Le patrimoine culturel et immobilier qui fait sa spécificité doit être valorisé par une approche économique rassemblant devoir de sauvegarde de la mémoire des lieux et impératif d'adaptation au cours du temps qui signifient renouvellement urbain et réformation de l'image de marque de la cité.
Comment faire justement quand les modalités de mise en œuvre d'une telle action visant à réunir les conditions de réussite font face à des contraintes majeures liées essentiellement au problème juridique posé par les héritiers ? Où en est-on avec le plan du secteur sauvegardé, des opérations interminables de relogement, des travaux de restauration et des comités mis en place à cet effet ? Un des spécialistes du dossier au niveau de la wilaya d'Alger, Saïd Guellal, apporte ici des arguments de taille.
La Casbah d'Alger n'a, en réalité, jamais été absente des préoccupations des pouvoirs publics, même si les actions menées durant les années 1970 et 1980 restent timides dans la mesure où les moyens mis à cette époque étaient modestes à l'exception de la restauration du Bastion 23 en partenariat avec les Italiens. La classification de la vieille cité, d'abord comme patrimoine national en 1991 puis patrimoine mondial en 1992, allait aiguillonner les autorités pour sa prise en charge, mais l'intention fut stoppée net durant la décennie sanglante. L'avènement du gouvernorat du Grand Alger verra l'approbation de la loi 98/04 relative au patrimoine qui consacrera La Casbah en secteur sauvegardé et où la wilaya d'Alger allouera sur son propre budget 100 millions de dinars chaque année destinés à la restauration, rénovation et réhabilitation du périmètre arrêté au début à 70 ha avant d'atteindre actuellement 105 ha.
Les premières opérations ont concerné les palais et les mosquées dont on citera Dar Essof, Dar Mustapha Pacha, Dar El Hamra, Dar El Cadi, les mausolées de Sidi Abderrahmane, Ouali Dadda, Djamaâ El Kebir, Djamaâ Jedid ainsi que quelques fontaines (Aïn M’zaouka, Sidi M'hamed Cherif). Hormis la restauration du patrimoine historique, d'autres opérations ont été initiées dès 2004 tels l'évacuation de centaines de tonnes de gravats, le dégagement de la circulation automobile et des piétons des principaux accès à La Casbah, l'amélioration du cadre de vie à l'intérieur de la cité, l'amélioration de la collecte des ordures ménagères, l'installation d'une police d'urbanisme, etc.
En matière de relogement, plusieurs opérations ont été concrétisées et on peut dire dans ce cadre que La Casbah d'Alger a bénéficié de 10 000 logements, un chiffre suffisant pour couvrir toutes les demandes, sachant que le périmètre sauvegardé qui chevauche sur quatre communes (Casbah, Bab El Oued, Oued Koreiche et Alger-Centre) regroupe environ 52 000 habitants. Pourtant, les services de la wilaya enregistrent continuellement des demandes de logement accompagnées de mécontentements parfois violents lors de chaque relogement.
Une question sur laquelle on reviendra plus loin. Avant cela, il est utile de savoir que le plan de sauvegarde qui a été approuvé en 2012 est précédé d'un autre datant de 2006, inspiré lui-même des dispositions publiées en 2003. La gestion de ce plan est conférée par la loi au ministère de la Culture.
717 bâtisses sur un total de 1816 ont connu des mesures d'urgence, notamment l'étayement et la stabilisation des structures. Pour faire face à un plan dit d'attaque, l'Etat a alloué une enveloppe financière conséquente de 92 milliards de dinars dont une tranche a été débloquée en 2013. Côté wilaya, plusieurs actions ont été adoptées et en premier lieu l'installation par Abdelkader Zoukh d'un comité d'orientation et de suivi des travaux de restauration du secteur sauvegardé de La Casbah d'Alger qu'il préside lui-même. En plus des directions de la wilaya, ce comité englobe des représentants du ministère de tutelle, de La Casbah et des APC concernées.
Sauver 1816 bâtisses
Dans le cadre du plan de sauvegarde adopté par le gouvernement en 2012 conformément au décret exécutif n°12/133 du 21/03/2012, les services concernés ont recensé 1816 bâtisses à prendre en charge dont 30% sont en état de dégradation très avancé, 50% en état de dégradation moyen ou superficiel, 10% en ruines, 10% fermées ou murées. Les premières mesures réalisées par le ministère de la Culture ont été développées en deux phases et touché 717 maisons.
Les actions concrètes menées à ce jour par ce comité concernent d'abord l'évaluation domaniale de 57 bâtisses biens privés. Pourquoi cette évaluation en particulier ?
L'Agence du secteur sauvegardé (ANSS) a reçu des demandes de propriétaires ayant exprimé le souhait de vendre leurs biens à l'Etat ou de voir ce dernier prendre en charge l'étayement de leurs bâtisses.
Ce chiffre fait partie d'un total de 397 demandes déposées au niveau de cette agence dont 252 souhaitent la restauration de leurs biens, 51 veulent vendre, 84 désirent faire échange et 10 attendent la reconstruction de leurs bâtisses. Les autres actions concrètes ont trait au renforcement de l'effectif de la police d'urbanisme (Pupe), le recrutement d'îlotiers chargés de la surveillance et le suivi des constructions illicites et de squat, installation d'un comité dit réseaux (Sonelgaz, Seaal, Asrout, etc.) avec une équipe d'intervention pour chaque concessionnaire.
Un projet d'enfouissement des réseaux est actuellement à l'étude. Il faut savoir que tous les plans des concessionnaires ont été actualisés. De son côté, Algérie Télécom va installer un palmier pour améliorer la couverture du réseau de téléphonie mobile de la vieille cité. Pour sa part, la direction de l'hydraulique a finalisé les études avec des entreprises coréennes concernant la rénovation des trois collecteurs importants de La Casbah. Les études ont été transmises à la l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC) pour prise en charge.
