Créé le mercredi 27 janvier 2016 | Écrit par Danielle Bleitrach |
27 Janvier 2016
Les différents textes que nous publions depuis quelques jours en particulier les débats autour du bilan de l’Union soviétique, mais également d’autres articles que nous publions témoignent d’une stratégie de déstabilisation généralisée par l’impérialisme pour maintenir par le chaos, la guerre, son pouvoir mondial, en utilisant le mécontentement populaire pour attaquer les pays qui tentent de résister. Les réponses de pays comme la Chine ou la Russie en reviennent plus ou moins tous à un premier bilan : la véritable supériorité du socialisme tenait à sa planification. Cet hommage rendu au socialisme a une double face : en gros, il est admis que le socialisme en Union soviétique a effectivement, grâce à sa planification, et plus largement à ses institutions centralisées, pu sortir du sous-développement, créer une industrialisation autant que des réussites en matière d’éducation et de santé, et il a pu mener une guerre victorieuse contre le fascisme et être pour le reste du monde, y compris pour les Etats-Unis eux-mêmes un facteur de progrès, y compris social. Mais dans le même temps, la critique sous-jacente par exemple de Poutine, est que le socialisme a divisé le peuple par des luttes intestines et préjugé de ses propres capacités à réaliser une société parfaite.
Ce qui apparait également c’est que sans être une société parfaite, la majeure partie de la population qui a vécu le socialisme en garde un souvenir positif d’épanouissement personnel, d’amitié et de sécurité, autant que de grandeur de la Russie.
Cette référence au passé n’est pas on s’en doute simple célébration, mais bien une manière d’aborder les tâches du présent. Le fond en est le constat que les Etats-Unis ont déclenché une guerre, contre la Russie, et sont même prêts à jouer le déstabilisation de l’Europe pour accroître leur pression sur la Russie. Il y a l’anniversaire de 1917, mais il y a surtout l’actualité de la guerre déclarée et ses conséquences immédiates sur le niveau de vie.
Loin de considérer que sa victoire sur l’URSS l’autorisait désormais à envisager un leadership apaisé, les Etats-Unis et plus généralement les occidentaux ont aggravé leur modèle d’intervention impérialiste et ils poursuivent sur cette lancée. Il ne s’agit pas seulement d’une méchanceté ontologique mais bien de ce que le capitalisme a réellement à offrir au développement mondial, celui des hommes autant que celui de la nature. Leur victoire a coïncidé avec une crise sociale, politique, dont l’ampleur prend des proportions inquiétantes avec des symptômes comme les flux migratoires, qu’ils soient liés aux guerres ou à des difficultés comme l’eau, l’épuisement des terres, la pression sur les matières premières, les problèmes climatiques et l’accroissement des inégalités, le tout se traduisant y compris par des chutes de l’espérance de vie, et le fait que la croissance chinoise, son développement ne peut plus contrebalancer statistiquement ces effets négatifs.
Il est frappant d’ailleurs de constater que toute victoire du capitalisme s’accompagne de fait de l’aggravation des contradictions, qu’il s’agisse de l’incapacité à produire un développement scientifique et technique échappant au seul profit ou du creusement des inégalités qui témoignent de l’essoufflement des capacités d’accumulation autant que des redistributions.
Face au blocage du développement et à sa réorientation indispensable comme en Chine, à la nécessité impérieuse d’en finir avec l’économie de rente comme en Russie ou au Venezuela, face aux sanctions, aux déstabilisations monétaires doublées d’opération de déstabilisation sociale sous couvert de « démocratie » et de mécontentement populaire, la réponse d’une simple résistance à ces assauts est effectivement un retour à la planification, mais aussi au renforcement de l’autorité de l’Etat. Oui, mais au profit de qui?
C’est là sans doute que l’on retrouve la vieille alternative : socialisme ou barbarie. Cette exigence de socialisme peut aboutir une fois de plus, si l’on veut maintenir les intérêts oligarchiques et capitalistes, à des formes fascistes. C’est déjà la réponse apportée d’une manière caricaturale au Moyen orient et l’article que nous publions sur Daech est assez caractéristique. Il s’agit bien de fascisme, la couverture religieuse s’entrouvre pour laisser voir le modèle baas de Saddam Hussein. On mesure mieux de ce fait les contradictions et les passerelles entre cet état islamique et Al Qaida. Nous avons là un cas caricatural, mais partout la mise en pièces des capacités de résistance des souverainetés s’accompagne d’un renforcement de la capacité de répression des Etats et des organismes supra-étatiques contre les mouvements populaires avec l’appel dans le même temps à la voyoucratie et à sa violence sous couvert de sécurité.
