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Hommage à Mohia et Belaïd Ath Ali

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  • Hommage à Mohia et Belaïd Ath Ali

    La huitième édition du Salon Djurdjura du livre qui s'ouvre aujourd'hui, à Tizi Ouzou, se veut un hommage au dramaturge Mohia mais aussi au premier romancier d'expression kabyle, à savoir Belaïd Ath Ali. C'est ce qui a été précisé par les organisateurs de ce Salon annuel, hier à Tizi Ouzou. Ce dernier pour rappel est organisé par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou en collaboration avec la bibliothèque principale de lecture publique, la Maison de la culture de Tizi Ouzou, celle d'Azazga, le théâtre Kateb-Yacine, etc. Le Salon s'ouvre donc aujourd'hui et s'étalera jusqu'au 9 décembre. L'activité sera dédiée cette fois-ci au livre en tamazight, apprend-on.
    C'est l'occasion de revisiter l'oeuvre et le parcours littéraire d'abord de Belaïd Ath Ali, auteur du premier roman en tamazight. C'est la journée de lundi qui sera consacrée à Belaïd Ath Ali avec notamment la programmation d'hommages et de témoignages sur la vie de l'auteur en présence des membres de sa famille: Kaci Ouali Saïd, Bouali Mohamed, Kaci Ouali Kahina, Hadouche Azouaou qui est le président de l'Association Azrou Oukelal. Au volet des conférences universitaires, on apprend la présence d'auteurs et de chercheurs à la même rencontre comme Saïd Chemakh, Abdennour Abdesselam, Youcef Merahi, Rachid Khettab et Kahina Kaci Ouali ainsi que du journaliste Youcef Sayah. Le deuxième homme de culture qui aura droit à un vibrant hommage à l'occasion du Salon de livre de Tizi Ouzou est Mohia, dont on commémore cette semaine l'anniversaire du décès. A cet effet, indiquent les organisateurs, on prévoit un récital poétique au cours de cette semaine avec Nourredine Aït Slimane.
    Des conférences sur le dramaturge sont aussi annoncées. C'est le cas du thème de la production linguistique et littéraire en tamazight de Mohia avec Moussa Imarazen et Saïd Chemakh, enseignants au département de langue et culture amazighes de l'université «Mouloud-Mammeri». «Mohia et le renouvellement des genres littéraires amazighs» est le sujet qui sera débattu par Ghania Mouzarine, Amar Loufi et Rabah Tabti. Cette nouvelle édition du Salon Djurdjura du livre de Tizi Ouzou sera aussi mise à profit afin de débattre, à l'occasion d'une journée d'étude, du thème de «l'onomastique d'origine amazighe en Algérie». Des écrivains et des universitaires sont conviés pour décortiquer ce thème à l'instar de: Mohand Akli Haddadou, Ramdane Boukhrouf et Abdennour Hadj Saïd. Une journée thématique sur le sujet du livre en braille en Algérie sera à l'ordre du jour cette semaine, également avec la participation de Amar Choukri, Yacine Mira, Mustapha Hamdi, Abderrahmane Amalou et Malika Akache qui sont des spécialistes travaillant dans le domaine des non-voyants. Il y a lieu de noter enfin qu'avant que le Salon du livre de Tizi Ouzou ne prenne fin, une table ronde intitulée «Regards sur le roman amazigh» aura lieu. Elle sera animée par Saïd Chemakh, universitaire, Brahim Tazaghart, écrivain en tamazight, Ahmed Nekkar, écrivain en tamazight et Rachid Boukherroub, lauréat du Prix Assia Djebar du meilleur roman en tamazight. En plus de ce riche programme culturel, la Maison de la culture abritera des dizaines de stands d'exposition et vente de livres avec la participation de nombreux éditeurs de la région de Kabylie.

    Par Aomar MOHELLEBI

    LExpréssion dz


    Écrivain de langue kabyle, Bélaïd Izarar, plus connu sous le nom de Belaïd At-Ali, est originaire de Azru Uqellal (près de Michelet – Aïn El Hammam) ; il peut être considéré comme le premier écrivain de langue kabyle. Initié et encouragé par J-L. Degezelle, des "Pères Blancs", Belaïd commence par transcrire des récits oraux traditionnels.

    Très vite, il se met à composer lui-même, décrivant les scènes de la vie quotidienne villageoise, réécrivant sa propre version des contes. Aussi son œuvre va-t-elle bien au-delà de la transcription des quelques contes que le Père Degezelle lui demandait au début.

    En dehors de quelques textes non publiés, qui figurent dans le manuscrit original déposé au Centre de Recherche Berbère de l’Inalco, l’oeuvre de Belaïd tient entièrement dans les deux volumes édités par Dallet & Degezelle et dont voici le sommaire :

    BELAÏD (IZARAR Belaïd : 1909 – 1950) [ Belɛid At-Ɛli

    I. Timucuha (I. Contes)
    – Tamacahut uwaɣzniw (- L’ogre)
    – Tamacahut uɛeqqa yessawalen (- Le caillou qui parle)
    – Tamacahut n Bu-Yedmim (- Aubépin)
    – Tamacahut inisi d wuccen (- Le Hérisson et le Chacal)
    – Lɣani d lfaqir (- Le riche et le pauvre)
    – Tafunast igujilen (- La vache des orphelins)
    – Lwali n wedrar (- Le saint homme de la montagne)
    – Aẓidan d umerẓagu (- Le meilleur et le pire)
    – Ayen tzerɛeḍ (- Ce que l’on sème)
    – D ayen d-ḥekkun (- Des histoires que l’on raconte)
    II. Amexluḍ (II. Mélanges)
    – Afenjal n lqahwa (- Une tasse de café)
    – Asmi heddrent lehwayec (- Au temps où les bêtes parlaient)
    – Lexḍubegga (- Démarches matrimoniales)
    – Jeddi (- Grand-père)
    – D amezwaru unebdu (- Premier jour d’été)
    – At-zik (- Nos anciens)
    – Sut taddart (- Nos villageoises)

    III. Isefra (III. Choix de poèmes)

    Belaïd a fait mieux que ses prédécesseurs, Ben Sedira et Boulifa, les précurseurs de la littérature kabyle écrite en caractères latins, qui n’ont pas pu ou su s’affranchir des contraintes de l’oralité. Bélaïd a bousculé cet ordre de choses pour donner une dimension nouvelle à la prose écrite qu’il a en fait constituée en tant que genre kabyle.

    Il a introduit le narrateur dans le texte et le portrait psychologique des principaux personnages. Son sens de l’observation lui a permis de saisir et de croquer les traits des visages et les attitudes de ses personnages.

    Aussi doit-on considérer Belaïd comme le véritable fondateur de la littérature kabyle écrite.
    dz(0000/1111)dz
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