’Oran du film arabe, celui du film engagé d’Alger et cette fois le Festival du film maghrébin. Soit les programmateurs et le comité de sélection (souvent constitué de membres du même clan) ne regardent pas les films, soit le talent les agace. Mon film pourtant ne parle pas du printemps arabe, n’évoque pas le terrorisme…

    Des projets ? Votre film sera-t-il projeté dans d’autres festivals ?

    Un seul projet, celui de tous les Algériens, s’aimer mutuellement et jouir des richesses de ce pays. Je veux juste que cette institution d’Etat, l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel braque une petite lumière sur un grand film. Je veux que la censure pratiquée au sein de l’agence cesse définitivement. Que la nouvelle ministre de la Culture, qui vient aussi du cinéma, examine ce cas injuste et profondément choquant en privant les Algériens d’un film qui leur appartient. Voilà mes projets immédiats avant de faire d’autres films.


    Auteur: Fazil Asmar
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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