Début 2016, Obama surprenait amis et adversaires en leur annonçant qu'il se rendrait à Cuba. Il est ainsi le premier Président en fonction à faire escale dans l'île depuis la révolution de 1959. Cette visite augure-t-elle la fin des hostilités entre ennemis jurés ou n'est-elle que la énième opération de marketing du Président sortant ? Katrien Demuynck et Marc Vandepitte, qui connaissent bien Cuba, nous fournissent des explications.
D’un côté, vous avez ’Notre Amérique’ où tous les peuples sont de même nature. Ils viennent d’un berceau identique ou équivalent, le mélange est le même. De l’autre côté, vous avez une Amérique qui n’est pas la nôtre, dont il vaut mieux ne pas réveiller l’hostilité. Ce serait déraisonnable et irréalisable. Mais sur la base d’une solide dignité et d’un amour-propre intelligent, il n’est pas impossible, il est même utile d’être amis. (1)
José Martí
Pour comprendre la portée et le sens de la visite d’Obama, il est bon de partir du constat remarquable que Cuba, une île d’à peine 11 millions d’habitants, domine depuis des décennies la politique étrangère et même une partie de la politique intérieure de la plus grande superpuissance de tous les temps. D’où vient l’intérêt disproportionné pour un si petit pays et pourquoi cette obsession des onze derniers Présidents étatsuniens d’arriver à faire plier la révolution cubaine ?
Pour répondre à cette question, nous allons faire un plongeon dans l’Histoire. Nous analyserons ensuite la position de Cuba vis-à-vis de son puissant voisin. Dans la troisième partie, nous évaluerons les motivations d’Obama ainsi que l’impact éventuel de sa visite.
1. L’importance de Cuba pour les USA : “Un appendice naturel des Etats-Unis
L’intérêt plus que spécial que les Etats-Unis manifestent à l’égard de la plus grande île des Caraïbes remonte à plus de deux cents ans déjà, donc bien avant la révolution. Au début du XIXème siècle, les Etats-Unis évoluent vers l’impérialisme et étendent leur territoire. Pour devenir une puissance mondiale, il leur faut absolument prendre le contrôle de tout le bassin du Mississipi. Mais dans ce contrôle, le voisinage de Cuba est un maillon crucial. Si Cuba tombe aux mains d’une grande puissance – en l’occurrence l’Espagne, la Grande-Bretagne ou la France – la jeune superpuissance deviendrait particulièrement vulnérable en ce point faible et le commerce vital avec l’Europe ou l’Amérique Latine serait menacé. (2)
C’est pourquoi les dirigeants de la puissance montante feront tout pour incorporer “la perle des Antilles”. Thomas Jefferson, troisième Président des USA et l’un des pères fondateurs, dit en 1817 : “Si nous pouvons nous emparer de Cuba, nous serons les maîtres des Caraïbes”. (3) En 1821, les Nord-Américains achètent la Floride à l’Espagne. Cuba se trouve alors tout près de leur frontière.
Deux ans plus tard, John Quincy Adams, ministre des Affaires étrangères, ne cache pas son jeu : “Ces îles sont les appendices naturels du continent nord-américain, et l’une d’elles – presque en vue de nos côtes – présente pour diverses raisons une grande importance pour les intérêts commerciaux et politiques de notre Union”. (4)Cette même année est proclamée la doctrine Monroe : dès ce moment, Washington considère le continent américain comme son arrière-cour, dont les Européens sont censés rester à l’écart.
Il y a un deuxième facteur important : l’esclavage de la population noire.
Les gouvernements américains successifs s’inquiètent de la possibilité d’un soulèvement des esclaves à Cuba et des conséquences qu’il aurait pour les Etats du Sud.
Pour prévenir un tel scénario, l’annexion est envisagée. Mais on n’y parviendra pas - deux expéditions de mercenaires américains pour s’emparer de l’île échouent. En 1863 l’esclavage est aboli aux Etats-Unis et grâce à une active politique d’émigration “blanche” du colonisateur espagnol dans les années ’50, la population blanche de Cuba est à nouveau majoritaire (53%). La menace d’une révolte noire s’en trouve donc réduite. (5)Mais vu son importance géostratégique et économique, le gouvernement étatsunien continuera de tout faire pour soit annexer l’île comme il l’a fait avec Porto Rico, soit la maintenir dans sa sphère d’influence.
