Bonsoir
Salah ad-Din Yousouf ibn Ayyoub est né à Takrit, en Mésopotamie septentionale en 1137. Fils d'un officier kurde au service des Seljoukides, il a trente ans lorsqu'il accompagne son oncle Chirkouh, chargé par le prince turc de Syrie, Nur ad-Din, d'une expédition en Egypte (1167), où le califat fatimide est en pleine décadence. A la mort de Chirkouh en 1169, c'est Saladin qui lui succède au poste de vizir, qui le rend pratiquement maître de l'Egypte. En septembre 1171, Saladin se proclame sultan et abolit le califat fatimide, faisant ainsi cesser le grand schisme religieux qui, depuis des siècles, divise l'Islam entre chi'ites d'Egypte et autres musulmans sunnites.
Déjà trop puissant pour se limiter au rôle de simple lieutenant de Nur ad-Din, Saladin entreprend de rassembler les terres morcelées de l'Islam en un seul Etat : il se rend d'abord maître de l'Arabie méridionale, assurant les arrières de l'Egypte du côté de la mer Rouge, puis, profitant de la mort de Nur ad-Din en mai 1174, il se déclare complètement indépendant sous la suzeraineté nominale de califes abbassides et commence la conquète de la Syrie. Il s'empare de la ville de Damas (1174) puis de celle d'Alep (1183) et impose enfin son autorité aux petits princes seldjoukides de Mésopotamie et d'Asie Mineure.
Saladin peut reprendre alors le programme de Nur ad-Din : rejeter les croisés à la mer. Pendant quelques temps il est contenu par l'héroïsme du "roi lépreux" Baudoin IV (1174/1185) puis, le sultan kurde trouve l'occasion d'agir lors de la minorité de Baudoin IV et des rivalités entres Guy de Lusignan, Raymond III de Tripoli et Renaud de Châtillon. Le 4 juillet 1187, il inflige à Hattin, près de Tibériade, une terrible défaite aux Francs et fait prisonnier le Roi de Jerusalem, Guy de Lusignan. En quelques semaines il s'empare d'Acres (Akka), Sidon, Ascalon, Nazareth et entre à Jerusalem le 2 octobre 1187. C'est l'effondrement des efforts de tout un siècle de croisades, et les chrétiens voient leurs conquètes réduites à quelques places côtières comme Tyr, Tripoli ou encore Antioche. Ce désastre pour les Francs déclenche en Occident la troisième croisade (1189/1192), conduite par Frédéric Ier Barberousse, Richard Coeur de Lion et le roi de France Philippe Auguste : mais Saladin est servi par la mort de son plus redoutable adversaire, Frédéric Barberousse, et par la défection du roi de France, qui ne tarde pas à abandonner la croisade. Saladin doit tout de même abandonner aux croisés Acre, Jaffa et Ascalon, mais il conserve la ville sainte de Jerusalem. Il signe même avec Richard Coeur de Lion, dont il a conquis le respect et l'amitié, une trève de trois ans (septembre 1192) qui restitue aux chrétiens toute la côte, de Jaffa à Tyr, et garantit aux pèlerins chrétiens la liberté de visite au Saint-Sépulcre. Moins d'un an plus tard, le 4 mars 1193, Saladin meurt à Damas, à l'âge de cinquante cinq ans. " Les peuples, dit un historien arabe, furent afligés comme par la perte d'un prophète."
Ce grand guerrier, qui est aussi un homme politique exceptionnel, est une des plus nobles figures de l'histoire de l'Islam : tout en se consacrant entièrement au redressement du monde musulman par la régénération de la doctrine sunnite et la guerre sainte contre les infidèles, il donne maintes fois des preuves de sa générosité et de sa tolérance : après sa victoire de Tibériade, il traite les prisonniers chrétiens avec honneur et bonté, à l'exception du perfide Renaud de Châtillon, qui est immédiatement abattu. Mâitre de Jérusalem, il empèche les fanatiques de raser le Saint-Sépulcre, témoigne une extrème courtoisie aux dames franques et organise lui-même le rapatriement de la population européenne vers les ports de la côte encore aux mains des croisés. C'est pourquoi les chrétiens eux-mêmes voient, à l'époque, en Saladin un model des vertus chevaleresques, et même Dante, dans La Divine comédie, place le grand conquérant musulman dans un lieu privilégié de l'enfer où se retrouvent les âmes pures qui n'ont eu que le malheur d'ignorer le Christ.
