Abane Ramdane l'architecte de la révolution algerienne avec la première constitution ( congres de la soummam 20 Aout 1956 Ifri KABYLIE ) d'une futur Algérie indépendante libéral démocratique via bachir derrais
REDHA MALEK Membre de la délégation FLN pendant les Accords d'Évian
Conférence prononcée par Rédha Malek à Larbaâ Nath Irathen à l'occasion du 45em anniversaire de la mort de Abane Ramdane.
Permettez-moi, tout d'abord, de saluer l'initiative de la Coordination des arouch, mouvement citoyen, de larbaâ Nath Irathen de nous avoir réunis aujourd'hui en ce quarante-cinquième anniversaire de la mort de Abane Ramdane, patriote exemplaire, révolutionnaire intrépide, figure de proue et tête pensante de la Révolution algérienne. Ce n'est pas sans émotion que j'évoquerai son souvenir ici même, en ce lieu historique qui l'a vu naître, Fort-Napoléon, puis Fort-National, et, en définitive, Larbaâ Nath Irathen, telle que l'histoire l'a façonné par la résistance à la conquête française et par le combat libérateur dont Abane restera à jamais le brillant symbole.
Certes, Abane est mort, victime de la vindicte des siens, mais il est tombé en martyr : cinq mois s'étaient écoulés avant que sa mort ne fût annoncée, camouflée en mort au champ d'honneur. C'était là reconnaître l'immense place qu'il occupait dans la Révolution et dans le cœur de tous les militants qui l'ont approché ou ont simplement entendu parler de lui. C'est que Abane a été un organisateur hors pair de la Révolution et un grand stratège. De mai 1955 à ce fatal 27 décembre 1957, c'est-à-dire pendant deux ans et huit mois, il n'a cessé de marquer l'événement, et sa mort elle-même, qui est un enseignement en soi, n'a ni tari ni terni son message. C'est par le surgissement fulgurant de tels hommes dans l'histoire que celle-ci se fait et que l'humanité avance. Et si la notion de Révolution algérienne a un sens, c'est notamment à l'engagement d'un Abane qu'elle le doit.
Il fallait en plus de l'héroïsme des combattants apporter un cadre, des perspectives, en un mot, une stratégie adaptée à notre époque et aux durs sacrifices d'un peuple déterminé à changer son destin.Pour lui, le militant et le combattant doivent être éclairés sur la signification et la portée de leurs actes. C'est ce qui ne ferait qu'accroître leur sens des responsabilités, leur dévouement pour le peuple qu'ils sont censés encadrer et éclairer. Abane était d'une totale intransigeance sur ce chapitre : le service du peuple, le respect de sa dignité, la compréhension de ses besoins et de ses aspirations. Son horreur du formalisme bureaucratique, de l'à-peu-prisme, de l'attentisme et du paternalisme marquait, de bout en bout, son comportement politique. Il avait, dans une situation révolutionnaire, le sens de l'urgence, l'esprit de décision qui ne va pas sans risques. Evoquant une fois le Congrès de La Soummam, il me confia qu'il fallait être fou pour tenir de telles assises dans des conditions aussi dangereuses : quadrillage de l'armée française, accrochages, alertes… Mais, ce qui, a priori, paraissait un défi à la raison prenait, par la suite, une signification rationnelle. C'est ce qu'on appelle faire l'histoire. Une combinaison d'audace, frisant la témérité, et de maîtrise rationnelle à toute épreuve, voilà ce qui caractérise la démarche d'Abane.
Ne pas subir l'événement, mais le prévenir, et, plus que cela, le créer. Cette capacité créatrice n'est pas toujours la mieux partagée. Abane l'avait au plus haut point. Il en faisait constamment usage. Ce qui le rendait fascinant aux yeux des militants et lui donnait un charisme exceptionnel. On l'a dit immodeste ; il avait en fait une hauteur de vue qui en imposait à ses interlocuteurs. Ce qui n'enlevait rien à sa simplicité et à sa modestie naturelles en tant que personne privée.