De colonie à semi-colonie
En 1895 éclate à Cuba une lutte pour l’indépendance. C’est la troisième en trente ans, mais cette fois les rebelles sont mieux organisés et l’Espagne est affaiblie. Les “mambises”, comme on les appelle, foncent vers la victoire mais Washington va s’y opposer. Les Etats-Unis déclarent la guerre à l’Espagne et empêchent l’armée de libération de proclamer l’indépendance. Ce sont les Nord-Américains et non les Cubains qui concluent un traité avec les Espagnols. Le parti qui avait lutté pour l’indépendance est dissous et l’armée rebelle désarmée.
Le gouvernement US n’opte pas pour l’annexion. Après trente années d’une vive opposition au colonialisme espagnol, la volonté d’indépendance est par trop forte au sein de la population cubaine. Non seulement il y a de la pugnacité, mais les Cubains ont aussi démontré qu’ils étaient des adversaires militaires redoutables. Washington opte pour une américanisation progressive de l’île sous la forme d’une sorte de protectorat. Afin d’en créer les conditions, ils installent une occupation militaire temporaire. Les Cubains sont contraints de consentir un amendement humiliant de la constitution : c’est l’Amendement Platt.
Ses dispositions donnent notamment aux Etats-Unis le droit d’intervenir militairement quand ils le jugent nécessaire, le droit à des bases militaires (Guantànamo), l’interdiction pour Cuba de conclure des traités avec des puissances étrangères, le droit de contrôler les finances publiques. En 1902 la situation militaire et politique est suffisamment stabilisée. Washington retire ses troupes et met en place pendant la période suivante des présidents soumis et manipulables. Si nécessaire l’armée intervient, ce qui arrive à deux reprises au cours des décennies suivantes. En définitive, pendant la première moitié du XXème siècle, les Etats-Unis contrôlent étroitement Cuba.
Un virus à éradiquer
L’arrivée de Fidel Castro va inverser le cours des choses. La toute petite île devient un vrai cauchemar pour les Présidents successifs à la Maison Blanche. Pour commencer, Cuba noue des relations militaires avec l’Union Soviétique, l’ennemi héréditaire des USA et en outre une puissance nucléaire. De plus, La Havane donnera son soutien à divers mouvement de guérilla en Amérique Latine et ira jusqu’à mener d’importantes opérations militaires en Afrique, qui entraîneront notamment la chute du régime de l’apartheid. (6) Bref, Cuba devient une menace directe pour la politique de suprématie militaire de Washington dans le monde.
Mais la menace n’est pas seulement militaire, elle est également politique et idéologique. Car la révolution cubaine est un exemple dangereux pour d’autres pays de la région. Ce pourrait être le premier de toute une série de dominos. Dans ce scénario les Etats-Unis risquent de perdre leur contrôle sur tout le continent.
En 1964 le Département d’Etat (Ministère des Affaires Etrangères) met en garde : “Le premier danger auquel nous sommes confrontés du fait de Castro réside … dans l’impact que la simple existence de son régime a sur le mouvement de la gauche dans de nombreux pays latino-américains. … Le simple fait que Castro puisse défier les USA est la négation de toute notre politique dans l’hémisphère occidental depuis près d’un demi-siècle”. (7)
La révolution est considérée comme un virus dangereux qui doit être éradiqué ou au moins affaibli le plus possible. Si la révolution même ne peut être anéantie il faut au minimum que son caractère d’exemple soit éliminé. Le pays doit être affecté le plus durement possible à la fois économiquement et militairement afin que d’autres pays n’envisagent pas de suivre cet exemple.(8)
Il existe une deuxième stratégie : immuniser d’autres pays contre de possibles révolutions, par exemple au moyen de dictatures militaires.(9) Ce sera le cas dans des pays comme l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, le Paraguay et l’Uruguay. (10)
55 années sous la menace terroriste
Rien n’est épargné pour éradiquer le virus-même. En 1962, le président Kennedy décrète un embargo économique total, qui sera ensuite étendu à des pays tiers. Ce sera le plus long embargo de l’Histoire. Pour vous donner une idée, en 5 ans le coût du blocus (11) a atteint jusqu’à 11 fois le PNB du pays.(12) Pour la Belgique, la conversion équivaudrait à un montant de plus de 4.000 milliards d’euros.
