J’en arrive au texte diffusé par le Général TOUATI sous la forme de jugements de valeur. Bien évidemment, je ne lui reconnais aucune qualité lui donnant le droit de donner des leçons et de prononcer des appréciations sur mes actes et mon comportement. Pour ce qui est de l’usage d’un langage vulgaire, j’invite seulement le lecteur à se reporter à l’interview du Général TOUATI publiée dans l’édition datée du 27 septembre 2001 du quotidien « EL WATAN » pour savoir de quel côté un tel langage se manifeste pour la première fois.
Le Général TOUATI décrit à longueur de colonnes les souffrances endurées pendant notre guerre de libération par les habitants de sa région, y compris leurs chèvres et leurs vaches. Une nouvelle fois, je salue très respectueusement et je m’incline pieusement devant les souffrances endurées et les sacrifices consentis par les habitants de la région dont est originaire Mohamed TOUATI, de la même manière que je salue et que je m’incline devant les souffrances et les sacrifices de toutes les régions d’Algérie qui ont eu à connaître des épreuves semblables à celles décrites par Monsieur TOUATI. En particulier, j’exprime mon respect et mes hommages à la grand-mère courage citée par Mohamed TOUATI , qu’elle soit ou non sa propre grand-mère. Cela étant dit, Monsieur Mohamed TOUATI ne dit pratiquement rien de ce qu’il était advenu de lui-même, sauf son arrestation avec neuf de ses camarades à Paris le 26 janvier 1957, son transfert à Alger pour être conduit au centre d’internement de Béni-Messous. Son séjour dans ce centre avait été d’une particulière utilité pour son éducation patriotique puisqu’il lui « donna l’occasion de constater l’extraordinaire adhésion populaire à notre cause, celle du FLN ». Mais, il ne nous dit pas comment, ensuite, il passa de ce centre d’internement, aux rangs de l’armée française et ce qu’il fit au sein de cette armée avant de rejoindre notre ALN à l’extérieur à une date que beaucoup, notamment parmi ses collègues militaires, situent en février 1961, c’est-à-dire au moment où allaient s’ouvrir les premières négociations officielles et publiques entre le GPRA et le Gouvernement français. Pour ma part, je n’attache pas une importance démesurée à cette date. L’essentiel est que Mohamed TOUATI avait fait son devoir. Jusqu’à la veille du cessez-le-feu intervenu le 19 mars 1962 entre nous et les Français et même au lendemain de ce cessez-le-feu, le FLN appelait les Algériens se trouvant encore intégrés dans les structures des différents appareils du système colonial à rejoindre les rangs de notre Révolution. On considérait qu’il était du devoir patriotique de chaque Algérien, même s’il n’avait rien fait pendant les sept années et demie de notre guerre de libération, de soutenir cette libération en l’appuyant de son vote positif en faveur de l’indépendance de l’Algérie lors du référendum d’autodétermination du 1er juillet 1962. Selon l’adage bien connu, mieux vaut tard que jamais. Quel que fût le moment où il rejoignit les rangs de notre Révolution, le Général TOUATI lui avait apporté la contribution de son apport. On peut noter simplement que Mohamed TOUATI s’était présenté à l’ALN juste à temps pour pouvoir postuler, plus tard et en son sein, au grade de Général.
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Quant à la description qu’il donne de mon itinéraire en faisant de moi un adepte de la fameuse formule « armons-nous et partez », sans m’abaisser à répondre à ses assertions mesquines et calomnieuses, il me suffit de dire simplement que ceux qui furent mes camarades de lutte savent que penser de ses vaines tentatives. Ils savent que celles-ci ne sont rien d’autre que les minables clabauderies d’un individu réduit à abuser de la tromperie pour donner à son texte l’allure d’un contenu plus ou moins crédible.