Ce qui devait poser problème à ses collègues au niveau de la direction, c'est sa propension à la franchise, parfois brutale et, à la limite, vexatoire. Son tranchant révolutionnaire pouvait être identifié à de l'autoritarisme, mais rien dans ses intentions qui pouvait ressembler à de la méchanceté où à du mépris. Défauts de ses qualités, peut-être, mais celles-ci étaient loin des plus véridiques. La hogra, comme on dit aujourd'hui, Abane ne la connaissait pas. Rien de plus étranger à ce grand patriote que cette posture méprisable que certains arborent vis-à-vis des humbles.
Abane : le rassembleur
Organisateur, Abane imprima à la ville d'Alger, alors point névralgique de la révolution et partie intégrante de la zone IV (future wilaya IV), un élan et un dynamisme qui feront du FLN cette force décisive qui rassemble et unifie la nation. Si les pays voisins avaient conservé, tant bien que mal, leur état sous la colonisation, l'Algérie l'avait perdu par droit de conquête. Dès lors, pour sortir de l'émiettement colonial, il fallait, dans le feu de la lutte, forger de toutes pièces un contre-pouvoir, un ordre révolutionnaire, un nidham, jouissant, de proche en proche, de l'allégeance de la grande majorité des Algériens et incarnant une quasi-souveraineté et dont le GPRA sera, à partir du 19 septembre 1958, le porte-parole et le dépositaire. Abane n'eut pas l'heur de participer à cet événement grandiose. mais qui, plus que lui, travailla à lui en paver la voie, traçant, avec une vigueur inaccoutumée, les perspectives et les contours de la future République algérienne ?
Rabah Bitat, chef de la zone IV (Algérois, y compris la capitale, Alger), est arrêté le 23 mars 1955. Lui succède Amar Ouamrane qui, en accord avec Belkacem Krim, cède la responsabilité de l'agglomération algéroise à Abane.
Voici en quelques flashs le résumé de son rôle d'organisateur et de rassembleur.
• 1er avril 1955 : premier tract FLN depuis la proclamation du 1er Novembre. Il est de la main de Abane et a, d'emblée, une portée nationale.
• Mai 1955 : Ferhat Abbas sollicite un contact auprès de Krim à Ighil Imoula (où fut tapée et ronéotypée la proclamation du 1er Novembre). Krim répercute sur Abane la demande de Abbas.
• 26 mai 1955 : Amar El-Kama, un des responsables FLN de La Basse Casbah, accompagne au domicile de Abbas, rue Trolard, à deux pas du gouvernement général, Abane et Ouamrane. l'entrevue se passe après huit heures du soir. Abbas propose son aide matérielle. Abane, lui, exige qu'il rejoigne le FLN et qu'il dissolve l'UDMA. Abbas demande à consulter ses proches mais accepte, d'ores et déjà, de collecter argent et médicaments. Dès juin 1955, Abbas, par l'intermédiaire d'un responsable de La Casbah, Messaoud Boukadoum, fait parvenir à Abane une somme de deux millions de francs et une valise de médicaments.
• 26 septembre 1955 : à l'instigation de Abane, qui exige la démission de tous les élus d'origine algérienne, Abbas pousse à l'adoption de la motion des 61 qui rejette en bloc la politique d'intégration de Soustelle.
• 30 janvier 1956 : réunis en Suisse, les responsables de l'UDMA dissolvent leur formation et adhérent individuellement au FLN.
• Vers novembre-décembre 1955 : rencontre Abane et Ben Khedda avec Cheikh Tebessi, Cheikh Kheireddine et Abdellatif Soltani au domicile d'Abbas Torki à El-Biar.
• 7 janvier 1956 : manifeste de l'Association des Oulémas, signé Larbi Tebessi et Tewfik El-Madani, ralliement aux positions du FLN.
• Juin 1956 : contact Abane-Ben Khedda avec Bachir Hadjali et Sadek Hadjres dans le cabinet du docteur Bouchouchi, place Bugeaud (actuelle place Emir-Abdelkader). Objet : récupération des armes détournées par l'aspirant Maillot et discussion sur l'aide du PCA au FLN.
Une vingtaine de jours après, rencontre de Ben Khedda seul avec les deux chefs communistes. Sont mises au point les modalités de récupération des armes de maillot et l'intégration des Combattants de la Libération au sein du FLN.