Sur le plan politique, Cuba est isolé. Sous la pression de Washington, en 1964 tous les pays latino-américains sauf le Mexique rompent leurs relations diplomatiques avec Cuba et le pays est exclu de l’Organisation des Etats Américains (OEA).
Sur le plan militaire, Cuba subit d’innombrables missions d’infiltration, actions de sabotage, attentats à la bombe contre des hôtels, des grands magasins etc. Il y aura plus de six cents tentatives d’assassinat contre Fidel Castro. En 1961 a lieu l’invasion militaire ratée de la baie des Cochons. Les Etats-Unis vont même jusqu’à recourir à la guerre bactériologique : dissémination du virus de la dengue, peste porcine et maladies pour faire échouer les récoltes.
Ces opérations coûteront la vie à environ 3.400 Cubains (13), soit 25 fois le nombre de victimes des attentats de Paris. En 1976, un attentat en plein vol contre une ligne aérienne cubaine tue tous les passagers.(14) L’un des auteurs de l’attentat, Posada Carriles, qui va jusqu’à se vanter de ses exploits terroristes dans les médias,(15) est toujours en train de savourer sa liberté à Miami, dans un pays qui se dit en guerre contre le terrorisme.(16)
Le creuset des attentats terroristes se trouve à Miami, ce n’est pas un hasard. Après la prise de pouvoir par Fidel et son armée de rebelles, le gratin des riches Cubains fait ses valises pour la Floride. Ils pensent que le règne de Fidel sera bref et qu’ils pourront récupérer rapidement leurs possessions. Les choses tournent différemment. Cette élite riche d’extrême-droite dispose de gros moyens et elle va rapidement contrôler la vie politique à Miami.
D’un côté, vous avez ’Notre Amérique’ où tous les peuples sont de même nature. Ils viennent d’un berceau identique ou équivalent, le mélange est le même. De l’autre côté, vous avez une Amérique qui n’est pas la nôtre, dont il vaut mieux ne pas réveiller l’hostilité. Ce serait déraisonnable et irréalisable. Mais sur la base d’une solide dignité et d’un amour-propre intelligent, il n’est pas impossible, il est même utile d’être amis. (1)
José Martí
Pour comprendre la portée et le sens de la visite d’Obama, il est bon de partir du constat remarquable que Cuba, une île d’à peine 11 millions d’habitants, domine depuis des décennies la politique étrangère et même une partie de la politique intérieure de la plus grande superpuissance de tous les temps. D’où vient l’intérêt disproportionné pour un si petit pays et pourquoi cette obsession des onze derniers Présidents étatsuniens d’arriver à faire plier la révolution cubaine ?
Pour répondre à cette question, nous allons faire un plongeon dans l’Histoire. Nous analyserons ensuite la position de Cuba vis-à-vis de son puissant voisin. Dans la troisième partie, nous évaluerons les motivations d’Obama ainsi que l’impact éventuel de sa visite.
