Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Appel du 1er novembre, acte fondateur...

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Appel du 1er novembre, acte fondateur...

    PEUPLE ALGÉRIEN,

    MILITANTS DE LA CAUSE NATIONALE,

    A vous qui êtes appelés à nous juger (le premier d’une façon générale, les seconds tout particulièrement),

    notre souci en diffusant la présente proclamation est de vous éclairer sur les raisons profondes qui nous ont poussés à agir en vous exposant notre programme, le sens de notre action, le bien-fondé de nos vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain.

    Notre désir aussi est de vous éviter la confusion que pourraient entretenir l’impérialisme et ses agents administratifs et autres politicailleurs véreux.

    Nous considérons avant tout qu’après des décades de lutte, le mouvement national a atteint sa phase de réalisation. En effet, le but d’un mouvement révolutionnaire étant de créer toutes les conditions d’une action libératrice, nous estimons que, sous ses aspects internes, le peuple est uni derrière le mot d’ordre d’indépendance et d’action et, sous les aspects extérieurs, le climat de détente est favorable pour le règlement des problèmes mineurs, dont le nôtre, avec surtout l’appui diplomatique de nos frères arabo-musulmans. Les événements du Maroc et de Tunisie sont à ce sujet significatifs et marquent profondément le processus de la lutte de libération de l’Afrique du Nord.

    A noter dans ce domaine que nous avons depuis fort longtemps été les précurseurs de l’unité dans l’action, malheureusement jamais réalisée entre les trois pays.

    Aujourd’hui, les uns et les autres sont engagés résolument dans cette voie, et nous, relégués à l’arrière, nous subissons le sort de ceux qui sont dépassés.

    C’est ainsi que notre mouvement national, terrassé par des années d’immobilisme et de routine, mal orienté, privé du soutien indispensable de l’opinion populaire, dépassé par les événements, se désagrège progressivement à la grande satisfaction du colonialisme qui croit avoir remporté la plus grande victoire de sa lutte contre l’avant-garde algérienne.

    L’HEURE EST GRAVE !

    Devant cette situation qui risque de devenir irréparable, une équipe de jeunes responsables et militants conscients, ralliant autour d’elle la majorités des éléments encore sains et décidés, a jugé le moment venu de sortir le mouvement national de l’impasse où l’ont acculé les luttes de personnes et d’influence, pour le lancer aux côtés des frères marocains et tunisiens dans la véritable lutte révolutionnaire.

    Nous tenons à cet effet à préciser que nous sommes indépendants des deux clans qui se disputent le pouvoir.

    Plaçant l’intérêt national au-dessus de toutes les considérations mesquines et erronées de personnes et prestige, conformément aux principes révolutionnaires, notre action est dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi et aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique.

    Ce sont là, nous pensons, des raisons suffisantes qui font que notre mouvement de rénovation se présente sous l’étiquette de FRONT DE LIBÉRATION NATIONALE, se dégageant ainsi de toutes les compromissions possibles et offrant la possibilité à tous les patriotes algériens de toutes les couches sociales, de tous les partis et mouvements purement algériens, de s’intégrer dans la lutte de libération sans aucune autre considération.

    Pour préciser, nous retraçons ci-après, les grandes lignes de notre programme politique :

    BUT : L’Indépendance nationale par :

    1) La restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social.

    2) Le respect de toutes les libertés fondamentales sans distinction de races et de confessions.

    OBJECTIFS INTÉRIEURS:

    1) Assainissement politique par la remise du mouvement national révolutionnaire dans sa véritable voie et par l’anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle.

    2) Rassemblement et organisation de toutes les énergies saines du peuple algérien pour la liquidation du système colonial.

    OBJECTIFS EXTÉRIEURS:

    - Internationalisation du problème algérien.

    - Réalisation de l’Unité nord-africaine.

    - Dans le cadre de la charte des Nations Unies, affirmation de notre sympathie à l’égard de toutes nations qui appuieraient notre action libératrice.

    MOYENS DE LUTTE :

    Conformément aux principes révolutionnaires et compte tenu des situations intérieure et extérieure, la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de notre but.