Abane : promoteur des assises de La Soummam
Dès sa prise de fonctions à Alger, Abane constate l'absence de liaisons entre les zones et l'isolement des chefs de maquis, privés de toute espèce de coordination à l'échelle nationale. Il envoie ainsi Yacef Saadi pour rétablir le contact avec Boudiaf. La rencontre a lieu à Berne début de l'été 1955. yacef Saadi fait un compte rendu de la situation en Algérie et, au nom de Abane, presse Boudiaf pour accélérer l'expédition du maximum d'armement possible.
• Novembre 1955 : Amara Rachid, l'un des proches collaborateurs d'Abane, est envoyé en Zone II (Nord-Constantinois) pour rétablir le contact avec Zighoud. À la suite de quoi, Abane dépêcha Dahlab auprès de Zighoud. Suite à ces contacts se dessine l'accord entre Zighoud et les chefs de l'Algérois, Ouamrane et Abane, et de la kabylie, Krim, en vue de la tenue d'un congrès.
Auparavant, Mustapha Fettal, chef des fidaïne d'Alger avait été chargé de rétablir la liaison avec Ben M'hidi et Boussouf dans la région de Turenne (Tlemcen).
• 13 mai 1955 : Libération de Ben Khedda, Bouda et Kiouane. Cherchant le contact et ne sachant à qui s'adresser à Alger, Ben Khedda, Salah Louanchi et Abdelmalek Temmam se rendent à San Rémo (Italie) pour rencontrer Ben Bella et poser la question de leur admission au FLN. Ben Bella les renvoie à Abane, seul habilité, selon lui, à prendre une décision concernant l'intérieur.
• Courant de l'été 1955 : grâce à rebbah Lakhdar, un des adjoints d'Abane pour Alger, les centralistes entrent en contact avec ce dernier. les discussions ont lieu à la cité Hélène-Boucher, au Ruisseau, soit dans l'appartement de Rebbah, soit dans celui de Bouda.
Dès l'adhésion des Centralistes, Abane prend Ben Khedda comme adjoint-assistant chargé de le représenter dans la mise en œuvre et le suivi des grands dossiers du moment.
REDHA MALEK Membre de la délégation FLN pendant les Accords d'Évian
Conférence prononcée par Rédha Malek à Larbaâ Nath Irathen à l'occasion du 45em anniversaire de la mort de Abane Ramdane.
Permettez-moi, tout d'abord, de saluer l'initiative de la Coordination des arouch, mouvement citoyen, de larbaâ Nath Irathen de nous avoir réunis aujourd'hui en ce quarante-cinquième anniversaire de la mort de Abane Ramdane, patriote exemplaire, révolutionnaire intrépide, figure de proue et tête pensante de la Révolution algérienne. Ce n'est pas sans émotion que j'évoquerai son souvenir ici même, en ce lieu historique qui l'a vu naître, Fort-Napoléon, puis Fort-National, et, en définitive, Larbaâ Nath Irathen, telle que l'histoire l'a façonné par la résistance à la conquête française et par le combat libérateur dont Abane restera à jamais le brillant symbole.
Certes, Abane est mort, victime de la vindicte des siens, mais il est tombé en martyr : cinq mois s'étaient écoulés avant que sa mort ne fût annoncée, camouflée en mort au champ d'honneur. C'était là reconnaître l'immense place qu'il occupait dans la Révolution et dans le cœur de tous les militants qui l'ont approché ou ont simplement entendu parler de lui. C'est que Abane a été un organisateur hors pair de la Révolution et un grand stratège. De mai 1955 à ce fatal 27 décembre 1957, c'est-à-dire pendant deux ans et huit mois, il n'a cessé de marquer l'événement, et sa mort elle-même, qui est un enseignement en soi, n'a ni tari ni terni son message. C'est par le surgissement fulgurant de tels hommes dans l'histoire que celle-ci se fait et que l'humanité avance. Et si la notion de Révolution algérienne a un sens, c'est notamment à l'engagement d'un Abane qu'elle le doit.