Quant à moi, je regrette seulement de constater, à la lecture de ses propos de dénigreur avéré, qu’il ne s’est pas donné la peine de lire l’annexe n°17 de mon livre, ce qui lui aurait permis de savoir où je me trouvais quand il se faisait conduire au centre de Béni-Messous, avant de rejoindre, peut être malgré lui et à son corps défendant, les rangs de l’armée française. Certains des martyrs ou des moudjahids dont il cite les noms savaient ou savent que mon propre sang avait dégouliné sur mes vêtements quand j’avais à peine dix-sept ans, que j’avais connu les centres d’internement, les cellules policières et les prisons quand j’étais, selon les propres termes de l’un de mes juges militaires, un mineur de 18 ans, que j’avais eu à comparaître devant un tribunal militaire avec d’autres compagnons d’épreuves en 1945, que je fus condamné à quatre ans d’emprisonnement pour « port d’arme dans un mouvement insurrectionnel », et que ces aléas ayant affecté ma vie étaient l’effet de mon engagement comme militant de la cause nationale. BOUMEDIENE que le Général TOUATI m’avait déclaré avoir admiré après sa mort, quand je lui avais reproché un jour de le détester, m’avait souligné que mon devoir consistait à servir là où la Révolution avait besoin de moi, lorsque je lui avais affirmé que j’étais revenu de l’extérieur, c’est-à-dire de France, sous le coup d’un mandat d’arrêt émis à mon encontre par le tribunal répressif chargé, au niveau du parquet de Paris, de traquer les membres du FLN, en vue d’aller rejoindre ceux dont le Général TOUATI cite les noms afin, croit-il, de me les jeter à la figure comme des exemples que je n’avais pas suivis. Dois-je encore ajouter que mon séjour dans notre capitale, durant ce que l’on appelle « la Bataille d’Alger », m’avait valu un nouveau mandat d’arrêt, lancé cette fois par le Tribunal Permanent des Forces Armées d’Alger en date du 2 juillet 1957 pour « association de malfaiteurs » ? Quand je m’étais permis de sortir de la villa où il m’avait affecté aux côtés d’un autre transfuge de l’administration coloniale et dont le nom anime la chronique actuelle de notre vie nationale, BOUMEDIENE considéra, un moment, que j’avais « déserté » ses services, tout en continuant, même à distance, à me faire bénéficier de ses égards, en attendant de pouvoir me « récupérer » dans le cadre des organismes dont il avait directement la charge. Les liens d’amitié, d’affection et de collaboration qui s’étaient établis entre nous s’étaient consolidés toujours davantage au long des années pendant lesquelles nous avions travaillé ensemble. Ils me dispensent aujourd’hui de répondre aux allégations émanant d’individus du genre de TOUATI ou de ses semblables.
Le Général TOUATI décrit à longueur de colonnes les souffrances endurées pendant notre guerre de libération par les habitants de sa région, y compris leurs chèvres et leurs vaches. Une nouvelle fois, je salue très respectueusement et je m’incline pieusement devant les souffrances endurées et les sacrifices consentis par les habitants de la région dont est originaire Mohamed TOUATI, de la même manière que je salue et que je m’incline devant les souffrances et les sacrifices de toutes les régions d’Algérie qui ont eu à connaître des épreuves semblables à celles décrites par Monsieur TOUATI. En particulier, j’exprime mon respect et mes hommages à la grand-mère courage citée par Mohamed TOUATI , qu’elle soit ou non sa propre grand-mère. Cela étant dit, Monsieur Mohamed TOUATI ne dit pratiquement rien de ce qu’il était advenu de lui-même, sauf son arrestation avec neuf de ses camarades à Paris le 26 janvier 1957, son transfert à Alger pour être conduit au centre d’internement de Béni-Messous. Son séjour dans ce centre avait été d’une particulière utilité pour son éducation patriotique puisqu’il lui « donna l’occasion de constater l’extraordinaire adhésion populaire à notre cause, celle du FLN ». Mais, il ne nous dit pas comment, ensuite, il passa de ce centre d’internement, aux rangs de l’armée française et ce qu’il fit au sein de cette armée avant de rejoindre notre ALN à l’extérieur à une date que beaucoup, notamment parmi ses collègues militaires, situent en février 1961, c’est-à-dire au moment où allaient s’ouvrir les premières négociations officielles et publiques entre le GPRA et le Gouvernement français. Pour ma part, je n’attache pas une importance démesurée à cette date. L’essentiel est que Mohamed TOUATI avait fait son devoir. Jusqu’à la veille du cessez-le-feu intervenu le 19 mars 1962 entre nous et les Français et même au lendemain de ce cessez-le-feu, le FLN appelait les Algériens se trouvant encore intégrés dans les structures des différents appareils du système colonial à rejoindre les rangs de notre Révolution. On considérait qu’il était du devoir patriotique de chaque Algérien, même s’il n’avait rien fait pendant les sept années et demie de notre guerre de libération, de soutenir cette libération en l’appuyant de son vote positif en faveur de l’indépendance de l’Algérie lors du référendum d’autodétermination du 1er juillet 1962. Selon l’adage bien connu, mieux vaut tard que jamais. Quel que fût le moment où il rejoignit les rangs de notre Révolution, le Général TOUATI lui avait apporté la contribution de son apport. On peut noter simplement que Mohamed TOUATI s’était présenté à l’ALN juste à temps pour pouvoir postuler, plus tard et en son sein, au grade de Général.