    Pour parvenir à ces fins, le Front de libération nationale aura deux tâches essentielles à mener de front et simultanément : une action intérieure tant sur le plan politique que sur le plan de l’action propre, et une action extérieure en vue de faire du problème algérien une réalité pour le monde entier avec l’appui de tous nos alliés naturels.

    C’est là une tâche écrasante qui nécessite la mobilisation de toutes les énergies et toutes les ressources nationales. Il est vrai, la lutte sera longue mais l’issue est certaine.

    En dernier lieu, afin d’éviter les fausses interprétations et les faux-fuyants, pour prouver notre désir de paix, limiter les pertes en vies humains et les effusions de sang, nous avançons une plate-forme honorable de discussion aux autorités françaises si ces dernières sont animées de bonne foi et reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes.

    1) La reconnaissance de la nationalité algérienne par une déclaration officielle abrogeant les édits, décrets et lois faisant de l’Algérie une terre française en déni de l’histoire, de la géographie, de la langue, de la religion et des mœurs du peuple algérien.

    2) l’ouverture des négociations avec les porte-parole autorisés du peuple algérien sur les bases de la reconnaissance de la souveraineté algérienne, une et indivisible.

    3) La création d’un climat de confiance par la libération de tous les détenus politiques, la levée de toutes les mesures d’exception et l’arrêt de toute poursuite contre les forces combattantes.

    EN CONTREPARTIE :

    1) Les intérêts français, culturels et économiques, honnêtement acquis, seront respectés ainsi que les personnes et les familles.

    2) Tous les français désirant rester en Algérie auront le choix entre leur nationalité et seront de ce fait considérés comme étrangers vis-à-vis des lois en vigueur ou opteront pour la nationalité algérienne et, dans ce cas, seront considérés comme tels en droits et en devoirs.

    3) Les liens entre la France et l’Algérie seront définis et feront l’objet d’un accord entre les deux puissances sur la base de l’égalité et du respect de chacun.

    Algérien ! nous t’invitons à méditer notre charte ci-dessus. Ton devoir est de t’y associer pour sauver notre pays et lui rendre sa liberté ; le Front de libération nationale est ton front, sa victoire est la tienne.

    Quant à nous, résolus à poursuivre la lutte, sûrs de tes sentiments anti-impérialistes, nous donnons le meilleur de nous-mêmes à la patrie.

    1er Novembre 1954
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    Selon Mokrane, Abdallah était le successeur de Boussaad, connu sous le nom de Si Omar, à la tête de la région Sud qui comprenait quatre kasma : Gardanne et Marseille, dominés par le MNA ; Alès dont le responsable était Aïssa Mokrane et La Grand’Combe, dont le responsable était Mohammed Djenidi. Boussaad sera arrêté en septembre 1955 et emprisonné en Algérie jusqu’en 1962. Yahia Dahmouche raconte qu’il aurait dit à l’envoyé du FLN : « Ecoute frère, si tu es avec ceux de la montagne, on travaillera avec toi, sinon on te tire dessus… »

    Les chiffres de participation aux grèves du FLN, indiqués par les RG, sont également impressionnants. Le 4 mai 1956 – quelques jours après le rappel des « disponibles » sous les drapeaux par Guy Mollet – 77% des mineurs algériens font grève[18] pour l’Indépendance de l’Algérie et le soutient à l’ALN (Armée de Libération Nationale ). Grève éminemment politique sur des mots d’ordre d’un niveau élevé. La participation sera de 87% le 5 juillet 1956, jour anniversaire de la prise d’Alger en 1830[19]Mais la démonstration la plus probante de l’influence du FLN sera apportée par la grande grève de huit jours, du 28 janvier au 5 février 1957 à la veille de l’Assemblée générale de l’ONU. Un rapport des RG du 2 février, fait état de 91% de mineurs algériens grévistes (5,8% seulement à Nîmes [20]). Les pourcentages les plus élevés sont enregistrés à la mine et dans le bâtiment. Ils sont plus faibles dans la chimie et la métallurgie. L’usine Péchiney à Salindres tente d’en profiter pour licencier deux ouvriers algériens. Ils seront réintégrés à la suite des interventions de la CGT et de la CFTC [21]. Une autre note des RG annonce 93% de grévistes à la mine les 30 et 31 janvier et une perte de production quotidienne de 300 tonnes de charbon [22], chiffre qui met en valeur l’importance des mineurs algériens dans la production charbonnière française.

