(Extraits du texte "La démocratie soviétique" de Zaslavski, édité en 1946)
L'Union Soviétique fut le premier Etat socialiste soviétique. Cet Etat créa une nouvelle économie et une nouvelle forme de gouvernement, à savoir les Soviets.
L'Union Soviétique voit paraître une multitude de livres contenant des données statistiques et de la documentation sur le développement industriel, les progrès des kolkhoz, les bilans de la production annuelle, le rendement agricole. La presse quotidienne abonde en indications détaillées sur la vie du pays. Le collectivisme qui y est appliqué signifie que les plans de nouvelles entreprises, les nouvelles méthodes de travail sont examinés et discutés non pas dans le bureau d'un entrepreneur, mais dans les réunions publiques où la presse a accès. Les inventions des stakhanovistes deviennent l'apanage du peuple entier. Nous ignorons les « secrets de production », sous la forme où ils existent dans l'industrie capitaliste, où le propriétaire d'une entreprise est aussi le propriétaire du secret.
Le régime soviétique est démocratique sous tous ses aspects, y compris son aspect économique.
Dans aucun pays du monde, l'observation de la vie n'est aussi libre que dans le pays soviétique.
Cela découle de la quintessence même de l'économie socialiste. On sait que l'émulation socialiste est le facteur principal d'accroissement de la productivité du travail dans le pays soviétique. L'émulation socialiste fait pénétrer des centaines de milliers, des millions d'ouvriers, de contremaîtres, d'ingénieurs et d'employés dans la vie sociale du pays. Il est indispensable qu'ils sachent ce qui se passe dans l'entreprise en « état d'émulation » ; les résultats sont discutés dans les réunions publiques où l'on arrête les bilans mensuels des réalisations individuelles. Il en est de même, aussi bien dans l'industrie que dans l'agriculture.
Tous les ans, a lieu l'attribution des prix Staline pour les réalisations les plus remarquables dans les domaines de la science, de la technique, de la littérature, de l'art. Tout le peuple soviétique est ainsi mis au courant des travaux des instituts, des laboratoires, des bureaux et des studios. Tout cela obtient la plus large publicité, tous les noms sont connus. Seuls, les travaux qui sont en rapport direct avec la défense nationale constituent une exception : les secrets militaires sont gardés dans le pays soviétique comme dans n'importe quel autre pays.
On entend les étrangers s'interroger beaucoup au sujet du système d'administration soviétique, au sujet des Soviets. On se demande ce qu'il représente. On dit que ce n'est pas de la démocratie.
Dans les démocraties bourgeoises, le pouvoir est divisé. Les ouvriers ont beau avoir des élus politique dans un Parlement, le pouvoir sur les richesses du pays, sur ses usines, chemins de fer et capitaux appartient aux propriétaires capitalistes. La propriété foncière est généralement entre les mains des propriétaires terriens. Or, la possession des moyens matériels et des moyens de production est la base de toute autorité. Même le fait de réunir une majorité électorale ne donne pas de pouvoir réel aux représentants des ouvriers. Le vrai pouvoir demeure entre les mains de la minorité capitaliste. Peut-on alors considérer comme une vraie démocratie un Etat où le pouvoir est entre les mains d'une minorité ? Non, un pareil Etat ne constitue qu'une démocratie de façade.
L'argument qu'on entend invoquer le plus souvent contre la démocratie soviétique est basé sur le fait que l'Union Soviétique ne connaît qu'un parti politique, à savoir le Parti bolchevik. Cependant, disent les critiques, on ne saurait concevoir une démocratie sans l'existence de deux, trois ou plusieurs partis. Certains croient cette critique convaincante. Habitués à voir dans leurs pays la lutte des partis, ils sont persuadés qu'il ne saurait y avoir de société sans partis politiques. Ils voient dans les partis un élément qui a toujours existé dans les pays démocratiques, qui y existe encore et devra toujours exister. Les partis sont considérés comme la base indispensable de toute démocratie.
Les critiques de la démocratie soviétique, fermant les yeux sur la réalité, affirment que l'Etat soviétique n'est pas une démocratie, parce qu'il ne connaît qu'un parti politique.