Salah ad-Din Yousouf ibn Ayyoub est né à Takrit, en Mésopotamie septentionale en 1137. Fils d'un officier kurde au service des Seljoukides, il a trente ans lorsqu'il accompagne son oncle Chirkouh, chargé par le prince turc de Syrie, Nur ad-Din, d'une expédition en Egypte (1167), où le califat fatimide est en pleine décadence. A la mort de Chirkouh en 1169, c'est Saladin qui lui succède au poste de vizir, qui le rend pratiquement maître de l'Egypte. En septembre 1171, Saladin se proclame sultan et abolit le califat fatimide, faisant ainsi cesser le grand schisme religieux qui, depuis des siècles, divise l'Islam entre chi'ites d'Egypte et autres musulmans sunnites.
Déjà trop puissant pour se limiter au rôle de simple lieutenant de Nur ad-Din, Saladin entreprend de rassembler les terres morcelées de l'Islam en un seul Etat : il se rend d'abord maître de l'Arabie méridionale, assurant les arrières de l'Egypte du côté de la mer Rouge, puis, profitant de la mort de Nur ad-Din en mai 1174, il se déclare complètement indépendant sous la suzeraineté nominale de califes abbassides et commence la conquète de la Syrie. Il s'empare de la ville de Damas (1174) puis de celle d'Alep (1183) et impose enfin son autorité aux petits princes seldjoukides de Mésopotamie et d'Asie Mineure.
Saladin peut reprendre alors le programme de Nur ad-Din : rejeter les croisés à la mer. Pendant quelques temps il est contenu par l'héroïsme du "roi lépreux" Baudoin IV (1174/1185) puis, le sultan kurde trouve l'occasion d'agir lors de la minorité de Baudoin IV et des rivalités entres Guy de Lusignan, Raymond III de Tripoli et Renaud de Châtillon. Le 4 juillet 1187, il inflige à Hattin, près de Tibériade, une terrible défaite aux Francs et fait prisonnier le Roi de Jerusalem, Guy de Lusignan. En quelques semaines il s'empare d'Acres (Akka), Sidon, Ascalon, Nazareth et entre à Jerusalem le 2 octobre 1187. C'est l'effondrement des efforts de tout un siècle de croisades, et les chrétiens voient leurs conquètes réduites à quelques places côtières comme Tyr, Tripoli ou encore Antioche. Ce désastre pour les Francs déclenche en Occident la troisième croisade (1189/1192), conduite par Frédéric Ier Barberousse, Richard Coeur de Lion et le roi de France Philippe Auguste : mais Saladin est servi par la mort de son plus redoutable adversaire, Frédéric Barberousse, et par la défection du roi de France, qui ne tarde pas à abandonner la croisade. Saladin doit tout de même abandonner aux croisés Acre, Jaffa et Ascalon, mais il conserve la ville sainte de Jerusalem. Il signe même avec Richard Coeur de Lion, dont il a conquis le respect et l'amitié, une trève de trois ans (septembre 1192) qui restitue aux chrétiens toute la côte, de Jaffa à Tyr, et garantit aux pèlerins chrétiens la liberté de visite au Saint-Sépulcre. Moins d'un an plus tard, le 4 mars 1193, Saladin meurt à Damas, à l'âge de cinquante cinq ans. " Les peuples, dit un historien arabe, furent afligés comme par la perte d'un prophète."
Ce grand guerrier, qui est aussi un homme politique exceptionnel, est une des plus nobles figures de l'histoire de l'Islam : tout en se consacrant entièrement au redressement du monde musulman par la régénération de la doctrine sunnite et la guerre sainte contre les infidèles, il donne maintes fois des preuves de sa générosité et de sa tolérance : après sa victoire de Tibériade, il traite les prisonniers chrétiens avec honneur et bonté, à l'exception du perfide Renaud de Châtillon, qui est immédiatement abattu. Mâitre de Jérusalem, il empèche les fanatiques de raser le Saint-Sépulcre, témoigne une extrème courtoisie aux dames franques et organise lui-même le rapatriement de la population européenne vers les ports de la côte encore aux mains des croisés. C'est pourquoi les chrétiens eux-mêmes voient, à l'époque, en Saladin un model des vertus chevaleresques, et même Dante, dans La Divine comédie, place le grand conquérant musulman dans un lieu privilégié de l'enfer où se retrouvent les âmes pures qui n'ont eu que le malheur d'ignorer le Christ.
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