Partout à commencer par les pays occidentaux impérialistes eux-mêmes.
Le thème du terrorisme couvre toutes ces tendances à l’œuvre y compris sur le plan idéologique avec le refus de l’hétérogénéité politique, la dénonciation de tout ce qui est supposé rompre l’unité fusionnelle du même complètement fantasmé. Unité fusionnelle qui refuse l’hétérogénéité du politique, l’expression des intérêts de classe pour mieux lui substituer une unité sacrée identitaire. Celle-ci se présente comme le bien contre le mal, le mal étant non pas le choix de toutes les régressions mais ce qui rompt la pureté supposée d’un camp. Il est intéressant de noter à quel point le pseudo humanisme démocratique des sociétés occidentales toujours à la recherche d’un grand Satan ou d’un nouvel Hitler obéit à la même construction mentale pour ses « adeptes » que le fascisme terroriste et aboutit partout à l’idée que la fin justifie les moyens en passant de la légalité y compris internationale à la croisade.
J’ai souvent parlé d’un texte découvert à la Havane en 1994, le rapport présenté par Fidel Castro au sommet des non alignés en 1983. Ce texte annonçait la crise qui allait s’aggraver et le fait que désormais la croissance poussive du capitalisme dans les pays occidentaux ne pourrait être la base d’aucun développement pour les pays du Tiers monde, il ne voyait d’issue que dans de nouveaux rapports sud-sud. Il expliquait que même l’URSS, malgré son économie planifiée, ne serait pas en mesure de résister à la déferlante de la récession du capitalisme dont le tiers-monde ferait les frais. Ce texte m’a permis de comprendre le cycle progressiste qui allait s’instaurer en Amérique latine puis le fait que pour la première fois de l’humanité, un pays sous-développé, la Chine, allait être à la base d’un monde multipolaire rassemblant autour de la défense des souverainetés nationales et du refus du pillage impérialiste des régimes différents. Le rôle de Chavez soutenu par Cuba, son rôle dans le modèle bolivarien autant que dans l’OPEP a été essentiel.
27 Janvier 2016
Les différents textes que nous publions depuis quelques jours en particulier les débats autour du bilan de l’Union soviétique, mais également d’autres articles que nous publions témoignent d’une stratégie de déstabilisation généralisée par l’impérialisme pour maintenir par le chaos, la guerre, son pouvoir mondial, en utilisant le mécontentement populaire pour attaquer les pays qui tentent de résister. Les réponses de pays comme la Chine ou la Russie en reviennent plus ou moins tous à un premier bilan : la véritable supériorité du socialisme tenait à sa planification. Cet hommage rendu au socialisme a une double face : en gros, il est admis que le socialisme en Union soviétique a effectivement, grâce à sa planification, et plus largement à ses institutions centralisées, pu sortir du sous-développement, créer une industrialisation autant que des réussites en matière d’éducation et de santé, et il a pu mener une guerre victorieuse contre le fascisme et être pour le reste du monde, y compris pour les Etats-Unis eux-mêmes un facteur de progrès, y compris social. Mais dans le même temps, la critique sous-jacente par exemple de Poutine, est que le socialisme a divisé le peuple par des luttes intestines et préjugé de ses propres capacités à réaliser une société parfaite.
Ce qui apparait également c’est que sans être une société parfaite, la majeure partie de la population qui a vécu le socialisme en garde un souvenir positif d’épanouissement personnel, d’amitié et de sécurité, autant que de grandeur de la Russie.
Cette référence au passé n’est pas on s’en doute simple célébration, mais bien une manière d’aborder les tâches du présent. Le fond en est le constat que les Etats-Unis ont déclenché une guerre, contre la Russie, et sont même prêts à jouer le déstabilisation de l’Europe pour accroître leur pression sur la Russie. Il y a l’anniversaire de 1917, mais il y a surtout l’actualité de la guerre déclarée et ses conséquences immédiates sur le niveau de vie.