1. L’importance de Cuba pour les USA : “Un appendice naturel des Etats-Unis
L’intérêt plus que spécial que les Etats-Unis manifestent à l’égard de la plus grande île des Caraïbes remonte à plus de deux cents ans déjà, donc bien avant la révolution. Au début du XIXème siècle, les Etats-Unis évoluent vers l’impérialisme et étendent leur territoire. Pour devenir une puissance mondiale, il leur faut absolument prendre le contrôle de tout le bassin du Mississipi. Mais dans ce contrôle, le voisinage de Cuba est un maillon crucial. Si Cuba tombe aux mains d’une grande puissance – en l’occurrence l’Espagne, la Grande-Bretagne ou la France – la jeune superpuissance deviendrait particulièrement vulnérable en ce point faible et le commerce vital avec l’Europe ou l’Amérique Latine serait menacé. (2)
C’est pourquoi les dirigeants de la puissance montante feront tout pour incorporer “la perle des Antilles”. Thomas Jefferson, troisième Président des USA et l’un des pères fondateurs, dit en 1817 : “Si nous pouvons nous emparer de Cuba, nous serons les maîtres des Caraïbes”. (3) En 1821, les Nord-Américains achètent la Floride à l’Espagne. Cuba se trouve alors tout près de leur frontière.
Deux ans plus tard, John Quincy Adams, ministre des Affaires étrangères, ne cache pas son jeu : “Ces îles sont les appendices naturels du continent nord-américain, et l’une d’elles – presque en vue de nos côtes – présente pour diverses raisons une grande importance pour les intérêts commerciaux et politiques de notre Union”. (4)Cette même année est proclamée la doctrine Monroe : dès ce moment, Washington considère le continent américain comme son arrière-cour, dont les Européens sont censés rester à l’écart.
Il y a un deuxième facteur important : l’esclavage de la population noire.
Les gouvernements américains successifs s’inquiètent de la possibilité d’un soulèvement des esclaves à Cuba et des conséquences qu’il aurait pour les Etats du Sud.
Pour prévenir un tel scénario, l’annexion est envisagée. Mais on n’y parviendra pas - deux expéditions de mercenaires américains pour s’emparer de l’île échouent. En 1863 l’esclavage est aboli aux Etats-Unis et grâce à une active politique d’émigration “blanche” du colonisateur espagnol dans les années ’50, la population blanche de Cuba est à nouveau majoritaire (53%). La menace d’une révolte noire s’en trouve donc réduite. (5)Mais vu son importance géostratégique et économique, le gouvernement étatsunien continuera de tout faire pour soit annexer l’île comme il l’a fait avec Porto Rico, soit la maintenir dans sa sphère d’influence.
De colonie à semi-colonie
En 1895 éclate à Cuba une lutte pour l’indépendance. C’est la troisième en trente ans, mais cette fois les rebelles sont mieux organisés et l’Espagne est affaiblie. Les “mambises”, comme on les appelle, foncent vers la victoire mais Washington va s’y opposer. Les Etats-Unis déclarent la guerre à l’Espagne et empêchent l’armée de libération de proclamer l’indépendance. Ce sont les Nord-Américains et non les Cubains qui concluent un traité avec les Espagnols. Le parti qui avait lutté pour l’indépendance est dissous et l’armée rebelle désarmée.
Le gouvernement US n’opte pas pour l’annexion. Après trente années d’une vive opposition au colonialisme espagnol, la volonté d’indépendance est par trop forte au sein de la population cubaine. Non seulement il y a de la pugnacité, mais les Cubains ont aussi démontré qu’ils étaient des adversaires militaires redoutables. Washington opte pour une américanisation progressive de l’île sous la forme d’une sorte de protectorat. Afin d’en créer les conditions, ils installent une occupation militaire temporaire. Les Cubains sont contraints de consentir un amendement humiliant de la constitution : c’est l’Amendement Platt.
Ses dispositions donnent notamment aux Etats-Unis le droit d’intervenir militairement quand ils le jugent nécessaire, le droit à des bases militaires (Guantànamo), l’interdiction pour Cuba de conclure des traités avec des puissances étrangères, le droit de contrôler les finances publiques. En 1902 la situation militaire et politique est suffisamment stabilisée. Washington retire ses troupes et met en place pendant la période suivante des présidents soumis et manipulables. Si nécessaire l’armée intervient, ce qui arrive à deux reprises au cours des décennies suivantes. En définitive, pendant la première moitié du XXème siècle, les Etats-Unis contrôlent étroitement Cuba.
