Le Monde.fr | 20.08.2014 à
Par Bertrand Le Gendre
Pierre Lagaillarde à Alger en janvier 1960.
Figure des partisans de «l'Algérie française», chef de file des manifestants du 13 mai 1958 à Alger, puis de la semaine dite des Barricades en 1960 et cofondateur de l'OAS (Organisation de l'armée secrète) en 1961, Pierre Lagaillarde est mort le 17 août à l'âge de 83 ans.
Pierre Lagaillarde fut cet étudiant prolongé qui, en uniforme de para, força le premier les portes du Gouvernement général à Alger. Les émeutiers dont il avait pris la tête crurent ce jour-là que le monde avait basculé. Sous leurs coups de boutoir la IVème République chancelait. Dans les rues musulmans et Européens fraternisaient. Et l'Algérie, ils en étaient convaincus, resterait à jamais française. Pierre Lagaillarde entretint longtemps ces chimères, au point de tenter un nouveau «13 mai», en janvier 1960 à Alger, lors de la semaine dite des Barricades. Il fit encore parler de lui à Madrid début 1961 où il cofonda l'OAS (Organisation armée secrète). Mais il ne participa que de loin aux derniers combats pour l'Algérie française, réduit par l'exil au rôle, amer pour lui, de chef privé de troupes, sans prise sur les événements.
PIED-NOIR DE SOUCHE RÉCENTE
A la différence de beaucoup d'activistes, Pierre Lagaillarde était un pied-noir de souche récente. Il était né le 15 mai 1931 à Courbevoie (Seine), dans une famille gasconne qui s'installa à Blida, au sud d'Alger, en 1932. Ses parents furent l'un et l'autre bâtonnier de la ville. Pierre Lagaillarde, à son tour, fréquente la faculté de droit avant de s'incrire en 1951 au barreau de Blida. Après avoir résilié ...
Par Bertrand Le Gendre
Pierre Lagaillarde à Alger en janvier 1960.
Figure des partisans de «l'Algérie française», chef de file des manifestants du 13 mai 1958 à Alger, puis de la semaine dite des Barricades en 1960 et cofondateur de l'OAS (Organisation de l'armée secrète) en 1961, Pierre Lagaillarde est mort le 17 août à l'âge de 83 ans.
Pierre Lagaillarde fut cet étudiant prolongé qui, en uniforme de para, força le premier les portes du Gouvernement général à Alger. Les émeutiers dont il avait pris la tête crurent ce jour-là que le monde avait basculé. Sous leurs coups de boutoir la IVème République chancelait. Dans les rues musulmans et Européens fraternisaient. Et l'Algérie, ils en étaient convaincus, resterait à jamais française. Pierre Lagaillarde entretint longtemps ces chimères, au point de tenter un nouveau «13 mai», en janvier 1960 à Alger, lors de la semaine dite des Barricades. Il fit encore parler de lui à Madrid début 1961 où il cofonda l'OAS (Organisation armée secrète). Mais il ne participa que de loin aux derniers combats pour l'Algérie française, réduit par l'exil au rôle, amer pour lui, de chef privé de troupes, sans prise sur les événements.
PIED-NOIR DE SOUCHE RÉCENTE
A la différence de beaucoup d'activistes, Pierre Lagaillarde était un pied-noir de souche récente. Il était né le 15 mai 1931 à Courbevoie (Seine), dans une famille gasconne qui s'installa à Blida, au sud d'Alger, en 1932. Ses parents furent l'un et l'autre bâtonnier de la ville. Pierre Lagaillarde, à son tour, fréquente la faculté de droit avant de s'incrire en 1951 au barreau de Blida. Après avoir résilié ...
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