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Y a-t-il un mal algérien ?

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  • Y a-t-il un mal algérien ?

    Oui, à l’évidence. Il se manifeste de différentes manières. Il y a la violence quotidienne, dans le trafic automobile, dans les stades, les urgences des hôpitaux, le huis clos familial… Il y a eu aussi, surtout, le déferlement de haine des années 90 qui s’est soldé par la mort, dans des conditions souvent atroces, de plusieurs dizaines de milliers de nos compatriotes.
    • Nous ne connaissons pas les racines de cette violence. Cette méconnaissance nous conduit à penser, inconsciemment, qu’elle nous est peut-être consubstantielle. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles nous cultivons « le vouloir ne pas savoir », l’autre nom du refoulement, de peur que des fantômes nous sautent à la figure si nous nous avisions de nous hasarder à une introspection trop profonde.
    • En Algérie, les débats tournent très souvent court. Se rendre au point de vue d’un contradicteur est presque impossible, chacun voulant préserver le refuge que constitue une position définitive, à défendre coûte que coûte. La nuance est quasiment inconnue et l’autocritique absente…
    • C’est ainsi que l’Algérie est intellectuellement figée et que la société s’emploie quotidiennement à veiller au maintien d’un ordre des choses qui, s’il n’est porteur d’aucune promesse, est réputé nous sauvegarder de nous-mêmes. En même temps, nous nous en voulons de notre apathie, de notre conservatisme étriqué, de nos petitesses. Nous exprimons notre frustration en accusant les autres, toujours les autres, en nous livrant à notre jeu de massacre favori qui consiste à agonir le pays, l’Etat, le gouvernement, la société d’injures.
    • Un concept a été proposé par le psychiatre M. J. Lerner il y un demi-siècle, la CMJ, ou Croyance en un Monde Juste. Le sujet est trop vaste pour être épuisé ici mais on peut en donner un bref aperçu. La CMJ consiste, au nom du postulat que le monde est nécessairement juste, à considérer que « les gens obtiennent ce qu’ils méritent et méritent ce qu’ils obtiennent », à estimer que les événements positifs arrivent aux gens bien et les événements négatifs aux gens mauvais. Avant Lerner, Myrdal remarquait en 1944 que l’on « justifiait souvent le traitement des groupes oppressés en clamant qu’ils ont mérité leur destin » et Goffman relève que, inconsciemment, l’infirmité physique est considérée comme une preuve d’imperfection morale, ou la sanction d’une faute commise par la victime ou ses ascendants. Lerner notait, sans surprise, que la pertinence de sa théorie était directement liée à la religiosité de la société concernée.
    • L’Algérie lui offre à l’évidence un cadre parfait. Cela fait bientôt deux siècles que notre peuple est sorti de l’Histoire, subissant après la longue période de soumission à un ordre colonial qui lui déniait toute existence, une dictature imbécile, le massacre de masse de la décennie noire, et le marasme actuel. Nous sommes sans doute tentés de croire, comme l’affirme Lerner, qu’une telle succession d’épreuves ne peut être fortuite et qu’elle doit avoir une justification obscure. Peu d’Algériens sont indemnes de cette logique mortifère. Chaque génération s’emploie, par ses silences et ses explosions de violence, à transmettre ce flambeau sinistre, en même temps que la recommandation tacite de ne pas chercher à en percer le mystère originel. Voici un terreau parfait pour le développement de la haine de soi, avec ses corollaires, la tentation du suicide altruiste, la défiance, voire la haine, à l’égard des compatriotes, miroirs renvoyant l’image dévalorisée de chacun. « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu hais », pourrait être la version algérienne du proverbe bien connu. Il est fréquent, à l’annonce d’une catastrophe, tremblement de terre ou inondations, d’entendre des Algériens regretter à voix haute que cette catastrophe ne se soit pas produite en Algérie ! La CMJ est aussi un moyen commode de s’affranchir de l’obligation très terrestre de travailler pour améliorer sa condition, son environnement, peser sur les choix politiques des gouvernements successifs, garder un état de veille citoyenne permanent et dénoncer sans relâche les dérives mafieuses dont le Pouvoir est le théâtre. Un élément qui peut paraître anecdotique : dans tous les pays du monde, après les résultats du baccalauréat, les jeunes diplômés tentent de s’inscrire dans des filières susceptibles de les conduire vers les métiers dont ils rêvent. Il n’est pas question pour un aspirant océanographe de s’inscrire dans une école d’électronique, ni pour un danseur en puissance de postuler pour le grade d’ingénieur. Pas en Algérie… La carrière de nos jeunes bacheliers est déterminée par leurs notes au fameux examen. Si elles leur permettent de suivre des études d’architecture ou de médecine, ils seront contraints de s’engager dans ces filières. S’ils avaient des velléités de s’y soustraire, la pression familiale serait telle qu’elle ferait taire leurs rêves. C’est ainsi que, dès l’entrée dans l’âge adulte, nos jeunes gens sont dessaisis du droit de choisir leur destin. Rien d’étonnant à ce que leur ardeur au travail soit à l’image de leur « prédilection » pour un métier qui leur aura été imposé…
    • C’est avec ce système fondé sur une déresponsabilisation générale qu’il convient de rompre. Il y a encore de la place pour un discours appelant à cette rupture, à la fin du primat de la fatalité, à l’accès à une citoyenneté responsable. Il nous faut rouvrir le champ des possibles, le goût de la découverte, l’ardente obligation de vivre et de créer. Autrement, telles des ombres furtives, nous nous effacerons de la mémoire du monde et nous risquons de disparaître dans l’indifférence générale...