Un virus à éradiquer
L’arrivée de Fidel Castro va inverser le cours des choses. La toute petite île devient un vrai cauchemar pour les Présidents successifs à la Maison Blanche. Pour commencer, Cuba noue des relations militaires avec l’Union Soviétique, l’ennemi héréditaire des USA et en outre une puissance nucléaire. De plus, La Havane donnera son soutien à divers mouvement de guérilla en Amérique Latine et ira jusqu’à mener d’importantes opérations militaires en Afrique, qui entraîneront notamment la chute du régime de l’apartheid. (6) Bref, Cuba devient une menace directe pour la politique de suprématie militaire de Washington dans le monde.
Mais la menace n’est pas seulement militaire, elle est également politique et idéologique. Car la révolution cubaine est un exemple dangereux pour d’autres pays de la région. Ce pourrait être le premier de toute une série de dominos. Dans ce scénario les Etats-Unis risquent de perdre leur contrôle sur tout le continent.
En 1964 le Département d’Etat (Ministère des Affaires Etrangères) met en garde : “Le premier danger auquel nous sommes confrontés du fait de Castro réside … dans l’impact que la simple existence de son régime a sur le mouvement de la gauche dans de nombreux pays latino-américains. … Le simple fait que Castro puisse défier les USA est la négation de toute notre politique dans l’hémisphère occidental depuis près d’un demi-siècle”. (7)
La révolution est considérée comme un virus dangereux qui doit être éradiqué ou au moins affaibli le plus possible. Si la révolution même ne peut être anéantie il faut au minimum que son caractère d’exemple soit éliminé. Le pays doit être affecté le plus durement possible à la fois économiquement et militairement afin que d’autres pays n’envisagent pas de suivre cet exemple.(8)
Il existe une deuxième stratégie : immuniser d’autres pays contre de possibles révolutions, par exemple au moyen de dictatures militaires.(9) Ce sera le cas dans des pays comme l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, le Paraguay et l’Uruguay. (10)
55 années sous la menace terroriste
Rien n’est épargné pour éradiquer le virus-même. En 1962, le président Kennedy décrète un embargo économique total, qui sera ensuite étendu à des pays tiers. Ce sera le plus long embargo de l’Histoire. Pour vous donner une idée, en 5 ans le coût du blocus (11) a atteint jusqu’à 11 fois le PNB du pays.(12) Pour la Belgique, la conversion équivaudrait à un montant de plus de 4.000 milliards d’euros.
Sur le plan politique, Cuba est isolé. Sous la pression de Washington, en 1964 tous les pays latino-américains sauf le Mexique rompent leurs relations diplomatiques avec Cuba et le pays est exclu de l’Organisation des Etats Américains (OEA).
Sur le plan militaire, Cuba subit d’innombrables missions d’infiltration, actions de sabotage, attentats à la bombe contre des hôtels, des grands magasins etc. Il y aura plus de six cents tentatives d’assassinat contre Fidel Castro. En 1961 a lieu l’invasion militaire ratée de la baie des Cochons. Les Etats-Unis vont même jusqu’à recourir à la guerre bactériologique : dissémination du virus de la dengue, peste porcine et maladies pour faire échouer les récoltes.
Ces opérations coûteront la vie à environ 3.400 Cubains (13), soit 25 fois le nombre de victimes des attentats de Paris. En 1976, un attentat en plein vol contre une ligne aérienne cubaine tue tous les passagers.(14) L’un des auteurs de l’attentat, Posada Carriles, qui va jusqu’à se vanter de ses exploits terroristes dans les médias,(15) est toujours en train de savourer sa liberté à Miami, dans un pays qui se dit en guerre contre le terrorisme.(16)
Le creuset des attentats terroristes se trouve à Miami, ce n’est pas un hasard. Après la prise de pouvoir par Fidel et son armée de rebelles, le gratin des riches Cubains fait ses valises pour la Floride. Ils pensent que le règne de Fidel sera bref et qu’ils pourront récupérer rapidement leurs possessions. Les choses tournent différemment. Cette élite riche d’extrême-droite dispose de gros moyens et elle va rapidement contrôler la vie politique à Miami.

Commentaire