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Ne faites pas cela à vos enfants. #2

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  • Ne faites pas cela à vos enfants. #2

    Sur les geais

    Des expériences réalisées dans de rigoureuses conditions de laboratoire, mettent en évidence chez les oiseaux des capacités que l'on a longtemps crues réservées à l'espèce humaine. En fait, les travaux de cette dernière décennie suggère que le fossé entre l'homme et l'animal n'est pas aussi infranchissable qu'on le pensait. L'une des questions centrales est celle de savoir si l'animal est capable de réfléchir à ses actions et de comprendre ce que pensent les autres individus.

    Les geais buissonniers qui soustraient intentionnellement leurs réserves au regard de congénères dominants semblent bien faire preuve d'une telle capacité. Les chercheurs en question, Clayton et Emery, soulignent que cela n'implique pas nécessairement que les geais reconstruisent le passé comme le font les humains, ni qu'ils ont en la même aptitude que nous à faire des hypothèses sur ce que pense l'autre. Néanmoins, ces deux britanniques estiment que leur étude montre qu'«un animal non humain peut distinguer différents individus selon leur état de connaissance». Ce qui constitue déjà une base d'une théorie de l'esprit.

    Michel de Pracontal, 6 juillet 2006, Le Nouvel Observateur
    Même chez les moutons, selon le Nouvel Obs, il existe une communication vocale par caractérisation des bêlements –qui sont différents chez chaque individu et porteurs de sens à l'intention de leurs congénères.

    Sujet en relation: Ne faites pas cela à vos enfants

  • #2
    Le bestiaire de Rousseau,

    On avance à petits pas en ce domaine, mais on avance. Je vous colle un article ci-dessous mais je viens d'en lire un autre, très encourageant, dans le Sélection du Reader's Digest, dont le titre, on ne peut plus explicite en ce qui me concerne, avait attiré mon attention: De la viande, pouah! avec pour sous-titre: "votre ado a décidé de devenir végétarien? Aidez-le à manger équilibré". J'y retrouve les mêmes problèmes que j'ai rencontrés à l'âge de 17 ans dans ma famille. Malgré les préjugés et le manque d'intérêt pour notre cause végétarienne, mes parents, mes tantes et oncles m'ont toujours accommodé et fait attention que je me nourrisse convenablement. J'aurai peut-être l'occasion de vous en reparler. Et du même coup, de faire intervenir les philosophes, en la matière. Un peu de Nietzsche, pourquoi pas? Bien que ce ne soit pas votre fort, les algériens de FA. Mais n'y a-t-il pas un début à tout? Ou plutôt un retour à la culture philosophique et poétique qui a été l'une des volonté de puissance de l'Islam et de l'avant-islam? L'éternel retour, quoi! On verra...
    ___________________________________________
    par Claude Habib, L'Express juin 2006

    Le philosophe ne fut pas qu'un ami des bêtes. De ses rapports avec les animaux, il tira une riche réflexion sur les droits et les devoirs de l'homme

    Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal? Cette inquiétude est redevenue la nôtre au moment où l'écologie radicale n'hésite pas à opposer droits de l'homme et droits de l'animal. Elle habitait déjà le siècle des Lumières pour d'autres raisons, en particulier théologiques: les souffrances des bêtes, si elles existaient, accuseraient Dieu. D'où l'intérêt, comme chez Descartes, d'en faire de pures machines qui, certes, paraissent souffrir, mais n'ont pas d'âme et sont régies par les lois de la matière. Inversement, des matérialistes comme Diderot iront jusqu'à accorder la sensibilité aux végétaux et aux pierres.

    On a beaucoup sollicité Rousseau pour penser la nation. Il est plus inattendu d'interroger son œuvre sous l'angle des rapports entre l'homme et l'animal. Ce n'est pas infondé. Le Citoyen de Genève s'est occupé d'animaux toute sa vie, il est même le seul philosophe qui fasse état d'une activité d'apprivoisement. Il a laissé ce portrait de lui-même en saint François: «Il avait des pigeons qui le suivaient partout, qui lui volaient sur les bras, sur la tête, jusqu'à l'importunité: il apprivoisait les oiseaux, les poissons avec une patience incroyable...»

    De ces heures passées dans la compagnie des bêtes son œuvre porte la trace. Jean-Luc Guichet a interrogé les textes, et en conclut que l'animal est au centre de la refondation rousseauiste du droit. Si l'homme doit s'abstenir de causer aux animaux des peines inutiles, ce n'est pas, comme chez Kant, parce qu'il attenterait, ce faisant, à la dignité de sa propre nature. C'est parce qu'il partage avec l'animal une sensibilité qui les distingue du reste du vivant: «Je vois un sentiment exquis dans mon chien, écrit-il, mais je n'en aperçois aucun dans un chou.» Ainsi s'ouvre une ligne nouvelle, à distance des matérialistes en vogue et des postcartésiens en perte de vitesse. L'obligation à l'égard de l'animal vient du fait que «les animaux ont un cœur et des passions». Cependant, cette obligation est limitée, le droit d'exploiter les animaux n'étant pas remis en question. Rousseau reconnaît non pas un «droit de l'animal», mais seulement un devoir de l'homme à son égard: celui de traiter humainement cet être qui pourtant n'est pas humain.

    Une vulnérabilité commune
    Cette réflexion est un recours précieux, aujourd'hui encore, parce qu'elle ne confond jamais l'homme et l'animal: la liberté, qui devient le centre de la définition de l'homme, est tout autre chose que l'indépendance des bêtes sauvages. Mais la prééminence humaine n'exclut pas la conscience d'une vulnérabilité commune. Au contraire, elle l'implique. Comme l'écrit fortement Jean-Luc Guichet: «L'homme, en quelque sorte, n'est humain que s'il n'est pas qu'humain, que s'il n'est pas enfermé dans une spécificité absolue faisant sécession.»

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