Si l'on considérait la pluralité des partis politiques comme le critérium de la démocratie, il eût fallu que leur existence fût mentionnée par les Constitutions démocratiques. Or, l'examen attentif, article par article, de la Constitution des Etats-Unis, cette aïeule de toutes les Constitutions européennes, ne nous révèle aucune mention des partis politiques.
Si le nombre des partis politiques devait être l'indice du caractère démocratique d'un pays, la primauté reviendrait à la défunte monarchie austro-hongroise. Il y eut dans son Parlement presqu'autant de partis que de députés.
Il y a deux grands partis politiques, fort anciens, aux Etats-Unis, et trois en Angleterre. Faut-il en conclure que la monarchie anglaise est une fois et demie plus démocratique que la République américaine ? Il y avait avant guerre plus d'une dizaine de partis politique au Parlement français. Il y en eut beaucoup moins aux dernières élections à l'Assemblée constituante.
Faudrait-il en déduire que la France est devenue moins démocratique ?
Il suffit de poser cette question pour se rendre compte à quel point il est inconsistant et insensé de vouloir déterminer le degré de démocratisation au moyen de cette arithmétique élémentaire.
La tendance à la diminution du nombre des partis n'est nullement l'indice de l'affaiblissement du sens démocratique ou de la contraction du domaine de la démocratie.
Il n'y a pas aux Etats-Unis deux partis bourgeois. Il n'en existe en réalité qu'un seul. C'est le parti de la grande bourgeoisie financière et industrielle aux deux ailes « démocratique » et « républicaine ».
Le pays soviétique est pour l'instant l'unique pays au monde où il n'existe ouvertement qu'un seul parti politique, reconnu par la Constitution de l'U.R.S.S. Loin de le cacher, le peuple soviétique le présente au monde entier comme un phénomène nouveau propre à une démocratie d'un nouveau type, comme un phénomène de la démocratie soviétique.
Le pouvoir y appartient au peuple et au peuple seul qui est le maître de toutes les richesses de la terre.
C'est dans l'intérêt exclusif du peuple que travaillent l'industrie et l'agriculture soviétiques Seuls, les représentants des ouvriers, des paysans et des intellectuels, les élus du peuple, exercent le pouvoir. Les intellectuels soviétiques constituent une partie intégrante de la classe ouvrière et paysanne.
L'unité de la démocratie soviétique et le système du parti unique qui en est la base constituent également le résultat d'un processus historique. La proclamation officielle de la forme socialiste de l'Etat eut lieu, comme on le sait, en novembre 1917. Mais le capitalisme n'y disparut pas pour autant en un jour.
Certaines entreprises privées continuèrent à exister et, d'autre part, les paysans se virent octroyer des parcelles de terre en pleine propriété. Les classes capitalistes demeuraient donc toujours. D'autres partis étaient représentés dans les Soviets de l'époque. C'étaient des partis d'opposition et ils reflétaient dans les Soviets la lutte des classes qui se poursuivait dans la vie. Le socialisme l'emportait dans la vie et l'influence des partis bourgeois allait en déclinant. Nul ne saurait dire combien eût duré ce processus si les adversaires du pouvoir soviétique n'eussent pas déclenché la guerre civile.
Cela mit fin à la lutte d'opposition légale dans les Soviets. La bourgeoisie prit les armes contre la classe ouvrière. Les paysans se rangèrent du côté des ouvriers. Cette lutte armée eut pour résultat la défaite des partis contre-révolutionnaires, des constitutionnels démocrates, des menchéviks et des socialistes-révolutionnaires, qui furent écrasés.
Le pays soviétique est gouverné et ne peut être gouverné que par le peuple ; ce sont les travailleurs, les ouvriers, les paysans et les intellectuels qui constituent les seules couches sociales du pays et qui y exercent le pouvoir. Le pouvoir central et local est entre les mains des Soviets élus et ces Soviets ne comprennent que des travailleurs.
Les élections au Soviet suprême, qui est l'organisme supérieur de l'Union Soviétique, ont lieu tous les quatre ans sur la base du suffrage universel et au moyen d'un vote direct, égal et secret.
Les circonscriptions électorales sont fixées à raison d'un député par 300.000 habitants.
Le premier acte — de beaucoup le plus important — qui marque l'ouverture de la campagne électorale de tous les Etats, est la désignation des candidats. C'est par là que la campagne débute. Rien n'est fait tant que les candidats ne sont pas désignés. Souvent la moitié de la besogne est accomplie lorsqu'un candidat est choisi.