    Brahim Senouci
    « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

  • #2
    le titre m'a donné l’impression qu'il s'agit encore une fois d'une des sortis paranoïaque de notre célébre mahboul. mais la c'est bon il s'agit d'un nouveau et comme est paru il n'approuve pas l’indécence.il rapporte pas du nouveau mais quand même c'est son propre raisonnement.
    L'escalier de la science est l'échelle de Jacob,il ne s'achève qu'aux pieds de Dieu
    Albert Einstein

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    • #3
      je retourne la question
      y a t'il un remède algérien au mal algérien

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      • #4
        Oui, à l’évidence. Il se manifeste de différentes manières. Il y a la violence quotidienne, dans le trafic automobile, dans les stades, les urgences des hôpitaux, le huis clos familial… Il y a eu aussi, surtout, le déferlement de haine des années 90 qui s’est soldé par la mort, dans des conditions souvent atroces, de plusieurs dizaines de milliers de nos compatriotes
        Désolé de le dire mais la société algérienne est en dégénérescence totale. C'est tout le monde qui se déteste et personne ne supporte l'autre.
        La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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        • #5
          C'est tout le monde qui se déteste et personne ne supporte l'autre.
          Faut pas exagérer non plus .
          L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.”Aristote

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          • #6
            l'histoire sanglante quel soit ou éprouvante du passé arabe est assez suffisante pour ne conclure,un seul et unique conception qui traduit la réalité triste du vécu arabe,et que le seul ennui qui préoccupe les dirigeant arabes,c'est d'installé un mécanisme qui renforce leurs autorité et maintient leurs rennes sur le pouvoirs.pourquoi cherché des solutions alors qu'ils n'ont n'en pas besoin ?!!! s'il y'ait ceux qui sont censé chercher des solutions a cette situation dramatique qui dure depuis des un demi siècle c'est bien la tranche écrasé parmi les gouverné.
            L'escalier de la science est l'échelle de Jacob,il ne s'achève qu'aux pieds de Dieu
            Albert Einstein

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            • #7
              Oui, indiscutablement le mal algérien existe. Mais nulle part dans l'article il n'est question de ses causes. L'exposé s'arrête juste aux manifestations ou symptômes de ce mal. Ou du moins il en effleure à peine les causes.
              Notre incapacité à traiter collectivement nos défaillances avec distance, méthode, sans peur de déplaire et sans crainte de représailles n'est-elle pas justement l'une des causes qui font perdurer le mal algérien ? Comment trouver les solutions appropriées si les causes ne sont pas suffisamment étudiées et discutées en commun sans tabous, charlatanisme et langue de bois ?
              Dernière modification par Slimane53, 20 juin 2017, 23h32.

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              • #8
                Y a-t-il un mal algérien ?
                Le Mal, comme le Bien, est le même partout. Il n’a pas de nationalité ou de pays, sauf que par rapport au Bien, le Mal est un intrus dans la nature humaine des gens, et fini toujours par disparaître lorsque la volonté, autoritaire ou personnelle, de retrouver le Bien est engagée.

                "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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                • #9
                  Faut pas exagérer non plus .
                  La situation est encore pire x 10. Enfin, au moins je parle de ma ville, qui, je pense, est un bon échantillon.
                  La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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                  • #10
                    Le Mal, comme le Bien, est le même partout. Il n’a pas de nationalité ou de pays, sauf que par rapport au Bien, le Mal est un intrus dans la nature humaine des gens, et fini toujours par disparaître lorsque la volonté, autoritaire ou personnelle, de retrouver le Bien est engagée.
                    Non, ils ne sont pas les meme partout. Le jour ou tu rencontrais un Japonais, tu vas etre boulversé par leur discipline, gentilesse, politesse.

                    Les familles en Algerien n'eduquent pas bien leurs enfants malheuresement.

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                    • #11
                      @ toulousain

                      Non, ils ne sont pas les meme partout. Le jour ou tu rencontrais un Japonais, tu vas etre boulversé par leur discipline, gentilesse, politesse.
                      Tu dois me croire sur paroles, le Mal et Bien Bien sont les mêmes partout.

                      "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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                      • #12
                        Tu dois me croire sur paroles, le Mal et Bien Bien sont les mêmes partout.
                        Les gangsters Japonais sont une minorite. La majorite des Japonais sont tres tres tres polis, disciplines. Le jour ou tu rencontrais un Japonais, tu vas avoir la meme impression. Cha3b Khaouq.

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                        • #13
                          Les gangsters Japonais sont une minorite. La majorite des Japonais sont tres tres tres polis, disciplines. Le jour ou tu rencontrais un Japonais, tu vas avoir la meme impression. Cha3b Khaouq.
                          Comme la majorité des Algeriens, ne sont pas tous des Chakib Khalil, Bouchouareb ou Said Bouteflika.

                          "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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                          • #14
                            Comme la majorité des Algeriens, ne sont pas tous des Chakib Khalil, Bouchouareb ou Said Bouteflika.
                            Ou est-ce que j'ai dit cela? Mais sont les Algeriens ou l'Algerien moyen aussi poli, discipliné qu'un Japonais Moyen?

                            Le Japon a bien travaillé ces sujets d'education, de politesse, de vertus chez les Japonais depuis l'ere de Meiji. Le Japon a fait sa revolution culturelle.

                            Comme disait le poete Hafid ibrahim '' Inama Al omama al akhlaqo ma baqyat''.

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                            • #15
                              Le Japon a bien travaillé ces sujets d'education, de politesse, de vertus chez les Japonais depuis l'ere de Meiji. Le Japon a fait sa revolution culturelle.
                              Sur ce point tu as tout à fait raison ! Avec Ram3oun Benghebrit à la tête de notre éducation nationale, on n’est pas prêt de retrouver le bout du tunnel.

                              "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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