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Quant à la description qu’il donne de mon itinéraire en faisant de moi un adepte de la fameuse formule « armons-nous et partez », sans m’abaisser à répondre à ses assertions mesquines et calomnieuses, il me suffit de dire simplement que ceux qui furent mes camarades de lutte savent que penser de ses vaines tentatives. Ils savent que celles-ci ne sont rien d’autre que les minables clabauderies d’un individu réduit à abuser de la tromperie pour donner à son texte l’allure d’un contenu plus ou moins crédible.
Quant à moi, je regrette seulement de constater, à la lecture de ses propos de dénigreur avéré, qu’il ne s’est pas donné la peine de lire l’annexe n°17 de mon livre, ce qui lui aurait permis de savoir où je me trouvais quand il se faisait conduire au centre de Béni-Messous, avant de rejoindre, peut être malgré lui et à son corps défendant, les rangs de l’armée française. Certains des martyrs ou des moudjahids dont il cite les noms savaient ou savent que mon propre sang avait dégouliné sur mes vêtements quand j’avais à peine dix-sept ans, que j’avais connu les centres d’internement, les cellules policières et les prisons quand j’étais, selon les propres termes de l’un de mes juges militaires, un mineur de 18 ans, que j’avais eu à comparaître devant un tribunal militaire avec d’autres compagnons d’épreuves en 1945, que je fus condamné à quatre ans d’emprisonnement pour « port d’arme dans un mouvement insurrectionnel », et que ces aléas ayant affecté ma vie étaient l’effet de mon engagement comme militant de la cause nationale. BOUMEDIENE que le Général TOUATI m’avait déclaré avoir admiré après sa mort, quand je lui avais reproché un jour de le détester, m’avait souligné que mon devoir consistait à servir là où la Révolution avait besoin de moi, lorsque je lui avais affirmé que j’étais revenu de l’extérieur, c’est-à-dire de France, sous le coup d’un mandat d’arrêt émis à mon encontre par le tribunal répressif chargé, au niveau du parquet de Paris, de traquer les membres du FLN, en vue d’aller rejoindre ceux dont le Général TOUATI cite les noms afin, croit-il, de me les jeter à la figure comme des exemples que je n’avais pas suivis. Dois-je encore ajouter que mon séjour dans notre capitale, durant ce que l’on appelle « la Bataille d’Alger », m’avait valu un nouveau mandat d’arrêt, lancé cette fois par le Tribunal Permanent des Forces Armées d’Alger en date du 2 juillet 1957 pour « association de malfaiteurs » ? Quand je m’étais permis de sortir de la villa où il m’avait affecté aux côtés d’un autre transfuge de l’administration coloniale et dont le nom anime la chronique actuelle de notre vie nationale, BOUMEDIENE considéra, un moment, que j’avais « déserté » ses services, tout en continuant, même à distance, à me faire bénéficier de ses égards, en attendant de pouvoir me « récupérer » dans le cadre des organismes dont il avait directement la charge. Les liens d’amitié, d’affection et de collaboration qui s’étaient établis entre nous s’étaient consolidés toujours davantage au long des années pendant lesquelles nous avions travaillé ensemble. Ils me dispensent aujourd’hui de répondre aux allégations émanant d’individus du genre de TOUATI ou de ses semblables.
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