L'Union Soviétique fut le premier Etat socialiste soviétique. Cet Etat créa une nouvelle économie et une nouvelle forme de gouvernement, à savoir les Soviets.
L'Union Soviétique voit paraître une multitude de livres contenant des données statistiques et de la documentation sur le développement industriel, les progrès des kolkhoz, les bilans de la production annuelle, le rendement agricole. La presse quotidienne abonde en indications détaillées sur la vie du pays. Le collectivisme qui y est appliqué signifie que les plans de nouvelles entreprises, les nouvelles méthodes de travail sont examinés et discutés non pas dans le bureau d'un entrepreneur, mais dans les réunions publiques où la presse a accès. Les inventions des stakhanovistes deviennent l'apanage du peuple entier. Nous ignorons les « secrets de production », sous la forme où ils existent dans l'industrie capitaliste, où le propriétaire d'une entreprise est aussi le propriétaire du secret.
Le régime soviétique est démocratique sous tous ses aspects, y compris son aspect économique.
Dans aucun pays du monde, l'observation de la vie n'est aussi libre que dans le pays soviétique.
Cela découle de la quintessence même de l'économie socialiste. On sait que l'émulation socialiste est le facteur principal d'accroissement de la productivité du travail dans le pays soviétique. L'émulation socialiste fait pénétrer des centaines de milliers, des millions d'ouvriers, de contremaîtres, d'ingénieurs et d'employés dans la vie sociale du pays. Il est indispensable qu'ils sachent ce qui se passe dans l'entreprise en « état d'émulation » ; les résultats sont discutés dans les réunions publiques où l'on arrête les bilans mensuels des réalisations individuelles. Il en est de même, aussi bien dans l'industrie que dans l'agriculture.
Tous les ans, a lieu l'attribution des prix Staline pour les réalisations les plus remarquables dans les domaines de la science, de la technique, de la littérature, de l'art. Tout le peuple soviétique est ainsi mis au courant des travaux des instituts, des laboratoires, des bureaux et des studios. Tout cela obtient la plus large publicité, tous les noms sont connus. Seuls, les travaux qui sont en rapport direct avec la défense nationale constituent une exception : les secrets militaires sont gardés dans le pays soviétique comme dans n'importe quel autre pays.
On entend les étrangers s'interroger beaucoup au sujet du système d'administration soviétique, au sujet des Soviets. On se demande ce qu'il représente. On dit que ce n'est pas de la démocratie.
Dans les démocraties bourgeoises, le pouvoir est divisé. Les ouvriers ont beau avoir des élus politique dans un Parlement, le pouvoir sur les richesses du pays, sur ses usines, chemins de fer et capitaux appartient aux propriétaires capitalistes. La propriété foncière est généralement entre les mains des propriétaires terriens. Or, la possession des moyens matériels et des moyens de production est la base de toute autorité. Même le fait de réunir une majorité électorale ne donne pas de pouvoir réel aux représentants des ouvriers. Le vrai pouvoir demeure entre les mains de la minorité capitaliste. Peut-on alors considérer comme une vraie démocratie un Etat où le pouvoir est entre les mains d'une minorité ? Non, un pareil Etat ne constitue qu'une démocratie de façade.
L'argument qu'on entend invoquer le plus souvent contre la démocratie soviétique est basé sur le fait que l'Union Soviétique ne connaît qu'un parti politique, à savoir le Parti bolchevik. Cependant, disent les critiques, on ne saurait concevoir une démocratie sans l'existence de deux, trois ou plusieurs partis. Certains croient cette critique convaincante. Habitués à voir dans leurs pays la lutte des partis, ils sont persuadés qu'il ne saurait y avoir de société sans partis politiques. Ils voient dans les partis un élément qui a toujours existé dans les pays démocratiques, qui y existe encore et devra toujours exister. Les partis sont considérés comme la base indispensable de toute démocratie.
Les critiques de la démocratie soviétique, fermant les yeux sur la réalité, affirment que l'Etat soviétique n'est pas une démocratie, parce qu'il ne connaît qu'un parti politique.
Si l'on considérait la pluralité des partis politiques comme le critérium de la démocratie, il eût fallu que leur existence fût mentionnée par les Constitutions démocratiques. Or, l'examen attentif, article par article, de la Constitution des Etats-Unis, cette aïeule de toutes les Constitutions européennes, ne nous révèle aucune mention des partis politiques.