    Les infiltrations par la police étaient une réalité. Les trahisons aussi, comme en témoignent les archives de la polices et le témoignage de Mme Anne Beaumanoir dans son livre autobiographique : « Le feu de la mémoire ». Toutes les résistances ont été confrontées à ces situations.

    Aucun attentat n’eut lieu contre la population française. Lorsque la décision fut prise d’ouvrir le second front, seules des installations industrielles furent visées : le gazomètre de l’usine à gaz d’Alès, le bac à fuel de la route d’Anduze, des trains de marchandises à Nîmes[25] et quelques feux furent allumés dans la forêt de Rochefort du Gard[26]. De leur côté, les deux députés communistes du Gard, Gilberte Roca et Gabriel Roucaute, anciens résistants, sans approuver ces actions ne les condamnent pas[27], alors que le PCF nationalement et y compris Francis Jeanson avaient fait part de leur désaccord.

    Les Algériens étaient acculés à la violence par un régime colonial qui les opprimait et qui avait fermé toutes les issues d’évolution pacifique.

    Les sanctions appliquées par les Comités de justice crées par le FLN pour juger des infractions aux règles qu’il avait édictées, et des délits de droit commun, car il était interdit aux Algériens pour des raisons de sécurité, de faire appel aux tribunaux français, furent moins terribles qu’on ne le dit généralement. Des anciens membres de ces comités de justice vivent encore. Ils sont entourés de l’affection de leurs concitoyens, car considérés comme des sages aux jugements pondérés. On raconte cette anecdote d’un jeune mineur algérien qui buvait, aimait les femmes et ne payait pas ponctuellement l’ichtirâk. Il fut condamné à être trempé une nuit de décembre dans l’eau glacée du lavoir de la Forêt à La Grand’Combe. Punition certes cruelle, mais il n’en mourut pas et par la suite se maria sur place.

    Ce rapport de 12 feuillets[28] comprend une partie politique qui met l’accent sur « les valeurs morales et humaines » que doit incarner le fidaï « en tant que révolutionnaire ». Il précise que l’objectif du combat est « l’avènement inéluctable d’une Algérie indépendante et l’instauration d’une République démocratique et sociale ». Est- ce un oubli si cette phrase ne reprend pas intégralement l’article 2 des statuts du FLN approuvés au congrès de Tripoli (décembre 59-janvier 1960) qui ajoutait : « qui ne soit pas en contradiction avec les principes islamiques. » Ou est ce que cette phrase a été rajoutée et ne fait pas parti du texte fondateur ?

    Emportez le bruit de leurs voix
    Les unes, traquées de cime en cimes
    En vrais lions surent lutter ;
    D’autres – ceux-là furent sublimes –
    Surent mourir sans résister. »

    « Esprit qui les fit vivre
    Anime leurs enfants
    Anime leurs enfants
    Pour qu’ils sachent les suivre. »

    Bokhalfa A.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

    Commentaire


    • #3
      1) La restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social.
      la phrase et incomplète ...pour x raison.
      وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

      Commentaire


      • #4
        @ bouberita

        WEch rak?

        On parle qu'il y avait plusieur versions.
        Ce qui est certain est que celle diffusée au peuple algerien a travers les radios contenait la phrase qui manque ( dans le cadre des principes islamiques) et c'est l'appel qui a fait bouger le peuple et l'a incite a répondre.

        Les autres versions tranchées étaient faites pour chercher le soutient étranger comme je le comprends.

        Commentaire


        • #5
          labas el hamdoulah, j'epsére que tu vas bien de ton coté ...

          Sous cet angle , cela a du sens..
          t'as des sources qui parlent de plusieurs version de l'appel ?
          وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

          Commentaire


          • #6
            Malheureusement non. C'était des articles de presses que j'ai lu et je ne me souviens plus des references.