Il fallait en plus de l'héroïsme des combattants apporter un cadre, des perspectives, en un mot, une stratégie adaptée à notre époque et aux durs sacrifices d'un peuple déterminé à changer son destin.Pour lui, le militant et le combattant doivent être éclairés sur la signification et la portée de leurs actes. C'est ce qui ne ferait qu'accroître leur sens des responsabilités, leur dévouement pour le peuple qu'ils sont censés encadrer et éclairer. Abane était d'une totale intransigeance sur ce chapitre : le service du peuple, le respect de sa dignité, la compréhension de ses besoins et de ses aspirations. Son horreur du formalisme bureaucratique, de l'à-peu-prisme, de l'attentisme et du paternalisme marquait, de bout en bout, son comportement politique. Il avait, dans une situation révolutionnaire, le sens de l'urgence, l'esprit de décision qui ne va pas sans risques. Evoquant une fois le Congrès de La Soummam, il me confia qu'il fallait être fou pour tenir de telles assises dans des conditions aussi dangereuses : quadrillage de l'armée française, accrochages, alertes… Mais, ce qui, a priori, paraissait un défi à la raison prenait, par la suite, une signification rationnelle. C'est ce qu'on appelle faire l'histoire. Une combinaison d'audace, frisant la témérité, et de maîtrise rationnelle à toute épreuve, voilà ce qui caractérise la démarche d'Abane.
Ne pas subir l'événement, mais le prévenir, et, plus que cela, le créer. Cette capacité créatrice n'est pas toujours la mieux partagée. Abane l'avait au plus haut point. Il en faisait constamment usage. Ce qui le rendait fascinant aux yeux des militants et lui donnait un charisme exceptionnel. On l'a dit immodeste ; il avait en fait une hauteur de vue qui en imposait à ses interlocuteurs. Ce qui n'enlevait rien à sa simplicité et à sa modestie naturelles en tant que personne privée.
Ce qui devait poser problème à ses collègues au niveau de la direction, c'est sa propension à la franchise, parfois brutale et, à la limite, vexatoire. Son tranchant révolutionnaire pouvait être identifié à de l'autoritarisme, mais rien dans ses intentions qui pouvait ressembler à de la méchanceté où à du mépris. Défauts de ses qualités, peut-être, mais celles-ci étaient loin des plus véridiques. La hogra, comme on dit aujourd'hui, Abane ne la connaissait pas. Rien de plus étranger à ce grand patriote que cette posture méprisable que certains arborent vis-à-vis des humbles.
Abane : le rassembleur
Organisateur, Abane imprima à la ville d'Alger, alors point névralgique de la révolution et partie intégrante de la zone IV (future wilaya IV), un élan et un dynamisme qui feront du FLN cette force décisive qui rassemble et unifie la nation. Si les pays voisins avaient conservé, tant bien que mal, leur état sous la colonisation, l'Algérie l'avait perdu par droit de conquête. Dès lors, pour sortir de l'émiettement colonial, il fallait, dans le feu de la lutte, forger de toutes pièces un contre-pouvoir, un ordre révolutionnaire, un nidham, jouissant, de proche en proche, de l'allégeance de la grande majorité des Algériens et incarnant une quasi-souveraineté et dont le GPRA sera, à partir du 19 septembre 1958, le porte-parole et le dépositaire. Abane n'eut pas l'heur de participer à cet événement grandiose. mais qui, plus que lui, travailla à lui en paver la voie, traçant, avec une vigueur inaccoutumée, les perspectives et les contours de la future République algérienne ?
Rabah Bitat, chef de la zone IV (Algérois, y compris la capitale, Alger), est arrêté le 23 mars 1955. Lui succède Amar Ouamrane qui, en accord avec Belkacem Krim, cède la responsabilité de l'agglomération algéroise à Abane.
Voici en quelques flashs le résumé de son rôle d'organisateur et de rassembleur.
• 1er avril 1955 : premier tract FLN depuis la proclamation du 1er Novembre. Il est de la main de Abane et a, d'emblée, une portée nationale.
• Mai 1955 : Ferhat Abbas sollicite un contact auprès de Krim à Ighil Imoula (où fut tapée et ronéotypée la proclamation du 1er Novembre). Krim répercute sur Abane la demande de Abbas.
