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Yennayer dans la tradition

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  • Yennayer dans la tradition

    Souvenir souvenir pour tous ceux qui sont loin de chez eux et du Kanoun, un peu de châleur . Assegas Amegaz à tous.

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    On n’a pas le droit de gommer ce qui nous a toujours appartenu comme partie intégrante de notre patrimoine culturel et moral légué par nos aïeux.

    C’est le mois berbère de Yennayer qui frappe à nos portes avec son rituel, ses récits légendaires et son chapelet de souvenirs. Aussi, nous avons le devoir de l’accueillir, comme chaque année et à la manière de nos ancêtres avec la même ferveur, le même recueillement et tout le cérémonial habituel.

    De l’Egypte jusqu’au bord de l’Océan atlantique, à l’extrême Maroc, il existe encore des aires culturelles qui restent marquées par le poids des traditions anciennes indicatrices d’une identité. Yennayer en fait partie. C’est pourquoi, on se démène du mieux qu’on peut pour créer une ambiance de fête qu’on doit à ce mois sacré.

    Un mois vécu dans la ferveur et le souvenir

    Inévitablement, lorsqu’on revit un Yennayer, des chapelets de souvenirs nous reviennent avec des indicateurs d’appartenance à un ensemble géoculturel. Les nombreuses légendes émaillées pour la plupart de croyances superstitieuses et qui nous ont été rapportées de bouche à oreille, depuis les origines, situent bien le début de Yennayer dans le temps.

    Cela commence le 12 janvier au milieu d’un paysage généralement enneigé. Lorsqu’on demande aux plus anciens d’en parler, ils mettent surtout l’accent sur les chutes de neige qui coïncident avec la nuit du 1er Yennayer pour lequel on a toujours pris la précaution de faire une bonne provision de bois et de victuailles. Même si la famille avait préparé un repas des grands jours, on éprouvait du plaisir à manger des glands grillés dans le feu de cheminée ; ces fruits de saison sont d’un goût unique, en saison hivernale, où les nuits sont longues. Le temps paraissait plus long qu’il ne l’était en réalité; aussi se devait-on de s’entraider à le passer agréablement par des discussions sur les banalités de la vie où les récits de grand-mère.

    Ceux qui ont eu la chance de vivre intensément les nuits de Yennayer parlent de souvenirs, de repas pris à même le bol autour d’un grand feu de cheminée. Au menu, il y avait toujours le couscous garni de viande d’un coq de ferme. Ils se rappellent bien aussi des bûches de bois que l’on tisonne pour maintenir les flammes et les braises flamboyantes.

    Le coin du feu est une école qui assure la transmission par les vieux des principes de moralité et de l’oralité qui ont jadis guidés nos aïeux. A cette occasion, plus qu’en temps ordinaire, les aînés racontent dans une ambiance de détente toutes les légendes anciennes, contes, en rapport avec Yennayer.

    Pour agrémenter la nuit, des histoire pour rire

    «C’est à une véritable compétition qu’on s’adonnait jusqu’à une heure tardive de la nuit et à la lumière d’une lampe à pétrole, dit un participant à la veillée de Yennayer. Chacun essayait de trouver une histoire pouvant provoquer le rire, la détente, au lieu de la tristesse qui risque de tout gâcher».
    On raconte, par exemple qu’à l’occasion du nouvel an, un vieil homme est allé à la chasse pour rapporter de quoi garnir le repas de la veillée de Yennayer, prévue pour le lendemain. Le pauvre aïeul était parti au milieu de la journée, avait parcouru tous les endroits giboyeux, mais le gibier avait disparu, il pleuvait abondamment et le temps était glacial.

    Il rentra tard dans la nuit. Et, en plus de sa tristesse d’être revenu bredouille, on ne se dépêcha pas de lui ouvrir. «Ouvrez vite, répétait-il en tapant à la porte, sous la pluie battante. Pendant ce temps, son petit garçon avait renversé la lampe à pétrole qui s’était éteinte, son verre s’était brisé. La maison était plongée dans le noir, mais on réussit à trouver la direction de la porte qu’on ouvrit au chasseur qui se trouvait dans un état piteux. Il était mouillé jusqu’à la peau. Au lieu de se mettre en colère, il resta silencieux jusqu’au matin.

    A la place des grives, des perdrix ou d’un lièvre, on se contenta d’une vieille poule pondeuse même si sa chair est dure, pour le repas de Yennayer.
    On prévient aussi tout le monde que Yennayer peut passer devant votre maison sous une forme humaine, qu’il ne lui donne rien s’il vient taper à sa porte. Il lui fait vivre une année éprouvante.