Loin de considérer que sa victoire sur l’URSS l’autorisait désormais à envisager un leadership apaisé, les Etats-Unis et plus généralement les occidentaux ont aggravé leur modèle d’intervention impérialiste et ils poursuivent sur cette lancée. Il ne s’agit pas seulement d’une méchanceté ontologique mais bien de ce que le capitalisme a réellement à offrir au développement mondial, celui des hommes autant que celui de la nature. Leur victoire a coïncidé avec une crise sociale, politique, dont l’ampleur prend des proportions inquiétantes avec des symptômes comme les flux migratoires, qu’ils soient liés aux guerres ou à des difficultés comme l’eau, l’épuisement des terres, la pression sur les matières premières, les problèmes climatiques et l’accroissement des inégalités, le tout se traduisant y compris par des chutes de l’espérance de vie, et le fait que la croissance chinoise, son développement ne peut plus contrebalancer statistiquement ces effets négatifs.
Il est frappant d’ailleurs de constater que toute victoire du capitalisme s’accompagne de fait de l’aggravation des contradictions, qu’il s’agisse de l’incapacité à produire un développement scientifique et technique échappant au seul profit ou du creusement des inégalités qui témoignent de l’essoufflement des capacités d’accumulation autant que des redistributions.
Face au blocage du développement et à sa réorientation indispensable comme en Chine, à la nécessité impérieuse d’en finir avec l’économie de rente comme en Russie ou au Venezuela, face aux sanctions, aux déstabilisations monétaires doublées d’opération de déstabilisation sociale sous couvert de « démocratie » et de mécontentement populaire, la réponse d’une simple résistance à ces assauts est effectivement un retour à la planification, mais aussi au renforcement de l’autorité de l’Etat. Oui, mais au profit de qui?
C’est là sans doute que l’on retrouve la vieille alternative : socialisme ou barbarie. Cette exigence de socialisme peut aboutir une fois de plus, si l’on veut maintenir les intérêts oligarchiques et capitalistes, à des formes fascistes. C’est déjà la réponse apportée d’une manière caricaturale au Moyen orient et l’article que nous publions sur Daech est assez caractéristique. Il s’agit bien de fascisme, la couverture religieuse s’entrouvre pour laisser voir le modèle baas de Saddam Hussein. On mesure mieux de ce fait les contradictions et les passerelles entre cet état islamique et Al Qaida. Nous avons là un cas caricatural, mais partout la mise en pièces des capacités de résistance des souverainetés s’accompagne d’un renforcement de la capacité de répression des Etats et des organismes supra-étatiques contre les mouvements populaires avec l’appel dans le même temps à la voyoucratie et à sa violence sous couvert de sécurité.
Partout à commencer par les pays occidentaux impérialistes eux-mêmes.
Le thème du terrorisme couvre toutes ces tendances à l’œuvre y compris sur le plan idéologique avec le refus de l’hétérogénéité politique, la dénonciation de tout ce qui est supposé rompre l’unité fusionnelle du même complètement fantasmé. Unité fusionnelle qui refuse l’hétérogénéité du politique, l’expression des intérêts de classe pour mieux lui substituer une unité sacrée identitaire. Celle-ci se présente comme le bien contre le mal, le mal étant non pas le choix de toutes les régressions mais ce qui rompt la pureté supposée d’un camp. Il est intéressant de noter à quel point le pseudo humanisme démocratique des sociétés occidentales toujours à la recherche d’un grand Satan ou d’un nouvel Hitler obéit à la même construction mentale pour ses « adeptes » que le fascisme terroriste et aboutit partout à l’idée que la fin justifie les moyens en passant de la légalité y compris internationale à la croisade.
J’ai souvent parlé d’un texte découvert à la Havane en 1994, le rapport présenté par Fidel Castro au sommet des non alignés en 1983. Ce texte annonçait la crise qui allait s’aggraver et le fait que désormais la croissance poussive du capitalisme dans les pays occidentaux ne pourrait être la base d’aucun développement pour les pays du Tiers monde, il ne voyait d’issue que dans de nouveaux rapports sud-sud. Il expliquait que même l’URSS, malgré son économie planifiée, ne serait pas en mesure de résister à la déferlante de la récession du capitalisme dont le tiers-monde ferait les frais. Ce texte m’a permis de comprendre le cycle progressiste qui allait s’instaurer en Amérique latine puis le fait que pour la première fois de l’humanité, un pays sous-développé, la Chine, allait être à la base d’un monde multipolaire rassemblant autour de la défense des souverainetés nationales et du refus du pillage impérialiste des régimes différents. Le rôle de Chavez soutenu par Cuba, son rôle dans le modèle bolivarien autant que dans l’OPEP a été essentiel.

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