• 26 mai 1955 : Amar El-Kama, un des responsables FLN de La Basse Casbah, accompagne au domicile de Abbas, rue Trolard, à deux pas du gouvernement général, Abane et Ouamrane. l'entrevue se passe après huit heures du soir. Abbas propose son aide matérielle. Abane, lui, exige qu'il rejoigne le FLN et qu'il dissolve l'UDMA. Abbas demande à consulter ses proches mais accepte, d'ores et déjà, de collecter argent et médicaments. Dès juin 1955, Abbas, par l'intermédiaire d'un responsable de La Casbah, Messaoud Boukadoum, fait parvenir à Abane une somme de deux millions de francs et une valise de médicaments.
• 26 septembre 1955 : à l'instigation de Abane, qui exige la démission de tous les élus d'origine algérienne, Abbas pousse à l'adoption de la motion des 61 qui rejette en bloc la politique d'intégration de Soustelle.
• 30 janvier 1956 : réunis en Suisse, les responsables de l'UDMA dissolvent leur formation et adhérent individuellement au FLN.
• Vers novembre-décembre 1955 : rencontre Abane et Ben Khedda avec Cheikh Tebessi, Cheikh Kheireddine et Abdellatif Soltani au domicile d'Abbas Torki à El-Biar.
• 7 janvier 1956 : manifeste de l'Association des Oulémas, signé Larbi Tebessi et Tewfik El-Madani, ralliement aux positions du FLN.
• Juin 1956 : contact Abane-Ben Khedda avec Bachir Hadjali et Sadek Hadjres dans le cabinet du docteur Bouchouchi, place Bugeaud (actuelle place Emir-Abdelkader). Objet : récupération des armes détournées par l'aspirant Maillot et discussion sur l'aide du PCA au FLN.
Une vingtaine de jours après, rencontre de Ben Khedda seul avec les deux chefs communistes. Sont mises au point les modalités de récupération des armes de maillot et l'intégration des Combattants de la Libération au sein du FLN.
Abane : promoteur des assises de La Soummam
Dès sa prise de fonctions à Alger, Abane constate l'absence de liaisons entre les zones et l'isolement des chefs de maquis, privés de toute espèce de coordination à l'échelle nationale. Il envoie ainsi Yacef Saadi pour rétablir le contact avec Boudiaf. La rencontre a lieu à Berne début de l'été 1955. yacef Saadi fait un compte rendu de la situation en Algérie et, au nom de Abane, presse Boudiaf pour accélérer l'expédition du maximum d'armement possible.
• Novembre 1955 : Amara Rachid, l'un des proches collaborateurs d'Abane, est envoyé en Zone II (Nord-Constantinois) pour rétablir le contact avec Zighoud. À la suite de quoi, Abane dépêcha Dahlab auprès de Zighoud. Suite à ces contacts se dessine l'accord entre Zighoud et les chefs de l'Algérois, Ouamrane et Abane, et de la kabylie, Krim, en vue de la tenue d'un congrès.
Auparavant, Mustapha Fettal, chef des fidaïne d'Alger avait été chargé de rétablir la liaison avec Ben M'hidi et Boussouf dans la région de Turenne (Tlemcen).
• 13 mai 1955 : Libération de Ben Khedda, Bouda et Kiouane. Cherchant le contact et ne sachant à qui s'adresser à Alger, Ben Khedda, Salah Louanchi et Abdelmalek Temmam se rendent à San Rémo (Italie) pour rencontrer Ben Bella et poser la question de leur admission au FLN. Ben Bella les renvoie à Abane, seul habilité, selon lui, à prendre une décision concernant l'intérieur.
• Courant de l'été 1955 : grâce à rebbah Lakhdar, un des adjoints d'Abane pour Alger, les centralistes entrent en contact avec ce dernier. les discussions ont lieu à la cité Hélène-Boucher, au Ruisseau, soit dans l'appartement de Rebbah, soit dans celui de Bouda.
Dès l'adhésion des Centralistes, Abane prend Ben Khedda comme adjoint-assistant chargé de le représenter dans la mise en œuvre et le suivi des grands dossiers du moment.

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