    Une fois, c’est à la porte d’une femme qu’il vient demander l’aumône. La maîtresse de maison sortit en colère et lui dit de s’en aller vite sous le prétexte qu’elle était occupée à faire cuire des beignets. Yennayer prit la fuite mais fit connaître à l’insolente la pire des misères pendant toute l’année. Au Yennayer suivant, ayant appris que Yennayer était à l’origine de son malheur, elle reçut le déguisé généreusement et avec beaucoup de politesse. Ce qui lui permit de retrouver pour l’année suivante toute la prospérité d’antan.

    Des pratiques et rites régionaux pour fêter Yennayer


    Les moyens de communications n’ayant jamais existé, l’éloignement des régions, les unes par rapport aux autres, les populations n’ont jamais eu la possibilité d’unifier leur manière de célébrer la fête pour la vivre pleinement.
    Du côté de Beni Snous, on se prépare à l’avance pour l’achat des céréales à faire moudre, la réfection du kanoun, l’acquisition d’une nouvelle marmite quand les moyens le permettent. On consacre près de 15 jours à rassembler de quoi faire un repas digne de yennayer.

    A Tlemcen d’antan, moulins et fours qui avaient peut être beaucoup servi aux préparatifs, restent au repos pendant les trois jours. Dans l’extrême ouest de notre pays, il est des maisons où à l’occasion de yennayer, on jonche de feuillage frais la cour. Le même rite se retrouve en Egypte où il consiste à se laver avec l’eau dans laquelle on a laissé pour toute la nuit des plantes fraîchement cueillies.

    Les coutumes ancestrales de ces populations restées attachées aux croyances, sont fondées sur deux couleurs : le blanc et le vert. Le jour de yennayer on offre du lait ou on reçoit et on se procure des fruits, des tiges vertes de romarin, de lentilles, de fenouil, de caroubier ou d’asphodèles, sinon d’arbres bénis comme le palmier et l’olivier. Ceci pour que l’année soit blanche (symbole de pureté) et verte (symbole de renouveau et de prospérité).
    Ces tiges nouvellement cueillies ont une influence favorable sur le devenir de chacun.
    Pendant yennayer, il est interdit de rapporter des plantes ou des olives amères pour que nul ne connaisse l’amertume durant l’année ou de manger des plats à base d’aliments épineux pour vivre dans la douceur.

    Toujours dans ces régions de l’ouest, on refait le kanoun conformément à la croyance, pour le repas de yennayer. On se sert pour ce faire de matériau local privilégié pour des raisons religieuses, l’argile nouvellement extraite et soigneusement pétrie. On allume un feu d’alfa que les enfants sont allés cueillir plusieurs jours à l’avance et en assez grosse quantité.

    Le repas de yennayer doit être garni de viande. Au temps du dénuement, les hommes allaient en groupe chercher du gibier : perdrix, lapin de garenne. Dans le cas contraire, on tuait le coq élevé à la ferme familiale ou la parole. Les plus nantis sacrifiaient un mouton ou un chevreau pour distribuer la viande aux nécessiteux après en avoir gardé pour soi de quoi faire un bon repas.

    Dans certaines régions d’Algérie, on a recommandé aux arboriculteurs de ne commencer le ramassage des olives qu’à yennayer.

    En Kabylie, les semailles se font de préférence aux quinze premiers jours de yennayer. On en fait de même pour la plantation des arbres. Dans cette région montagneuse, on a jugé utile de préparer un repas copieux au soir de yennayer. C’est toujours du couscous garni de viande de coq à la crête rouge élevé aux alentours de la maison. En cette heureuse occasion, on donne à chacun le plus gros morceau de viande afin que personne n’oublie. Le coq qui a atteint au bout de quelques temps un poids impressionnant à une chair délicieuse et fondante, surtout lorsqu’on la fait cuire sur un feu de bois.
    Il arrive que le repas soit suivi d’un thé aux beignets. Cela se passe généralement lorsque des invités viennent se joindre à la famille sous le prétexte qu’il neige dehors ou d’un autre événement heureux, par exemple la première coupe de cheveux d’un garçon arrive dans le cercle familial, l’année précédente.


    Par la Nouvelle Républque

  • #2
    Merci morjanne pour cette histoire. ça me replonge dans de très lointains mais si doux souvenirs.

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    • #3
      Azul. Assegas Amegaz, Morjane et Nanna,



      Cette année est meilleur que l'an dernier qui était meilleur que les années d'avant... l'an prochain serait encore meilleur que cette année et ainsi de suite...On s'en rend compte, on le comprend et on le fait. Personne n'est venu du néant et personne ne peut oublier (a jamais) sa vérité....

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      • #4
        ASSEGWAS AMEGAZ THIRGA.

        ça fait du bien d'entendre un peu d'optimisme pour commencer l'année. Dieu t'entende.

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