            Et comme je l'ai ecris au-dessus, le peuple a écouté la version qu'on connait tous aujourd'hui. Ecouter cette intervention et coup de geule du colonel El Haj lakhdar de Batna:
            **A partir de la minute 9:00

            Commentaire


            • #7
              je pensais plutôt à une omission volontaire ( pas de la part de l’initiatrice du topc ) de certains cercles pour des raisons idéologiques...
              وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

              Commentaire


              • #8
                Aucun de ceux qui ont rédigé l'appel, et aucun historien sérieux n'a parlé de l'existence de plusieurs versions.

                L'explication la plus probable c'est que la version rédigée en arabe avait la mention « selon les principes islamiques » et la version en français n'avait pas cette mention. Et cela semble être une différence délibérée pour être un peu au goût de tout le monde.

                Encore dans la constitution algérienne de 2016 dans sa version en arabe elle mentionne « le grand Maghreb Arabe », alors que dans sa version en français c'est « le Grand Maghreb » tout court. Aussi, dans sa version arabe on peut lire « l'Algérie est une terre arabe », alors qu'en français c'est « l'Algérie est un pays arabe ».
                Dernière modification par elfamilia, 19 avril 2017, 22h36.
                "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
                Socrate.

                Commentaire


                • #9
                  J'ai trouvé l'article en question. C'était une interview avec Rabeh Belaid (1927-2014).
                  Chercher le titre" الدكتور رابح بلعيد للجزائر نيوز حول مصالي الحاج : عمـلاق يسائـلـه أقــزام " l'integralite de l'article.
                  Je cite la partie qui nous concerne:

                  اتهام مصالي بالخيانة تهمة باطلة، بدليل أنه عندما قامت الثورة تبناها مصالي الحاج، أولا ببيان نشر بجريدة صوت الشعب الجزائري في عددها الأول لديسمبر 1954 تحت عنوان ''الجزائر تكافح من أجل استقلالها''، وأيضا حين بعث مصالي برسالة إلى عبد الخالق حسونة الأمين العام لجامعة الدول العربية في 25 نوفمبر، يقول فيها أنه عين أحمد مزغنة كسفير فوق العادة لدى الجامعة العربية، وطلب منه أن يساعد ممثل الجزائر، لكي يوضح للرأي العام العربي والإسلامي والعالمي، الوضع في الجزائر وخاصة منذ اندلاع ثورتنا المباركة، ثم قبل هذا وفي 8 نوفمبر، صرح للصحافة سريا، بأن الشعب الجزائري انتفض لاسترجاع استقلاله، وبعث بمبلغ معتبر إلى كريم بلقاسم عبر هنري بوليت، وهو مناضل تروتسكي، وقال حينها مخاطبا هذا الأخير ''يا هنري، هل بإمكانك السفر إلى الجزائر فورا''، ووافق هذا الأخير وحمّله رسالة إلى كريم بلقاسم فحواها ''هناك خلاف حاد بيننا ولكن الآن الثورة اندلعت وعلينا أن ننسى هذا الخلاف ونهتم بالثورة''·· وهناك نقطة مهمة وهي أن الكل يعتقد أن هناك بيان وحيد للفاتح من نوفمبر، بينما في الحقيقة هناك بيان ثان لجيش التحرير، ولكنه أخفي ودفن وقد صدرا في نفس الوقت، لأن اللجنة الثورية للوحدة والعمل عندما اجتمعت في 10 أكتوبر 1954 قررت إصدار بيان جبهة التحرير و''بيان جيش التحرير إلى الأمة الجزائرية''·· بيان جيش التحرير في رأيي هو الذي جعل الثورة تندلع، تكلم عن الجهاد والوحدة المغاربية، بينما بيان جبهة التحرير كان للتغطية وكان موجها أساسا إلى الرأي العام الخارجي، وكانوا يحاولون الإيحاء بأن الجماعة التي قامت بالثورة ليست من المتطرفين بل من المعتدلين، وهم مستعدون للتفاوض والتفاهم

                  Commentaire

                  Chargement...
                  X