Si le nombre des partis politiques devait être l'indice du caractère démocratique d'un pays, la primauté reviendrait à la défunte monarchie austro-hongroise. Il y eut dans son Parlement presqu'autant de partis que de députés.
Il y a deux grands partis politiques, fort anciens, aux Etats-Unis, et trois en Angleterre. Faut-il en conclure que la monarchie anglaise est une fois et demie plus démocratique que la République américaine ? Il y avait avant guerre plus d'une dizaine de partis politique au Parlement français. Il y en eut beaucoup moins aux dernières élections à l'Assemblée constituante.
Faudrait-il en déduire que la France est devenue moins démocratique ?
Il suffit de poser cette question pour se rendre compte à quel point il est inconsistant et insensé de vouloir déterminer le degré de démocratisation au moyen de cette arithmétique élémentaire.
La tendance à la diminution du nombre des partis n'est nullement l'indice de l'affaiblissement du sens démocratique ou de la contraction du domaine de la démocratie.
Il n'y a pas aux Etats-Unis deux partis bourgeois. Il n'en existe en réalité qu'un seul. C'est le parti de la grande bourgeoisie financière et industrielle aux deux ailes « démocratique » et « républicaine ».
Le pays soviétique est pour l'instant l'unique pays au monde où il n'existe ouvertement qu'un seul parti politique, reconnu par la Constitution de l'U.R.S.S. Loin de le cacher, le peuple soviétique le présente au monde entier comme un phénomène nouveau propre à une démocratie d'un nouveau type, comme un phénomène de la démocratie soviétique.
Le pouvoir y appartient au peuple et au peuple seul qui est le maître de toutes les richesses de la terre.
C'est dans l'intérêt exclusif du peuple que travaillent l'industrie et l'agriculture soviétiques Seuls, les représentants des ouvriers, des paysans et des intellectuels, les élus du peuple, exercent le pouvoir. Les intellectuels soviétiques constituent une partie intégrante de la classe ouvrière et paysanne.
L'unité de la démocratie soviétique et le système du parti unique qui en est la base constituent également le résultat d'un processus historique. La proclamation officielle de la forme socialiste de l'Etat eut lieu, comme on le sait, en novembre 1917. Mais le capitalisme n'y disparut pas pour autant en un jour.
Certaines entreprises privées continuèrent à exister et, d'autre part, les paysans se virent octroyer des parcelles de terre en pleine propriété. Les classes capitalistes demeuraient donc toujours. D'autres partis étaient représentés dans les Soviets de l'époque. C'étaient des partis d'opposition et ils reflétaient dans les Soviets la lutte des classes qui se poursuivait dans la vie. Le socialisme l'emportait dans la vie et l'influence des partis bourgeois allait en déclinant. Nul ne saurait dire combien eût duré ce processus si les adversaires du pouvoir soviétique n'eussent pas déclenché la guerre civile.
Cela mit fin à la lutte d'opposition légale dans les Soviets. La bourgeoisie prit les armes contre la classe ouvrière. Les paysans se rangèrent du côté des ouvriers. Cette lutte armée eut pour résultat la défaite des partis contre-révolutionnaires, des constitutionnels démocrates, des menchéviks et des socialistes-révolutionnaires, qui furent écrasés.
Le pays soviétique est gouverné et ne peut être gouverné que par le peuple ; ce sont les travailleurs, les ouvriers, les paysans et les intellectuels qui constituent les seules couches sociales du pays et qui y exercent le pouvoir. Le pouvoir central et local est entre les mains des Soviets élus et ces Soviets ne comprennent que des travailleurs.
Les élections au Soviet suprême, qui est l'organisme supérieur de l'Union Soviétique, ont lieu tous les quatre ans sur la base du suffrage universel et au moyen d'un vote direct, égal et secret.
Les circonscriptions électorales sont fixées à raison d'un député par 300.000 habitants.
Le premier acte — de beaucoup le plus important — qui marque l'ouverture de la campagne électorale de tous les Etats, est la désignation des candidats. C'est par là que la campagne débute. Rien n'est fait tant que les candidats ne sont pas désignés. Souvent la moitié de la besogne est accomplie lorsqu'un candidat est choisi.

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