Comment faire justement quand les modalités de mise en œuvre d'une telle action visant à réunir les conditions de réussite font face à des contraintes majeures liées essentiellement au problème juridique posé par les héritiers ? Où en est-on avec le plan du secteur sauvegardé, des opérations interminables de relogement, des travaux de restauration et des comités mis en place à cet effet ? Un des spécialistes du dossier au niveau de la wilaya d'Alger, Saïd Guellal, apporte ici des arguments de taille.
La Casbah d'Alger n'a, en réalité, jamais été absente des préoccupations des pouvoirs publics, même si les actions menées durant les années 1970 et 1980 restent timides dans la mesure où les moyens mis à cette époque étaient modestes à l'exception de la restauration du Bastion 23 en partenariat avec les Italiens. La classification de la vieille cité, d'abord comme patrimoine national en 1991 puis patrimoine mondial en 1992, allait aiguillonner les autorités pour sa prise en charge, mais l'intention fut stoppée net durant la décennie sanglante. L'avènement du gouvernorat du Grand Alger verra l'approbation de la loi 98/04 relative au patrimoine qui consacrera La Casbah en secteur sauvegardé et où la wilaya d'Alger allouera sur son propre budget 100 millions de dinars chaque année destinés à la restauration, rénovation et réhabilitation du périmètre arrêté au début à 70 ha avant d'atteindre actuellement 105 ha.
Les premières opérations ont concerné les palais et les mosquées dont on citera Dar Essof, Dar Mustapha Pacha, Dar El Hamra, Dar El Cadi, les mausolées de Sidi Abderrahmane, Ouali Dadda, Djamaâ El Kebir, Djamaâ Jedid ainsi que quelques fontaines (Aïn M’zaouka, Sidi M'hamed Cherif). Hormis la restauration du patrimoine historique, d'autres opérations ont été initiées dès 2004 tels l'évacuation de centaines de tonnes de gravats, le dégagement de la circulation automobile et des piétons des principaux accès à La Casbah, l'amélioration du cadre de vie à l'intérieur de la cité, l'amélioration de la collecte des ordures ménagères, l'installation d'une police d'urbanisme, etc.
En matière de relogement, plusieurs opérations ont été concrétisées et on peut dire dans ce cadre que La Casbah d'Alger a bénéficié de 10 000 logements, un chiffre suffisant pour couvrir toutes les demandes, sachant que le périmètre sauvegardé qui chevauche sur quatre communes (Casbah, Bab El Oued, Oued Koreiche et Alger-Centre) regroupe environ 52 000 habitants. Pourtant, les services de la wilaya enregistrent continuellement des demandes de logement accompagnées de mécontentements parfois violents lors de chaque relogement.
Une question sur laquelle on reviendra plus loin. Avant cela, il est utile de savoir que le plan de sauvegarde qui a été approuvé en 2012 est précédé d'un autre datant de 2006, inspiré lui-même des dispositions publiées en 2003. La gestion de ce plan est conférée par la loi au ministère de la Culture.
717 bâtisses sur un total de 1816 ont connu des mesures d'urgence, notamment l'étayement et la stabilisation des structures. Pour faire face à un plan dit d'attaque, l'Etat a alloué une enveloppe financière conséquente de 92 milliards de dinars dont une tranche a été débloquée en 2013. Côté wilaya, plusieurs actions ont été adoptées et en premier lieu l'installation par Abdelkader Zoukh d'un comité d'orientation et de suivi des travaux de restauration du secteur sauvegardé de La Casbah d'Alger qu'il préside lui-même. En plus des directions de la wilaya, ce comité englobe des représentants du ministère de tutelle, de La Casbah et des APC concernées.
Sauver 1816 bâtisses
Dans le cadre du plan de sauvegarde adopté par le gouvernement en 2012 conformément au décret exécutif n°12/133 du 21/03/2012, les services concernés ont recensé 1816 bâtisses à prendre en charge dont 30% sont en état de dégradation très avancé, 50% en état de dégradation moyen ou superficiel, 10% en ruines, 10% fermées ou murées. Les premières mesures réalisées par le ministère de la Culture ont été développées en deux phases et touché 717 maisons.
Les actions concrètes menées à ce jour par ce comité concernent d'abord l'évaluation domaniale de 57 bâtisses biens privés. Pourquoi cette évaluation en particulier ?
L'Agence du secteur sauvegardé (ANSS) a reçu des demandes de propriétaires ayant exprimé le souhait de vendre leurs biens à l'Etat ou de voir ce dernier prendre en charge l'étayement de leurs bâtisses.
Ce chiffre fait partie d'un total de 397 demandes déposées au niveau de cette agence dont 252 souhaitent la restauration de leurs biens, 51 veulent vendre, 84 désirent faire échange et 10 attendent la reconstruction de leurs bâtisses. Les autres actions concrètes ont trait au renforcement de l'effectif de la police d'urbanisme (Pupe), le recrutement d'îlotiers chargés de la surveillance et le suivi des constructions illicites et de squat, installation d'un comité dit réseaux (Sonelgaz, Seaal, Asrout, etc.) avec une équipe d'intervention pour chaque concessionnaire.
Un projet d'enfouissement des réseaux est actuellement à l'étude. Il faut savoir que tous les plans des concessionnaires ont été actualisés. De son côté, Algérie Télécom va installer un palmier pour améliorer la couverture du réseau de téléphonie mobile de la vieille cité. Pour sa part, la direction de l'hydraulique a finalisé les études avec des entreprises coréennes concernant la rénovation des trois collecteurs importants de La Casbah. Les études ont été transmises à la l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGEBC) pour prise en charge.
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