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L'Islam et l'Occident, rencontre avec Jacques Derrida de Mustapha Chérif

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  • L'Islam et l'Occident, rencontre avec Jacques Derrida de Mustapha Chérif

    «Raconter ma rencontre et mon entretien avec un philosophe majeur de notre temps, voilà un devoir d’amitié. C’est le résultat d’une conviction : l’amitié, le respect de l’autre, l’écoute sont le gage d’une saisie de ce qui demande à être compris», souligne Mustapha Cherif, en introduction à son ouvrage intitulé L’islam et l’occident, rencontre avec Jacques Derrida, récemment édité aux éditions Barzakh.

    Plus qu’un essai philosophique, ou le récit d’une rencontre entre deux penseurs, l’un de l’Orient et l’autre de l’Occident, l’ouvrage se veut avant tout un «témoignage que le débat, la discussion, le dialogue sont plus que jamais vitaux».

    Ainsi, dans une actualité brûlante où l’Occident et l’Orient se heurtent dans un dialogue de sourds et où l’intolérance règne en maîtresse absolue, Mustapha Cherif apporte la preuve que le débat, l’échange d’idées et de concepts entre humains sont possibles dans la tour de Babel qu’est devenue le monde actuel.
    Tout en soulignant que l’ignorance est la première cause de la haine, Mustapha Cherif éclaire les lecteurs au fils des pages sur le non-fondement de préjugés spirituel et intellectuel qui sont galvaudés autant en Occident qu'en Orient. Par ailleurs, il rend également un hommage à Jaques Derrida, un des plus grands philosophes du XXéme siècle enfanté par l’Algérie et auteur, entre autres, de l’Ecriture et la différence.

    Pour cela, il présente le récit de sa rencontre avec Jacques Derrida, «ce penseur qui tente de dépasser et de dénoncer les dérives et qui cherche, par-delà le rivage, à parler vrai, à énoncer, à dire juste».
    Dès lors, les deux philosophes brisent les murs de la xénophobie et du fanatisme pour parler des questions sensibles de notre temps.
    Une rencontre qui aujourd’hui, «résonne comme un testament moral et philosophique, comme un message d’amitié, de compassion et de solidarité adressé au monde entier et en particulier au monde musulman».

    Mustapha Cherif, revient également sur le contexte de cette rencontre qui s’est déroulée en marge du colloque intitulé «Algérie-France, hommage aux grandes figures du dialogue de civilisations», à l’Institut du Monde arabe à Paris, les 26 et 27 mai 2003. Un colloque dont l’ambition était de clarifier la problématique du dialogue et la promotion de l’échange intercivilisationnel dans un esprit de partage et d’interconnaissances où «l’Algérie, pays arabo-berbère, africain et méditerranéen, est le plus proche de l’Occident et de la France. Ce colloque avait pour ambition mesurée de contribuer à plus de rapprochement et à moins d’abîmes».

    Lors de ce tête-à-tête, qui s’est déroulé en 2003, au Salon de thé de l’Institut du Monde arabe, le lecteur est invité à découvrir les interrogations des deux philosophes sur les concepts de l’universel, la sécularisation, la relation à l’autre, les rapports entre les mondes, entre l’islam et l’Occident, le dialogue des civilisations, le lien entre la logique et le sens quand l’horizon s’y dérobe, la liberté et la justice et la démocratie à l’heure de la loi du plus fort.
    Dans le chapitre intitulé «Le vécu», le souvenir comme Algérien, Mohamed Cherif questionne Derrida sur l’impact de son origine algérienne, imprégnée de culture algérienne, en tant que juif franco-maghrébin, sur son engagement et sa vocation philosophique. Derrida avait alors répondu que «l’héritage que j’ai reçu de l’Algérie est quelque chose qui a probablement inspiré mon travail philosophique».

    Ainsi, il explique que tout le travail qu’il avait poursuivi, à l’égard de la pensée philosophique européenne, occidentale, n’aurait certainement pas été possible, si, dans son histoire personnelle-il n’avait été une sorte d’enfant de la marge de l’Europe, un enfant de la Méditerranée, qui n’était ni simplement français, ni simplement africain et qui a passé son temps à voyager d’une culture à une autre et à nourrir les questions qu’il se posait à partir de cette instabilité, qui, comme il le dit si bien, «a marqué le tremblement de terre de ma vie».

    Dans un autre chapitre intitulé «Le progrès est total ou il ne l’est pas», Derrida soulignait : «Rien ne doit rester à l’abri du questionnement, pas même la figure classique de l’universel, et pas même l’idée traditionnelle de la critique. Il est clair que la critique, la déconstruction, le travail de la pensée peuvent se dire au pluriel, pluralité de langue, de culture et de singularité.»
    L’ouvrage est enrichi par la postface d’un texte d’Adieu à Derrida, qui fut prononcé par l’auteur le 21 octobre 2004, à la suite de la disparition du grand philosophe, lors de la rencontre mondiale organisée par le collège internationale de philosophie, à Paris, sous le slogan «Salut à Derrida».

    Dans ce texte émouvant, Mohamed Cherif disait l’importance de la pensée de Jacques Derrida : de par «son sens del’interpellation, il vivifiait l’être ensemble, la mu’àchara avec l’Occident et empêchait de désespérer de l’autre».
    Il est également mis à la disposition des lecteurs une bibliographie succincte à travers les principales dates qui ont marqué la vie et le parcours de Jacques Derrida, l’homme, le penseur et tout simplement l’ami de la dignité humaine.

    Elève de Jacques Berque, professeur à l’université d’Alger et invité au collège de France, ancien ministre et ambassadeur au Caire, Mustapha Cherif a également publié l’essai l’islam. Tolérant ou intolérant.
    Pour conclure, cette prière de l’auteur qu’il partage avec les lecteurs dans l’espoir «que la roue du temps ne s’enferme pas sur nous, que la roue de la ''mondialité'' ne broie pas nos différences, que l’oubli de ce qui est requis de nous soit éloigné. Cela se passe par la conscience commune que la différence est indispensable à notre vie».

    Par La Tribune

  • #2
    juste pour dire (Derrida et Chérif)

    Il est dommage que nous ayons là seulement une publicité pour son livre, qui se termine d'ailleurs par une conclusion plutôt réactionnaire qu'autre chose. Si le livre est intéressant ce n'est pas cet article qui nous en convaincra.

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    • #3
      Derrida: C'est moi qui souligne

      «Le progrès est total ou il ne l’est pas», Derrida soulignait : «Rien ne doit rester à l’abri du questionnement, pas même la figure classique de l’universel, et pas même l’idée traditionnelle de la critique. Il est clair que la critique, la déconstruction, le travail de la pensée peuvent se dire au pluriel, pluralité de langue, de culture et de singularité.»

      Et pourtant! Comme je j'avais relevé dans l'autre message...

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